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ZE LORD OF THE RING
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Derniers commentaires
28 juin 2011

COMPANEROS

C1
RÉALISATION
| SERGIO CORBUCCI
ÉCRITURE | SERGIO CORBUCCI, MASSIMO DE RITA, FRITZ EBERT, JOSÉ FRADE ET ARDUINO MAIURI
MUSIQUE | ENNIO MORRICONE

FRANCO NERO | Yodlaf Peterson "The Swede"
TOMAS MILIAN |
El Vasco
JACK PALANCE | John
FERNANDO REY | Professeur Xantos
IRIS BERBEN |
Lola
JOSÉ BODALO | General Mongo

C2


"LEVANTANDO EL AIRE LOS SOMBREROS, VAMOS A MATAR, VAMOS A MATAR COMPANEROS!"

C'est sur cette phrase culte, issue de la bande-son ultra-jouissive d'un Ennio Morricone en folie, que Companeros s'ouvre. Nous sommes en 1970, le western zapata est de plus en plus apprécié par le public (en grande partie grâce au très subversif El Chuncho de Damiano Damiani) et le western italien de manière générale à toujours autant de succès. C'est dans ce contexte que Sergio Corbucci, ennemi juré de Sergio Leone, signe un des meilleurs westerns italiens : Companeros. Pour ceux qui ne connaissent pas le western italien au-dela des oeuvres stylisées de Sergio Leone, je tiens quand même à prévenir, Companeros, et la majorité des westerns italiens que je critiquerai à l'avenir (à commencer par le chef d'oeuvre Keoma, la tuerie absolue El Chuncho et Le grand silence que je verrai très très bientôt.) que ce sont des oeuvres très différentes. Corbucci fait des films hardcores par définition, et très loin de la beauté stylistique des films de Leone. Et même si Companeros fait pale figure en termes de violence face à des oeuvres comme Django ou Keoma, force est de constater que le côté sans concession de chef d'oeuvre en rebutera beaucoup, en particulier s'ils ne sont pas préparés outre-mesure à voir quelque chose de très différent de Le bon, la brute et le truand. Quoiqu'il en soit, inutile de dire qu'a mes yeux, Companeros est une pure réussite, une telle réussite que Sergio Leone, ze big master of ze western made in Cinecitta, s'en est très très inspiré pour son Il était une fois la révolution, ce qui sera une occasion pour les détracteurs de Leone (si si ça existe.) de coller quelques taquets au bonhomme, taquets complètement injustifiés puisqu'effectivement s'il s'inspire de l'oeuvre de Corbucci, Il était une fois la révolution est tout de même très différent de Companeros dans la mesure ou il n'est pas si si sans concession, ni autant basé sur la comédie ni aussi bon que ce dernier.

C3
Car Companeros est une alchimie de tous les registres imaginables : tantôt politique et subversif, il passe au comique, puis à des fusillades dantesques et se termine sur un final aussi émouvant qu'il est épique. Autant dire qu'en termes de générosité, Companeros délivre la marchandise puisqu'on ne s'ennuie pas une seule seconde dans ce film, merci à un rythme incroyable et furieux propre au western zapata (voir El Chuncho, un film qui lui non plus, ne s'arrête jamais.), Corbucci livre un film complet dans sa structure puisque non content d'imposer un rythme incroyable au spectateur de son film, le bonhomme livre une mise en scène, qui, si elle est loin d'égaler le réal "fer de lance" du genre (inutile de dire de qui je parle.), demeure absolument géniale. On trouve donc quelques merveilles visuelles dans ce Companeros, comme par exemple cette charge finale d'un Franco Nero moustachu complètement fou, ou les apparitions de Jack Palance dans un rôle de bad mother fucker zoophile marijuana-crazed mémorable. Et oui, car c'est un autre point ou Companeros brille, et ça pas besoin de voir le film pour le deviner : son casting. Car Companeros est un des rares films de cette époque et de ce genre à ne pas avoir été tourné en post-synchronisé (doublage après le tournage grosso modo.), et cela s'en ressent. Parlant tous en anglais, chaque acteur livre des prestations plus que mémorables, à commencer par celui qui est pour moi le meilleur acteur de westerns de tous les temps, je pense bien évidemment à Franco Nero (Django, Keoma et pour ceux qui ne connaissent pas le western spaghetti, c'est le général Esperanza dans 58 minutes pour vivre.), qui joue ici le rôle d'un traffiquant d'armes suédois (Franco Nero trouvait toujours une excuse pour parler avec sa vraie voix en anglais, ainsi son accent ne genait pas sa crédibilité.), véritable tête à claques ambulante, gros crevard, un sacré enfoiré en somme mais tellement charismatique, tellement bien interprété et composé qu'il en devient attachant, au même titre que Tomas Milian (Le dernier face à face, Tire encore si tu peux, Les 4 de l'apocalypse), bandido sans remords et sans scrupules, mais qui parviendra à trouver une certaine forme de rédemption dans la révolution, car la est tout l'objectif de Companeros, et c'est d'ailleurs une composante commune à une grande partie des westerns zapata : la rédemption et une évolution dans l'idéologie des personnages grâce à une personne qui à tout pour être leur ennemi. Ici, c'est Fernando Rey (French Connection et beaucoup des oeuvres de Luis Bunuel) qui endosse le rôle de rédempteur, celui du professeur Xantos, mexicain instruit très très cool, et surtout, pacifiste. Bien évidemment, parler des acteurs du film sans parler du légendaire Jack Palance serait criminel : bad mother fucker en puissance mais également le personnage le plus barré du film, puisque non seulement c'est un accro a la marijuana mais il semble aussi entretenir des relations, disons, étroites avec Marshall, piaf agacant et menaçant mais également source d'un des moments les plus comiques du film.

C4
Tout ce festival de personnages donne naissance à un aspect scénaristique inattendu dans un western : le nihilisme profond de ce Companeros. Car nihiliste, il l'est assurément, transformant les rebelles pacifistes du début du film petit à petit en révolutionnaires violents, annihilant les plus pacifiques, Sergio Corbucci ne fait pas de cadeaux et montre la violence comme solution à l'oppression et à la violence mais aussi comme la seule solution à ces problèmes, pour cela, Corbucci accorde un travail tout particulier au groupe du professeur Xantos, pacifique en puissance, jugeant la violence comme un mal mais également comme une honte, faisant de ce personnage censé incarner la sagesse dans toute sa splendeur un personnage aux ambitions limite naives, mais surtout irréalisables, en témoigne cette scène ou ce même professeur, dans un élan de colère, envoie une mornifle dans la gueule d'un de ses disciples et en témoigne également cette scène finale très émouvante ou je vais pas vous dire ce qu'il se passe. :-) C'est donc un film nihiliste mais aussi subversif que livre Corbucci, et derrière ce Companeros se cache un aspect sombre et inquiétant que le côté bon vivant et comique du western zapata camoufle légèrement. Companeros, un film couillu? Carrément ouais, ce pourquoi il me gonfle de le voir encore comparé par des gens qui ont visiblement de la merde dans les yeux puisque la ou Il était une fois la révolution est un pur exercice de style comique et jouissif doté d'une légère subversion, Companeros lui est un film engagé dans un propos nihiliste et subversif qui mélange tout comme le film de Leone plusieurs registres.

C5
Car ici se trouve une des plus grandes forces du film, l'aisance dont fait preuve Corbucci pour passer d'un registre à l'autre, ainsi si le film est une oeuvre dans sa globalité complètement barrée, très fun et très drôle illustrée par une bande-son ultra-fun d'Ennio Morricone, au moment des fusillades, Corbucci transforme son Companeros en une oeuvre ultra-violente et sans concession, puis entre deux fusillades envoie des passages se déroulant sous l'égide d'un humour pince sans rire (y a des moments je me demandais s'il fallait que je rigole ou pas.). Finalement toutes ces scènes mènent à un dénouement émouvant mais aussi épique, avec un Franco Nero galopant toutes armes dégainées en criant de toute voix une phrase qui restera à jamais gravée dans votre esprit : "VAMOS A MATAR COMPANEROS", le tout avant un arrêt sur image en rouge et noir à la Red Dead Redemption, la classe (et si la vous n'avez toujours pas envie de voir le film je ne sais plus quoi faire pour vous.). C'est de cette façon que se solde ce qui est pour moi un des meilleurs westerns italiens, un pur chef d'oeuvre que tout le monde se doit le voir au moins une fois.

C6
Malheureusement tout le monde ne pourra pas le voir au moins une fois. La raison est simple : merci à ces enculés d'éditeurs incompétents, Companeros ne peut pas être vu en version originale en France. Il y a bien un DVD, mais assez cher, dénué de bonus, et ne disposant que d'un doublage français de merde. Le même désastre que pour Le temps du massacre de Lucio Fulci en somme (pas étonnant, c'est le même éditeur.). Du coup, pour ces deux films, il n'y a qu'une seule solution pour les voir en VO : le DVD Zone 1. Il faut donc un lecteur DVD dézoné (ce qui n'est guère difficile à faire.) mais surtout des compétences en anglais puisque le film n'existe pas en VOSTFR... Pour les anglophones je tiens toutefois à signaler que Companeros à été édité chez Blue Underground. C'est l'édition que je possède et elle déchire tout, elle est trouvable sur amazon.co.uk pas très cher et tout ce que je peux vous conseiller dessus c'est de vous jeter dessus pour pouvoir vous vanter d'être un des rares en France à avoir vu le chef d'oeuvre Companeros dans les meilleures conditions possibles. Et oui, un chef d'oeuvre, c'est le mot... Alors voyez-le dès que vous en avez l'occasion!

-ZE RING-

C7

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13 juin 2011

TETSUO

TETSUO1
RÉALISÉ PAR
|
SHINYA TSUKAMOTO
ÉCRIT PAR | SHINYA TSUKAMOTO
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | CHU ISHIKAWA

TOMOROWO TAGUCHI | Le salarié
KEI FUJIWARA | Petite amie du salarié
NOBU KANAOKA | Femme dans le métro
SHINYA TSUKAMOTO | Le fétichiste du métal

5


ATTENTION FILM EXTRÊME!

Regarder TETSUO, c'est un peu foutre sa tête dans un sèche-linge pendant 65 minutes. On en ressort pas entier, qu'on ait aimé ou pas, car soyons clair, TETSUO est un film qui échappe à toute analyse critique objective, la subjectivité est ici de mise. Inutile de dire que comme je suis le plus gros timbré de la planète, TETSUO à été pour moi un véritable coup de coeur, une véritable révélation et un pur choc de cinéphile qui fait qu'a ce jour il rejoint mes films préférés et ce n'est même pas le meilleur film de son auteur. Et oui, car le réalisateur de cet ovni injustement méconnu est un très grand réalisateur, un véritable auteur puisque non content de réaliser ses films, il les écrit, les produit et les interprète, et parfois ça ne s'arrête pas la... TETSUO est donc un pur film d'auteur, en déplaise à tous les branleurs pour qui une oeuvre d'auteur est un film avec Mathieu Amalric et du café, et l'auteur de ce film n'est ni plus ni moins que le meilleur réalisateur japonais de films de genre à ce jour, j'ai nommé, le géant Shinya Tsukamoto. Cinéaste à influences, c'est aussi un cinéaste qui ne plaira pas à tout le monde de par ses films en eux-même premièrement, mais aussi de par vision du monde, nihiliste en bien des points. La philosophie de Tsukamoto est simple : à ses yeux, l'homme est écrasé par l'environnement urbain dans lequel il vit. En conséquence, il perd toute sentation physique, toute vie, et cette vie, il ne peut la récupérer qu'au travers de la douleur et de la mort, et accessoirement, du mal. Chaque film de Tsukamoto se concentre autour d'un objet ou d'un sujet particulier, cet objet est généralement l'objet qui permet au personnage principal du film (généralement un salarié.) de revivre, dans Bullet Ballet, c'est un flingue, dans Tokyo Fist, c'est la boxe, dans TETSUO, c'est le métal. C'est dans le but de délivrer un morceau de cette philosophie de vie obsessionnelle (puisqu'on la retrouve dans tous ses films, à l'exception de Hiruko the Gobelin et Gemini.) que Tsukamoto réalise son premier long-métrage, TETSUO. TETSUO, qu'en est-il? Tout pourri? Génial? Chef d'oeuvre? Comme je le disais, la subjectivité est de mise ici, alors vous pouvez vous en douter, pour moi TETSUO est un véritable chef d'oeuvre.

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Soyons réalistes, tout le monde n'aimera pas TETSUO. Mais c'est un film qu'il faut voir dans le but de se faire une opinion : la raison est simple, c'est un film absolument unique, se priver d'un tel film c'est se priver de la possibilité de voir un des films les plus marquants de l'histoire. Et oui, car malgré l'objectivité qu'il est impossible d'avoir en parlant de ce film, il faut quand même reconnaitre plusieurs choses : c'est une date dans l'histoire du cinéma, premièrement car c'est le premier film majeur d'un des cinéastes japonais les plus importants actuellement, deuxièmement car c'est un des films les plus importants de sa catégorie (j'y reviendrai.), troisièmement parce que TETSUO marque le relancement de l'industrie cinématographique japonaise, le film étant sorti pendant une époque de vache maigre ou plus rien ne se faisait... Heureusement, en 89, il y a eu le Violent Cop de Kitano mais surtout cet immense TETSUO, long-métrage qui tire ses inspirations de La mouche (tout le monde l'avait sans doute deviné avant que je le dise.) mais surtout d'Eraserhead de David Lynch... Je parlais de TETSUO comme d'un des films les plus importants de sa catégorie, je voulais bien évidemment parler du cinéma abstrait. Empruntant beaucoup à Eraserhead de par son univers visuel et sonore mais aussi par son côté abstrait, TETSUO trouve toutefois son identité propre de par son univers et sa mythologie (étendus dans TETSUO II) mais surtout de par le fait qu'il est mille fois plus barges qu'Eraserhead! Pour vous donner une idée, la première scène du film montre Shinya Tsukamoto en train de s'ouvrir la jambe, dans le but d'insérer une tige de métal à l'intérieur... Ellipse, gros plan sur la plaie qui grouille d'asticots. C'est la première scène, et c'est comme ça tout le temps. Par la suite, le personnage principal, lors d'une hallucination, se fera enculer par une gonzesse avec un tuyau, puis perdra sa bite lorsque celle-ci sera remplacée par une perçeuse... Bref, TETSUO c'est un film complètement barge, qui ne s'arrête jamais dans sa folie, au passage en parlant de s'arrêter, c'est un terme qui ne s'applique pas à ce film dans la mesure ou c'est certainement le film le plus infernalement rythmé qu'il m'ait été donné de voir. Le film ne dure qu'1h05, mais dès le début, tout va vite, tout s'enchaine a une vitesse démesurée, à l'image de ces passages tournés en image par image soutenus par une musique ultra-bourrine d'un Chu Ishikawa complètement fou qui font de ces moments (presque la moitié du film) des véritables moments de jouïssance cinématographique! C'est simple : je n'avais jamais vu un film aussi transgressif avant et c'est pas demain la veille que j'en reverrai un comme ça.

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Pourtant aussi transgressif soit-il, TETSUO délivre un message, qui ne fera pas l'unanimité certes, mais très intéréssant et livré avec une intelligence sans pareille. Car TETSUO est un film presque muet, il n'y a que peu de répliques et la majorité des choses sont exprimées par la mise en scène de Tsukamoto, très particulière et qui ferait presque passer un plan à la Gaspar Noé pour un plan à la Takeshi Kitano, la caméra bouge tout le temps et à une vitesse ahurissante, laissant à peine le temps d'entrevoir les détails les plus importants, ce pourquoi TETSUO est un film qui nécessite à la fois de la concentration et de l'attention. C'est donc entièrement par l'image que Tsukamoto exprime la trame scénaristique de son film, qui aussi abstrait soit-il n'est pas dénué d'un scénario doué de sens, seules les dernières répliques, prononcées après une des bastons les plus hystériques et les plus jouissives qu'il m'ait été donné de voir, laissent entrevoir le message que l'auteur de cette oeuvre tente de délivrer, un prodige d'écriture donc, qui ne fonctionnerait cependant pas sans la mise en scène, spéciale certes, mais virtuose et maitrisée de Tsukamoto, rien n'est placé au hasard malgré les mouvements de caméra qui pourrait sembler, eux, très hasardeux. Visuellement, avec les screens que j'ai dégoté et la bande-annonce ci-dessous, je pense que vous pouvez tous témoigner que TETSUO est une véritable réussite, le noir et blanc sied à merveille à cet univers sombre et oppressant, et aide à rendre des effets spéciaux cheap très crédibles et à faire du métal, le sujet central du film, une matière quasi-organique, ce qui n'est pas hasard dans la mesure ou Tsukamoto cherche à rendre ses monstres de métal plus humains et plus vivants que les protagonistes humains et vivants du film. Utilisant à outrance l'image par image pour réaliser l'impossible à l'écran, Tsukamoto livre avec TETSUO une véritable prouesse technique et visuelle, mais encore une fois, ce n'est que mon avis...

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TETSUO brille également de par son ambiance sonore, véritable soutien à l'ambiance visuelle, qui magnifique l'ambiance glauque et oppressante de celle-ci de par des bruitages atroces, une musique de Chu Ishikawa complètement hystérique, bref du point de vue de la forme est une belle réussite, du moins dans la mesure ou l'on parvient à se mettre dans le film et à l'apprécier, car soyons clair, ce n'est pas donné à tout le monde, et c'est la à mes yeux le seul problème : la ou pour d'autres, ce sera le trip abstrait, ultra-violent et hardcore du film, pour d'autres l'ambiance visuelle terrible couplé à une ambiance sonore parfois insoutenable (hiiiiiii la scène du repas), à mes yeux, le problème du chef d'oeuvre TETSUO c'est que c'est un film difficile d'accès qui ennuyera les plus terre-à-terre et qui foutra la tête et le coeur à l'envers des ames les plus sensibles, se méfier donc, car en dehors des mouvements de caméra indescriptibles, TETSUO est aussi difficile de par sa violence graphique poussée et de son aspect sexuel, disons, étrange, qui n'est pas sans rappeler d'ailleurs les déviances d'un Cronenberg. TETSUO, ce sera donc, soit une oeuvre que vous n'aurez plus envie de revoir car elle vous aura définitivement dégouté, soit ce sera une expérience unique d'1h, une oeuvre jouissive, endiablée et nihiliste.

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Du coup, comme il m'est réellement impossible de prédire si oui ou non vous apprécierez cette oeuvre complètement barge, je ne peux que vous inviter à découvrir TETSUO, et pour les moins sceptiques d'entre vous, j'espère que cette critique vous aura donné envie de voir ce chef d'oeuvre du cinéma asiatique, à ce jour un de mes films préférés... Et si c'est pas le cas, alors j'espère que ce trailer complètement barge le fera! Sachez juste que si vous n'avez pas vu TETSUO, alors vous n'avez rien vu!

CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER A LA GALERIE COMPLETE DU FILM


ENJOY! (OU PAS)

-ZE RING-

15

 

2 juin 2011

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE

AMERICA1

RÉALISATION | SERGIO LEONE
ÉCRITURE
| SERGIO LEONE, FRANCO FERRINI, FRANCO ARCALLI, ENRICO MEDIOLI, PIERO DE BERNARDI, LEONARDO BENVENUTI, ERNESTO GASTALDI, ET STUART KAMINSKI A PARTIR D'UNE NOUVELLE DE HARRY GREY.
MUSIQUE | ENNIO MORRICONE

ROBERT DE NIRO | David "Noodles" Aaronson
JAMES WOODS | Maximilian "Max" Bercovicz
ELIZABETH McGOVERN |
Deborah Gelly
JAMES HAYDEN | Patrick "Patsy" Goldberg
WILLIAM FORSYTHE | Philip "Cockeye" Stein
LARRY RAPP | "Fat" Moe Gelly
TUESDAY WELD | Carol
TREAT WILLIAMS | James Conway O'Donnell
RICHARD BRIGHT | Chicken Joe
DANNY AIELLO | Vincent Aiello
JOE PESCI | Frankie Minaldi
BURT YOUNG | Joe

AMERICA2


Nous y voila. La fin de la carrière de Sergio Leone. Son dernier film, et, accessoirement, son meilleur, j'ai nommé Il était une fois en Amérique. Atteindre la perfection est chose impossible, surtout au cinéma, il est possible de s'en rapprocher énormément mais jamais de l'atteindre, et dire qu'avec Il était une fois en Amérique on tient un film qui se rapproche de la perfection est peu dire tant le film est l'oeuvre la plus proche de la perfection d'un perfectionniste, Sergio Leone. Malheureusement, Il était une fois en amérique, qui dure 3h40 et est monté dans un ordre non-chronologique, à été massacré au montage en Amérique : le film à été remis dans son ordre chronologique, ce qui ne fait aucun sens, presque 2 heures de métrage ont été amputées et le bouquet, Ennio Morricone n'a même pas été crédité au générique pour sa musique! La honte, encore un bel exemple de l'ouverture d'esprit des Américains et de leur volonté de mettre main basse sur tout : que ce soit pour le pétrole ou pour le cinéma, partout ou ils passent ils foutent la merde mais je ne pense pas vous apprendre grand chose... A ce jour, la version de 3h40 visible en DVD du film n'est pas la version intégrale de celui-ci... Le syndrome Une balle dans la tête en somme. Et il n'y a pas de contenu ultra-violent ou ultra-sexuel dans ce film pour justifier de telles coupes, juste une volonté de couper la moitié du film pour faire le double de recettes... Messieurs les Américains, vous êtes des enculés, je doute que grand monde se sente ici visé par cette accusation mais peu importe, c'est la colère qui parle.

AMERICA3
La première chose qui interpelle avec Il était une fois en Amérique (et pour être interpellé par ça suffit de lire les noms sur la boite.) c'est son casting : Robert De Niro, James Woods, Richard Bright ainsi que Joe Pesci et Burt Young dans des rôles très secondaires, rien que ça. Avec un tel casting, inutile de dire que du point de vue "acteurs" Il était une fois en Amérique est une totale réussite, tous les acteurs se donnant à fond : inutile de parler de la qualité de la prestation de Robert De Niro qui tient ici un de ses meilleurs rôles, par contre James Woods lui tient très clairement le rôle de sa vie, il est tellement investi dans son rôle qu'il parvient même à tenir la mesure avec De Niro et Pesci, qui fait une apparition qui bien fait plaisir aux côtés de... Burt Young! Qui je le rappelle joue le rôle de Paulie dans Rocky, oui je sais voir ce mec dans un film de mafieux est assez inattendu mais peu importe puisque sa courte apparition est complètement géniale, quoi qu'il en soit, ici les acteurs ont un rôle très important dans la mesure ou l'on suit les deux même personnages pendant 3h40, 3h40 constituées de flashbacks, flashbacks qui commencent pendant l'enfance du personnage de De Niro (à ce titre, les gamins qui jouent les protagonistes enfants sont génialissimes) et qui remontent jusqu'a l'époque contemporaine... Une véritable fresque cinématographique en somme, le genre de film qui laisse présager un brise-coeur comme fin et Il était une fois en Amérique ne déroge pas à cette règle sacro-sainte du genre, puisque le film est de loin l'un des plus émouvants qu'il m'ait été donné de voir, à la fin de ce chef d'oeuvre retenir ses larmes est chose difficile... Et ceux qui pensent ne jamais pleurer devant un film de mafieux, je dirai simplement que c'est pas parce que y a De Niro et Pesci dans le même film que celui-ci ressemblera aux Affranchis, non, dans Il était une fois en Amérique le personnage principal est nostalgique, en proie aux remords et est très loin des personnages des bad mother fuckers impitoyables et opportunistes dépeints dans les films de Scorsese, en somme, à tous les détracteurs des Affranchis et de Casino, vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur Il était une fois en Amérique qui se rapproche en réalité plus d'un drame que d'un film de gangsters pur souche. La vision particulière du milieu de Leone fait ainsi d'Il était une fois en Amérique une oeuvre aussi nostalgique que son protagoniste, et Leone s'investit tellement dans son film qu'on pourrait presque le sentir vieillir en même temps que les personnages dont il dresse le portrait... Émouvant? Carrément oui, surtout quand on sait que Leone est mort quelques années après ce film, personnellement à l'époque ou j'ai vu ce film j'avais 9 ans et je n'étais pas au courant que Leone était décédé, mais à la vision d'Il était une fois en Amérique j'ai tout de suite senti qu'il avait quelque chose de spécial... Et ce quelque chose de spécial, c'est quelque chose de très simple : Il était une fois en Amérique est le chant du cygne de son auteur.

AMERICA4
C'est donc une oeuvre hors pair que nous livre Sergio Leone avec Il était une fois en Amérique. Et ceux qui ne l'ont pas encore vu comprendront très facilement ma colère envers ces chers Américains pour avoir charcuté ce chef d'oeuvre après l'avoir vu... Tout est absolument brillant : les acteurs sont géniaux cela va sans dire mais le reste l'est également. Et que pour la première fois Leone quitte le western ne change rien à la qualité de sa mise en scène : même si elle est ici bien plus sobre on trouve quelques moments qui se démarquent du reste par leur mise en scène magistrale, ce moment de suspense en début de film dans le bar de Fat Moe est un brillant exemple, en somme Leone en restant plus sobre que dans ses précédentes oeuvres réussit tout de même le pari de livrer une mise en scène immersive à souhait et loin d'être démunie de purs moments de gloire, la classe. Et puis cette mise en scène s'étend même dans le scénario, encore une fois et pour la troisième fois, Leone soulève le doute sur son personnage principal, et ce par le biais de flashbacks, la différence par rapport a ses deux précédents films c'est que ces flashbacks ne font ici pas office de retournement de situations mais permettent d'amener le retournement de situation, au passage, ce dernier vous laissera sur le cul et vous foutra les larmes aux yeux... Mais je m'en voudrais de spoiler donc je n'en dis pas plus : une chose est sure, Il était une fois en Amérique n'est pas un film qu'il faut remettre dans son ordre chronologique tant il perd de son sens... Par ailleurs, non content de faire de son personnage principal un personnage ambigu, et de livrer un retournement de situation plus qu'inattendu, Leone laisse aussi planer le doute sur deux des éléments les plus importants de la conclusion de son oeuvre... Il était une fois en Amérique est donc une oeuvre scénaristiquement intelligente, soutenue par une mise en scène génialissime et par une musique sublimissime du légendaire Ennio Morricone, mais ses qualités ne s'arrêtent pas la.

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Et oui, car au milieu des vedettes que sont De Niro et Woods on retrouve aussi des acteurs secondaires génialissimes... Les quelques apparitions d'Elizabeth McGovern (qui tient ici un rôle majeur.) sont géniales, celles de Danny Aiello (qui donne son nom à son personnage.) sont très savoureuses, Richard Bright, un des acteurs fétiches, affiche ici une sale gueule incroyable et livre une très bonne prestation, Treat Williams est très bon et James Hayden, William Forsythe, Larry Rapp et Tuesday Weld malgré leurs peu de répliques font preuve d'une présence étonnante et s'intègrent parfaitement au récit, récit dôté d'un rythme d'une rare qualité, en effet, sur les 3h40 de métrage il n'y a pas une seule seconde qui soit chiante, le tout se suit et s'enchaine avec une aisance et un confort déconcertant, 3h40 qui servent au développement de personnages attachants et charismatiques et qui mènent à un dénouement fatidique qu'on préférerait tous éviter une fois qu'on le connait tant il est déchirant... Et pourtant, paradoxalement, ceux qui sont comme moi ne pourront s'empêcher de mater le film 5 fois d'affilée tant il est sublime. Leone fait le récit d'une histoire difficile et sans faire preuve de violence graphique excessive, d'un autre côté, Il était une fois en Amérique sera choquant pour certains et particulièrement pour les femmes, je m'explique, des trois femmes qu'il y a dans le film, une est une pute et les deux autres se font violer. Mais doit-on interpréter Il était une fois en Amérique comme une oeuvre machiste pour autant? Non et à la limite même si la réponse à cette question était oui, peu importe dans la mesure ou Il était une fois en Amérique est le récit de la vie de Noodles tel que celui-ci la voit...

AMERICA6
Niveau dialogues, Il était une fois en Amérique est un film d'exception, en même temps avec Leone et Gastaldi sur le même film pas de quoi s'étonner, d'ailleurs l'écriture du film à pris 12 ans, donc en soit le fait que celui-ci soit bien écrit est loin d'être surprenant mais il vaut tout de même le coup d'être noté : des répliques cultes, y en a un paquet, et toutes servent une fonction précise, Leone préférant exprimer ce qu'il à a exprimer par sa mise en scène plutôt que par des dialogues, un exercice difficile mais que Leone réussit sans mal (challenge qu'il avait déja relevé et réussi avec son western Il était une fois dans l'ouest, ce mec était un génie.). Le scénario d'Il était une fois en Amérique, parfait? Certainement, le scénario de ce film en plus d'être superbement écrit étant génialement structuré, rajoutez à cela des acteurs de génie, une mise en scène de génie et une musique à pleurer et vous tenez un chef d'oeuvre absolu, maintenant si vous êtes assez fort pour me trouver un autre défaut à ce film que le faux grain de beauté du gosse qui joue Noodles enfant, je vous félicite... Car Il était une fois en Amérique est clairement à mes yeux un des meilleurs films de tous les temps, et dire que Leone en plus de rentrer dans la légende avec ce film tire sa révérence avec une classe incroyable est peu dire... En somme, vous allez vous depêcher d'acheter le film et de le mater avant que je m'énerve. :-D

-ZE RING-

AMERICA7

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