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ZE LORD OF THE RING
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3 mars 2011

L'AU-DELA

BEYOND1

Réalisé par Lucio Fulci en 1981.
Ecrit par Lucio Fulci, Dardano Sacchetti et Giorgio Mariuzzo.
Avec Catriona MacColl, David Warbeck et Cinzia Monreale.
Musique composée par Fabio Frizzi.

Extrait de la bande-son du film par Fabio Frizzi, un des seuls mecs à pouvoir rendre un bontempi épique :

Première incursion du cinéma d'exploitation italien sur le blog avec ce qui est à ce jour un de mes films préférés par un réalisateur que j'aime de plus en plus, un véritable pilier du cinéma d'exploitation italien, un des plus grands cinéastes d'horreur de l'histoire, j'ai nommé Lucio Fulci, à qui je rend hommage aujourd'hui avec cette critique de L'au-dela, oeuvre majeure autant dans sa filmographie que dans le cinéma en général. Pour rappel et pour apprendre à ceux qui ne savent pas ce qu'est le cinéma d'exploitation, le cinéma d'exploitation à pour but d'exploiter un filon : ce sont donc des films basés sur d'autres films à succès (L'enfer des Zombies de Lucio Fulci est un parfait exemple, nommé Zombi 2 par la production en Italie histoire de surfer sur le succès de Zombie de George A. Romero), généralement tournés le plus vite possible et avec peu de moyens, d'ou l'utilisation de doublages (afin de minimiser le temps de tournage) et la parfois piètre qualité des effets, mais le cinéma d'exploitation est également un regroupement de genre très divers : bikesploitation, blaxploitation, nazisploitation, cannibalsploitation et j'en passe, toutefois aussi kitsch et mauvais un film d'exploitation puisse paraitre à première vue, le cinéma d'exploitation comporte le pire (eelsolivier pourra sans doute vous parler plus en détail de Bruno Mattéi.) comme le meilleur, toutefois il faut se rappeler que bon nombre d'avancées cinématographiques se sont faites grâce au cinéma d'exploitation, bref, soyez surs d'une chose, c'est que ces temps-ci sur Ze Lord of the Ring, de l'exploitation vous allez en bouffer, car le blog prend désormais une autre orientation : désormais je compte davantage chroniquer des films moins connus afin de vous les faire découvrir, j'espère que ça vous intéressera et que l'aspect cheap, kitsch, naze à première vue des prochaines productions chroniquées ne vous fera pas fuir... ;) Quoiqu'il en soit, comme je le disais, le cinoche d'exploitation comporte le pire comme le meilleur, en l'occurence ce L'au-dela se rapproche plus du meilleur que du pire car il faut être clair : en 1981, malgré toutes les faiblesses du film, Lucio Fulci signe un véritable chef d'oeuvre.

BEYOND2
S'ouvrant d'entrée de jeu sur une séquence de torture choc extrêmement dérangeante, L'au-dela donne directement le ton, toutefois si Lucio Fulci est connu pour son usage abusif et outrancier d'effets gores complètement surréalistes, nous préférons dans L'au-dela, qui pour rappel est le troisième segment de la trilogie des zombies du monsieur (les deux premiers sont L'enfer des zombies et Frayeurs, pour ceux qui ne le savaient pas déja.), l'ambiance et l'atmosphère onirique du métrage, car si L'au-dela et très loin d'être démuni de défaut, généralement ceux-ci sont rattrapés par une ambiance sombre mais aussi très apaisante, ambiance apaisante qui disparait lors de tueries d'une rare intensité et surtout d'une crédibilité rare pour un film de ce budget, en témoigne cette scène d'ouverture ou un personnage secondaire du récit mais qui à son importance se fait éclater à coup de chaine puis crucifié et pour finir brulé à la chaux vive, d'un réalisme rare, L'au-dela s'impose comme un film qui à tout pour choquer, mais au fur et à mesure que Fulci fait avancer son film les séquences choc deviennent de plus en plus intense, ainsi on retiendra notamment la mythique scène de l'architecte qui se fait grailler vivant par des araignées, et ce même si les araignées constituent l'exception du film et sont très mal faites (mais en soit, ce sont ces défauts visuels qui font le charme des films tel que L'au-dela.) en passant par l'énucléation de la servante ou la femme bouffée par son chien, L'au-dela avance à un rythme infernal et sacrifie très vite la majorité de ses personnages, dont on ne connait pas grand chose mais qui ne sont pas insipides pour autant, car c'est la que Fulci réussit un coup de maître : basé sur un scénario de base très peu original et résumé en une ligne de dialogue au début, Lucio Fulci parvient malgré tout en une heure et demi à développer son scénario avec brio mais surtout à installer une ambiance glaucquissime, faisant de l'hotel, point central du récit, un personnage à part entière, un peu comme l'hotel de Shining ou la maison de Psychose, un procédé qui en renvoie aux plus grands et qui contribue grandement à la réussite de cette ambiance, et puis réussir à faire un film ultra-gore et en même temps onirique et planant est en soit un exploit, à ce titre, la scène des araignées aussi mal faite soit-elle est à la fois insoutenable et reposante, impossible me direz-vous? Et bien si, Lucio Fulci l'a fait, mais pour faire un truc comme ça il faut être un des plus grands réalisateurs de cinéma de genre italien.

BEYOND3
Mais L'au-dela ne serait rien dans son scénario génialement construit, comme je le disais enchainant les séquences chocs jusqu'a un final perturbant, un bad end en puissance dont vous allez vous souvenir longtemps, final en partie dérangeant grâce à la musique de Fabio Frizzi, absolument excellente, malgré tout c'est aussi dans son scénario que L'au-dela trouve ses premiers défauts, défauts d'ailleurs propres au cinéma d'exploitation, car en effet, les dialogues du film sont très mal écrits, enfin on a vu pire mais on a aussi vu beaucoup mieux, au même titre les acteurs, s'ils affichent un certain charisme sont tous intégralement doublés en anglais, certains pour le mieux, comme par exemple David Warbeck qui livre une prestation ici tout à fait correcte, d'autres pour le pire, ainsi si vous êtes comme moi vous vous rappellerez longtemps du doublage de Joe le plombier, à pisser de rire... Malgré tout ce ne sont que de légers défauts, pour autant qu'on ait pas de la merde dans les yeux et qu'on voit aussi les qualités du film, qui elle, sont beaucoup plus nombreuses, ainsi si L'au-dela est clairement un film qu'on aime ou on déteste du à son aspect gorissime entièrement gratuit, bon nombre de qualités peuvent lui être reconnues, notamment cette ambiance citée plus haut et la construction parfaite du film, et puis bon, ce qui est marrant avec ce genre de film c'est que dans le cas peu probable ou vous aussi vous aimiez partant du principe qu'on doit être une dizaine sur la planète à encore aimer ce genre de films les défauts du film deviennent des qualités et passent parfois même pour de l'auto-dérision...

BEYOND5
Alors voila, David Warbeck tire 12 balles de son revolver 6-coups dans le torse des zombies alors qu'il sait très bien que c'est la tête qu'il faut exploser et recharge ce dernier par le canon le temps d'un plan, mais comment ne pas prendre ça comme de l'auto-dérision ou tout simplement comme une volonté de Fulci de se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire la mise en scène, domaine dans lequel il brille, et de ne pas se soucier du superflu, en l'occurence ce genre de détails sur lesquels seuls les détracteurs s'acharneront, et les détracteurs de Fulci étaient et sont d'ailleurs toujours légion, d'ailleurs je sais pas pourquoi mais je sens qu'une fois que j'aurai fini cette critique je vais me faire lapider virtuellement par une foule en colère... Mais si je devais résumer L'au-dela de manière concise et rapide, je dirais simplement qu'on tient un chef d'oeuvre oublié, qui équilibre des défauts terriblement lacunaires par une mise en scène et une ambiance hors-norme, évidemment ce n'est pas l'avis de tout le monde et je le conçois largement, maintenant j'attends que les détracteurs me convainquent que L'au-dela est aussi pourri qu'ils le disent, chose que personne n'a réussi à faire depuis que j'ai vu le film. Mais peu importe votre verdict final, en soit, L'au-dela est un film à voir, histoire de se faire un avis...

-Ze Ring-

BEYOND4

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Commentaires
Z
Oula, je viens de voir ton commentaire! Faut vraiment que je sois plus attentif au niveau de ce blog... (Et que je me remette à écrire)<br /> <br /> En tout cas, content que tu ais aimé... Je suis en majeure partie d'accord! Pour ma part, ce n'est également pas mon préféré de Fulci, à vrai dire rien que dans sa trilogie des zombies je préfère L'enfer des zombies et ses gialli d'avant sa période gore sont encore plus magnifiques, mais ça reste une véritable tuerie absolue... Il y a dans ce film de purs moments de génie qui viennent compenser les quelques maladresses effectivement.<br /> <br /> Pas encore vu La maison près du cimetière ceci dit, mais ça ne saurait tarder!
J
Ca y est, j'ai enfin revu le film (en plus en édition collector, avec une copie restaurée ^^). Ah c'est du bon ! Le gore de Fulci crève l'écran, les pistes fantastiques sont nombreuses et la scène finale a toujours autant d'impact. Seul petit problème, la musique a tendance à me bercer, et du coup je perds parfois un peu le fil du récit, mais sinon, un sacré bon moment. Avec toutes les maladresses du film (les grosses araignées en plastique dans le flou, le chargement par le canon...), on tient là un spectacle super attachant. Avec une belle ambiance (une porte de l'enfer, mon gars !) et quelques belles scènes gores, un Fulci comme on les aime. Après, je ne change pas mes ordres de préférences, je continue à voir en La maison près du cimettière son chef d'oeuvre de l'horreur (pas forcément le plus riche, mais en tout cas le plus flippant), mais The Beyond reste un très bon moment de cinéma.
Z
Je n'ai malheureusement pas encore vu La maison près du cimetière mais ce que tu en dis ne m'étonne pas, de toutes façons Fulci, sur toutes ses oeuvres zombiesques (exception faite pour Zombie 3 qui n'est de toutes façons pas son film.) s'est toujours acharné à donner a ses zombies un plus très original, cette dimension fantomatique, mystique et étrange qui colle particulièrement bien à l'onirisme poétique de ses films! J'ai vraiment hate de voir ce cru du bonhomme, le Blu-Ray Blue Underground me fait particulièrement envie... Et j'ai hate de savoir ce que tu as pensé de cet Au-dela, après revision ;)
J
Ca m'a bigrement donné envie de le revoir. Je me rappelle à peine de l'intrigue, à vrai dire, les seules scènes que j'en ai retenues restent l'introduction et le plan final (inoubliable celui-là). Perso, mon préféré de Lucio reste toujours La maison près du cimetière, mais cette volonté d'apporter un peu plus que le lot de zombie habituel fait vraiment sortir le film du lot.
Z
Je tenais tout de même à le préciser. :-D
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