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ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
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26 janvier 2011

BASEBALL BAT SAMIR

Bonjour à tous,

Comme promis, aujourd'hui je vais vous présenter ce qui est à ce jour le projet qui me tient le plus à cœur : j'ai nommé Baseball Bat Samir.
Seulement, si ce projet me tient à cœur c'est en grande partie, non seulement parce que j'ai envie de faire du cinéma, mais surtout parce qu'il reprend bon nombre d'éléments de ma vie. Ainsi, je pense qu'on peut vraiment parler d'un projet personnel. C'est principalement du au fait que le personnage principal de l'histoire de Baseball Bat Samir à suivi à peu près le même parcours que moi, évidemment j'ai modifié pas mal de choses, car ce scénario est destiné à un film et non pas à un documentaire et je me permets donc une histoire plus ou moins décomplexée. Pour être clair, j'ai grandi et je vis actuellement dans un quartier ou pas mal d'abrutis se prennent pour Tony Montana, des abrutis que j'ai fréquenté un bout de temps et avec qui je me suis tapé le visionnage de cette bouse de Ma 6-T Va Crack-Er au moins 605 fois, c'est donc très agacé par cette tendance à faire des films sur le quartier pour dire de manière fondamentale que le quartier c'est des gentils et le système il est méchant que je me suis lancé sur Baseball Bat Samir, chronique et portrait d'un ex-taulard revenant au quartier de manière temporaire, le temps de trouver un travail et un appartement en dehors des HLM. Le but de cette chronique n'est clairement pas de faire l'apologie des mentalités pourries qui règnent dans les quartiers défavorisés mais bel et bien de foutre un bon coup de savate dans la gueule des abrutis qui se croient dans le Bronx et qui utilisent le fait que notre système soit pourri pour être encore plus pourri.
Alors voila, la base de Baseball Bat Samir c'est ça, un type qui revient au quartier histoire de recommencer sa vie à zéro mais se rend vite compte qu'il ne peut pas rester sans réagir face à la crasse, la merde et l'aphasie... Alors si le tout fait volontairement penser à Seul contre tous, la deuxième partie de mon scénario vire en Taxi Driver et de manière générale en vigilante movie majoritairement influencé (et je ne m'en cache pas) par le cinoche de Quentin Tarantino et Martin Scorsese, par la violence et le montage si particulier des films de Gaspar Noé et le côté trash et bourrin du Old Boy de Park Chan-Wook.
Enfin voila, après cette petite parenthèse sur les origines de ce projet, voila les deux premières scènes de, je l'espère, mon film. :)

BASEBALL BAT SAMIR

 

SCENE 1

 

-La musique commence d'entrée de jeu : http://www.youtube.com/watch?v=S3CAJ2s2_Lc&feature=related Les passages ou la musique s'excite sont coupés.-

-Plan sur un ciel très gris. Il fait vraiment moche, le ciel est tellement gris que le jour est presque sombre. La caméra descend petit à petit sur un personnage se tenant debout, le dos tourné à un bâtiment gris dans une ville presque dénuée de couleurs. Les gens passent devant ce bâtiment et devant ce personnage en petit nombre, tous vêtus comme s'ils allaient à un enterrement, bref c'est noir et pas très beau et l'intention est ici clairement d'envoyer la sauce d'entrée de jeu et de montrer que ce sera une "oeuvre" (en toute modestie, je prétend clairement pas être un bon scénariste) pessimiste. Ce personnage est vetu de vieilles baskets et d'un vieux jean, d'un vieux bomber tellement pourri qu'on se demande d'ou il l'a sorti. Sa barbe et ses cheveux sont volontairement négligés, et il semble s'adonner régulièrement à la clope puisque le premier truc qu'on le voit faire est sortir un paquet de cigarettes de sa poche et en fumer une, toujours de loin. Petit à petit, la caméra se rapproche de lui pour se focaliser sur son visage, pendant qu'il fume sa clope, regarde sa montre, tape du pied pour se réchauffer, se frotte les mains pour se les rechauffer avant de les remettre dans ses poches... Bref, il s'ennuie et semble attendre quelqu'un. Finalement, il finit sa cigarette. Plan sur le personnage en entier. Il la jette, la musique s'arrête à ce moment-là. Il l'écrase ensuite du pied. Plan de dos : on voit le personnage se mettre à marcher dans la rue, les mains dans les poches de son bombers pourri jusqu'a une cabine téléphonique. Il entre, sort une pièce d'un vieux portefeuille complètement défoncé et l'insère dans le téléphone de la cabine.-

Pensées du personnage : Qui je vais pouvoir appeler pour venir me chercher?

-Après quelques secondes de réflexion, le personnage compose un numéro et attend que son interlocuteur décroche.-

Interlocuteur : Allo?
Personnage :
Abdel, c'est toi?
Abdel :
Ouais... A qui j'ai l'honneur?
Samir :
C'est Samir. Je viens de sortir de prison.
Abdel :
J'avais cru comprendre ça. 11 ans, putain. T'es bien rentré?
Samir :
-il glousse- C'est un peu ça le souci. Personne est venu me chercher. Et je me vois mal faire le trajet sans véhicule.
Abdel :
Merde mec. Je savais pas que tu sortais aujourd'hui, sinon je serai venu te chercher... Ca fait une bonne heure de route jusqu'a Besancon, l'ami, je peux pas t'aider sur ce coup.
Samir :
Arrête tes conneries, vieux, qu'est-ce qui t'en empêche?
Abdel :
J'ai pas deux heures à dépenser à l'instant présent la!!
Samir :
Arrête un peu, mec, deux heures c'est rien et je pense que tu me dois bien ça non?
-Abdel reste silencieux.-
Samir :
Bon allez, dis moi oui ou non mec, reste pas la à rien dire.
Abdel :
Ouais, ok, vas-y je m'occupe de tout. J'arriverai d'ici... D'ici dès que je peux.
Samir :
Merci Abdel, tu me rends un sacré service.

-Samir raccroche. Ensuite il sort de la cabine et va s'asseoir sur le banc qui se trouve à côté. Il regarde sa montre. Pendant que l'on entend ses pensées, on remarque clairement que l'attendre le fait chier.-

Pensées de Samir : Et bin... On peut dire que les choses commencent pas très bien. Ca fait quand même bizarre de voir que personne, de tous mes prétendus êtres chers, aient pris la peine de conduire une petite heure pour venir me chercher après 11 ans d'absence. Enfin, je devrai pas être étonné, les visites n'étant pas ce qui était le plus courant pendant ces 11 années. Et puis l'autre la, avec son baratin... J'ai besoin de quelqu'un pour me déposer du coup je vais rien dire mais je l'attend au tournant le con... Après toutes les fois ou j'ai cassé en deux les types à qui il devait de l'argent, ça me rend dingue qu'il arrive à me refuser ce petit service. C'est pas comme si je lui demandais de sauter d'un pont non plus, je veux dire je lui demande juste de conduire, une heure certes mais qu'est-ce qu'une heure quand il s'agit de revoir un "vieil ami" qu'on a pas vu depuis 11 ans jour pour jour? Enfin s'il me considère encore comme un ami. Je pense que c'est plus le cas de grand monde. La dernière fois que ma mère est venue me voir, c'est pour me dire que j'étais un con et qu'elle me détestait, je pense que c'est assez révélateur de la situation dans laquelle je vais finir une fois que je serai retourné au quartier. J'arrive pas à croire que je retourne une fois de plus dans ce quartier pourri qui à détruit ma vie... J'espère que la situation à évolué la-bas, sinon je risque pas d'y rester longtemps. Je risque surtout de me barrer le plus vite possible... Même si la situation à changé, cela dit. L'odeur de pourri de ces HLM de merde n'est pas une odeur qui s'efface facilement et je n'ai que des mauvais souvenirs la-bas... Tout empeste la-bas... Les gens... La mentalité des gens... Les immeubles dans lesquels ces gens à la mentalité pourrie vivent... Les bancs sur lesquels ces pouilleux squattent 24 heures sur 24... Le shit de ces enculés pue aussi. Le shit pue déja à la base, mais à leur contact son odeur empire. Il y a comme une odeur de fric, de business exclusif à la putain de rue dans leur stupéfiant de merde, une vieille odeur d'arnaque qui serait même évidente à un type sans odorat La rue c'est ça... C'est celui qui pue le plus le vice et la merde qui s'en sort le mieux, car rares sont les mecs de banlieue à utiliser leurs neurones pour mener leurs études à terme... Non pas que j'adhère à l'idée de travailler comme un esclave 20 ans de ta putain de courte vie pour choper un travail, mais entre un prof et un dealer je choisirais le prof sans hésiter une seule seconde. Rien que le fait de penser que j'ai grandi dans la merde entouré par toute une troupe de fils de putes hypocrites et que j'aimais ça me donne envie de gerber. Une chose est sure : ce coin pourri, j'y resterai pas longtemps. Surtout si je dois vivre avec ma conne de mère. Juste le temps pour moi de me trouver un taff et un appartement... Après ils peuvent tous aller se faire foutre, mourir ou bruler vif, c'est pas mon problème. Je veux un changement radical dans la vie pourrie que j'ai eu jusqu'a maintenant et pour ça il ne faudra pas s'éterniser la-bas... Enfin, pour l'instant tout ce que je peux faire, c'est attendre que mon prétendu ami arrive. Une fois que je serai de retour "chez moi", je pourrai réfléchir à ce que je vais faire.

-Ecran noir, synchronisé avec une lourde percussion qui rappelle volontairement beaucoup Seul contre tous.-


 

SCENE 2

-Plan sur la voiture en marche d'Abdel, vue sur le côté. A travers la vitre on peut voir Samir, regarder la route défiler au fur et à mesure que la voiture avance. Ce plan dure quelques secondes. Puis un autre intervient : la caméra se place derrière les sièges d'Abdel et de Samir, ainsi on ne peut que les entendre et aperçevoir brièvement leur visage s'ils tournent la tête.-

Abdel : Qu'est-ce que tu comptes faire?
Samir :
Comment ça ce que je compte faire?
Abdel :
Bin, tu sais bien... Qu'est-ce que tu comptes faire pour faire de l'argent?
Samir :
Je vais faire comme n'importe quel type normal. Je vais chercher un travail.
Abdel :
Quel genre de travail?
Samir :
Le premier que j'ai l'occasion de prendre.
Abdel :
J'ai une occasion pour toi. Tu te rappelles d'Ibrahim?
Samir :
Oui. C'est quoi le rapport?
Abdel :
Il a un... "truc" à vendre. Il offre 25% de la tune au premier qui peut l'aider.
Samir :
Quel genre de "truc"?
-Abdel reste silencieux.-
Samir :
Ecoute, j'sais pas pour toi... Mais moi je sais que dealer, insulter et taper les types que je connais pas et jouer les petits cons je préfère le laisser aux gamins. C'est fini pour moi.
Abdel :
Tu sais que tous les mecs du quartier disent ça quand ils sortent de taule?
Samir :
Ouais.
Abdel :
Tu sais aussi que le lendemain ils sont tous au coin en train de vendre du shit?
Samir :
Mais est-ce que toi tu sais ce que j'ai en tête? Tu sais rien de ce que je vais faire, Abdel.
Abdel :
Mais arrête des conneries, de toutes façons sans le shit impossible que tu fasses suffisamment de tunes pour grailler mec!
Samir :
Tu vis dans un rêve ou bien? L'homme à inventé ce truc... Ca s'appelle un travail... Tu travailles un mois et à la fin t'as un truc appelé "argent"... Et avec cet "argent" tu payes ta bouffe et tes impots!
Abdel :
Attends parce que tu vas me faire croire que toi tu peux trouver un travail?
Samir :
La majorité des gens d'ou on vient trouvent leur travail au quartier... Suffit de connaitre les bonnes personnes... Y a plein de types qui m'engageraient simplement parce que j'en chie. Et au pire, je pourrai toujours taffer dans un restau ou sur un chantier.
Abdel :
Ouais, tu vas travailler deux jours, tu vas en avoir marre et tu te remettras à dealer.
Samir :
Pense ce que tu veux, c'est pas mon problème... Comme on dit, "y a que les cons qui changent pas d'avis". Et j'ai comme l'impression que t'as décidé d'être con.
Abdel :
Espèce de vieux type, faut pas se vexer comme ça! Tiens, un peu de musique pour détendre l'atmosphère.
-Abdel fout une zik de rap.-
Samir :
Vas-y vire moi cette merde! C'est pas de la zik, c'est du bruit, vire-moi ça!
-Abdel arrête la musique.-
Abdel :
T'apprécies plus du Booba?
Samir :
Ca me parait difficile d'apprécier un petit trou du cul issu d'une famille riche qui se prend pour un enfant de la cité, alors qu'il est incapable d'articuler deux mots ou d'écrire un texte et qui se permet encore de péter plus haut que son cul.
Abdel :
Wesh qu'est-ce qui t'arrives, ils t'ont foutu un balai dans le cul en prison?
Samir :
Si tu le dis. J'espère juste pour toi qu'un jour, t'ouvriras tes yeux et que tu te rendes compte que tout ça, votre rap, vos survets Lacoste, vos dégaines et votre "ghetto" ce n'est qu'un tas de merde que vous agrandissez tous les jours avec vos mentalités de petits cons.
Abdel :
Wesh, t'es déprimé? Il t'arrive quoi aujourd'hui? Je mets du putain de rap, tu me casses les couilles pour que je l'enlève, tu supportes plus le quartier, je te propose des coups tu me rembarres coup sur coup, wesh qu'est-ce qui t'arrives t'as la maladie du français ou quoi?
Samir :
La quoi?
Abdel :
La maladie des français. T'agis comme une tapete de gouère!
Samir :
Mais qu'est-ce que c'est que ces conneries? Est-ce que tu te rends compte de la connerie de ce que tu viens de dire?
Abdel :
C'est tous des fils de putes. C'est un fait. Ils nous ont colonisé pendant des années, après ils nous ont envoyé en première ligne pour qu'on se prenne des obus dans la gueule, et après ils ont fini par aller faire la guerre en Algérie et à torturer tout le monde, et maintenant ils font les bons types, je nique tous leurs mères moi!
Samir :
T'oublies une partie de l'histoire, gamin. Les français ont torturé des algériens certes, mais crois pas que les algériens étaient blancs comme neige. Faut arrêter de se poser en victimes et d'utiliser ça comme un prétexte pour faire les cons... Tous les français ne sont pas des batards. J'en connais des très biens et va falloir te rendre compte qu'a un moment donné quand vous faites les fous et que vous cramez des caisses vous passez plus pour des cons qu'autre chose et ça permet de donner bonne conscience aux batards qui nous exploitent. Réfléchis à ça.
Abdel :
Toi t'as passé 11 ans en cellule avec un gouère. Je le sens. T'inquiète pas... On va retourner voir les mecs du quartier. Ca va passer. Tu vas redevenir un vrai arabe des cités.
Samir :
Y a de quoi de si bien à être un "vrai arabe des cités"?
Abdel :
Le respect de tout le monde gros...
Samir :
{il l'interrompt} Tu veux dire la crainte? La crainte que quand t'insultes un type du quartier il revient avec 15 autres tous armés comme s'ils partaient pour la guerre du Vietnam?
Abdel :
Mais y a que comme ça que tu fais comprendre à ces batards de français qu'il faut pas faire les fous!
Samir :
Je me demande... C'est moi qu'a changé ou c'est toi qu'a interverti ta tête et ta queue?
Abdel :
Voila Montbéliard. Je te dépose la. Tu prendras le bus pour rentrer, j'ai des trucs à faire.

-Plan à l'opposé du véhicule. On voit la voiture d'Abdel arriver et se ranger sur le trottoir de l'arrêt de bus. Samir en descend et ferme la porte avant d'aller s'asseoir à l'arrêt de bus. A ce moment-là, la caméra se rapproche alors de Samir, jusqu'a limite le coller. Par chance, un bus passe juste à ce moment-là. Il attend qu'il arrive à son niveau, puis se lève, rentre dans le bus et achète un ticket avant d'aller s'asseoir sur un des sièges du milieu.-

Pensées du personnage : Je méprise les types comme Abdel. C'est un vicieux, un rapace, un opportuniste, un enculé et un raciste. Et d'ou il vient, ils sont tous comme ça. Ca fait flipper, on dirait un syndicat. "La nuit des cons vivants". Ces types la n'ont aucun respect pour personne... Pourquoi faudrait leur en donner? Ils ne connaissent que la crainte, la merde et le fric mal gagné, à tel point qu'ils en redemandent lorsque l'état leur chie à la gueule, en bons pseudo-rebelles qu'ils sont. Et tout ce processus de victimisation est pitoyable. Tout le monde le sait que les cités n'est pas un lieu très propre, mais il le serait sans doute plus si ses habitants n'aimaient pas vivre dans la crasse et s'ils n'avaient pas le cran de s'imposer comme les grandes victimes de ce monde. Ce ne sont que des prétextes pour que ces cons puissent se donner bonne conscience quand ils brulent la voiture d'un pauvre mec qui n'a rien demandé à personne... Et une bonne excuse aux parents quand ils se rendent compte que leur fils deale et fume du shit. Mais y a pas d'excuse pour s'adonner à la facilité. Il est plus simple de se droguer que de combattre la dureté de la vie. Il est plus simple de tout péter que de contrôler les aspects sauvages de l'être humain. Et c'est une des deux choses dont ils ne sont pas conscients... La deuxième étant qu'il y a des gens qui, eux, en sont tout à fait conscients.

Enjoy! (Ou pas!)

-Ze Ring-

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26 janvier 2011

A VENIR SUR LE BLOG...

back

Bonjour à tous, lecteurs de ce blog.
Bon alors comme vous l'avez remarqué, ces temps-ci je poste pas beaucoup de messages, je vois beaucoup de films du coup j'ai pas beaucoup de temps pour écrire... Mais pour vous faire attendre un peu, je vous ai concocté le programme des critiques à venir... ;)

Alors, premièrement, d'ici peu vous aurez droit à une chronique de la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook, composée de Sympathy for Mr Vengeance, Old Boy et Lady Vengeance, et laissez-moi vous dire une chose les copains c'est que c'est putain de chef d'oeuvresque.
Ensuite, bin on enchainerai très certainement avec une critique du génialissime Dead Man's Shoes, que j'ai découvert à Noel et qui est absolument terrible.
Et pour finir, bin attendez-vous à être épileptiques bientot parce que Gaspar Noé va débarquer en force, notamment grâce aux critiques de Seul contre tous, mais surtout d'Enter The Void...
Vous aurez également droit, d'ici demain ou vendredi, a un extrait de mon premier scénario sérieux... Et oui car mon ambition est d'être scénariste et j'ai pas attendu que ce soit officiel pour me mettre au boulot... :)
EDIT : Ouais, bon ça en fait je l'ai fait tout de suite... J'espère que vous aimerez! :)

Merci à 2flicsamiami, a Max, a Cyril, a Seb et a tous ceux que j'ai pu oublier de leur fidélité, au passage!

-Ze Ring-

19 janvier 2011

FULL CONTACT

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Une tuerie absolue réalisée et produite par Ringo Lam.
Ecrit par Yin Nam.
Avec Chow Yun-Fat, Simon Yam, Anthony Wong Chau-Sang, Ann Bridgewater et Bonnie Fu.
Musique composée par Teddy Robin Kwan.

Full Contact est un de ces films très peu connus mais qui méritent clairement de l'être beaucoup plus. Donnant envie d'entrée de jeu grâce à un casting en béton et réalisé par ce qui était à une époque l'un des plus grands réalisateurs hong-kongais, Full Contact ne deçoit pas, bien au contraire, le film est une excellente surprise puisque non content d'être un polar décomplexé, ultra-bourrin et plein d'excellentes idées, on se rend compte très rapidement que Matrix n'a rien inventé et que bon nombre d'idées de ce dernier viennent à la base de ce Full Contact. Ainsi on se surprendra à suivre les balles tirées par les protagonistes de très près au ralenti, et même si c'est très mal fait, Full Contact, tout en étant très bourrin, parvient aussi à être excellent scénaristiquement tout en étant terriblement innovant visuellement, mais Ringo Lam n'oublie pas non plus un côté osé, ainsi on enchaine les séquences d'anthologie dans ce film à l'ambiance crade qui ne brosse pas dans le sens du poil, à titre d'exemple, à un moment donné Bonnie Fu se masturbe dans la voiture de Chow Yun-Fat pour le perturber pendant un braquage... A l'image de son casting, Full Contact est une bombe. Explications.

FC2

Full Contact part d'une base simple : Chow Yun-Fat et Anthony Wong sont amis, mais Anthony Wong est endetté, du coup, ils font un braquage avec le cousin d'Anthony Wong, Simon Yam... Mais celui-ci force Anthony Wong à trahir Chow Yun-Fat, qui revient, une main en moins, pour buter tout le monde, pourtant, le film, en 1h30, prend le temps de développer des personnages beaucoup plus profonds qu'ils n'en ont l'air, l'un animé par la vengeance et l'autre par une certaine forme de rédemption, personnages animés par des acteurs impressionnants de charisme et de crédibilité, Chow Yun-Fat en tête (même si ses cheveux font un peu rire), suivi de près par Simon Yam dans un rôle de mother fucker d'anthologie (et dont la prestation n'est cette fois-ci pas pénalisée par un doublage français tout pourri inclus dans le film, je pense notamment à Une balle dans la tête et à la mythique réplique "Ne bouge pas, sinon je te tuer")et Anthony Wong dans le rôle d'un personnage très ambigu psychologiquement mais qui lui permettent de quitter son mythique rôle de Johnny Wong dans A toute épreuve. Full Contact est donc scénaristiquement génialement construit, et si peu de réflexion ressortent de ce film, cette perte qui n'en est soit pas une est largement rattrapé par le côté osé, violent et bourrin du film, ainsi, Ringo Lam procède, pour ses scènes d'action de la même manière qu'il procède avec ses personnages. En conséquence, ces dernières sont plus ou moins lentes mais très rythmées et électriques, et soutenues par des chorégraphies ainsi que des idées pour l'époque absolument dingues, malheureusement ces idées, et c'est notamment le cas de ce duel entre Chow Yun-Fat et Simon Yam ou la caméra suit les balles au ralenti, patissent parfois du manque de moyen ce qui donne lieu à des trucs terriblement moches à voir, au même titre, la musique est bien naze, elle fait son effet certes mais elle reste naze, enfin cela dit quiconque à vu plus de trois films hong-kongais dans sa vie sait à quoi s'attendre au niveau du son.

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Je pense que personne me contredira maintenant si je dis que ses cheveux font un peu de la peine.

Mais Full Contact est également osé, puisque d'une part il brise tous les clichés et stéréotypes du genre mais aussi parce qu'il est moralement pas très gentil, j'ai déja donné un exemple expliquant le pourquoi du comment mais dans son ensemble, le film prend le spectateur à rebrousse-poil et surprend sur tous les points, au niveau de l'originalité comme je l'ai dit plus haut, mais aussi au niveau de ses personnages, d'autant plus Full Contact est une oeuvre complètement délirante, ou les serviettes se transforment en pistolets ou en couteaux baignant dans une violence visuelle absolument terrible. Ne perdant pas son rythme endiablé une seule seconde, Full Contact est une véritable tuerie, certainement pas exempte de défauts, mais brillament dirigée par Ringo Lam et soutenu par des acteurs absolument terribles, alors oui, si on pourra reprocher que les bruitages font un peu pitié, que la musique est bien moche, que les effets spéciaux passent pas trop et que la coupe de Chow Yun-Fat fait un peu rigoler, ce serait bouder notre plaisir car Full Contact, tout en étant un grand moment de divertissant très original est également un grand film d'acteurs et de personnages... Alors si Full Contact n'atteint pas le rang de chef d'oeuvre en raison des restrictions budgétaires et des problèmes de l'époque, ainsi que d'un ou deux personnages qui peuvent agacer, il reste un film à voir car croyez-moi, des films décomplexés et niqués du bocal qui parviennent à rester crédibles, sérieux, bourrins, violents et scénaristiquement énormes, c'est assez rare d'en voir.

-Ze Ring-

P.S. Les attentifs auront remarqué que le film est passé de la catégorie POLAR à la catégorie CATÉGORIE III. Qu'est-ce que la catégorie III, me direz-vous?
Voila la réponse à toutes vos questions --> http://cine-hk.chez-alice.fr/Hkcine/SITE/DOSSIERS/categorie-III/intro-cat3.htm

14 janvier 2011

LA COLLINE A DES YEUX 2

lcady1

Réalisé par Martin Weisz et produit par Wes Craven en 2007.
Ecrit par Wes Craven et Jonathan Craven.
Avec Michael McMillian et Jessica Stroup.
Musique composée par Trevor Morris.

Le remake de La colline à des yeux de Wes Craven par Alexandre Aja en 2006 était une putain de grosse baffe dans la gueule. Seulement, ce fut aussi un gros succès, et qui dit gros succès dit aussi suite commerciale qui pue du cul et qui sert à rien. Et c'est exactement ce qu'est La colline à des yeux de 2, qui bénéficie pourtant d'une réalisation franchement torchée... Seulement, si le film est visuellement bien torché et si la musique est plutôt pas mal également, ses qualités s'arrêtent la et les défauts pleuvent. On commencera par parler de ses acteurs aussi charismatiques qu'une chaussette Babar et pas capable de jouer la comédie une seconde, ou encore de son gros méchant qui ressemble à Gérard Depardieu ou des clichés tous pourris dont le scénario ultra-chiant de Wes Craven regorge, et ca ne s'arrête pas la car dans La colline à des yeux 2 on trouve aussi des effets gores tellement pourris que je pourrai faire mieux avec du jus de pamplemousse et je ne parle même pas du fait que ce film, enfin ce truc, supposé, si j'en crois que les éditeurs bigleus qui ont édité le film, être terrifiant et ultra-violent, ne fait pas peur une seconde et ne tache pas les yeux non plus une seule fois en 1h30 qui, au vu du rythme du film, vous auront l'air de 5 heures. Autant vous dire qu'une bouse pareille j'en avais pas vu depuis le tout pourri Toolbox Murders de Tobe Hooper, et que bon, enchainer le terrible La colline à des yeux d'Aja avec cette espèce de navet moisi fait quand même bizarre. Alors voila la réalisation est pourtant loin d'être à chier, seulement lorsque comme Martin Weisz, un tocard qui n'a rien fait dans sa carrière, et espérons-le, qui ne fera plus rien, on fait des films pour faire du fric et bien forcément rien ne va, le film, supposé contenir des dizaines de scènes chocs (dixit l'éditeur de ce navet) contient beaucoup plus de scènes chiantes qu'autre chose, et puis bon forcément quand on fait un film pour adolescents décérébrés on se casse pas trop la tête, on fait 3 auditions histoire de dire qu'on à réfléchi au casting, on demande un scénario à papy Craven qui soit n'en à rien à foutre soit fait absolument nimporte qui comme ça lui arrive régulièrement, on prend deux trois cours de tenue de caméra histoire que le tout soit matable et on a un film... Oui, enfin on va appeler ça comme ça. Disons plutôt qu'on a un machin bien réalisé, mais c'est tout. Et puis bon, La colline à des yeux 2 enchaine les défauts de cohérence comme aucun film... En effet, dans l'univers de Martin Weisz et de Wes Craven, on peut se prendre une pioche dans le coeur, tomber d'une falaise de 10 mètres, survivre et se relever une journée après pour dire des conneries, dans l'univers de cette bouse, on constate aussi que Gérard Depardieu à grandi dans les zones irradiées du Nevada (et la y a que ceux qui suivent qui comprendront.) et ce ne sont pas les pires conneries que vous trouverez dans ce film... Que dire de cette scène ou les "protagonistes" se prennent la main de leur pote kidnappée par les vilains zirradiés du dézert en pleine gueule... Et que dire de cette autre scène ou ils retrouvent leur pote kidnappée par les vilains zirradiés du dézert avec ses deux mains? Elle a repoussé en 15 minutes ou bien? Enfin, voila, je ne vois pas l'interêt d'en dire plus, si ce n'est que La colline à des yeux 2 est un nanar bien senti, qui m'aura fait bien rire tiens. Je n'en dirai pas plus sur cette bouse. J'espère vous avoir dissuadé de le voir... Enfin, cela dit, je pense que bourré ça doit être marrant de voir Gérard Depar... Euh le vilain zirradié du dézert se faire dégommer à coups de baïonnette. Je conclurai en deux mots : tout pourri.

lcady2
La colline à des yeux 2, c'est aussi l'art de libérer les gens enchainés avec juste une main.

-Ze Ring-

lcday3
-Wah regarde putain!
-Quoi?
-Le mutant de la bouse dans laquelle on joue ressemble à Gérard Depardieu!
-J'espère qu'il verra jamais le film, il risque de se sentir insulté.

10 janvier 2011

[●REC]

REC1

Un film réalisé par Jaume Balaguero et Paco Plaza en 2007.
Ecrit par Jaume Balaguero, Luis Berdejo et Paco Plaza.
Avec Manuela Velasco, Ferran Terraza, et Jorge-Yamman Serrano.

Angela est une jeune journaliste qui mène un reportage chez les pompiers locaux. Ceux-ci répondent à l'appel des voisins d'une femme coincée dans son appartemment et criant horriblement. Lorsqu'ils arrivent sur les lieux, ils se retrouvent mis en quarantaine sans comprendre pourquoi ni comment.

[●REC] est un film d'horreur, un vrai. Une vraie putain de tuerie qui va vous faire flipper et faire de votre coeur un véritable coeur d'athlète, soutenue par une réalisation que l'on peut à bien des égards qualifier de parfaite. Jaume Balaguero nous avait déja livré en 2005 l'ultra-flippant Fragile, en 2007, il nous livre, aidé de Paco Plaza, ce [●REC] qui s'avère clairement être le film le plus flippant qui ait été vu sur un écran depuis des années, enterrant facile nimporte quel film d'horreur sorti ces dernières années, que ce soit le génial Frontières de Xavier Gens, l'excellent La colline à des yeux d'Alexandre Aja... Le film d'horreur qui semblait pourtant mort et enterré à, durant cette décennie, petit à petit ressuscité, resurrection parfait illustrée par [●REC], film à petit budget qui eut un tel succès que ces abrutis d'américains en ont fait un remake, certainement bien pourri, l'année juste après la sortie de l'original : En quarantaine. Quoi qu'il en soit, contre toute attente, [●REC] semble plus se plaire à jouer sur une tension nerveuse constante et équilibrée que sur une vraie peur carrément tétanisante, tension que Balaguero et Plaza font monter petit à petit grâce à un scénario qui s'avère être une véritable merveille d'écriture. [●REC] est bref et concis, mais efficace. Explications.

REC2

Avant toute chose, il faut savoir que [●REC] est tourné entièrement en plans-séquences caméra à l'épaule, de la même manière qu'un documentaire (un peu comme dans Projet Blair Witch ou Cloverfield, deux films dont je n'ai pu voir que des extraits et que je ne risque pas de voir avant un bout de temps d'ailleurs.), en conséquence, le film est immersif à souhait, les 1h15 bénéficient d'un rythme et d'une immersion littéralement incassables, impossible de sortir du film pour autant qu'on se prenne suffisamment au jeu pour se mettre à fond dedans, ainsi [●REC] est tétanisant de bout en bout mais pas de la manière que d'autres films d'horreur réputés, tel que Ring de Hideo Nakata qui lui, joue plus sur la suggestion ou encore La colline à des yeux d'Alexandre Aja qui lui joue sur la peur et seulement celle-ci, en effet, [●REC] joue davantage sur un suspense constant que sur la peur permanente, ce qui est impossible, Balaguero et Plaza en sont conscients et consacrent une majorité de leur film à installer un suspense et des scènes de surprise avant de servir un final qui est clairement l'une des scènes de flippe les plus intenses jamais vues sur un écran, ainsi ceux qui ont vu Fragile se rappellent très certainement du film pour être un film particulièrement flippant, ce n'est absolument rien à côté de [●REC], dont le suspense est soutenu par des acteurs certes pas exceptionnels mais suffisamment crédibles pour qu'on flippe pour eux, par ailleurs, Balaguero prend la caméra et le caméraman comme deux personnages à part entière bien qu'on ne les voie jamais. On ne voit en effet qu'au travers, le but de Balaguero étant très certainement que le spectateur s'identifie au caméraman qui ne parle presque jamais. L'effet est particulièrement réussi et je peux vous assurer que certaines scènes vous feront bizarre,  [●REC] bénéficie d'un scénario sans aucun temps mort et extrêmement rythmé ainsi que d'une réalisation parfaite toutefois ses qualités ne s'arrêtent pas la.

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Ainsi [●REC] est un spectacle de flippe comme on n'en a rarement vu, seulement il repose davantage sur son scénario qui mérite clairement quelques lignes tant un scénario d'une telle qualité est rare : autant le dire clairement, le scénario est une merveille d'écriture, et en ces termes il est parfait, alors si beaucoup iront reprocher le fait que [●REC] soit un croisement entre 28 Jours plus tard et les films d'horreur plus récents et qu'en soit le postulat de base soit vu et revu, qui s'en soucie? L'interêt de [●REC] se situe davantage dans son rythme incassable et la peur, et le film est un coup de maître car il réussit à atteindre son but tout en donnant une vision originale et novatrice d'un scénario vu un million de fois, d'autant plus, ce qui aurait pu être le principal souci du film n'en est pas un, tout est clair, il n'y a aucune confusion entre les personnages et ce grâce à un passage intelligemment introduit ou Manuela Velasco interviewe chacun des habitants dans l'immeuble dans lequel elle est coincée, de sorte à bien les présenter chacun leur tour et ainsi éviter de les confondre par la suite et ce sans casser le rythme, un tour de force donc mené avec brio par deux réalisateurs clairement talentueux : Jaume Balaguero et Paco Plaza, qui risquent de faire parler d'eux à l'avenir (Balaguero c'est déja fait, voyons voir ce qu'il en est de Plaza maintenant). Ainsi le script de [●REC] va d'un point A à un point B sans aucune interruption, sans aucun passage inutile et en maintenant son rythme, et donc par la même, l'angoisse, le suspence et la peur pour finalement se terminer sur un final de dingue, dont je ne dirai rien si ce n'est VOUS ALLEZ VOUS CHIER DESSUS. [●REC] est clairement un film à voir, ne serait-ce pour le spectacle de flippe extrême qu'il apporte...

-Ze Ring-

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9 janvier 2011

1900

Novecento1

Un film réalisé par Bernardo Bertolucci en 1976.
Ecrit par Bernardo Bertolucci, Giuseppe Bertolucci et Franco Arcalli.
Avec Robert De Niro, Gérard Depardieu, Donald Sutherland, Dominique Sanda et Laura Betti.
Musique composée par Ennio Morricone.

Sous le sapin à Noël en raison de ma curiosité poussée, 1900 à du attendre deux semaines pour que je le voie. En effet, le film ne fait ni plus ni moins de 5h, et malgré mon envie de le voir, cela m'a toujours repoussé, aujourd'hui j'ai vu le film et je ne peux que regretter de ne pas l'avoir fait avant. Il est clair que la durée à des influences positives comme négatives sur le film, notamment un ou deux passages qui peuvent s'avérer plus ou moins chiants selon le spectateur, mais la richesse, la qualité et la beauté du scénario rattrape les menus défauts du film, qui impose une vision des 45 premières années du XXème siècle de manière assez pessimiste en suivant les vies d'Alfredo Berlinghieri (Robert De Niro), Olmo Dalco (Gérard Depardieu) et Attila Mellanchini (Donald Sutherland) ainsi que la montée du fascisme en Italie. Traitant son sujet avec minutie, Bernardo Bertolucci signe un film possédant tous les atouts d'un chef d'oeuvre, servi par un casting malheureusement inégal mais dont les acteurs principaux dégomment tout. 1900 à par ailleurs été l'occasion pour moi de découvrir Donald Sutherland, ce qui à été une véritable révélation, cet acteur étant absolument génial sur tous les points. 1900 est donc en bien des points un véritable chef d'oeuvre, un film intimiste et personnel mais malheureusement victimes de lacunes relativement importantes.

Novecento2

1900 est un film assez lent, servi par une réalisation absolument excellente. Il n'y a pas un seul plan qui ne soit pas magnifiquement cadré et composé, Bernardo Bertolucci utilise son décor de manière magistrale et signe un film à l'ambiance gaie et joyeuse qui vire de manière assez radicale à une ambiance plus sombre, pourtant chaque instant de 1900 est bercé dans une merde totale, car 1900 qui aurait pu être un film relativement gentillet est assez choquant sur les bords, alors on sera sans doute surpris de voir Donald Sutherland participer à des scènes de violence brèves mais intenses voire choquantes pour les plus sensibles, et quiconque parle de ce film peut s'attendre à se faire blinder par les bien pensants qui pensent que tuer les chatons à coups de boules et tuer les gamins en leur écrasant la tête contre un mur, c'est pas bien, même dans les films. Donnant une vision extrêmement négative du fascisme (ce qui n'est pas surprenant, Bernardo Bertolucci à longtemps travaillé avec Pier Paolo Pasolini, qui à réalisé Salo... Il a été assassiné juste après, alors même en ayant pas vu le film je pense que c'était un crevard.), des propriétaires terriens, Bertolucci n'est pas non plus forcément très sympa avec les communistes, bref, il s'attaque à plus ou moins tout le monde sans faire de concessions dans un film dantesque ou il vous promènera pendant 5 heures dans un ride au pays des films comme on en fera plus jamais. Subversif sur bien des points, 1900 est en plus de ça interprêté merveilleusement, dédicace spéciale à Gérard Depardieu qui signe une prestation absolument énorme bien que son accent anglais fasse un peu de la peine, malgré tout le flambeau revient de toute évidence au maestro des maestros Robert De Niro et à son collègue Donald Sutherland, un bad mother fucker qui à droit aux scènes les plus crasses du film et qui restera certainement longtemps ancré dans les mémoires. Malheureusement, si les acteurs principaux sont géniaux, ce n'est pas franchement le cas des acteurs secondaires, notamment Dominique Sanda qui est ici assez mauvaise (mais bon d'un côté elle on s'en fout étant donné que y a pas une scène avec elle sans De Niro), lacune importante qui est toutefois rattrapé par un scénario à bien des égards parfait, intense et émouvant mais qui ne manque pas d'un ou deux moments chiants, mais comme faire un film de 5h sans me semble être reservé aux véritables maîtres, on se contentera de se faire chier 10 minutes sur 300 et on ne dira rien, car en soit, 1900, même en étant subversif et intimiste parvient à être un excellent divertissement soutenu par une musique composée par Ennio Morricone qui prouve encore une fois qu'il est un véritable maître et donne a la dernière partie du film un ton terriblement émouvant et pessimiste.

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1900 est donc un grand film, servi par une réalisation, un scénario et une composition musicale quasi-irréprochable, dont le réal à l'air de franchement prendre plaisir à cracher à la gueule de tout le monde et de ne pas brosser tout le monde dans le sens du poil, malheureusement comme je le disais c'est aussi un film qui passe à côté du rang de véritable chef d'oeuvre dans le premier sens du terme en raison de nombreuses lacunes, à commencer par la direction d'acteurs et les passages à vide comme je l'ai précisé mais aussi par quelques décisions quelques peu douteuses, comme celles d'avoir placé la première partie de la fin au début, cela n'apporte rien au récit, certains adhèreront et d'autres n'adhèreront pas à cette décision, pour autant la ou les montages non-chronologiques ont tendance à provoquer la confusion chez le spectateur, 1900 est, comme dirait l'autre, clair comme de l'eau de roche, pas une seule incohérence dans les 5 heures du film, la qualité d'écriture est de plus clairement la et donc cela force le respect et donc, même si en termes de direction d'acteur le film aurait gagné à être dirigé par quelqu'un d'autre, on sent une véritable passion derrière la caméra et puis de toutes façons, Bernardo Bertolucci montre clairement qu'il n'est pas un manche en servant une réalisation énormissime, notamment concernant l'ambiance qui est assez soignée et livre un film lent et intéréssant qui tourne au drame humain bouleversant petit à petit le tout en alternance avec les scènes de violence du couple psychopathe Donald Sutherland et Laura Betti. Alors voila, clairement si 1900 n'est pas dépourvu de défauts, c'est un film à voir et ce malgré sa longueur, véritablement bouleversant... Personnellement c'est un des plus beaux films que j'ai vu ces derniers temps, vraiment surpuissant, je suis resté accroché à mon canapé jusqu'a la fin du générique avant de me rendre compte que c'était fini.

Novecento4

-Ze Ring-

Novecento5

30 décembre 2010

IRRƎVƎRSIBLƎ

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Un film de Gaspar Noé réalisé en 2002.
Ecrit par Gaspar Noé.
Avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Albert Dupontel, Joe Prestia et Philippe Nahon.
Musique par Thomas Bangalter.

Irréversible est un des films les plus violents et les plus controversés de l'histoire. Alors qu'aujourd'hui on vante les louanges d'Orange mécanique ou de Délivrance malgré leur violence totalement gratuite, Irréversible continue d'être descendu par des foules de critiques qui n'ont visiblement rien compris et ne semble retenir que l'ultra-violence du film. Pourtant, quiconque ayant maté le film en entier est en capacité de comprendre aisément qu'Irréversible ne prone pas l'ultra-violence et la pornographie, contrairement à l'idée établie... Enfin, le but de cette chronique n'est clairement pas de descendre les abrutis n'ayant rien compris au film mais davantage d'expliquer le pourquoi du comment il s'agit d'un des meilleurs films de la décennie et d'en extraire une analyse correcte. AMES SENSIBLES S'ABSTENIR malgré tout, car Irréversible est de loin le film le plus violent que j'ai vu de ma vie, faisant passer Orange mécanique, Délivrance, A History of Violence et d'autres films d'une extrême violence pour un voyage chez Disneyland. Ainsi, on commencera par cette première qualité d'Irréversible : le fait que ce soit un film français terriblement couillu (dans tous les sens du terme, croyez-moi jamais vous n'avez vu autant de bites dans un film.). Alors qu'aujourd'hui le cinéma français est un cinéma gouverné par des comédies à la con ou les films de genre assumés comme tels sont extrêmement rares, Irréversible se présente comme un spectacle noir, crasseux, oppressant, ultra-violent et même pornographique mais aussi comme un film extrêmement symbolique, et quel est le sujet de la symbolique me direz-vous? Je vous le donne en mille : le temps.

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Encore une occasion pour moi de coller un taquet aux abrutis qui ne voient dans Irréversible que des coups d'extincteur : non, le fait que le film se déroule de la fin au début et non du début à la fin n'est clairement pas un effet de style, au contraire, le temps à ici dans Irréversible un rôle majeur, à commencer par celui de rendre la violence véritablement violente et de donner a la première partie une véritable puissance. SPOILER En effet, imaginez-vous regarder le film à l'envers, donnez-vous la raison du pourquoi du comment Albert Dupontel défonce littéralement la gueule du pote de Jo Prestia à coups d'extincteur et vous remarquerez que la scène est beaucoup moins puissante. En effet, l'explication de la violence lui fait perdre de la puissance, ainsi, commencer le film d'entrée de jeu par cette scène qui est clairement la plus violente que j'ai vu de ma vie vous accroche directement au film, lui donne un souffle dévastateur et visuellement traumatisant. Mais surtout, l'utilisation de la temporalité de manière originale permet à Gaspar Noé de délivrer la symbolique de son film. S'ouvrant sur les paroles de Philippe Nahon, l'acteur principal de son précédent film et extrêmement subversif Seul contre tous, le film se base entièrement sur celles-ci : "Le temps détruit tout.". Ainsi, le but d'Irréversible n'est pas seulement de choquer mais bien d'ouvrir une réflexion sur le temps. Car en effet, le temps détruit tout, le temps à détruit chaque personnage d'Irréversible, le temps à détruit Irréversible puisque celui-ci est découpé en 12 séquences placées dans un sens complètement non-chronologique, et puis il est aussi intéréssant que le montage, qui se base sur la temporalité, est la seule chose qui démarque le cinéma des autres arts. Evidemment, de nombreuses autres interprétations sont possibles, comme le fait que ce qui arrive au personnage de Monica Bellucci pourrait vous arriver à vous aussi, que les enculés comme le personnage de Joe Prestia courent les rues et que les meurtres sont monnaie courante, en France comme ailleurs, mais c'est surtout le message sur la temporalité que l'on retiendra d'Irréversible car il est celui qui lui donne une personnalité propre. Malheureusement, et c'est là le problème d'Irréversible c'est que les scènes de violence sont tellement extrêmes que nombreux seront ceux qui passeront à côté du thème secondaire du film... FIN DES SPOILERS Enfin, assez sur la symbolique extrêmement intéréssante d'Irréversible, il est temps de s'attarder sur le point central de cette critique : donner à ceux qui n'ont jamais vu le film l'envie de le voir, aussi bizarre cela puisse paraitre.

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EPILEPTIQUES S'ABSTENIR. En effet, Irréversible est également bien connu pour être plein d'effets de caméra susceptibles de filer la gerbe et l'éclairage n'est pas fait pour arranger les choses, mais c'est bien l'intention de Noé. En effet, et vous n'allez pas me croire, même la bande-son est conçue pour filer la nausée. Cela donne une puissance absolument incroyable au film, qui est carrément loin d'être beau, repoussant en tous points, Irréversible est un putain d'uppercut au menton dont l'intensité se calme au fur et à mesure que le film avance (ou recule, tout dépend de comment vous le voyez.), malgré tout, avec le recul, Irréversible est un pur plaisir à regarder (à condition que les scènes les plus horribles du film ne se soient pas coincés dans vos rétines, à ce moment-là le revoir sera plus difficile), un pur divertissement divisé en deux parties bien distinctes : la première, sombre et terriblement puissante, et la seconde, beaucoup plus calme, agréable... Les différences entre les deux parties sont toutefois loin d'être que scénaristiques : cela s'en ressent également au niveau du décor, la ou la première partie favorise des lieux obscurs et pourris comme des boites de nuit, la deuxième partie est constamment placée en pleine lumière qui malgré la virtuosité de Noé durant tout le film fera beaucoup de bien à vos yeux, laissant une ouverture à une interprétation de plus... Irréversible est également soutenu par des acteurs absolument géniaux, mention spéciale à Monica Bellucci qui joue ici la scène de sa vie, un plan-séquence insoutenable de 20 minutes. Vincent Cassel n'est pas en reste et signe comme à son habitude une prestation absolument terrible et Albert Dupontel est absolument énorme dans ce rôle de type raisonnable qui finira quand même par péter LE plomb du film. On notera aussi un caméo bien sympatoche de Philippe Nahon (et très important puisque comme cela à déja été précisé il lance le vrai sens du film.).

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Mais voila, Irréversible restera avant tout dans les mémoires par sa mise en scène génialissime de la violence. Gaspar Noé livre un véritable trip psychédélique ainsi que deux scènes déja profondément ancrées dans les mémoires : celle du meurtre à coups d'extincteurs, monument en terme d'intensité et seule scène qui m'aura donné envie de tourner les yeux de mon écran et celle du viol, plan-séquence de 20 minutes ou Noé nous place dans la même situation que l'enculé qui arrive dans le tunnel au moment du viol et s'en va, Irréversible nous place face à un choix, arrêter le film maintenant ou continuer à regarder, cela donne des scènes absolument insoutenables, servies par une ambiance cradingue, glaucque et très portée sur le cul... Irréversible est un film qui ne brosse clairement pas dans le sens du poil, et en cela c'est une oeuvre capitale de cette décennie, un des meilleurs films français jamais réalisés et qui prend le risque d'être tout le contraire des comédies à la con qui représente aujourd'hui le cinéma frenchie. Irréversible est un de ces films extrêmement subversif, qui reste à jamais dans la mémoire de son spectateur... Alors oui, le côté ignoble du film fait qu'on aime ou on déteste et qu'il n'y a pas de juste milieu... Mais c'est une expérience à vivre et aucun préjugé sur le film ne peut être émis... Terrible. Un chef d'oeuvre.

-Ze Ring-

23 décembre 2010

LE SYNDICAT DU CRIME 1, 2 & 3

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Bonjour à tous. Comme certains d'entre vous le savent déja, le 21 Décembre était le jour de mon anniversaire, et j'ai fait l'obtention d'un objet cinématographique assez rare : le coffret collector de la trilogie du Syndicat du Crime. Ce coffret, sous forme de bouquin, contient 144 pages d'interviews, de John Woo et de Tsui Hark, et les filmographies complètes de ces deux derniers, Chow Yun-Fat, Anita Mui, Leslie Cheung, Ti Lung et Tony Leung Kar-Fai, sans compter évidemment 4 DVD : 1 par opus, plus un dernier pour la version longue du Syndicat du crime 3 et des suppléments... La classe... Après les avoir visionné 2 ou 3 fois chacun dans ce qui est la meilleure édition au monde, je vous offre un dossier traitant chaque film, un par un...

Malgré tout, avant de discuter de cette trilogie de polars culte, il faut avant tout remettre les pendules à l'heure : Le Syndicat du crime A.KA. A Better Tomorrow à révolutionné le cinéma hong-kongais, à révélé John Woo et Chow Yun-Fat au grand public... En effet, en 1986, John Woo, qui s'était plus ou moins démarqué en réalisant La dernière chevalerie et quelques films qui ont été plus ou moins bridés par les studios (comme par exemple, Les Larmes d'un héros, avec Eddy Ko, un pseudo-film de guerre ultra-violent fourni en scènes d'action absolument terribles... Malheureusement, lorsque John Woo eut terminé de le tourner, le studio demanda à un autre réalisateur de tourner d'autres scènes : une scène de cul bien pourrie et des gags inutiles sont alors rajoutés au film qui devient un petit film sans prétention alors qu'il aurait pu être une tuerie s'il avait été laissé tel quel.) signe sa première collaboration avec Tsui Hark, alors dans une période de production et moins de réalisation. Ensemble ils décident de créer Le syndicat du crime... John Woo à la caméra, Tsui Hark à la production. Il produira par ailleurs les prochains films de ce dernier : Le syndicat du crime 2, Just Heroes et The Killer, malheureusement cette collaboration s'arrêtera lorsque John Woo se ramena avec le scénario d'Une balle dans la tête et que Tsui Hark décida de le plagier pour tourner Le syndicat du crime 3... Quoiqu'il en soit, ensemble, ils décident de révolutionner le cinéma hong-kongais et de faire exploser le système, et leur coup fut réussi... Le syndicat du crime fut un succès et lança ce qu'on appelle aujourd'hui l'heroic bloodshed, mettant en scène des héros détruit par la vie... Le film sera copié par bon nombre de personnes, évidemment moins bien, puisque ces derniers se content de montrer des gangsters alors que John Woo montre la dimension humaine de ces derniers...


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"Aux yeux du public chinois, Le syndicat du crime reste mon meilleur film" John Woo

Un film de John Woo, réalisé en 1986 et produit par Tsui Hark.
Avec Ti Lung, Leslie Cheung, Chow Yun-Fat, Waise Lee, Emily Chu, Fui-On Shing et Kenneth Tsang.
Ecrit par Hing-Ka Chan, Suk-Wah Leung et John Woo.
Musique composée par Joseph Koo.

Sung Tse Ho (Ti Lung), Mark Lee (Chow Yun-Fat) et Shing (Waise Lee) sont membres d'une organisation criminelle spécialisée dans la fausse monnaie. Lors d'une livraison à Taïwan, Ho est trahi et est alors poursuivi par la police locale. Malgré tout, il parvient à sauver Shing. Mark, pour venger Ho, son meilleur ami, tue l'homme qui l'a vendu, mais perd sa jambe dans ce procédé. Lorsqu'Ho sort de prison, 3 ans après, il retrouve son ami estropié, mais surtout son jeune frère, Kit (Leslie Cheung), policier qui lui reproche la mort de leur père et qui ne veut plus le voir... Alors qu'Ho essaye de renouer avec son frère, Shing essaye de le faire replonger...

Retour sur Le syndicat du crime, un classique du polar qui à en son temps révolutionné le cinéma chinois. Mettant d'entrée de jeu sur la table les thèmes chéris de John Woo, Le syndicat du crime est bien de plus qu'un film de gangsters, c'est surtout un film sur les rapports humains, l'amitié et la trahison, la famille et surtout la rédemption. En effet, tout le film est centré sur le personnage de Ti Lung, qui tente tant bien que mal de retourner à une vie normale après des années en tant de criminel afin de renouer les liens avec son frère, qui n'en à que faire et s'obstine à vivre en pensant que Ho est responsable de la mort de son père. Mettant en place des personnages extrêmement attachants, charismatiques ou pour celui de Waise Lee, un véritable mother fucker, John Woo dévoile surtout Chow Yun-Fat au grand public, qui va jusqu'a voler la vedette à Ti Lung et Leslie Cheung, tenant pourtant les rôles principaux. Allant jusqu'à effacer tout le reste du casting par son charisme et son jeu d'acteur absolument terrible, ce dernier tient son premier grand rôle (et certainement son meilleur avec celui d'Ah Jong (ou Jeffrey selon les versions) dans The Killer, tourné 3 ans après sous la tutelle de John Woo) aux côtés de Ti Lung, qui voit sa carrière relancée et Leslie Cheung qui est lui aussi révélé au grand public. Le syndicat du crime sera un succès absolument partout, et vu la gueule du film il n'est pas particulièrement difficile de capter pourquoi.

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Le problème avec un tel film, c'est qu'il génère bon nombre de copies (qui sont la plupart du temps de bon gros navets mais passons) réalisés par des types non-talentueux qui reprennent les même bases de ce qui à révolutionné le cinéma hong-kongais mais sans en comprendre une seule seconde la portée : ainsi, si Le syndicat du crime se démarque par ses scènes d'action dantesques et ses personnages (plus que) classes, il montre avant tout le côté humain des gangsters la ou ses copies ne montrent que des gens tirer sur d'autres (oui je sais je me répète mais c'est nécessaire pour arriver la ou je veux en venir)... John Woo met enfin en place son style qui règnera dans une grande majorité de ses films par la suite, après des années de galère. Abusant des ralentis, des arrêts sur images, il signe dans ce film de nombreuses fusillades, pas réalistes une seule seconde mais qui feront en partie son succès futur, mais aussi un scénario génialement écrit, subtil et intelligent, dominé par des acteurs génialissimes qui méritent clairement que l'on s'attarde dessus... Chow Yun-Fat domine bien évidemment le reste du casting grâce à son charisme et va même jusqu'a complètement effacer d'autres acteurs, car il faut être clair, Chow Yun-Fat est clairement l'un des meilleurs acteurs hong-kongais de son temps, si ce n'est pas le meilleur... Bon OK maintenant c'est un has been comme d'ailleurs tous les acteurs de ce film mais une prestation telle que celle qu'il sert dans Le syndicat du crime est rare, quel que soit l'époque... Charismatique, mais aussi menaçant et tantôt véritablement touchant, le légendaire Chow étale tout son talent sur ce film, tout comme Ti Lung qui tient cette prestation mémorable de gangster repenti rejeté par son frère flicard, joué avec talent par Leslie Cheung. Les acteurs secondaires ne sont pas en reste non plus, Waise Lee joue un véritable enculé de première, rôle qu'il reprendra en mieux dans Une balle dans la tête 4 ans plus tard et Kenneth Tsang prend le rôle d'un personnage secondaire terriblement attachant qui aidera Ho à retrouver une vie normale... Mais encore une fois, et c'est habitude chez le John Woo de la vieille époque, le film est très loin de tenir sur leurs épaules et s'il y a une autre chose dont on se rappellera avant tout dans Le syndicat du crime, ce sont ses fusillades...

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Le film comporte au moins une séquence d'anthologie : cette fusillade entre Chow Yun-Fat et une bande de gangsters dans un restaurant taiwanais, ou celui-ci planquera des flingues dans les pots de fleurs du resto' pour ensuite les utiliser contre ses victimes... Absolument mémorable, Le syndicat du crime comporte pas mal de passages plein d'héroisme bercé par une violence extrême qui contraste avec des passages très émouvants, comme par exemple ce passage ou Chow Yun-Fat et Ti Lung regardent Hong Kong depuis une espèce de colline et ou Chow Yun-Fat se confie... Le film, soutenu par la musique au synthé grandiose de Joseph Koo (même si bon des fois elle fait un peu rire), ne se cantonne ainsi pas dans un genre et s'avère être ainsi un monument, autant en termes de réflexion, que d'émotion et surtout de divertissement : une formule qui s'avèrera être une formule gagnante puisque John Woo réitèrera l'exploit à plusieurs reprises par la suite, et certainement pas qu'une fois. Le tout fonctionne à merveille, les acteurs semblent liés l'un à l'autre et la mise en scène est énorme, bref, pendant une heure et demi John Woo nous promène dans un univers de gangsters très humains à l'honneur sans faille à l'aide d'un scénario extrêmement cohérent et sans aucun temps mort.

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Le syndicat du crime se démarque également des autres films par la réflexion qu'il apporte et les valeurs qu'il véhiculent. SPOILER L'amitié et la fidélité sont les deux valeurs les plus importantes dans le film, ainsi John Woo va même jusqu'a punir le personnage de Chow Yun-Fat pour avoir été l'ami de Ti Lung, à deux reprises : lorsqu'il tue la personnage qui l'a vendu, ou il perd sa jambe, et lorsqu'il le sauve de Waise Lee, ou il perd carrément la vie. L'héroisme à ici un prix et si John Woo punit ses personnages lorsqu'ils agissent en héros c'est bien pour montrer qu'il n'a rien de plus important que l'amitié, la fidélité et la famille, il met le doigt de façon très négative sur la trahison de Waise Lee et s'attarde une grande partie sur la difficulté de la rédemption et surtout de la difficulté d'être accepté en tant que repenti, symbolisé par le personnage de Leslie Cheung qui malgré tous les efforts de son frère n'aura que faire de ce dernier... FIN DES SPOILERS Le syndicat du crime est un très beau film sur les rapports humains, John Woo ne se contente pas de signer un polar bourrin et ça se sent... Il signe un film honnête, poignant... Une véritable tuerie.

A voir au moins une fois dans sa vie.

Le syndicat du crime est très chinois dans ses thèmes : la fraternité, l'amitié.... et dans les comportements qu'il décrit. Ses valeurs sont très traditionnelles : aimer sa famille, ses amis, respecter les anciens. John Woo

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Un film de John Woo, réalisé en 1987 et produit par Tsui Hark.
Avec Ti Lung, Leslie Cheung, Chow Yun-Fat, Dean Shek, Kenneth Tsang, Emily Chu et Shan Kwan.
Ecrit par John Woo et Tsui Hark.
Musique composée par Joseph Koo.

Johnny Lung (Dean Shek) est un ancien faux monnayeur repenti. Ho (Ti Lung) est en prison et la carrière de son frère Kit (Leslie Cheung) se porte bien. Toutefois, lorsque le traffic de fausse monnaie refait surface à Hong Kong, Lung est pris pour responsable par la police, Kit s'infiltre chez lui. Lorsqu'il apprend cela, Ho demande à infiltrer l'organisation de Lung à la police, ce que celle-ci autorise. Toutefois, le traffic de faux billets ne vient pas de Lung mais de son associé, Ko (Shan Kwan)... Lorsque celui-ci lui fait croire qu'il à tué par accident un parrain des triades et que sa fille est assassinée, il doit alors rejoindre le frère jumeau de Mark, Ken (Chow Yun-Fat) aux Etats-Unis, ou il devient catatonique suite à la mort d'un ami...

S'il y a une chose à savoir avant de parler du Syndicat du crime 2, c'est que John Woo l'a plus ou moins réalisé contre son gré. En effet, à la base, John Woo prévoyait de faire du deuxième opus de la série ce qui est aujourd'hui Une balle dans la tête, toutefois la pression des studios et de Tsui Hark l'ont forcé à faire du Syndicat du crime 2 le film qu'il est aujourd'hui. Partant pessimiste puisque l'idée de faire revenir Chow Yun-Fat comme le frère jumeau de Mark ne lui à jamais plu... Heureusement pour nous, un John Woo pessimiste à Hong Kong c'est quand même un truc de fou et à bien des égards, Le syndicat du crime 2 égale le premier opus de la série... Beaucoup plus orienté sur l'action, la thématique de la rédemption, de l'amitié, de la fidélité et de la trahison est toutefois toujours la et malgré un scénario auquel on peut reprocher de véritables fantaisies, Le syndicat du crime 2 est une véritable bombe.

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La présence de Chow Yun-Fat était absolument indispensable à un second film. John Woo

Alors voila, on commencera par les maigres reproches qu'il y a à faire : les fantaisies scénaristiques du film. La présence d'un frère jumeau de Mark dans le film n'est pas insensée, loin de la, mais absurde, par exemple. Les quelques séquences en anglais pourront arracher un sourire également parce qu'il faut avouer que l'accent anglais de nos chinamen favoris font un peu désirer, mais ce sont des défauts que l'on ne peut pas considérer comme tels, en effet, Chow Yun-Fat, lors de la longue scène du restaurant ou il s'exprime en anglais tout le long n'a pas été doublée, et honnêtement, qu'est-ce qu'on à a foutre de la cohérence de l'arrivée d'un frère jumeau dans la série? En effet, avec Le syndicat du crime 2, si les valeurs de John Woo sont loin d'être oubliées, on est plus dans le polar bourrin et ultra-violent que dans le juste milieu que Le syndicat du crime était parvenu à atteindre. Misant en effet plus sur les scènes d'action, Le syndicat du crime 2 enchaine sans jamais s'arrêter les séquences d'anthologie : que ce soit cette fusillade dans un hotel à New York ou Chow Yun-Fat s'amusera à défoncer tout le monde au fusil à pompe avant de glisser dans les escaliers en tirant sur tout ce qui passe au double pistolet ou encore cette fusillade finale de dix minutes absolument énorme ou un passage de Wu Xia Pian parvient même à se glisser, John Woo signe également le plus beau standoff qu'il ait jamais filmé, entre Chow Yun-Fat et un tueur anonyme et silencieux, tous deux blessés à mort et le dos au mur (littéralement!!). Avec Le syndicat du crime 2, Woo signe un de ses meilleurs films en terme d'action sans pour autant oublier les codes de sa série. (Note : il y a une référence aux Incorruptibles de De Palma, sorti la même année)

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Alors que dans le premier opus, Ti Lung représentait la rédemption, Waise Lee la trahison et Chow Yun-Fat l'amitié, ici c'est Dean Shek qui représente la rédemption et Shan Kwan la trahison. Chow Yun-Fat reprend exactement le même rôle que dans Le syndicat du crime, la seule différence notable étant son nom... Ti Lung et Leslie Cheung passent plus ou moins au second plan et le film se concentre davantage sur Dean Shek, incarnant avec brio Johnny Lung, criminel repenti dont la vie sera détruite par son associé peu scrupuleux, Ko, un être avide d'argent. Ainsi, en quelques jours, Johnny Lung perdra sa fille chérie et son foyer, devra s'exiler aux Etats-Unis ou un de ses amis d'antan se fera froidement tuer par les assassins de son ex-associé... Il deviendra catatonique par la suite, incapable de se nourrir soi-même, ce qui donne lieu à des scènes entre lui et Chow Yun-Fat, qui pourront soit toucher, soit faire mourir de rire (pour ma part, à la première vision je dois dire que ça m'a agacé, mais à la deuxième c'est franchement mieux passé). Encore une fois, les acteurs sont absolument terribles et donnent vie à ce Syndicat du crime 2, qui tout comme son frère ainé, est plein de scènes carrément touchantes. John Woo ne change absolument rien par rapport au premier, si ce n'est l'histoire qui est également de qualité même si celle du premier est à mes yeux beaucoup mieux construite. Visuellement, le film est également un truc de fou : privilégiant encore une fois les endroits sombres pour ses scènes, le maître du polar hong-kongais enchaine des plans d'une beauté technique absolument terrible, toujours accompagné du synthé de Joseph Koo.

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Alors oui, on pourra reprocher au Syndicat du crime 2 de ne pas du tout innover par rapport au premier volet... Malgré tout, le film apporte une nouvelle histoire à la série, mais surtout, est un délire visuel absolument dingue et est terriblement jouissif et jubilatoire en terme d'action. Ainsi, on fermera les yeux sur le fait que cette suite est plus un remake qu'autre chose pour apprécier la beauté du film et en particulier de ses scènes d'action, et puis malgré tout ça fait plaisir de retrouver une fois de plus la même troupe d'acteurs pour défoncer le décor (et accessoirement des types, il faut savoir que Le syndicat du crime 2 est un des 10 films dont le bodycount est plus élevé et un des films les plus badass qu'il m'ait été donné de voir.) et le final est sans éxagérer une des plus belles scènes d'action qu'il m'ait été donné de voir, rien que ça, et je suis assez méchant la-dessus en général. :) Mettant en scène des personnages tout aussi classes les uns que les autres, Le syndicat du crime 2 est véritablement un exercice de style à la John Woo, qui est assez consciencieux pour ne pas oublier d'introduire dans le film ce qui à fait son succès auparavant. On saluera donc cet exploit, donc, et en cela Le syndicat du crime 2 surpasse son ainé, car il est un des rares films à avoir trouvé l'équilibre parfait entre scènes d'action ultra-bourrin, stylisation de la violence, émotion et bien évidemment divertissement. Un tour de force donc.

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Alors voila, Le syndicat du crime 2 est un incontournable également. Un polar bourrin, violent, dont les acteurs crèvent l'écran, visuellement énorme et un des meilleurs films en terme d'action de John Woo. A ne pas rater également. Une tuerie absolue de plus, malgré tout, certains ne pourront pas s'empêcher de trouver le film terriblement niais et commercial, ceux-la n'ont visiblement pas compris la portée du message du Syndicat du crime. John Woo signe, malgré son pessimisme, un excellent film une fois de plus.

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Un film de Tsui Hark, réalisé en 1989 et produit par Tsui Hark et John Woo.
Avec Chow Yun-Fat, Tony Leung Ka-Fai, Anita Mui, Kien Shih et Saburô Tokitô.
Ecrit par Tsui Hark, Yiu Ming Leung et Foo Ho Taï à partir d'une idée de John Woo.
Musique composée par Lowell Lo.

En 1974, Mark (Chow Yun-Fat) vient chercher son oncle (Kien Shih) et son cousin (Tony Leung Ka-Fai) à Saïgon. Pour acheter un passeport à son oncle, Mark demande l'aide d'une femme fatale, Chow Yin Kit (Anita Mui). Malheureusement, sur leur première affaire, ils se font piéger mais réussissent à reprendre ce qui est à eux. Suite à cela, des liens amoureux entre eux commencent à se développer. Lorsqu'ils réussissent enfin à revenir à Hong Kong, l'ancien amant japonais de Kit, Ho Ching Qin (Saburô Tokitô) refait surface...

Cette critique est basée sur la version longue du Syndicat du crime 3.

En 1989, John Woo se pointe avec une idée en tête : celle de faire Une balle dans la tête. Présentant son idée à Tsui Hark, celui-ci décide de plagier son collaborateur. Evidemment, cela mettra à toute collaboration entre les deux réalisateurs, mais de cette dispute résultera donc deux films, très ressemblants mais aussi très différents : Une balle dans la tête, par John Woo et Le syndicat du crime 3, par Tsui Hark. Basés sur le même thème, c'est ici le véritable problème du Syndicat du crime 3 : il souffre de la comparaison plus qu'évidente avec Une balle dans la tête. En effet, tous deux sont des films plus ou moins intimistes, malheureusement Le syndicat du crime 3 n'atteint pas une seule seconde l'intensité du chef d'oeuvre de John Woo, et ce malgré une mise en scène absolument terrible (ce qui n'est clairement pas étonnant de Tsui Hark) et une histoire solide (même si certains seront agacés par cette histoire d'amour entre Chow Yun-Fat et Anita Mui). Explications.

Critique d'Une balle dans la tête ICI

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Le Syndicat du crime 3 n'est pas un mauvais film. Loin de là. Souffrant d'une comparaison pour une fois pas si stupide que ça, le film est déja handicapé par l'existence d'Une balle dans la tête. Toutefois, il à beaucoup plus de qualités que de défauts, à commencer par la mise en scène absolument dingue. Si personnellement je préfère, de manière générale les films de John Woo, Tsui Hark, en termes de mise en scène, pète 1000 coudées au-dessus de lui (et de nimporte qui d'ailleurs) et cela se remarque d'entrée de jeu par les scènes d'action, certes très différentes de celles des deux autres volets, mais clairement aussi excellentes. On notera plusieurs passages absolument jouissifs comme ce duel final entre Chow Yun-Fat et Saburô Tokitô, deux acteurs absolument excellents, à l'image du reste du casting. Le film m'a notamment permis de découvrir Tony Leung Ka-Fai et Anita Mui (décédée en 2003, la même année que Leslie Cheung...), deux acteurs d'exception dont les prestations sont toujours crédibles et même parfois touchantes, en effet que dire de cette scène ou Kien Shih, mis sous pression par Tony Leung Ka-Fai se doit d'abandonner son enfant adoptif au Viet-Nam? Si le film de Tsui Hark ne fait clairement pas le poids face à Une balle dans la tête, le réalisateur n'oublie pas (et ça aurait été stupide de sa part de l'oublier) les codes du Syndicat du crime et donne une nouvelle vision des valeurs imposées par John Woo dans les deux autres volets à travers de ce Syndicat du crime 3 qui malgré les apparences n'est pas si différent des autres films.

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En effet, Tsui Hark remet le couvert et impose pour la troisième fois les valeurs d'amitié, de famille, de loyauté et de trahison. SPOILER La rédemption passe à la trappe définitivement mais la ou Le syndicat du crime 3 se démarque des deux autres opus c'est la ou le personnage d'Anita Mui va jusqu'a représenter à la fois la loyauté et la trahison, loyauté vis-à-vis de Mark et trahison vis-à-vis de Ho. Le personnage paie également le prix de son héroïsme puisqu'elle perdra la vie en tentant sauver celui de Chow Yun-Fat. FIN DES SPOILERS Au niveau de la thématique, Le syndicat du crime 3 ne se renouvelle donc absolument pas, c'est au niveau du contexte que le film devient original mais c'est aussi la que le film à le plus problèmes puisque c'est sur ce point précis qu'Une balle dans la tête atomise les 10 doigts dans le nez Le syndicat du crime 3. En effet, la ou John Woo signe un film ultra-violent et subversif, s'attardant sur de nombreux aspects de la guerre du Viet-Nam tels que les camps de prisonniers, les violentes manifestations, les conséquences de la guerre et surtout les conséquences de la guerre sur l'amitié, Tsui Hark signe un film beaucoup moins fort émotionnellement, beaucoup moins intense (et au passage beaucoup moins violent), s'attarde 10 minutes sur les manifs avant de les faire passer à la trappe et c'est surtout sur le problème des douanes que le réalisateur s'attarde, à travers une scène qui est au passage absolument terrible, malheureusement cela est tout à fait insuffisant et Tsui Hark ne parvient pas à trouver la force subversive du Syndicat du crime 3 de la manière que John Woo à trouvé la force subversive d'Une balle dans la tête. Beaucoup moins engagé et subversif donc, Tsui Hark parvient toutefois à donner à son film une véritable idendité grâce à ce triangle amoureux entre Chow Yun-Fat, Anita Mui et Saburô Tokitô. Alors il faut être clair, certains aimeront, certains n'aimeront pas et certains seront dans ce juste milieu (c'est mon cas) mais il est clair que toute la seconde partie de la trame du film dépend de ce sujet et que cette dernière est à bien des égards mieux foutue que la première partie même si elle une ou deux scènes concernant cet aspect de l'histoire ne sont pas forcément utiles (mais ne sont pas non plus complètement inutiles, alors voila on aimera ou on aimera pas).

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Une autre qualité du film : Tsui Hark prend son temps pour approfondir ses personnages. Ainsi si on pourra lui reprocher d'être un peu gentillet dans son script vis-à-vis de certains personnages (notamment celui de Tony Leung Ka-Fai qui aurait du mourir 6000 fois dans le film.), on se consolera grâce à la mise en scène énormissime de ce dernier, soutenue par la musique non plus cette fois de Joseph Koo (même si pas mal de ses compositions sont reprises) mais de Lowell Lo et des prestations d'acteurs, comme d'habitude, absolument terribles, Chow Yun-Fat en tête (encore)... Ainsi, malgré ses défauts, dus davantage à une comparaison à un autre film et à un sujet qui ne fera clairement pas l'unanimité, Le syndicat du crime 3 est également une tuerie, qui à bien des égards vaut les anciens opus... La classe, une fois de plus.

Le syndicat du crime restera à jamais une trilogie et c'est sans doute mieux comme ça. De plus, tout à été dit non? Tsui Hark

-Ze Ring-

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20 décembre 2010

SCHINDLER'S LIST

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Un film de Steven Spielberg, réalisé en 1993.
Avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes et Caroline Goodall.

Inutile de préciser à quel point le génocide des juifs par les nazis touche Steven Spielberg, lui-même juif. Ainsi, lorsqu'en 1993, celui-ci décide de s'attaquer à ce qui est clairement l'un des films les plus ambitieux qu'il ait fait, il s'attaque à un récit particulièrement intimiste et à un de ses meilleurs films, si ce n'est pas le meilleur : si vous voulez mon avis, La liste de Schindler atomise les doigts dans le nez tous les films que papy Spielberg à pu faire dans sa carrière, évidemment ce n'est qu'un avis personnel et pour cette chronique je tenterai d'être un peu plus objectif. La Liste de Schindler conte, à travers un film de plus de 3h, l'histoire d'Oskar Schindler, brillament interpreté par Liam Neeson qui trouve ici un de ses meilleurs rôles, un industriel membre du Parti Nazi qui parvint à sauver 1100 juifs. Intégralement tourné en noir et blanc, à l'exception de la fin du film et le manteau d'un personnage, La liste de Schindler est une oeuvre violente et dérangeante, maintes et maintes fois copié, notamment dans Le pianiste de Roman Polanski qui ne parvient toutefois pas une seule seconde à égaler le génie de Spielberg, dont les scènes finales font partie des moments les plus émouvants jamais vus sur un écran, rien que ça.

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Cliquez sur les images pour les voir en taille réélle, et pas déformées.

La première chose remarquable lorsqu'on regarde La Liste de Schindler, c'est que Steven Spielberg prend tout son temps pour poser les bases de son récit : le dernier personnage principal du film, Amon Goeth, un colonel nazi qui est au passage un véritable enculé, joué par Ralph Fiennes, n'arrive qu'a la fin de la première heure du film, pourtant, malgré ses 3h, La liste de Schindler ne s'essoufle pas une seule seconde, au contraire, la tension dramatique va crescendo, un soin méticuleux est accordé à chaque personnage. Le scénario est complexe et pourtant si simple à comprendre et à saisir dans ses moindres détails, le film glisse tout seul et l'immersion demeure, le tout pendant 3 heures, en partie grâce à des acteurs qui récitent leurs répliques comme si leur vie en dépendait et donnent le meilleur d'eux-mêmes, mention spéciale à Liam Neeson qui livre une géniale prestation, très émouvante et Ben Kingsley que l'on ne reverra plus jamais dans un film intéréssant (il a eu un rôle dans Shutter Island mais ne l'ayant pas encore vu difficile pour moi de me prononcer) qui livre une prestation absolument terrible. D'ailleurs, le scénariste ne tombe pas dans l'erreur facile de faire évoluer son personnage principal de manière radicale : Oskar Schindler, à la base un industriel qui n'en a absolument rien à niquer des juifs et qui ne les engage que pour la main d'oeuvre bon marché devient petit à petit une personne attaché à ces derniers et qui utilise ses relations dans la hiérarchie nazie pour en sauver un maximum. Ainsi, en dehors du fait qu'Oskar Schindler ait vraiment existé et que cette histoire soit vraie, il y a pourtant une symbolique importante derrière ce personnage, en effet, il est dit plusieurs fois par ce dernier que "La guerre font sortir les mauvais côtés de l'homme", pourtant la guerre n'a fait ressortir que ses bons côtés : Oskar Schindler représente la rédemption, Liam Neeson prend possession du rôle de manière magistrale et participe en grande partie à faire de La Liste de Schindler un drame historique d'une intensité extrêmement rare.

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Heureusement, le film ne repose pas sur les épaules de ses acteurs, aussi géniaux soient-ils, en effet, la réussite de La Liste de Schindler est surtout due à la qualité et à la richesse de son screenplay et à la réalisation terrible de Steven Spielberg : celui-ci livre un récit ultra-violent, certes atténuée par l'utilisation du noir et blanc, cependant la violence n'est pas seulement physique mais aussi psychologique. Il montre en effet avec brio l'horreur du génocide, pour cela, Spielberg est le plus crevard possible, je pense notamment à la scène de la liquidation du ghetto ou le réalisateur prend environ 20 minutes pour montrer la chasse des quelques juifs cachés dans le ghetto par les nazis, ou encore à la surprenante scène des douches à Auschwitz... On note aussi quelques trucs franchement dégueulasses, comme ce gamin, qui lors d'un rassemblent dans un camp de concentration, n'a d'autre choix que se planquer dans les chiottes des prisonniers... La Liste de Schindler ne brosse pas dans le sens du poil et peut donc choquer, pour autant si le film est un monument cinématographique c'est surtout en raison de sa fin... Bien que le film en lui-même soit énorme, qu'il tienne en haleine le spectateur pendant 3 heures, c'est surtout lorsque la tension redescend que le film prend toute son ampleur : ainsi, même les plus insensibles d'entre nous se surprendront à lacher des larmes en même temps qu'Oskar Schindler lorsque celui-ci devra fuir et abandonner ses amis juifs et encore pire lorsque les survivants de l'holocauste, sauvés par ce dernier, défileront un par un, accompagné des acteurs qui les ont incarné, pour poser une pierre sur la tombe de leur sauveur... Le tout accompagné par la musique à chialer de John Williams qui donne à ce film une ambiance pessimiste au possible.

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Alors voila moi je vous le dis honnêtement, La liste de Schindler est l'un des rares films ou j'ai du me retenir me pleurer (les trois autres étant 24 heures dans la nuit, Million Dollar Baby et Elephant Man), une oeuvre d'une intensité extrême, servie par des acteurs génialissimes (même si bon ca fait bizarre l'accent british de Ralph Fiennes alors que c'est censé être un gros enfoiré de nazi, on va pas chipoter pour si peu non?)... A voir et à revoir, personnellement je ne m'en lasse pas... Un chef d'oeuvre absolu, un des meilleurs Spielberg... La classe.

-Ze Ring- 

21 novembre 2010

HEAT

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Un chef d'oeuvre absolu réalisé par Michael Mann en 1995.
Avec Al Pacino, Robert De Niro, Val Kilmer et Tom Sizemore.

Neil McCauley est le meneur d'une bande de braqueurs professionnels. Lorsque Waingro, le petit nouveau de la bande, fait virer le braquage d'un fourgon blindé au massacre, McCauley croise la route de Vincent Hanna, flic obsédé par son travail et qui fera tout pour le faire tomber.

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Cliquez sur les images pour les agrandir.

Heat est un de ces films relativement récents mais pourtant déja entré dans la légende. Ceci s'explique notamment par la gueule de son casting : Robert De Niro et Al Pacino, deux des meilleurs acteurs au monde, si ce n'est les meilleurs, à l'écran avec d'autres très bons acteurs tels que Val Kilmer, Tom Sizemore, William Fichtner et bien d'autres, tous dirigés à la perfection par Michael Mann, réalisateur de Collateral (il a aussi réalisé Le dernier des mohicans et plus récemment Public Enemies mais n'ayant jamais eu l'occasion de les voir, je ne peux me prononcer sur ces derniers). Heat est un duel déja d'anthologie, entre deux personnages ni tous blancs ni tous noirs, professionnels, qui sont leur radical opposé mais qui ont à la fois tout en commun. Ne négligeant aucun acteur, aussi secondaire soit-il, Michael Mann réalise un film muni d'un scénario parfait rédigé par ses soins, sans aucune incohérence et gardant le spectateur en haleine pendant 2h40 d'une intensité plus qu'incroyable. Qu'est-ce que tout cela donne? Un chef d'oeuvre absolu, un classique du polar et un des meilleurs films jamais faits à mes yeux. Explications.

Robert_De_Niro_et_Al_Pacino

Heat est un film réputé pour avoir inspiré de nombreux autres films et jeux vidéos, deux exemples respectifs serait 36 Quai des orfêvres d'Olivier Marchal et le jeu d'action Kane & Lynch sorti en 2007 par IO Interactive, c'est dire l'influence que le polar de Mann à eu sur ces deux arts (oui je considère le jeu vidéo comme un art). Cela est en grande partie due au perfectionnisme de Mann, qui lorsqu'il réalise un film cherche à le rendre le plus réaliste et le plus fidèle à la réalité possible et surtout à lui conférer une esthétique absolument dingue. Filmant Los Angeles le plus souvent de nuit et cherchant à donner une vision différente de la ville a ses spectateurs, Michael Mann livre des fusillades d'une intensité rare et inégalée à ce jour. La photographie du film est magnifique et les effets de lumière sont génialement pensés, bref, esthétiquement ça dépote seulement cela n'est qu'une petite partie de Heat, ainsi si on compte des passages d'anthologies comme cette scène de braquage de banque ou le duel final entre Al Pacino et Robert De Niro, mais cela est loin d'être assez pour faire un bon film, Mann en est conscient et exploite son scénario avec génie, prouve qu'il est capable de véritables prouesses techniques et choisit avec un soin méticuleux ses acteurs, et vu le travail qui à été fait à leur sujet, il serait temps d'en parler.

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Ainsi si Al Pacino et Robert De Niro livrent clairement les meilleures prestations du film, celui-ci ne tient pas sur les épaules, notamment grâce à un paquet d'acteurs secondaires qui ne sont jamais négligés & donnent toujours le meilleur d'eux-même, même les plus petits rôles comme celui de Natalie Portman ou Danny Trejo, par ailleurs, chaque personnage fait avancer le scénario à sa manière, bien plus complexe et étoffé qu'il ne puisse y paraitre en premier lieu, au fur et à mesure que le film avance, le scénario s'étoffe de nouvelles sous-intrigues toutes menées à terme sans exception : aucune scène n'est inutile, le film passe d'un point A à B sans aucun temps mort et ce pendant 2h40, faisant du scénario de Heat un scénario parfait. Véritable merveille d'écriture, les dialogues sont souvent courts mais vont au but de manière radicale sans jamais dévier une seule fois de son sujet, Mann ne perd pas de temps à présenter ses personnages en début de film, en effet, cela se fait au fur et à mesure et on se rend vite compte que les personnages, tout comme le scénario, sont bien plus étoffés et profonds qu'il n'y parait. Ainsi Al Pacino joue Vincent Hanna avec génie, un policier travaillant à la Criminelle, qui va prendre en chasse McCauley, joué de manière toute aussi géniale par Robert De Niro. Toutefois, tout le but du film, au-déla d'être carrément magnifique esthétiquement, d'avoir des scènes d'action carrément jouïssives, d'être prenant de bout en bout et donc d'être un monument en terme de divertissement, est de fournir un véritable travail sur ces deux personnages pour montrer qu'ils sont à la fois complètement opposés mais qu'ils ont aussi tout en commun, à commencer par ceci : ils sont tous les deux des professionnels et font ce qu'ils savent faire de mieux, Vincent pourchasse McCauley, qui fait des coups pour s'enrichir et partir très loin avec Eady, jouée par Amy Brenneman, sa compagne. Par ailleurs, le parallèle entre leurs deux vies amoureuses est intéréssant puisque pendant que Neil McCauley connait l'amour, cette chose qu'il n'a jamais connue, Vincent Hanna détruit petit à petit son troisième mariage en lui courant après pour l'arrêter, mettant ainsi en place la phrase culte du film "N'aie pas d'attaches dans la vie dont tu ne puisses pas te séparer en moins de 30 secondes si tu sens la chaleur au coin de la rue", résumant clairement leur vie à tous deux : si McCauley doit échapper à Hanna et si Hanna doit perpétuellement courir après McCauley, comment peuvent-ils faire tenir un mariage? SPOILER Malgré tout, Vincent et Neil seront bien obligés de s'affronter directement à un moment ou un autre, après que la grande partie de l'équipe de McCauley soit morte, celui-ci finira par mourir tué par Vincent après qu'il ait du abandonner Eady pour fuir, mettant ainsi en évidence la réplique citée plus haut... FIN DES SPOILERS

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Voila, Heat, c'est ça, un véritable de duel titans que la simple idée de s'affronter rebute, parce qu'ils sont leur opposé mais qu'ils ont tout en commun, et cela constitue la principale force du film, par ailleurs, on ne voit que deux fois Robert De Niro et Al Pacino tous les deux à l'écran, une fois dans un dialogue mythique et l'autre à la fin dans les derniers plans, pour la symbolique. En effet, Michael Mann à bien compris que le film aurait perdu cette force si les deux acteurs étaient trop souvent réunis à l'écran, ainsi, il parvient à préserver toute la force et l'impact de Heat, en plus de cela, il parvient à livrer des scènes d'action dantesque et d'une violence maîtrisée mais crue, à diriger toute une bagatelle d'acteurs aux personnages tous aussi variés les uns que les autres tout en livrant une des histoires les mieux écrites à mes yeux à ce jour, le tout servi par la musique originale mais géniale d'Elliot GoldenthalMichael Mann livre de manière magistrale ce qui est désormais devenu un classique du polar auquel il est quasi impossible de trouver des défauts... Et si vous êtes toujours en train de lire cette critique, je vais expliciter le message caché : COURREZ L'ACHETER.

-Ze Ring-

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