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ZE LORD OF THE RING
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13 avril 2011

HANA-BI

HB1
Un des plus grands films de l'histoire du cinéma, réalisé par Takeshi Kitano en 1997.
Ecrit par Takeshi Kitano.
Avec Takeshi Kitano, Kayako Kishimoto, Ren Ôsugi et Susumu Terajima.
Musique composée par Joe Hisaishi.

Nishi (Takeshi Kitano) est un flic taciturne. Lorsqu'il apprend que sa femme Miyuki (Kayako Kishimito) est sur le point de mourir et que son ami et partenaire Horibe (Ren Ôsugi) perd l'usage de ses jambes après une fusillade, il quitte la police et décide de commettre un hold-up pour apaiser les misères de ceux qui l'entourent.

PUTAIN. Voila ma réaction après revision de ce chef d'oeuvre, film que j'avais largement sous-estimé (puisque je l'avais vraiment pas aimé quand j'étais tout jeune), puisqu'il s'agit en réalité d'un des 5 meilleurs films qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie. Hana-Bi, considéré quasi-unanimement comme le chef d'oeuvre de Takeshi Kitano, -et c'est certainement pas moi qu'irait contredire la majorité pour une fois-, est également son film le plus personnel. J'y reviendrai plus tard, il y a beaucoup de choses à dire la-dessus et l'envie ne me vient pas maintenant, ce qu'il faut savoir d'entrée de jeu c'est qu'Hana-Bi est le reflet parfait de la filmographie de Takeshi Kitano : visuellement magnifique, musicalement porté par la partition d'une beauté inégalable de Joe Hisaishi et qui s'achève comme tous ses films sur un brise-coeur comme lui seul sait les faire. Mais bien évidemment je compte bien développer tous ces points, et quelques autres, d'ailleurs, dans la suite de cet article, que j'espère que vous apprécierez. :)

HB2
Hana-Bi est construit comme à peu près tous les films de Takeshi Kitano : il installe tout d'abord sa situation initiale, et il prend son temps pour le faire. Après cela, il y a une période de détente, on est spectateur de beaucoup moins de violences, période de détente qui mène lentement mais surement au dénouement final, qui brisera le coeur même aux plus insensibles, Hana-Bi, comme je le disais ne fait pas exception à cette règle, au contraire, puisqu'il la magnifie en rendant ce schéma scénaristique encore plus efficace qu'il ne l'était déja à la base, et puis d'ailleurs Kitano ne change pas ses habitudes non plus quand au rôle qu'il joue : il interprète une fois de plus un personnage brisé par la vie, violent, taciturne, mais derrière cette façade impénétrable se trouve un homme plein d'amour, ici Kitano pousse cette règle d'or jusqu'au bout, le détective Nishi étant presque toujours plongé dans un mutisme insondable, frappant des mecs toutes les deux secondes dans des élans de violence d'une rare intensité, mais Nishi est un homme brisé par la maladie de sa femme et qui culpabilise en raison de la tragédie qui à frappé Horibe, joué avec brio par Ren Ôsugi, un des acteurs secondaires favoris de Kitano avec le génial Susumu Terajima puisqu'ils ont un rôle dans presque tous ses films. Le personnage d'Horibe à lui seul mérite quelques lignes, d'une part parce que bon nombre de scènes d'une intensité émotionnelle extrêmement rare lui sont consacrées mais surtout parce qu'il permet à Kitano d'aborder un sujet qui lui est très personnel : le suicide. En effet, je le rappelle et je l'apprends à ceux qui ne le sauraient pas déja que Takeshi Kitano à subi en 1994 un accident de moto, qu'il à a demi-mot avoué être une tentative de suicide. A la suite de cet accident, Takeshi Kitano à subi une paralysie partielle et se remit à la peinture. Le personnage d'Horibe se trouve dans la même situation : dans l'incapacité de bouger autrement que sur une chaise roulante, il passe son temps à peindre et essaye à un moment donné de se suicider... Par ailleurs, ce n'est pas un hasard si les peintures crées par Horibe sont en réalité celles que Kitano à peint après son accident, ce n'est qu'un indice de plus qui permet d'affirmer que Kitano s'identifie dans son film au travers du personnage d'Horibe, d'ailleurs les séquences sous l'effigie de ce dernier sont assez nombreuses et toutes sont particulièrement soignées, certaines extrêmement émouvantes, émotionnellement surpuissantes, et laissez-moi vous dire que si vous n'avez pas un caillou à la place du coeur vous allez vous en rappeler longtemps, impossible d'oublier la tornade de sentiments puissants que Kitano nous balance à la gueule dans son chef d'oeuvre Hana-Bi.

HB3
Ensuite Hana-Bi marque définitivement l'évolution du style de Takeshi Kitano. En effet, dans tous ses films avant celui-ci (exception faite pour A Scene at the sea) la violence visuelle froide et sèche qu'on lui connait prenait le pas sur l'émotion et empêchait ses films, pourtant déja géniaux au passage, d'être vraiment émotionnellement puissants, ici Kitano trouve l'équilibre parfait et livre un film dans le même temps ultra-violent visuellement mais aussi moralement dans le sens ou il nous envoie des baffes à la Rocky Balboa, mais, contrairement à Violent Cop et Jugatsu, non pas avec ses poings mais avec les émotions qu'il prend son temps pour créer, alors si on retiendra les passages mettant en scène Ren Ôsugi, au niveau émotionnel, rien ne peut surpasser la fin du film, véritable monument d'émotion qui peut largement se targuer de concurrencer (voire de surpasser!!) la bouleversante scène finale d'A Scene at the sea, autre chef d'oeuvre de Kitano qui trouvera d'ailleurs bientôt son chemin vers le site, en effet la fin d'Hana-Bi est un véritable brise-coeur, ceux qui connaissent un peu l'univers de Kitano la devineront dès le début du film mais peu importe, car Kitano on ne le connait pas pour son originalité mais bien pour sa capacité à nous véhiculer des émotions fortes, capacité qu'il à acquis grâce à trois choses : ses talents de mise en scène, la beauté visuelle de ses films et la musique de son pote Joe Hisaishi. EXPLICATIONS.

HB4
Takeshi Kitano à toujours fait preuve de grands talents de mise en scène. Dans Violent Cop, son premier film et son moins bon avec sa comédie scato dispensable Getting Any?, le bonhomme faisait déja preuve de talents de mise en scène considérable. Plus il à fait de films, plus il s'est approché de l'univers esthétique qu'on lui connait maintenant, mais il à surtout fait une rencontre déterminante : celle de Joe Hisaishi, compositeur de tous ses films de A Scene at the Sea a Dolls (exception faite pour Getting Any? qui est de toutes façons une grosse tache sur la filmo de Beat Takeshi...), véritable double musical de Takeshi Kitano, la partition de ce qui est à mon sens le meilleur compositeur de tous les temps aide grandement à donner leur intensité aux scènes brillament mises en scènes d'Hana-Bi (et des autres films de Kitano d'ailleurs). Absolument grandiose, la bande-son d'Hana-Bi est l'une des plus fines compositions d'Hisaishi et fait une bonne partie du travail, mais comme je le disais, Kitano et Hisaishi ne font qu'un et c'est pour ça que l'un n'est rien sans l'autre (il n'y a qu'a voir Violent Cop et Jugatsu, l'absence d'Hisaishi s'en ressent pas mal même si les films demeurent excellents!) mais heureusement Kitano remplit sa part du contrat et livre un film à l'esthétique à mourir... Disposant d'une des plus belles photographies qu'il m'ait été donné de voir, Hana-Bi est visuellement absolument magnifique, Kitano livre des plans à tomber par terre, des plans qui vous feraient pleurer tellement c'est beau, heureusement dans ses élans contemplatifs Takeshi Kitano n'oublie pas de faire un film et livre un scénario solide, génialement construit même s'il ne prend aucun risque dans sa construction, disposant de dialogues rares mais aussi très bien écrits, d'ailleurs le film aussi lent soit-il n'est pas chiant une seconde, bien au contraire, immersif à mort et prenant de bout en bout, Hana-Bi est clairement le genre de films qu'on a pas envie de finir... Parce que c'est trop mortel!

HB5

En termes de prestations d'acteurs, Hana-Bi est également un prodige. On ne dira rien sur Takeshi Kitano et Kayako Kishimoto qui ouvrent la bouche genre deux fois dans le film mais Kitano affiche un charisme monumental, comme à son habitude, malgré tout c'est plus du côté des rôles secondaires qu'il faut se tourner pour trouver des prestations exceptionnelles, on retient donc le génial Susumu Terajima (Alias Mr. Acteur secondaire Nippon) mais surtout Ren Ôsugi dans un de ses meilleurs rôles, absolument bouleversant le bonhomme livre la meilleure prestation de tout le film, particulièrement touchante à certains moments. Et puis pour finir, on retrouve dans Hana-Bi l'obsession de Takeshi Kitano : l'enfance. Voila, je pense que ce sera tout... Alors maintenant je sais pas si ça vous à donné envie mais si c'est pas le cas c'est soit que j'ai pas fait mon boulot correctement soit que vous avez un problème intellectuel... Dans tous les cas voici l'occasion d'expliciter le message pas si caché de cet article fait direct après avoir vu le chef d'oeuvre qu'est Hana-Bi : courrez l'acheter, volez-le même si vous avez besoin, mais voyez-le, car non seulement c'est un classique mais c'est aussi un film comme on en voit pas deux.

TAKESHI KITANO IS GOD!

-ZE RING-

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Commentaires
Z
Nous sommes totalement d'accord, Hana-Bi est ce que Kitano à fait de mieux, un chef d'oeuvre qui constitue clairement la somme de son cinéma, une oeuvre tout aussi bouleversante qu'elle est poétique, comique, magnifique... Les mots me manquent.<br /> Getting Any est assez naze, soyons honnête, mais très très très très fun (le samourai qui découpe les molécules m'a définitivement achevé.)
H
Un chef d'oeuvre pur que ce "Hana-Bi", pour en revenir à l'accident de moto, j'adore la façon qu'a, depuis, Kitano, de profiter de sa caméra pour film son visage et ses tics.<br /> Beau, touchant, magnifique, des éclairs de violence qui contrebalancent les éclairs d'humour.<br /> Tout Kitano est dedans, son humour, sa tendresse, son écriture, sa façon de réaliser, la mer qui l'obsède, l'enfance, sa peinture, son écriture, ses ellipse. C'est vraiment un condensé du meilleur de Kitano.<br /> <br /> Pour "Getting Any", j'ai réussi à l'aimer, de l'humour très gras, mais c'est totalement con à souhait.
Z
Je maintiens et je t'invite à voir plus de Kitano puis à revoir Hana-Bi... La deuxième vision est souvent plus agréable!
M
Tu as sûrement raison, mais j'ai déjà vu Zatoichi que j'ai surkiffé et Kids Return.<br /> Je sens bien que c'est un grand film Hana-Bi, surtout pcq il est sincère à 10 000% ... mais je n'ai pas de sensations particulières devant.<br /> <br /> Et on est bien d'accord, Kitano même sans rien prononcer est sublime, son visage raconte toute une histoire !
Z
Le problème d'Hana-Bi, qui n'en est d'ailleurs pas un pour moi, c'est que c'est le film de Kitano le plus difficile d'accès. Je me rappelle, quand je l'avais vu la première fois, ne pas avoir aimé du tout : ce pourquoi je préconise d'avoir vu tous les Kitano pré- Hana-Bi (à l'exception de son tout pourri Getting Any) avant de le voir, car c'est tout simplement un concentré de tout ce qu'il à fait avant.<br /> Si tu ne les a pas tous vus, et bien il est difficile d'apprécier ce film à sa juste valeur.<br /> Du coup je te conseille de voir les Kitano d'avant Hana-bi puis de revoir Hana-Bi dans les meilleures conditions possibles... Ca a marché pour moi. C'est à la fois son œuvre la plus personnelle mais aussi la plus émouvante et la plus fondatrice.<br /> Pour ce qui est de voir Kitano jouer... Son état quasi-silencieux t'a posé problème? C'est pour moi une des grandes forces du film : ce personnage taciturne, qui tape tout le monde, l'air associal et infréquentable, ce visage qui ferait limite penser à une forteresse mais qui cache un homme plus que généreux... C'est monumental en termes d'émotion ça!!
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