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ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
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Derniers commentaires
17 novembre 2012

SHANGHAI BLUES

Jaquette
RÉALISÉ PAR
|
TSUI HARK
.
ÉCRIT PAR | CHEUK-HON SZETO ET RAYMOND TO.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JAMES WONG.

SYLVIA CHANG | Shu Pei-Lin.
KENNY BEE | Dorémi.
SALLY YEH | Escabeau.

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En 1984, Tsui Hark est au plus bas. Son dernier film, ZU, LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE, s'est méchamment planté et, pour se maintenir à flot, Hark a été forcé de tourner deux films de commandes sur lesquels il a detesté travailler. Notre génie barbichu favori pense alors arrêter le cinéma pour se consacrer a un autre domaine ou il pourrait donner libre cours a sa créativité... Mais la déprime ne dure pas longtemps avec Hark, et plutôt que de lâcher les bras et abandonner la réalisation, son prochain film va en réalité marquer le début de la résurrection d'un cinéma mort depuis déja quelques temps. SHANGHAI BLUES est en effet le premier film de la Film Workshop, qui, quelques années plus tard, sera le plus gros studio hong-kongais de l'époque, auquel on doit quasiment tous les grands films de la grande époque hong-kongaise (LE SYNDICAT DU CRIME, PEKING OPERA BLUES, THE KILLER...). Alors que Tsui Hark croit toucher a la fin de sa carrière de réalisateur, il est en réalité en train de faire entrer le cinéma hong-kongais dans la légende et dans son âge le plus important. C'est la fin de la nouvelle vague, mais c'est le début de quelque chose de bien mieux, et quoi de plus approprié pour ce début qu'un des plus grands films réalisés à Hong Kong? Vous avez bien lu. De toutes les perles et chefs d'oeuvres qui sont sortis de Hong Kong, SHANGHAI BLUES se range facilement dans le haut du panier. Quelques explications...

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Première comédie de Tsui Hark, SHANGHAI BLUES, en plus de marquer le commencement d'une grande époque, marque également le commencement d'une nouvelle période dans la carrière de son réalisateur. Aux oeuvres violentes, subversives, hardcore et sans concession que sont L'ENFER DES ARMES et HISTOIRES DE CANNIBALES succèdent SHANGHAI BLUES et par la suite PEKING OPERA BLUES, les deux premières comédies du maître. Pourtant, malgré les apparences et ce qu'on pourrait penser, SHANGHAI BLUES part du même principe que les oeuvres précédentes du bonhomme : mêler chronique sociale et pur divertissement, qui se complémentent, sans jamais que l'un ne fasse de l'ombre à l'autre. Ainsi, derrière ses apparences de comédie romantique burlesque, SHANGHAI BLUES cache un propos on ne peut plus sérieux sur une multitude de sujets tous plus intéréssants les uns que les autres... Pour la première fois, on retrouve ici une thématique qui va devenir par la suite plus ou moins récurrente chez le monsieur : l'amour, tout simplement. Hark traite son sujet avec une sincérité incroyable, mais surtout avec une grande intelligence, celui-ci n'hésitant jamais à explorer la thèse opposée à la sienne pour imposer la véracité de son propos. A la vision de SHANGHAI BLUES et des autres comédies romantiques du maître, il est évident qu'Hark voit l'amour comme une force indestructible, qui ne peut pas être entravé, ni par la société (THE LOVERS), même pas par la mort (DANS LA NUIT DES TEMPS) et encore moins par la guerre, comme c'est le cas ici... Ainsi si les deux amants sont séparés le jour même de leur rencontre par la guerre avec le Japon, ce n'est que pour mieux les réunir des années après. Certains qualifieront cette thèse de naïve, mais l'est-elle vraiment? Dans SHANGHAI BLUES, c'est l'amour qui fait avancer les personnages et qui les empêche de se laisser se faire écraser par la misère de leur époque. Ce n'est pas un hasard si Hark choisit de situer sa romance dans l'entre deux-guerres (On parle ici de la guerre sino-japonaise de 1937 et de la guerre civile chinoise de 1947) mais plutôt un choix logique si l'on considère les intentions d'Hark... On peut aller encore plus loin dans cette logique si l'on part du principe que SHANGHAI BLUES est avant tout un film sur un bouleversement historique, la force que Tsui Hark veut donner à l'amour se voit alors amplifiée et le propos s'en retrouve d'autant plus fort. Mais la force du film ne s'arrête pas la, et en bon auteur engagé, Hark voit toujours plus loin que les apparences et signe une chronique sociale traitant autant de l'amour que du choc des traditions avec la modernité. Impossible en effet de ne pas voir dans le personnage excentrique complètement folle qu'interprète Sally Yeh une incarnation des valeurs traditionnelles chinoises. Outre sa folie comique, Escabeau n'est ni plus ni moins qu'une représentation ambulante d'une société perdue face a un monde qui avance trop vite et trop fort. Les valeurs traditionnelles ne sont rien face au progrès et comme d'habitude chez Hark (sa saga IL ÉTAIT UNE FOIS EN CHINE tourne autour de cette thématique), le choc social est difficile.

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Mais la différence majeure entre SHANGHAI BLUES et les oeuvres précédentes d'Hark se trouve ici : si dans les anciens films du bonhomme, la crise sociale était aussi difficile pour les personnages que pour les spectateurs, ici, elle est seulement dure pour les personnages. Hark dédramatise en effet toutes les situations vécues par ses protagonistes. Même les évènements les plus dramatiques ne sont qu'un prétexte supplémentaire à un gag burlesque complètement débile... On pourrait craindre que ce comique omniprésent prenne le pas sur le sérieux du propos, mais en réalité, la est la grande force de SHANGHAI BLUES : Hark fait preuve d'un talent incroyable pour mêler les deux sans qu'ils se contredisent ou s'entravent mutuellement. De par son absence totale de cynisme, SHANGHAI BLUES est une oeuvre aussi profonde thématiquement qu'elle est drôle... En effet, les gags s'enchainent a un rythme infernal, avec une créativité toujours incroyable et un enthousiasme palpable. Bien sur, le côté excessivement burlesque de la chose pourra rebuter certains, mais en même temps, il n'y a rien de nouveau. Ils ne seront pas les premiers (ni les derniers) a être rebutés par la débilité pipi-caca de l'humour hong-kongais, et qui peut leur reprocher? Pour autant, ne voir que ça serait une erreur. Cette forme d'humour est nécessaire à la démarche du film et même s'il rebute, impossible de ne pas être au moins egayé par l'équipe du film qui s'éclate sans doute tout autant que le spectateur dans des gags tous aussi portnawakesques les uns que les autres, ou les quiproquos divers se mêlent perpétuellement à tous les registres de comique, eux-mêmes renforcés par des acteurs qui en font tous plus des tonnes que les autres et récitent leurs répliques comme si leur vie en dépendait. Vous l'aurez compris : SHANGHAI BLUES, c'est généreux, et ça s'arrête jamais, mais une fois de plus les apparences sont trompeuses et derrière ce monument de portnawak non-stop, on trouve en réalité un scénario magnifique écrit par deux des scénaristes les plus ingénieux de l'âge d'or hong-kongais, Raymond To (PEKING OPERA BLUES) et Cheuk-Hon Szeto (L'ENFER DES ARMES). Chaque gag, du plus soft au plus improbable, servent la progression d'un scénario en béton, au rythme constant, qui s'il se base énormément sur le comique, laisse également une grande place à d'autres formes d'émotion.

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La grosse surprise de ce SHANGHAI BLUES se trouve ici : la façon dont Hark voyage littéralement d'une gamme d'émotions a une autre et comment il change de tonalité en un plan (je n'exagère rien, il le fait vraiment en un plan a un moment donné.)... Une fois de plus, préparez vos mouchoirs, car aussi drôle soit-il, SHANGHAI BLUES est aussi une oeuvre extrêmement émouvante, d'une rare poésie, ou l'image et le son se mélangent pour donner une symbiose émotionnelle renversante. Première oeuvre véritablement bouleversante du maître, il est également prodigieux d'y remarquer que toutes ses scènes comiques amènent volontairement, inévitablement, et toujours avec fun, un dénouement aussi bouleversant qu'il est enthousiaste et noir... Hark maîtrise de toute évidence l'art de mêler les paradoxes sans les faire entrer en conflit, mais c'est surtout son talent pour faire chialer le spectateur que l'on retiendra. Ainsi, si l'histoire est perpétuellement dédramatisée, Hark n'en oublie néanmoins pas la gravité, ce qui lui permet donc de passer d'un registre à l'autre sans trop de difficultés... Sa maîtrise des personnages est également d'une grande aide dans cette démarche, les portraits qui sont dressés de ceux-ci sont aussi complets qu'ils sont précis. Ainsi, chaque personnage est touchant a un moment donné. Même les personnages les plus secondaires (comme c'est par exemple le cas du propriétaire du cabaret) s'avèrent être émouvants. Hark ne passe jamais de jugement sur ses personnages (même les plus gros enculés) et les maîtrise, comme à son habitude, de bout en bout... Ainsi, il peut se permettre facilement de passer d'une situation à une autre. Le comique laisse souvent place à des situations plus dramatiques, ou, a défaut de celles-ci, a des scènes monumentalement poétiques... A ce titre, SHANGHAI BLUES compte une des plus belles scènes musicales jamais réalisées, un sommet poétique et musical dans lequel tout le talent du légendaire James Wong explose littéralement! Par ailleurs, SHANGHAI BLUES est également une date majeure dans la filmographie de Hark dans la mesure ou c'est sa première collaboration avec son compositeur fétiche, James Wong, justement. Double musical du maître, celui-ci complète les visuels à tomber par terre du film et capture tous les aspects du film avec sa bande-son, sublime et travaillée, qui se range d'office parmi les meilleures compositions entendues à Hong Kong.

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Du point de vue technique, SHANGHAI BLUES est magnifique, tout simplement. Tsui Hark fait preuve d'une créativité visuelle comme toujours impressionnante. Il joue ici surtout sur la couleur et les éclairages, certains qui ne sont pas sans rappeler AUTANT EN EMPORTE LE VENT d'ailleurs (qu'Hark a souvent cité comme influence), mais aussi sur sa reconstitution historique impressionnante de la Shanghai des années 40. Les décors crient le réalisme, et l'ambiance urbaine est filmée avec une énergie et un panache qui inspirent le respect. La maîtrise de l'espace du bonhomme est également impressionnante, celui-ci parvenant à faire oublier dans des espaces a l'organisation complexe parfois jusqu'a 6 personnages dans des gags pleins de vivacité. Qui plus est, celui-ci capture et magnifie la prestation de chacun de ses acteurs. Tous se donnent clairement a fond, par conséquent, leurs prestations sont hilarantes, et Hark n'en rate pas une miette... Chaque expression, chaque grimace, est capturée puis magnifiée par la caméra de Hark. Chaque acteur du film, d'ailleurs, fait preuve d'un grand talent, passant sans difficulté d'un registre à un autre et surtout créant avec enthousiasme l'hilarité chez le spectateur... Impossible de ne pas exploser face aux grimaces de Sally Yeh, ou a la gestuelle excessive de Kenny Bee. Mais surtout, ils animent avec brio leurs personnages respectifs, et de ce point de vue, impossible de ne pas rester ébahi devant la performance de Sylvia Chang, qui interprète Shu Pei-Lin avec autant de naturel qu'elle n'emploie de registres.

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Malgré tout ça, SHANGHAI BLUES fut néanmoins un flop de plus pour Tsui Hark... Ce qui fut loin de le décourager. Deux ans plus tard, il retournait le cinéma hong-kongais sur la gueule en réalisant PEKING OPERA BLUES et en produisant LE SYNDICAT DU CRIME, par la même, offrant la plus belle période de sa carrière a John Woo, le réalisateur le plus reconnu de ces contrées. Tout cela n'aurait pas été possible sans SHANGHAI BLUES, premier film de la Film Workshop mais surtout premier chef d'oeuvre de l'âge d'or hong-kongais, première comédie romantique d'un auteur engagé qui en a fait un de ses genres de prédilection, première collaboration entre deux artistes de grand talent (Tsui Hark et James Wong) et une baffe supplémentaire a travers la tronche. SHANGHAI BLUES est un grand film, aussi drôle qu'il est bouleversant, aussi profond qu'il est divertissant, réalisé et écrit d'une main de maître avec une rare générosité. Un chef d'oeuvre fondateur a voir et a revoir...

CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER A LA GALERIE COMPLETE DU FILM

59
SI VOUS AVEZ AIMÉ CE FILM, VOUS AIMEREZ...

-ZE RING-

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12 octobre 2012

THE LOVERS

Jaquette
RÉALISÉ PAR
|
TSUI HARK
.
ÉCRIT PAR | TSUI HARK, SHARON HUI ET SA-LONG HUI.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JAMES WONG.

CHARLIE YEUNG | Chuk Ying-Toi.
NICKY WU | Luang Shan-Pak.
CARRIE NG | Mère de Ying-Toi.
ELVIS TSUI | Père de Ying-Toi.
SHUN LAU | Cheung-Kwai.

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Faire une chronique d'un de ses films préférés est toujours un exercice peu aisé. Un exercice que je compte toutefois entreprendre aujourd'hui avec cette chronique de THE LOVERS, qui, au fur et à mesure des revisions, s'impose de plus en plus à mes yeux comme l'un des meilleurs films jamais réalisés... Les lecteurs assidus du blog connaissent sans doute déja mon amour immodéré pour l'oeuvre fascinante du génial Tsui Hark, mais de toutes celles que j'ai pu chroniquer sur le blog, THE LOVERS reste de loin ma favorite. Pourquoi avoir mis tant de temps pour la chroniquer, me direz-vous? Et bien parce que je veux que ce film ait la chronique qu'il mérite, plus que ça, je veux qu'il ait la galerie d'illustrations qu'il mérite, et avant tout, je veux qu'il ait les spectateurs qu'il mérite, et non pas la poignée de visionneurs que touchent actuellement les films de Tsui Hark... C'est d'autant plus étonnant que THE LOVERS, au même tître que les autres comédies du bonhomme, est une oeuvre s'adressant à absolument tous : petits, grands, vieux, femmes, hommes, en soit peu importe, c'est un film dont la portée est universelle et dont le mélange d'éléments cinématographiques qu'il propose rend encore plus accessible. Accessible dans une certaine mesure cependant, en effet, aussi universel soit-il, THE LOVERS attire souvent les foudres d'abrutis n'y voyant qu'un TITANIC du pauvre. Ceux-la n'ont rien compris. Pas besoin d'être un cinéphile particulièrement assidu pour le comprendre, THE LOVERS, derrière ses extérieurs comiques et quelque peu naifs, cache en réalité une profondeur, une noirceur et une subversion incroyable, faisant de ce grand divertissement une oeuvre d'une importance majeure pour le cinéma hong-kongais... Oui vous avez déja lu ça quelque part sur ce blog, mais que voulez-vous, Tsui Hark a encore frappé et c'est pas moins véridique que d'habitude!

2
THE LOVERS reprend une légende chinoise célèbre, celle des amants papillons, histoire d'amour impossible mettant en scène une jeune fille qui se travestit en homme pour pouvoir étudier dans une école n'acceuillant que des élèves masculins. Bien évidemment, l'inévitable arrive et celle-ci tombe amoureuse d'un jeune homme la-bas, mais sa famille s'oppose et le tout part sérieusement en vrille... Cette histoire, qui avait déja été reprise au cinéma dans l'introuvable THE LOVE ETERNE est ici une base à la démarche de Tsui Hark, qui n'est ni plus ni moins que de retourner cette histoire sur sa gueule et s'en servir à ses avantages. Cette histoire quelque peu basique, Tsui Hark en fait très rapidement une chronique sociale sur les entraves à la sexualité dans la société hong-kongaise des années 90... En effet, à cette époque, et depuis longtemps avant ça, l'homosexualité était sévèrement punie par la loi. Une fois de plus, le maître ne laisse rien au hasard, et si en 1994 il se lance dans THE LOVERS, un projet qui en apparence dénote complètement avec le reste de son oeuvre, c'est parce qu'il a des choses à dire et d'autres à montrer qui elles s'insèrent parfaitement dans sa filmographie. Dans toute la première partie de son film donc, ce dernier s'acharne à démonter les contraintes sociales hong-kongaise en faisant de cette relation entre ces deux amants et de tout ce jeu de déguisement sexuel un rapport extrêmement proche de l'homosexualité. Subversif? Carrément oui, surtout quand on voit comment étaient traités les films traitant ouvertement du sujet à l'époque à Hong Kong (HAPPY TOGETHER n'a pas trainé avant de finir en Catégorie III), mais le propos du film est d'autant plus subversif que son sujet est traité de manière très subtile : au travers de tout un jeu de gags complètement débiles mais très ingénieux, Hark fait douter son personnage sur sa propre sexualité et leur relation prend un tour d'autant plus ambigu lorsque celle-ci atteint son climax... Si, dans l'oeuvre originale, les deux amants s'embrassaient après que la féminité de Ying-Toi éclate au grand jour, ici, Shan-Pak se jette corps et âme dans cette relation ambigue et ce avec la certitude que son compagnon est un homme... Le propos ne peut être plus clair : l'amour va bien au-dela des contraintes sociales, qui ne sont pour Tsui Hark que des futilités qui bloquent les hommes dans un cadre trop ridige. Il le démontre encore plus clairement dans sa deuxième partie, bien plus sombre et pessimiste, mais en même temps encore plus optimiste dans son propos que le reste du film. Et lors de ce plan final magnifique, lors de la transformation imagée des deux amants en papillons (quelle ironie quand on sait que Tsui Hark avait réalisé THE BUTTERFLY MURDERS 15 ans plus tôt) que Tsui Hark va encore plus loin dans son propos : l'amour n'a aucune limite, rien ne peut l'arrêter et rien ne peut l'entraver... Un message simple voire naïf mais puissant, et traité avec une telle force et une telle subtilité qu'il ne peut qu'être bouleversant.

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Il est souvent reproché à THE LOVERS la prétendue naïveté de son message, renforcée par ailleurs par une première partie dont l'aspect comique omniprésent n'évitera pas de déranger certains (il faut être honnête, l'humour hong-kongais n'est pas fait pour tout le monde), mais en soit, peut-on vraiment qualifier de naïve une idée aussi forte? Peut-être celle-ci ne s'insère pas vraiment dans notre réalité, mais la force de la démarche de Tsui Hark est la : il ne questionne pas, il répond a des problèmes épineux, et la réponse qu'il donne à celui-ci, c'est celle-la : si nous n'étions pas bloqués par des contraintes sociales, familiales, politiques (Hark les démonte une par une dans le film), si nous laissions libre cours à nos désirs, alors il n'y aurait plus de limite a ce que l'homme pourrait accomplir. Un constat très réaliste, bien que rêveur, se cache donc derrière cette idée supposée naïve, d'ailleurs bien illustrée par ces papillons, qui selon la chanson principale du film, peuvent aller au-dela des villes et au-dela des montagnes... Vous l'avez compris, Hark ne laisse strictement rien au hasard, et ceux qui croyaient qu'il n'était bon qu'a foutre le bordel et le chaos à l'écran (comme il le fait magnifiquement dans THE BLADE et TIME AND TIDE) risquent de réviser leur opinion a la vision de ce THE LOVERS, oeuvre révolutionnaire par son audace subversive mais aussi par sa construction irréprochable et ses visuels sublimissimes que même la basse qualité de la copie originale (la conservation des films n'a jamais été la spécialité des hong-kongais.) ne parvient pas à entacher. Tsui Hark laisse en effet ici libre cours à son génie visuel mais l'applique d'une façon très différente de celle a laquelle il nous a habitué... Ici, au lieu de participer au chaos ambiant, les visuels participent à reconstituer l'harmonie et a la grâce naturelle au milieu de laquelle les protagonistes évoluent. A travers des visuels très poétiques, Hark montre l'évolution d'une relation a la base harmonieuse qui évolue pour devenir tumultueuse au fur et a mesure qu'une société bridée (pardon x) ) s'y oppose. Décors majestueux, costumes superbes, magnifiques éclairages colorés... C'est simple, THE LOVERS, malgré les défauts de son support technique (le DVD HK VIDEO est ceci dit impeccable, comme d'habitude) s'impose très vite comme une des oeuvres les plus abouties visuellement jamais réalisées. Hark filme la beauté de la nature et de l'amour aussi bien qu'il met en scène la violence et la crasse et le résultat est tout simplement époustouflant : de la constitution des plans irréprochable au montage sidérant, tout est fait ici d'une main de maître et est soutenu prodigieusement par la bande-son magnifique de James Wong, double musical du maître qui lui permet de revenir directement aux origines cinématographiques de cette légende chinoise : l'opéra. Véritable opéra filmé, THE LOVERS entraine son spectateur dans son rythme grâce à la symbiose parfaite entre les images et la musique, qui retranscrit autant que les visuels les émotions des personnages et l'harmonie ou le chaos des lieux différents dans lesquels ils évoluent.

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Au-dela du tour de force technique et artistique que Tsui Hark construit, ici, ce qu'on retiendra le plus c'est avant tout la puissance émotionnelle du film. Véritable baffe intergalactique, THE LOVERS vous fera chialer comme une petite fille pendant 1 heure et demi et vous laissera K.O. longtemps après. Tsui Hark enchaine les scènes d'une puissance poétique incroyable, et mêle à ses visuels incroyables une histoire poignante qui n'aura de cesse de vous émouvoir jusqu'a son final apocalyptique et bouleversant. Cette force émotionnelle, le film le doit avant tout à la maîtrise incroyable des registres de Tsui Hark, qui en l'espace de deux plans passe d'une tonalité comique a une tonalité profondément tragique. En effet, pendant sa première heure, Hark s'éclate littéralement à mettre en scène divers quiproquos, jeux de déguisement, et gags débiles hautement comiques pour finalement faire revenir ses personnages sur Terre dans une deuxième partie sombre, nihiliste et déprimante... Ce changement brutal de ton étonne, et une fois de plus, on sera surpris de voir à quel point Hark parvient à faire fonctionner au sein d'une même oeuvre deux choses qui peuvent paraître absolument incompatibles. Mais avant tout, ce changement de ton soudain et brutal, ce passage de la poésie de la première heure a la dureté et au tragique de sa deuxième rend le film encore plus bouleversant qu'il ne l'est déja. Un tour de force? Carrément oui, surtout en regard de la limpidité et de la fluidité de la narration, qui n'oublie aucun de ses personnages, les exploite à très bon escient et avance à un rythme régulier et maîtrisé. Cette narration, magnifiée par le traitement poétique qu'Hark y apporte, en plus de témoigner d'une maîtrise cinématographique rarement égalée, s'avère également être très équilibrée dans son jeu avec les différents registres et s'impose, de minute en minute, comme véritablement incroyable. Hark et ses scénaristes évitent sans aucun problème tous les pièges inhérents à ce genre d'histoire : miévrerie et niaiserie ne sont vraiment pas de la partie et le peu de niaiserie que l'on trouve dans ce bijou est très agréable et rafraichissant... Hark dose parfaitement chaque élément de son scénario, cependant, il ne faut pas cacher que THE LOVERS demeure un film quelque peu exigeant par son jusqu'au boutisme. En effet, il va jusqu'au bout dans tout ce qu'il entreprend. Son aspect comique plaira donc, ou ne plaira peut-être pas, mais en soit peu importe, cela relève de l'appréciation personnelle et ceux qui sauront apprécier cet humour particulier se trouveront face à un chef d'oeuvre absolu de grande ampleur. Au milieu de toute cette maîtrise, on trouve également des acteurs talentueux. Nicky Wu et Charlie Yeung, interprétant les amants papillons, trouvent ici leur premier et meilleur rôle. Tout comme le film, ceux-ci passent d'un registre à l'autre en un clin d'oeil et se montrent capables d'être très drôles comme ils se montrent capables d'être émouvants. Ils donnent vie a leurs personnages avec talent et animent le récit entier par leur présence et la qualité de leur interprétation. Admirablement dirigés, ces acteurs, qui en sont a l'époque pourtant à leur premier film, s'en sortent clairement avec les honneurs.

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Vous l'aurez compris, THE LOVERS c'est pas nimporte quoi. C'est une oeuvre audacieuse au propos subversif dans laquelle Tsui Hark fait preuve d'une maîtrise du langage cinématographique tout simplement incroyable. Tout y est magnifique : les acteurs sont excellents, la musique est magnifique, le scénario est superbement écrit et le film est parmi les plus beaux visuellement jamais réalisés... Seuls les trop cyniques pourront passer à côté de ce bijou, véritable révolution artistique d'une inventivité incroyable et d'une puissance inégalable. Si vous croyez que vous ne pleureriez jamais à la vision d'une comédie romantique, alors vous savez ce qu'il vous reste à faire : regardez THE LOVERS, qui se range haut la main parmi les oeuvres les plus bouleversantes jamais réalisées en plus d'être certainement une des meilleures comédies de tous les temps. Un chef d'oeuvre absolu, tout simplement. Mais les images parlent mieux que les mots et pour cette raison, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous, pour accéder a la galerie complète que j'ai faite pour ce film... Enjoy!

CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER A LA GALERIE COMPLETE DU FILM

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SI VOUS AVEZ AIMÉ CE FILM, VOUS AIMEREZ...

  • SHANGHAI BLUES de Tsui Hark.
  • PEKING OPERA BLUES de Tsui Hark.
  • DANS LA NUIT DES TEMPS de Tsui Hark.
  • GREEN SNAKE de Tsui Hark.

-ZE RING-

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11 octobre 2012

ZE LORD OF THE RING EST DE RETOUR

Ou en tout cas, il devrait l'être d'ici peu de temps!

1HANZO THE RAZOR - SWORD OF JUSTICE / Kenji Misumi / 1972

Si l'année 2011 a été assez mouvementée ici en termes d'activité, on ne peut pas en dire autant de l'année 2012 : j'ai été longtemps absent a plusieurs reprises et le tout n'a pas été très animé... Cette année pour moi une période de découverte et de redécouverte d'un cinéma que j'adorais sans réellement connaître avant : le cinéma asiatique. Depuis janvier, j'ai fait énormément de découvertes : qu'il s'agisse du cinéma japonais des années 50-60 avec des génies comme Masaki Kobayashi ou Kanetô Shindo, ou encore le cinéma hong-kongais que j'ai amplement découvert avec les oeuvres de Tsui Hark ou de la Shaw Brothers, ou bien même le cinéma d'exploitation japonais dans lequel je suis littéralement plongé actuellement, avec des oeuvres comme la magnifique TRILOGIE DU SABRE de Kenji Misumi, les magnifiques saga BABY CART, ELLE S'APPELAIT SCORPION, HANZO THE RAZOR et bientôt LADY SNOWBLOOD... Bref, plein d'oeuvres méconnues que je suis maintenant un peu plus en position de chroniquer, le rythme infernal des visions s'étant quelque peu calmé dernièrement...

2BLACK MASK / Daniel Lee / 1996

Vous l'aurez compris, le cycle asiatique que j'ai lancé sur ce blog il y a quelques mois est encore loin d'être fini : il y a encore énormément de perles méconnues venant de ces contrées dont j'ai envie de parler, certaines d'entre elles faisant partie de mes oeuvres préférées de tous les temps et je pense, méritent bien plus de reconnaissance que le faible intérêt qui leur est porté... Et je n'oublie également pas qu'il y a encore bon nombre de superbes films italiens dont j'ai énormément envie de parler, Argento et Fulci, entre autres, devraient donc faire prochainement leur grand retour sur ce blog, ou ils avaient avant une place privilégiée!

1LA FEMME SCORPION / Shunya Ito / 1972

Voila mon programme pour les mois à venir... J'espère qu'il vous intéressera, chers lecteurs, et que vous continuerez de venir sur ZE LORD OF THE RING régulièrement pour lire mes articles... De mon côté, j'essaierai d'être plus régulier! En attendant, voila un petit paquet d'images, de films qui seront chroniqués ici prochainement ou dont on reparlera bientôt... On verra, je ne vous donne pas les tîtres, ce serait trop facile, mais vous pouvez peut-être vous amuser à les deviner! Enjoy!

-ZE RING-

1DANS LA NUIT DES TEMPS / Tsui Hark / 1995

3LA RAGE DU TIGRE / Chang Cheh / 1971

5LE GRAND SILENCE / Sergio Corbucci / 1968

13ZU, LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE / Tsui Hark / 1983

2HANZO THE RAZOR - L'ENFER DES SUPPLICES / Yasuzo Masumura / 1973

6SHANGHAI BLUES / Tsui Hark / 1984

1KWAÏDAN / Masaki Kobayashi / 1964

7THE SWORD / Patrick Tam / 1980

7TOKYO FIST / Shinya Tsukamoto / 1995

 

1 septembre 2012

THE GREY

Jaquette
RÉALISÉ PAR
|
JOE CARNAHAN
.
ÉCRIT PAR | JOE CARNAHAN ET IAN MacKENZIE JEFFERS.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | MARC STREITENFELD.

LIAM NEESON | Ottway.
FRANK GRILLO | Diaz.
DERMOT MULRONEY | Talget.
DALLAS ROBERTS | Hendrick.
JOE ANDERSON | Flannery.
NONSO ANOZIE | Burke.

1


Me revoila, chers lecteurs, après un mois d'absence sur la blogosphère! En même temps j'étais bien occupé pendant mes vacances à regarder plein de petites perles cinématographiques... Ca tombe bien, on va parler de l'une d'elles a l'instant : je pense bien évidemment a THE GREY! Le but de ce blog est de faire découvrir des oeuvres méconnues, et je doute que je vous fasse découvrir quoi que ce soit avec cet article, mais il faut rendre justice à ce monument chef d'oeuvresque qu'est THE GREY, qui n'a clairement pas reçu l'acceuil critique qu'il mérite. Pourtant, on tient avec THE GREY l'un des meilleurs films de l'année, et si je n'irai pas jusqu'a le proclamer meilleur film de l'année a cause de l'arrivée prochaine du HOBBIT dans les salles de cinoche, soyons clair : THE GREY est magnifique, et avec, Joe Carnahan se taille définitivement sa place au panthéon! Quelques explications...

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Avec les tueries qu'étaient NARC, SMOKIN' ACES ainsi que le potnawakesque mais génial THE A-TEAM, Carnahan s'était déja taillé un nom dans l'industrie ciné mais il prend ici une direction clairement inattendue. Après l'actionner bourrin qu'était THE A-TEAM, il était attendu de lui a ce qu'ils récidive, au lieu de ça, Carnahan va la ou personne ne l'attend et avec THE GREY, il livre une oeuvre dramatique, profonde, poétique, lyrique et émouvante. Survival viscéral et émotionnel, THE GREY, non content d'être un tour de force sur tous les domaines, s'impose également comme une oeuvre majeure dans le sens ou elle détourne sans concessions les codes du genre qu'elle exploite. Très vite, on se rend compte que le survival auquel on s'attendait prend vite des augures de voyage vers la mort. Carnahan prend a contre pied l'aspect survie inhérent au genre en plaçant ses protagonistes dans une situation et dans un milieu desquels ils ne peuvent s'échapper... Ceci est rendu très clair dès le départ par l'incapacité de tous les protagonistes à réagir efficacement face aux menaces qui les entoure, ainsi que par la scène d'introduction. Par conséquent, dès le départ, THE GREY s'impose comme une oeuvre puissamment émotionnelle et qui risque de vous infliger un méchant KO, de la première à la dernière minute... Carnahan emporte complètement le spectateur dans le rythme de son film et l'entraine de surprise en surprise vers des scènes toutes plus bouleversantes les unes que les autres. Ceci, Carnahan le fait grâce à une maitrise évidente et impressionnante de ses personnages. Tous, brillament écrits et interprétés (j'y reviendrai plus tard, promis!), sont attachants à un moment ou un autre et ce sans exception : du gros relou à l'iconique personnage principal, tous vous feront lâcher votre petite larme à un moment donné.

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Ceci reflète une maitrise formelle indéniable et ce sur tous les plans : THE GREY est une oeuvre brillamment écrite, dans lequel Carnahan a versé absolument tout son génie, mais c'est également une très franche réussite sur le plan visuel... Que dis-je, c'est une véritable bombe, la mise en scène et la photographie sont ici tout bonnement éblouissantes. D'une fluidité et d'un panache incroyables, elles donnent dynamisme, force et émotion au récit... Non content de cela, Carnahan utilise son décor pour faire avancer la narration et en fait un personnage au coeur même du récit... Car le titre THE GREY désigne bien moins les loups qui sont au coeur du film que le décor enneigé et froid dans lesquels les personnages sont livrés à leur propre sort. C'est ici le coeur de l'intrigue, la clé de voute du film, bien plus que les loups fantastiques et fantomatiques : le décor devient un enjeu, un mécanisme de l'intrigue, un lieu dans lesquels les personnages peuvent évoluer et revenir à leur état le plus pur. Ce n'est en effet pas un hasard si tous les personnages sont "des ex-prisonniers, des fugitifs" ("Men unfit for mankind")... THE GREY et la situation qu'il présente au spectateur est pour ses protagonistes l'occasion pour l'homme de revenir à l'homme tel qu'il devrait être... Très vite, le film devient un standoff entre deux forces de la nature : les prédateurs que sont les loups et les loups que sont les hommes, et si effectivement THE GREY détourne par la les codes du genre qu'il exploite, difficile de ne pas y voir l'influence d'un autre pionnier du genre : je pense bien évidemment au mythique PREDATOR de John McTiernan, dont l'influence sur les cinéastes tient désormais presque de l'incoscient collectif.

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Enfin, c'est bien technique tout ça et à vrai dire la grande force du film est bien plus facilement résumée : vous allez pleurer comme des fillettes... Toutefois, on aurait tort de donner tout le mérite inhérent à cet exploit a la force et l'intelligence du scénario ou a la beauté des visuels de Carnahan, car THE GREY repose avant tout sur des acteurs plein de mérites. En effet, en termes d'interprétation, THE GREY se range dans ce qui s'est fait de mieux depuis un bout de temps... Passer sur la performance de Liam Neeson serait d'ailleurs une grave erreur : sans doute son meilleur rôle et sa meilleure prestation depuis LA LISTE DE SCHINDLER, le bonhomme fait preuve d'un charisme animal, comme à son habitude, mais à également une présence physique exceptionnelle... Sa performance, pleine de panache et de subtilité, fait de lui la grande vedette (attendue) de THE GREY, toutefois il est entouré de seconds couteaux dont les performances sont absolument exceptionnelles, on retiendra notamment et surtout Frank Grillo qui parvient à livrer une performance au moins aussi bonne que celle de Sire Neeson ainsi que Dermot Mulroney, excellent dans son rôle (et qu'on espère, comme Grillo d'ailleurs, revoir dans des films importants par la suite)... Ils donnent vie avec brio a des personnages pas si évidents que ça à interpréter, et une grande partie de la force émotionnelle du film repose sur sa troupe d'acteurs irréprochable.

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Vous l'aurez compris : à mon sens, Joe Carnahan a signé avec THE GREY un chef d'oeuvre définitif, une belle claque dans la gueule digne des plus beaux films du genre... Carnahan fait ici montre de toute l'étendue de son talent : sa maitrise visuelle et narrative, sa direction d'acteurs, et sa capacité à refiler de superbes émotions trouvent ici des sommets... Qui plus est, Carnahan innove et surprend avec un traitement de l'histoire quelque peu inattendu... Jouant perpétuellement avec les attentes du spectateur, THE GREY est un des films les plus importants de ces dernières années... Une grande réussite, et d'un point de vue purement personnel, ça vient se glisser dans mes 20 films favoris. Une véritable perle, à voir et à revoir, tant c'est de plus en plus puissant au fil des visions... Après un tel choc, on ne peut qu'avoir hâte de voir comment Carnahan va nous surprendre avec son remake de DEATH WISH. I can't wait!

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SI VOUS AVEZ AIMÉ CE FILM, VOUS AIMEREZ AUSSI...

  • SMOKIN'ACES de Joe Carnahan.
  • PREDATOR de John McTiernan.
  • DÉLIVRANCE de John Boorman.
  • SOUTHERN COMFORT de Walter Hill.

-ZE RING-

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24 juillet 2012

FAMILY PORTRAITS, A TRILOGY OF AMERICA

JAq
RÉALISÉ PAR
|
DOUGLAS BUCK
.
ÉCRIT PAR | DOUGLAS BUCK.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | EDWARD DZUBAK ET DAVID KRISTIAN.

NICA RAY | L'épouse (Cutting Moments)
GARY BETSWORTH | L'époux (Cutting Moments) / L'intégriste (Home)
SALLY CONWAY | La victime (Prologue)

Cutting moments s’intéresse à une famille sans histoire. L’autorité paternelle est forte, et ce dernier ne supporte pas la sexualité, et toise froidement sa femme chaque fois qu’elle tente de briser l’écrasante monotonie du quotidien. Peu de dialogues, mais une frustration latente qui s’accumule jusqu’à un final gorissime et métaphorique.
Home s’intéresse à un homme à l’enfance frustrée, écrasée par un père à l’autorité envahissante. On suit par étape sa vie, son mariage et sa vie de famille, toujours sous le signe de la frustration implicite.
Prologue s’intéresse à un violeur plusieurs années après ses méfaits, ainsi qu’à sa victime, qui revient reprendre sa vie dans le village de son enfance. Peu à peu, ces deux êtres vont à nouveau se rapprocher.

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Douglas Buck a fait une carrière d’ingénieur dans l’électricité. Il a supervisé une grosse installation dans un aéroport de New York, et a commencé là sa carrière de réalisateur. Il tourne en 1997 un moyen métrage, Cutting moments, et tournera l’année suivante Home. Il tournera un troisième moyen métrage, Prologue, en 2003. Ces trois films d’un peu plus d’une demi heure, réunis, ont donné l’œuvre FAMILY PORTRAITS, A TRILOGY OF AMERICA. Un véritable brûlot qui incendie la vie américaine en banlieue pavillonnaire, classique modèle de réussite tranquille où chacun a son confort personnel. Si Prologue s’en écarte, ses deux premiers films vont salement décrire les problèmes psychologiques de différents personnages vivant dans ces zones urbaines.

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Jusqu’auboutistes, sérieuses, sèches… Ces trois œuvres forment une trilogie de moyens métrages en tout point admirable, réussissant sur les plans de la symbolique et de la psychologie de chaque personnage. Si leur état d’esprit est mis en scène de façon outrancière (Cutting moments aura une conclusion pour le moins atroce et exagérée), il reste parfaitement compréhensible, toujours en pertinence avec le message illustré par le film. Résultat : on a vraiment des personnages épais en face de nous, pas des pantins qui accomplissent des actions immorales gratuitement. On distingue alors les thèmes que Douglas veut développer : l’autorité paternelle, toujours de mise dans ce genre de famille américaine, et ici complètement étouffante (la vision du couple américain est passablement sordide, vu qu’aucun sentiment positif ne semble émaner de l’entité paternelle, qui impose sa volonté et qui transforme ses enfants en une copie de lui-même). La frustration est aussi particulièrement bien exposée, représentée chez l’enfant, complètement autiste dans Cutting moments ou masochiste dans Home (et de la même façon chez le violeur en proie aux remords) par la flagellation ou la scarification, et chez les femmes par l’appétit sexuel insatisfait, sans que ce manque soit remplacé par quoi que ce soit (la religion, apparaissant dans Home, ne sert qu'à repousser le problème à plus tard). La famille n’est qu’un mot, elle ne représente en rien l’affection qu’elle sous entendait. Enfin, la destruction familiale (et sa lente reconstruction dans Prologue) est brillamment illustrée, de la façon la plus sournoise possible puisqu'elle se fonde sur les deux premiers thèmes cités (en tout cas pour Cutting moments et Home) pour finir, par accumulation, dans de véritables pétages de câbles. Les deux premiers moyens métrages, très cohérents, aboutissent tous dans une orgie de gore, surréaliste pour Cutting moments (où les parents, ayant ruiné leur existence, passent leurs dernières heures à se mutiler), affreusement plate pour Home (des cadavres dans le flou, du sang sur les murs, on n'a pas vu la violence, il n'en reste que les traces). La destruction est totale, la présence féminine est réduite à néant par le mépris masculin, l'enfant reproduit ce schéma de pensée, la structure familiale semble sans issue. Mais quelques années plus tard, après ces chefs d'oeuvre de destruction, Douglas Buck semble s'intéresser à la reconstruction.

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Il est toutefois nécessaire de souligner que le dernier film, Prologue, de loin le plus soigné au niveau des caractères, est très intéressant dans son approche des deux personnages qui tranche avec la mécanique des autres films. On peut même faire une comparaison grossière avec TERROR FIRMER, et sur la réaction de la victime en face du violeur. Le film passe en effet son temps à illustrer le comportement de 2 personnes. Un vieil homme qui a complètement perdu goût à la vie, qui se scarifie régulièrement et qui attend la mort. On comprendra alors qu'il a violé une gamine de son village avant de lui couper bras et de lui briser la colonne vertébrale. Comment se reconstruire après un traumatisme pareil ? C'est ce à quoi le film va s'intéresser, puisqu'il va filmer le retour de la jeune fille (désormais adulte) auprès de ses proches, et qu'il va, peu à peu, arranger un nouveau face à face. Sans parler de tension, l'anxiété grandit au fur et à mesure que les portraits s'épaississent, et finalement, c'est l'un des dénouements les plus subtils et les plus touchants que j'ai pu voir au cinéma qui nous est offert. La classe moyenne américaine semble aller très mal, et si on se focalise sur les points communs à ces trois moyens métrages, il s'agit probablement du silence. L'écrasement des femmes, l'acceptation passive de l'autorité paternelle et la solitude accablante qui imprègne chaque seconde de l'oeuvre (les repas de famille sont à se frapper la tête tant l'absence de communication les broie...). Que ce soit l'épouse qui se tait quand son mari entretient une relation incestueuse avec leur enfant (en hors champ) dans Cutting moments, un mari qui reste sourd aux demandes de sa femme dans Home ou la femme d'un violeur qui se mure dans le silence et finit par devenir folle dans Prologue, le silence mine tous les personnages de l'intérieur, les isolant des autres, et finissant carrément par les faire souffrir.

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Vraiment, si le ton des films reste lourd, sérieux et focalisé dans son illustration de l’envers de la médaille, il est d’une sincérité qui m’a vraiment bluffé, en plus de la baffe colossale qu’il procure au spectateur non averti. Mention spéciale dès lors à tous les acteurs, qui sont tous d’une justesse sobre alors qu’on a affaire à de parfaits inconnus. Vraiment, FAMILY PORTRAITS est un drame méchant, nihiliste pendant sa majeure partie, mais qui se conclut d’une manière admirable. Vraiment un des meilleurs drames qui ait jamais été tournés, et une démonstration remarquable des talents de Douglas Buck, qui nous offrira par la suite le magnifique remake de SISTERS et le tromatisant TERROR FIRMER.

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SI VOUS AVEZ AIMÉ CE FILM, VOUS AIMEREZ AUSSI...

  • Le segment THE ACCIDENT de Douglas Buck dans THE THEATRE BIZARRE.
  • FAUX SEMBLANTS de David Cronenberg.
  • SEUL CONTRE TOUS de Gaspar Noé.

-JAMESLUCTOR-

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14 juillet 2012

THE GREAT DICTATOR

Jaquette
RÉALISÉ PAR
|
CHARLIE CHAPLIN
.
ÉCRIT PAR | CHARLIE CHAPLIN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | CHARLIE CHAPLIN ET MEREDITH WILSON.

CHARLIE CHAPLIN | Adenoid Hynkel / Le barbier juif.
JACK OAKIE | Benzino Napoléoni.
REGINALD GARDINER | Schultz.

Dans le ghetto juif, vit un petit barbier qui ressemble énormément à Adenoid Hynkel (Charlie Chaplin), le dictateur de Tomania qui a décidé l'extermination du peuple juif. Au cours d'une rafle, le barbier est arrêté en compagnie de Schultz (Reginald Gardiner), un farouche adversaire d'Hynkel.

 1


 Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler le contexte dans lequel a été réalisé THE GREAT DICTATOR, de et avec Charlie Chaplin, et sorti en 1940.
L'acteur-réalisateur produit le film juste avant la Seconde Guerre Mondiale. THE GREAT DICTATOR se veut être une satire du régime nazi.
D'ailleurs, le gouvernement d'Hitler fera pression pour que Charlie Chaplin abandonne la réalisation.
Mais le cinéaste ira jusqu'au bout de ses intentions. Mieux encore, THE GREAT DICTATOR reste le plus gros succès de son auteur.
A l'époque, la Grande-Bretagne résiste encore et toujours aux assauts nazis et lutte au nom de la liberté et de la démocratie.
Avec THE GREAT DICTATOR, Charlie Chaplin dénonce les dangers du nazisme, un régime autoritaire et meurtrier, qui menace non seulement les juifs mais également l'Humanité.
Au niveau du casting, on retrouve évidemment Charlie Chaplin dans un double rôle, celui d'un barbier juif et celui d'Adenoid Hynkel, le dictateur de Tomanie.
Mais Charlie Chaplin joue également la carte de la confusion puisque son personnage du barbier, donc encore une fois, un juif, ressemble à s'y méprendre à Hynkel. Le propos du film est pour le moins engagé et terriblement insolent.
Viennent également s'ajouter Jack Oakie, Paulette Goddard, Reginald Gardiner, Henry Daniell, Billy Gilbert et Grace Hale.
Jack Oakie interprète un certain Benzino Napoléoni, le dictateur de Bactérie. Son nom est la contraction de Benito Mussolini et de Napoléon.
Vous l'avez donc compris. THE GREAT DICTATOR n'est pas qu'une critique des régimes nazis et de sa menace grandissante à travers l'Europe et le monde.
D'une façon générale, le film dénonce les dangers des dictatures et des idéologies prônant la haine, la guerre et la supériorité de la race.
La Croix Gammée, symbole du parti nazi, n'apparaît pas dans le film, mais est remplacée par une double croix.
Pour l'anecdote, THE GREAT DICTATOR est le tout premier film du cinéma à évoquer explicitement le mot "juif". Inutile alors de préciser que THE GREAT DICTATOR sera interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Le long-métrage ne sortira qu'en 1958. Même remarque pour l'Espagne qui projette le film en 1975 dans les salles.

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Autre anecdote : Charlie Chaplin et Adolf Hitler sont nés à quatre jours d'intervalle et deviendront les deux moustachus les plus importants du XXème siècle.
Que retenir de THE GREAT DICTATOR ? Difficile de répondre mais la fin du film, qui se conclut par le discours de Charlie Chaplin, est sans aucun doute le moment le plus important. "Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n'est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs…"
Vous l'avez donc compris : THE GREAT DICTATOR reste avant tout une oeuvre profondément humaniste. En vérité, Charlie Chaplin avait compris avant tout le monde le danger que representait le nazime pour le monde entier et pour l'Humanité.
Pour son réalisateur, THE GREAT DICTATOR marque également la rupture avec son personnage favori, donc, Charlot.
Il s'agit également du premier film parlant de Charlie Chaplin qui rompt avec le cinéma muet.

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Pourtant, sur la forme, THE GREAT DICTATOR ressemble beaucoup aux films muets de Chaplin. Plus que jamais, le réalisateur reste fidèle à son cinéma.
Charlie Chaplin s'approprie totalement le personnage de Hynkel, non seulement à travers des discours de haine et d'intolérance, mais également à travers une gestuelle travaillée, volontairement exagérée, le but étant de manipuler une foule sous le charme d'un dictateur zélé et moustachu.
Chaplin a donc parfaitement cerné la personnalité perverse, psychopathe et mégalomane de son dictateur. En même temps, le cinéaste s'en prend également à Napoléon et Benito Mussolini. Les dictateurs de notre monde moderne n'ont qu'à bien se tenir ! Mais pour en revenir à la séquence finale, Chaplin n'est plus le barbier juif ni Hynkel.
Chaplin devient juste lui-même le temps de quelques minutes pour signer un discours politiquement engagé. L'un des plus importants du XXème siècle et de toute l'histoire du cinéma. Immense film (et c'est peu de le dire) et une oeuvre magistrale.

SI VOUS AVEZ AIMÉ CE FILM, VOUS AIMEREZ...

  • LES TEMPS MODERNES de Charlie Chaplin.
  • LE KID de Charlie Chaplin.
  • LA RUÉE VERS L'OR de Charlie Chaplin.

-ALICE IN OLIVER-

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15 juin 2012

POSSESSION

Jaquette

RÉALISÉ PAR | ANDRZEJ ZULAWSKI.
ÉCRIT PAR | ANDRZEJ ZULAWSKI ET FREDERIC TUTEN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | ANDREJ KORYNSKI.

ISABELLE ADJANI | Anna.
SAM NEILL | Mark.
HEINZ BENNENT | Heinrich.

Mark (Sam Neill) est un père de famille terriblement désorienté par sa vie affective, sa femme Anna (Isabelle Adjani) ayant un comportement qu’il ne parvient jamais à comprendre. Ayant appris de sa bouche qu’elle avait un amant, Mark sombre alors dans une profonde dépression, avant de revenir à l’appartement commun pour tenter de remettre de l’ordre dans sa vie.

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ZE LORD OF THE RING accueille un nouveau rédacteur... Ceux qui se promènent un peu ici le connaissent sans doute déja, il s'agit de Jamesluctor qui a concocté pour le blog une critique de POSSESSION... Bienvenue à lui! -ZE RING-


POSSESSION est un chef d’œuvre. Un vrai. Même si on est loin de comprendre tout ce que l’on voit, on est happé par un spectacle qui nous échappe totalement, qui nous dépasse sans que nous puissions y faire quoi que ce soit. En somme, ce film a sur nous le même effet que le personnage d’Isabelle Adjani sur Sam Neill. Si un tel titre nous laissait entrevoir la possibilité d'un récit d'exorcisme, le ton du récit nous écarte rapidement de cette piste, se focalisant directement sur le traumatisme amoureux de son protagoniste masculin. Sam Neill est ici l’époux totalement dépendant de sa vie de famille, s’attachant de façon maladive à sa femme (dès les 10 premières minutes du film, après son départ précipité dans un hôtel, la rupture avec sa femme prononcée, il gesticule en gémissant sur son lit), et ayant un besoin impératif de comprendre son fonctionnement, sa logique. Alors que cette dernière n’en a apparemment pas. Elle semble d’abord tenir à son amant, mais elle revient à l’appartement familial (où vit Mark et leur fils), où elle laisse parler Mark sans jamais lui fournir les réponses attendues. Pour ainsi dire, elle va d'une chose à son contraire en acquiesçant à chaque question de son mari, sans donner de détail ni développer sa pensée (elle laisse clairement Mark penser ce qu'il veut).
N’y tenant plus, Mark rend alors visite à l’amant d’Anna, Heinrich, dans l’espoir de comprendre, et de pouvoir faire face à la situation. La découverte de ce nouveau sommet du triangle amoureux se fait dans une ambiance des plus étranges, ce nouveau personnage tentant carrément de séduire Mark (il lui tourne autour, presse ses mains sur son torse, lui caresse le visage…) avant que l’entrevue ne se solde par une bagarre plutôt brutale. Jusqu’ici, nous ne vivions qu’un drame amoureux assez tendu au niveau de l’interprétation, les acteurs jouant tous à fleur de peau. Mais le récit prend véritablement une tournure de thriller quand on découvre qu’Anna ne passe en fait son temps ni avec Mark, ni avec Heinrich. Vu qu'Anna disparaîssait pendant des journées entières, négligeant de s'occuper de son gosse, on commence à se poser de sérieuses questions. Le film entre dans une espèce de jeu qui rappelle le VERTIGO d’Hitchcock, avec des sentiments exacerbés pour les personnages dépeints toujours avec une véritable logique comportementale. Et sans crier gare, on bascule dans un fantastique Cronenbergien au contenu passionnant, au sens métaphorique terrassant (on est vraiment bouche bée devant le ton que prend le récit, il tourne dans une sorte de dépendance amoureuse monstrueuse, déviante, maladive quand on voit la violence qui s'empare des personnages).

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POSSESSION mixe alors deux registres différents, utilisant d’un côté un fantastique incarné dans une créature que ne renierait pas Cronenberg (ici entièrement tournée vers l'amour charnel), et une structure dramatique concernant Isabelle Adjani qui évoque en droite ligne HELLRAISER 1 (la frustration de Julia), qui bien qu’étant moins gore, pousse son propos et ses fantasmes plus loin que ne l’avait fait Clive Barker. Il faut voir ce plan séquence incroyable, où Isabelle Adjani, marchant dans le métro, passe en 5 minutes de l’état d’une passante lambda à celui d’une furie possédée, terrifiante en face de nous, achevant sa scène dans un délire gore incompréhensible mais profondément angoissant. Pour peu que le spectateur se soit plongé dans le film, il vivra un moment d'angoisse qu'il ne sera pas prêt d'oublier. Une vraie performance d'actrice, folle, impressionnante. Sur le plan de la simple performance d’acteur, tous les artistes de ce film sont admirables. Leur jeu est poussé à l'extrême, leurs émotions sont parfaitement logiques malgré les dérapages fréquents dans le fantastique, qui fascinent du début à la fin, nous offrant des moments de pure tension, de folie ultra crédible (Sam Neill se mutile au couteau électrique, Isabelle est la tarée la plus impressionnante vue à l'écran (des interprétations aussi jusqu'auboutistes se comptent sur les doigts d'une main)…) et de métaphore fantastique (le face à face final dans la cage d’escalier maculée de sang sur toute sa longueur est une séquence d'une intensité rare). POSSESSION, c’est la force des images et d’une histoire intimiste, profondément dérangeante et faisant ressurgir des peurs terrifiantes (touchant à l'une des principales angoisses de l'homme : l'amour), portés par des personnages psychologiquement perturbés et perturbants, dont les performances d’acteurs ahurissantes devraient marquer à vie les spectateurs qui s’y confronteraient. Qui pensait qu’un chef d’œuvre définitif était sorti en 1981 ?...

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Si vous avez aimé ce film, vous aimerez...

  • L'IMPORTANT, C'EST D'AIMER d'Andrzej Zulawski.
  • HELLRAISER de Clive Barker.
  • Le segment I LOVE YOU du film THE THEATRE BIZARRE.

-JAMESLUCTOR-

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15 juin 2012

TURKISH STAR WARS

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RÉALISÉ PAR | CETIN INANC.
ÉCRIT PAR | CÜNEYT ARKIN.

CÜNEYT ARKIN | Murat.
AYTEKIN AKKAYA | Ali.
FÜSUN USAR | Bilgin'in Kizi.

L'humanité vit paisiblement et possède une technologie avancée. Mais des méchants hommes veulent utiliser cette technologie pour devenir immortels. S'opposent alors l'Empire Tyrannique et les gentils humains. Pour se protéger des méchants, les gentils créent un bouclier autour de la Terre. Les méchants veulent alors s'emparer du cerveau des humains pour conquérir notre planète.

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Oliver revient avec une critique de nanar en plus.... Sans doute la dernière... Alors autant finir en beauté! Après cela viendra une nouvelle critique, d'un nouveau rédacteur dont je ne dévoilerai pas l'identité maintenant... Et peut-être un cycle sur la trilogie STREET FIGHTER avec Sonny Chiba! A bientôt! -ZE RING-


Attention, vous avez devant vous le nanar ultime ! J'ai nommé TURKISH STAR WARS, réalisé par Cetin Inanç en 1982.
Pour l'anecdote, TURKISH STAR WARS est considéré comme le film le plus nul de toute l'histoire du cinéma, un titre qu'il partage avec la bisserie réalisée par Ed Wood, PLAN 9 FROM OUTER SPACE.
A noter qu'il existe une suite, donc, TURKISH STAR WARS, sorti en 2006, que je n'ai hélas pas vu, mais qui semble parodier les films de science fiction à succès, tout en effectuant quelques clins d'oeil à son prédécesseur.

Avec TURKISH STAR WARS, Cetin Inanç retrouve son acteur (enfin... acteur...) fétiche, Cüneyt Arkin, qui s'est surtout distingué dans des productions douteuses aux titres évocateurs.

TSW

Au hasard, nous citerons TURKISH FIRST BLOOD, plus connu sous le nom de VAHSI KAN. Difficile de résumer un film tel que TURKISH STAR WARS.
L'introduction de cette série Z a le mérite de présenter les hostilités via un montage épileptique, brouillon, totalement incompréhensible et reprenant certaines séquences spatiales de STAR WARS : LA GUERRE DES ÉTOILES.

turkish_star_wars_01

C'est aussi ce montage complètement foireux qui va contribuer à rendre ce nanar populaire sur la Toile. L'air de rien, avec les années, TURKISH STAR WARS s'est taillé une solide réputation sur le net.
Pour bien comprendre de quoi il en retourne, il est nécessaire de dévoiler les grandes lignes du scénario.
Donc, attention, ça risque de faire mal au plus profond du trou de balle !
Dans le futur, l'Humanité vit paisiblement et possède une technologie très avancée. Toutefois, le vil Sorcier de l'Empire Tyrannique, une sorte de Dark Vador à la sauce kebab, veut s'emparer du cerveau humain pour devenir immortel.
Murat et Ali, deux pilotes de vaisseaux spatiaux, s'écrasent sur une planète inconnue. Sur place, ils doivent faire face à un territoire hostile et dominé par la dictature du Sorcier galactique. Voilà pour les hostilités d'un scénario définitivement à la ramasse !
Pour ceux qui auraient compris quelque chose, merci de m'écrire de toute urgence !

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Le Dark Vador turc...

Vous l'avez donc compris: TURKISH STAR WARS est une série Z fauchée qui doit composer avec les moyens du bord, soit la totalité du SMIC albanais (enfin... le SMIC turc en l'occurrence). L'image est parfois très floue, saccadée et le film passe souvent d'une séquence à une autre sans établir de liens logiques.
La bande originale du film reprend la musique du long-métrage original, ainsi que celle d'INDIANA JONES mais en mode cacophonique et inaudible.


Pour le nanardeur averti, il faudra donc se boucher les oreilles, sans compter que parfois, sans que l'on comprenne pourquoi, un homme masqué (un monstre peut-être?) apparaît sans crier gare, les scènes étant régulièrement entrecoupées par des séquences spatiales totalement incompréhensibles.
Pour le reste, TURKISH STAR WARS contient de nombreuses séquences d'anthologie. Enfin... d'anthologie... Tout du moins, sur le baromètre du nanar !


Plus qu'un film de science fiction, TURKISH STAR WARS est aussi un film d'arts martiaux à la sauce harissa. Il faudra donc se contenter de combats totalement surréalistes avec des monstres moisis, des bonhommes en mousse, des squelettes enrobés dans une sorte de papier toilette... et la liste est longue !
A cela, rajoutez quelques séquences de trampoline durant lesquelles le héros, Murat (Cüneyt Arkin) effectue des sauts périlleux, et des bonds sur le sol pour mieux atterrir sur la tronche de ses ennemis en carton !

Les exemples sont hélas nombreux. Toujours est-il que le spectacle est totalement indescriptible et dépasse les limites de la connerie filmique ! Tout nanardeur digne de nom se doit d'avoir vu TURKISH STAR WARS!
Encore une fois, c'est la réalisation totalement bordélique de Cetin Inanç qui fait la différence ! Ed Wood et son PLAN 9 FROM OUTER SPACE peuvent aller faire un petit tour ! Encore une fois, TURKISH STAR WARS est le nanar ultime.


Ne cherchez plus, vous avez devant vous le film le plus nul de toute l'histoire du cinéma. Pourtant, malgré tous ses défauts (et ils sont extrêmement nombreux), TURKISH STAR WARS reste un film hors norme dans le noble septième art et un bijou de nanardise dans le monde du cinéma.
D'ailleurs, peut-on encore réellement parler de cinéma ? Telle est la question. Je vous laisse donc apprécier les photos et les diverses vidéos. Toutefois, faites gaffe, on ne s'en remet vraiment pas facilement !

SI VOUS AVEZ TELLEMENT RI DEVANT CE NANAR QUE VOUS EN AVEZ EU MAL AUX MUSCLES ABDOMINAUX, ALORS VOUS DEVEZ VOIR...

  • PLAN 9 FROM OUTER SPACE d'Ed Wood.
  • DEATH WARRIOR de Cetin Inanç et Cüteyn Arkin.
  • TURKISH FIRST BLOOD de Cetin Inanç.
  • LES RATS DE MANHATTAN de Bruno Mattéi.

-ALICE IN OLIVER-


13 juin 2012

ROBOCOP

Jaquette
RÉALISÉ PAR | PAUL VERHOEVEN.
ÉCRIT PAR | EDWARD NEUMEIER ET MICHAEL MINER.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | BASIL POLEDOURIS.

PETER WELLER | Alex J. Murphy - RoboCop
NANCY ALLEN | Anne Lewis.
RONNY COX | Dick Jones.
KURTWOOD SMITH | Clarence Boddicker.

Dans un futur proche, les flics se font tuer un par un, dans la ville de Detroit. Murphy (Peter Weller) en fait partie et des scientifiques vont lui donner une seconde chance. Il va devenir RoboCop, mi homme, mi robot et flic indestructible. Mais il lui manque sa mémoire, qu'il va vite retrouver...

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Attention film culte ! J'ai nommé ROBOCOP, réalisé par Paul Verhoeven en 1987. Je dois également l'avouer : ROBOCOP fait partie de mes films préférés. C'est aussi le premier long-métrage américain de Paul Verhoeven, un cinéaste hollandais (très connu dans son pays), peu convaincu par le script au départ.
En même temps, comment ne pas sourire devant un tel titre et l'histoire d'un homme qui devient une machine ?
Pourtant, malgré les apparences, ROBOCOP est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, les thématiques étant riches et variées.
Le thème central du film repose avant tout sur la quête de l'âme humaine. ROBOCOP est un personnage en perpétuel conflit identitaire.
Toutefois, le cyborg ne cessera d'évoluer tout au long du film.
D'une certaine façon, ROBOCOP ressemble beaucoup à la créature de Frankenstein, elle aussi en quête d'identité. ROBOCOP est à la fois une machine, un être humain, un produit de l'OCP et un programme, obéissant à des directives précises.

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ATTENTION, SPOILERS ! Alex J. Murphy est abattu sauvagement par une bande de voyous sous les yeux de sa collègue, Lewis (Nancy Allen).
Pour le cartel OCP, la mort de ce policier est une véritable aubaine.
En effet, la criminalité règne dans la ville de Détroit. Il est temps désormais d'éradiquer la violence par une nouvelle arme : RoboCop, un cyborg très puissant et quasiment invincible.
Le corps de Murphy est donc utilisé pour servir de plus grandes ambitions. L'ancien flic devient donc RoboCop. Mais il n'y a pas de résurrection sans crucifixion.
La mort de Murphy est insoutenable et rendue ultra violente par la caméra de Verhoeven. Cette séquence est destinée à poursuivre le spectateur tout au long du film.
De ce fait, RoboCop a une vraie dimension christique, le supplice de Murphy n'étant pas sans rappeler le martyr de Jésus-Christ sur la croix.
Lui aussi est de retour à la vie et apparaît alors comme un Jesus américain des temps modernes. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment Paul Verhoeven filme son androïde de service, ce dernier marchant quasiment sur l'eau lorsqu'il affronte quelques voyous dans une ancienne raffinerie.

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Le plus intéressant reste l'évolution psychologique du cyborg, ce dernier affirmant clairement son identité dans la dernière réplique du film :
"-Vous êtes un excellent tireur jeune homme. Vous vous appelez ?
-Murphy !"
Pourtant, le robot n'est pas au bout de ses peines. Dans un premier temps, des souvenirs de son passé humain reviennent à la surface via plusieurs cauchemars de son exécution sadique.
Par la suite, c'est son ancienne collègue (donc, Lewis) qui le rappelle à lui ("Murphy, c'est vous !"). Le cyborg finit par vérifier les archives de la police et tombe sur le casier judiciaire de ses anciens tortionnaires. Pire encore, il découvre que ses truands sont soutenus par le numéro 2 de l'OCP, un certain Dick Jones. RoboCop décide d'arrêter l'intéressé.
Encore une fois, RoboCop est atteint du syndrome de la créature de Frankenstein. Lui aussi se retourne contre son créateur mais se retrouve désactivé par une directive prioritaire.
En résumé, la machine ne peut se rebeller contre ses maîtres.

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Ensuite, le cyborg découvre aussi son passé humain, via une séquence tragique se déroulant dans l'ancienne demeure de Murphy.
Au-delà de ce personnage complexe et passionnant, Paul Verhoeven en profite pour égratigner l'Amérique des années Reagan, dénonçant un pouvoir corrompu et une société à la dérive.
Ce dernier point est renforcé par un humour noir omniprésent et des plus jouissifs (je renvoie aux courts intermèdes publicitaires).
Pour Verhoeven, c'est un moyen comme un autre de mettre en avant un capitalisme aveugle, à l'image de ED 209, une machine de guerre froide et impitoyable.
Bref, Paul Verhoeven signe un film de science fiction nihiliste, qui n'est pas si éloigné de notre réalité.

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Si vous avez aimé ce film, vous aimerez...

  • STARSHIP TROOPERS de Paul Verhoeven.
  • TOTAL RECALL de Paul Verhoeven.

-ALICE IN OLIVER-

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5 juin 2012

L'ENFER DES ARMES

Jaquette1

RÉALISÉ PAR | TSUI HARK.
ÉCRIT PAR | TSUI HARK ET CHEUK-HON SZETO.
MUSIQUE COMPOSÉE ET CHOISIE PAR | SIU-LAM TANG ET LEUN YU.

CHI LIN CHEN | Wan-chu.
ALBERT AU | Paul.
LUNG TIN SANG | Lung.
CHE BIU LAW | Ko.
LO LIEH | Inspecteur Tan.

Trois jeunes font exploser une bombe dans un cinéma. Wan-chu (Chi Lin Chen), une jeune fille psychotique et dangereuse, les menace de les livrer a la police s'ils ne l'aident pas à monter un autre attentat à la bombe.

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Après les échecs de THE BUTTERFLY MURDERS et HISTOIRES DE CANNIBALES, Tsui Hark à plus la rage que jamais. Il s'apprête donc à se lancer dans son projet le plus radical, le plus subversif, le plus nihiliste et surtout le plus controversé : le mythique L'ENFER DES ARMES. Avant même qu'il soit sorti, le film provoqua un scandale, menant au retournage de plus d'un tiers du film pour le rendre moins subversif et moins violent, ce qui a donné la version internationale, qui fut la seule visible pendant 20 ans... Jusqu'a ce que l'éditeur HK VIDEO retrouve la version non censurée du film et la ré-édite. Aujourd'hui, c'est bien de celle-là dont on va parler. Malgré la qualité par moments très mauvaise de l'image et du son de cette dernière, un constat s'impose très vite : au vu d'un tel monument de subversion, toutes les actions de censure commises à l'égard de L'ENFER DES ARMES ne paraissent que peu étonnantes...

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Souvent considéré comme l'ORANGE MÉCANIQUE chinois, L'ENFER DES ARMES n'a pourtant que très peu en commun avec le film de Stanley Kubrick. En effet, si Tsui Hark met en scène des jeunes aux actes destructeurs, ce dernier ne cherche jamais à étudier le problème de la violence chez ces derniers mais se sert davantage de ce trio principal comme un moyen de dénoncer les très nombreux problèmes de la société hong-kongaise, et ce, avec hargne. Tout comme THE BUTTERFLY MURDERS et HISTOIRES DE CANNIBALES, L'ENFER DES ARMES est un film violemment enragé ou tout le monde se prend sa petite baffe : les occidentaux (n'oublions pas qu'en 1980, Hong Kong est au bord de la rétrocession), les jeunes, les bourgeois, la police... Seul le personnage de Wan-chu se distingue. Tsui Hark met une fois de plus en avant le protagoniste féminin de son récit et valorise cette dernière, et ce malgré sa philosophie de vie nihiliste et dangereuse... Pourtant, dans la logique inhérente au film et à son propos, la philosophie nihiliste de ce personnage parait valoir bien mieux que les actes de violence dangereux auxquels le trio de jeunes principal ne s'adonne que par jeu... Si L'ENFER DES ARMES montre une jeunesse hong-kongaise complètement désoeuvrée et sans repère, cela n'empêche pas Tsui Hark de les mépriser et de le montrer de la manière la plus explicite possible. Malgré cela, ces trois personnages restent au centre de la descente aux enfers ultra-violente que L'ENFER DES ARMES constitue. Au travers du regard de ces personnages, Hark livre un portrait pessimiste et noir de la société hong-kongaise, toutefois, cela lui permet aussi comme à son habitude de jouer avec brio avec les genres qu'il exploite... Toutefois, si Hark à pour habitude de mêler à tous les genres, même à ceux qui s'y prêtent en apparence le moins, des éléments de comédie, ici, il n'y en a aucun. En effet, L'ENFER DES ARMES est très certainement, avec THE BLADE, le film le plus noir et le plus sans concession de son réalisateur, et si malgré leur noirceur et leur violence, on pouvait trouver dans THE LOVERS ou HISTOIRES DE CANNIBALES des éléments comiques, ici la violence et la subversion prennent le pas sur tout le reste.

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Et à vrai dire, tant mieux, tant cela donne à L'ENFER DES ARMES une dimension viscérale presque inégalée dans la filmographie du grand Tsui Hark. Ce dernier enchaine les scènes de violence avec un rythme modéré certes mais avec une intensité incroyable, et sacrifie ses personnages à un rythme infernal et ce toujours de manière inattendue. Hark ne fait aucune concession et livre une oeuvre ou les scènes de violence choquantes et perturbantes s'enchainent sans aucune forme de pitié. La violence, ici, est utilisée à 100 pourcents pour soutenir le propos subversif d'Hark, loin d'être particulièrement compliqué ni même très subtil, Hark le montrant au travers de métaphores visuelles évidentes et d'une violence à la limite de l'excès... Et une fois de plus, tant mieux, tant l'ambition de L'ENFER DES ARMES est de provoquer un véritable bouleversement social. Et si, de ce point de vue, malgré la qualité évidente du film, il en demeure un échec, on ne peut pas en dire autant de son impact sur le cinéma... En effet, il y un avant et un après L'ENFER DES ARMES pour le cinéma hong-kongais, le film ne cessant de pousser dans ses plus grands retranchements les limites de ce dernier. En effet, en 1980, le cinéma hong-kongais subit un véritable essoufflement, les cinéastes ne semblent plus avoir d'inspiration... Jusqu'a ce que Tsui Hark arrive avec L'ENFER DES ARMES et ses potes de la nouvelle vague, qui l'aideront par ailleurs à retourner le film après lorsqu'il sera jugé "insortable" par la censure... L'ENFER DES ARMES incarne en effet parfaitement la démarche du mouvement hong-kongais des années 80-90, c'est-à-dire délivrer un cinéma original notamment au travers du détournement des codes narratifs (et visuels, en ce qui concerne les plus grands génies du mouvement, comme Hark ou John Woo) ou encore de l'usage extensif d'une violence graphique stylisée, le tout ayant finalement pour but de retourner le cinéma sur sa tête... Mission accomplie avec L'ENFER DES ARMES, après cela, le cinéma hong-kongais ne sera plus jamais le même, d'autant plus que malgré son bide injuste, il permettra à Hark de se faire une réputation de fou furieux et de tourner son premier grand succès : ZU, LES GUERRIERS DE LA MONTAGNE MAGIQUE...

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Une fois, en regard de la qualité du métrage, il n'y a la rien de bien étonnant dans la mesure ou la mise en scène de L'ENFER DES ARMES est toute aussi réussie que son propos subversif. En effet, si l'on est encore très loin des réussites visuelles que sont THE BLADE et TIME AND TIDE, L'ENFER DES ARMES demeure tout de même un pur monument de mise en scène, ou la violence est perpétuellement stylisée mais ce sans les maniérismes qui illustrent habituellement Tsui Hark. L'immersion est réelle et le tout s'avère prenant à chaque instant, merci à la rigueur et à la maitrise visuelle du maître qui soigne chaque plan et magnifie chaque scène par une gestion de l'espace et du temps absolument incroyable... Qui plus est, les choses s'enchainent avec ce légendaire L'ENFER DES ARMES avec un rythme non-stop et la diversité des situations dans lesquels se foutent les protagonistes empêche absolument toute forme de répétition... Vous l'aurez compris, comme nimporte quel film de Hark qui se respecte, L'ENFER DES ARMES, avant d'être une oeuvre subversive et dérangeante, est avant tout un divertissement ; un divertissement des plus costauds il est vrai mais un divertissement quand même, un film d'une pureté et d'une sincérité absolue ou les genres se mélangent pour le plus grand plaisir du spectateur médusé. A tout cela se rajoutent les superbes interprétations de Lo Lieh et de Chi Lin Chen, donnant vie à des personnages que Hark n'oublie jamais, les développant toujours de manière la plus ambigue possible et de manière détaillée et précise.

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L'ENFER DES ARMES, c'est une des oeuvres les plus subversives et les plus provocatrices jamais filmées à Hong Kong. Mais c'est également une oeuvre viscérale, traumatisante, qui laisse complètement sur le carreau. Mais surtout c'est le premier très grand film d'un cinéaste dont j'ai pas encore fini de parler ici... Tsui Hark signe avec L'ENFER DES ARMES son troisième film seulement, toutefois, il s'agit très certainement d'une de ses oeuvres les plus abouties, d'une maîtrise et d'une force qui inspire le respect et qui lui permet aisément de se glisser parmi les meilleures oeuvres tournées à Hong Kong... Un film révolutionnaire d'une importance qu'on aurait bien tort de sous-estimer et que tout cinéphile qui se respecte devrait voir au pas de course. Car au-dela de son aspect révolutionnaire, L'ENFER DES ARMES est également un film purement jouissif, et l'un des rares à trouver l'équilibre parfait entre hargne, subversion et divertissement. Ca donne envie, non?

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-ZE RING-

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