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ZE LORD OF THE RING
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6 mars 2011

CANNIBAL HOLOCAUST

Cannibal

Réalisé par Ruggero Deodato en 1980.
Ecrit par Gianfranco Clerici.
Avec Robert Kerman, Francesca Ciardi et Perry Pirkanen.
Musique composée par Riz Ortolani.

ATTENTION FILM EXTREME

EXTRAIT DE LA BANDE-SON

Cannibal Holocaust est un film qui à fait couler beaucoup d'encre. En effet, le film à provoqué un véritable scandale, scandale compréhensible ici (savourez ce moment, c'est rarement que je dis un truc comme ça.) puisque Cannibal Holocaust est un film d'une rare violence, certainement l'un des plus violents vus sur un écran, un film qu'il faut montrer à tous les abrutis qui croient que Saw VI est le film le plus gore de l'histoire, mais Cannibal Holocaust c'est aussi un film ou les viols sont légions et ou les meurtres d'animaux sont non simulés...  Une des raisons principales de ce scandale, cette fameuse scène de la tortue, terriblement crade au passage, à fait couler énormément d'encre... Et puis Cannibal Holocaust est l'un des premiers films à avoir été tourné de sorte à ressembler à un documentaire (façon Blair Witch)... Tout à été fait de sorte à ce que les gens croient que tout ce qu'ils voyaient dans le film étaient réel, ainsi Ruggero Deodato demanda à ses acteurs de ne pas se présenter en public pendant un an. Cela fit tellement d'effet qu'il fut obligé de les présenter devant la justice pour prouver qu'ils n'étaient pas morts! Rajoutez à cela le film que Cannibal Holocaust ait, -involontairement sans doute- des airs de film profondément raciste, vous avez le punching-ball cinématographique parfait, toutefois loin de moi l'idée de donner un avis objectif sur ce film : c'est impossible. Certains l'interpréteront comme une critique acerbe de l'humanité, d'autres comme un film profondément raciste, peu importe en soit, ce qui compte c'est le débat et débattre c'est ce que j'attends que vous fassiez, maintenant place à Ze Ring votre critique de cinoche préféré (ou pas) pour une nouvelle critique après trois semaines d'absense!

CH1
Cannibal Holocaust
est un film d'exploitation, en cela le but est d'exploiter un filon. But atteint ici, mais à quel prix? On connait tous les défauts des péloches d'exploitation italiennes pour peu qu'on se soit attardé dessus : les dialogues sont mal torchés et les acteurs sont tous doublés donc forcément ils sont tous pourris et ça se ressent dès le début du film, mais peu importe, car Cannibal Holocaust envoie la couleur dès les premières scènes avec notamment cette fusillade dans la jungle avec des cannibales qui donne un assez bon avant-gout de ce que va être le film : une expérience crade, viscérale, subversive, un pur film de crevard qui en marquera plus d'un par sa violence visuelle poussée jusqu'au boutiste... Ces quelques mots résument plutot bien le film, crado visuellement et extrêmement malsain, enchainant les scènes d'anthologie du cinéma d'horreur (la scène de la tortue et du rat musqué, pour ne citer qu'elles, respectivement de véritables moments d'horreur et de cruauté...) et si les dialogues et les acteurs font un petit peu de la peine, force est de constater que Cannibal Holocaust est un prodige en terme de réalisation, Ruggero Deodato, dont c'est sans doute le seul bon film d'ailleurs, assure ici un max avec sa caméra, capturant des moments d'horreur d'une rare d'intensité, soutenu par la partition parfois malsaine de Riz Ortolani et les effets spéciaux ultra-réalistes d'Aldo Gasparri, tout est fait pour provoquer le malaise et le dégout et il semble que Deodato n'ait pas raté son coup, jamais je n'avais vu un film aussi violent (même si de ce que me disent certaines connaissances cinéphiles, certains films notamment Salo, sont bien pires... JE VEUX!). Malheureusement si la réalisation est sans faille, ce n'est pas le cas du scénario... Car si les dialogues tous pourris peuvent passer, en regard du statut du film, ce n'est pas le cas des "coupures new-yorkaises" entre chaque passage dans la jungle... Véritable erreur scénaristique, ces passages de calme, en plus de provoquer une baisse de rythme importante, font de Cannibal Holocaust une expérience moins viscérale qu'elle n'aurait du l'être. Heureusement? Pour certains oui, pour moi non, je suis de ces gens qui veulent du sang au cinéma, car je pense très clairement que si l'art peut permettre d'exprimer des choses voir d'essayer de pousser à les changer c'est à la violence la plus extrême qu'il faut recourir pour y parvenir, il ne faut faire aucune concession, arrêter de brosser les gens dans le sens du poil et les foutre devant la réalité des choses. Voila juste une parenthèse qui n'a rien à voir avec le film, car Cannibal Holocaust est loin de brosser les gens dans le sens du poil mais ces coupures n'étaient pas nécessaires...

CH2
Heureusement les défauts de Cannibal Holocaust sont compensés, -bien évidemment par cette réalisation sans faille qui fait du film une tuerie absolue-, mais surtout par ce qui est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse : le message subversif qui se trouve derrière le film. Présentant les Occidentaux comme une belle troupe de bad motherfuckers et injectant un message intelligent sur les médias, véritables corbeaux du malheur, rapaces en mal de sensation, adepte du racolage de masse et de l'ultra-violence visuelle (il n'y a qu'a voir le personnage principal laisser son pote se faire émasculer pour pouvoir filmer cette horreur pour s'en convaincre), bad motherfuckers qu'on est au final content de voir subir les pires erreurs tant ce sont de véritables enfoirés, malheureusement la subversion de Cannibal Holocaust trouve très rapidement ses limites puisque c'est aussi une oeuvre particulièrement maladroite, ainsi si le film de Deodato présente les occidentaux comme de gros enculés il offre aussi une vision caricaturale des cannibales, qui au passage font dans le film un petit peu de la peine... Alors, Cannibal Holocaust, film raciste ou pas? A vous de décider, à mon sens il faut être bigleu pour ne pas voir que cette vision caricaturale des tribus cannibales est une pure maladresse, et puis il serait tout de même stupide de ne voir que ça alors que Cannibal Holocaust se démarque de tous les autres films de cannibales par cette vision noire et subversive d'une humanité pourrie, ou les hommes soi-disant civilisés sont les véritables sauvages... Et puis cet article est également l'occasion pour moi de rappeler à tous les abrutis qui le liront de dire que la violence influe sur la société, et que la société influe sur le cinéma et certainement pas l'inverse... En cela Cannibal Holocaust est un reflet plus ou moins exact de notre société, donc bon, tous les abrutis qui crient au scandale dès qu'ils voient un bout de zob et une décapitation dans un film, va falloir vous réveiller la violence ça fait partie de la vie, c'est pas Noé, Fulci, Deodato ou Pasolini qui l'ont inventé...

CH3

Alors, Cannibal Holocaust, conclusion? Comme je l'ai dit il m'est impossible d'être objectif... Alors à mon sens c'est un excellent film... Malheureusement pénalisé par un scénario bancal et des acteurs qui puent du cul. Mais c'est une expérience, même si le film n'est pas à laisser entre tous les mains et qui après plus de 30 ans n'a encore rien perdu de son effet traumatisant... Alors soyons clair, on aimera ou on aimera pas, reste que Cannibal Holocaust est une date importante dans l'histoire du cinéma et un film culte, qu'il faut voir afin de se faire un avis et dépasser tous les préjugés et les apprioris qui font passer Ruggero Deodato pour le diable incarné... On adhèrera ou pas, mais le seul moyen de le savoir c'est de prendre le risque!

-Ze Ring-

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Commentaires
H
"car je pense très clairement que si l'art peut permettre d'exprimer des choses voir d'essayer de pousser à les changer c'est à la violence la plus extrême qu'il faut recourir pour y parvenir" Alors là je ne crois pas...<br /> <br /> Des films comme ceux de JLG, Truffaut ou Cassavetes ont changés l'industrie de leurs pays sans pour autant user de violence...<br /> <br /> <br /> <br /> Cette fascination pour l'extrême brutalité est étrange...
V
Dans Cannibal Holocaust je trouve que le fond est un peu eclipsé par la surrenchère visuelle (après y'a pas mal de temps que je l'ai vu aussi). Pour Salo Pasolini montre aussi de façon crue mais c'est surtout le fond du film qui le rend violent. Je citerais même POAK on parle certes des scènes ultra gores, mais très peu de l'ambiance clinique froide et sombre du film qui contribue largement au choc. Mais pour rejoindre Ze Ring çadépend aussi du type de films qu'on veut faire.
A
dans le cas de Cannibal Holocaust et de Salo, la violence est présente dans la forme mais également dans le fond.
Z
Je dirais que ça dépend du traitement, la violence la plus froide et la plus dure peut être tout aussi forte qu'une violence plus stylisée et basée sur l'ambiance, etc... Tout dépend du film et de ce que ça y apporte!
V
De toute façon j'ai toujours pensé que la violence d'un film venait avant tout du fond, du climat et de plein de petits détails les images en elle même contribue aussi à la violence mais il ne faut pas qu'elle en soit l'essence première.
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