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ZE LORD OF THE RING
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drame
6 février 2011

ANIKI, MON FRERE

ANIKI

Réalisé et écrit par Takeshi Kitano en 2000.
Avec Takeshi Kitano, Omar Epps, Kurôdo Maki, Susumu Terajima et Masaya Kato.
Musique composée par Joe Hisaishi.

Et voila, Takeshi Kitano fait son entrée sur Ze Lord of the Ring, qui a au passage été rénové, et puis la lecture ne sera désormais plus lassante puisque la musique du grandiose Joe Hisaishi l'accompagne maintenant... C'est donc un blog tout nouveau que je vous offre les amis, et donc aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, je fais une entorse à mon programme, Enter The Void et la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook attendront car aujourd'hui, nous faisons un retour sur un très grand film : j'ai nommé Aniki, mon frère, réalisé, écrit, monté et interprété par le non-moins grandiose TAKESHI KITANO, et oui je suis un fervent admirateur du bonhomme, ce qui n'est pas le cas de tout le monde... Alors voila, fondamentalement, Aniki, mon frère ca part d'une base très simple : Yamamoto (Takeshi Kitano) est un yakuza qui suite à une guerre de clans se voit forcé de migrer aux Etats-Unis rejoindre son frère Ken (Kurôdo Maki). Oui ce n'est pas très inventif je vous l'accorde mais peu importe en soit, car Aniki, mon frère AKA Brother s'il n'est pas un chef d'oeuvre demeure une tuerie absolue, qui, si l'on se base sur mes standards, est un film qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.

ANIKI2

On connait Takeshi Kitano pour ses longs plans ou il ne semble pas se passer forcément grand chose. Aniki mon frère ne fait pas exception à la règle puisqu'il adopte le même style de réalisation que Takeshi Sensei à adopté pour tous ses précédents films, l'inconditionnel du bonhomme ne sera donc pas dépaysé. Aniki mon frère est un prodige en termes de réalisation, chacun des plans est absolument magnifique, parfaitement cadré, soutenu par une photographie sobre mais superbe. La caméra bouge rarement et les scènes se déroulent très lentement, à un rythme réaliste disons, du moins pour beaucoup, pour autant, le film n'est pas chiant une seule seconde et demeure captivant pendant 1h40, grâce à une interprétation de haut niveau. Ainsi, on retrouve un Takeshi Kitano égal à lui-même, c'est-à-dire grandiose, les rares fois ou il parle, mais surtout Susumu Terajima et Omar Epps, deux acteurs respectivement peu connus en France ou de films bien nazes, qui contre toute attente s'avèrent être des acteurs d'exception, Omar Epps en tête qui livre une prestation dantesque, on retiendra notamment un monologue final d'une rare intensité qui fera lacher des larmes aux plus sensibles. Génialement interpreté et réalisé, Aniki mon frère bénéficie en plus de cela d'une des meilleures compositions de Joe Hisaishi (que ce soit dit ce type est le plus grand compositeur au monde.) donnant au film une atmosphère encore plus paisible qu'elle ne l'est déja, atmosphère paisible qui se dissipe lors de scènes de violence sans égales, visuellement crues et traumatisantes (la scène des baguettes on s'en rappellera encore dans 20 ans je vous le dis.). Aniki, mon frère est donc un excellent film de yakuzas, ou le code de ces derniers est d'ailleurs particulièrement bien appuyé, toutefois, ce ne serait qu'un simple divertissement si le film ne se limitait qu'à cela, or, Aniki, mon frère n'est clairement pas que cela. Explications.

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En effet, non content d'offrir un excellent divertissement, Takeshi Kitano, à travers ses personnages yakuzas, traite davantage de son thème de prédilection que du code d'honneur de ces derniers : l'enfance. Thème récurrent dans ses films, notamment dans Kids Return, Sonatine, L'été de Kikujiro et Hana-Bi (celui-la je suis moins sur, ça fait un bout de temps que je l'ai pas vu.), une grande majorité des films du bonhomme est de proposer un parallèle entre des scènes ou les personnages sont de véritables enfants (Omar Epps et Takeshi Kitano qui jouent aux dés ou aux échecs, Susumu Terajima qui joue au basket, les exemples sont nombreux puisque tout le film tourne autour de cela.) et des scènes d'une violence extrême, provoquant un contraste évident à quiconque regarde un film avec son cerveau sur ON. Ainsi, cet aspect du film trouve son point d'orgue lorsque Takeshi Kitano et Omar Epps prennent des paris à un jeu de hasard assez particulier pour décider si oui ou non leur victime du moment s'en sortira... Par ailleurs, toute la relation entre Takeshi Kitano et Omar Epps dans le film se base sur un mécanisme bien propre à l'enfant : la tricherie. Malheureusement, le thème de l'enfance aussi finement abordé soit-il est beaucoup moins bien abordé que dans Sonatine, mais nous ne bouderons pas notre plaisir, car rares sont les divertissements aussi subtils et Aniki, mon frère est également un drame humain bouleversant, un film magnifique et inoubliable qui aurait pu facilement atteindre le rang de chef d'oeuvre. Ce qui n'est pas le cas.

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La faute à des gags inutiles, bien amenés certes mais inutiles, assez nombreux dans le film et constituant les seuls points morts de celui-ci. Ainsi, n'aurait-on pas pu se passer du gag des billets de 100, à titre d'exemple? Ce n'est pas gênant outre-mesure évidemment, mais cela provoque une rupture dans le scénario, à ce titre quasi-parfait, aussi courtes soient-elles... Pour autant, Aniki, mon frère, s'il n'est pas un chef d'oeuvre est une oeuvre d'une grande beauté, un film très onirique et paisible, à la fois magnifique, visuellement comme moralement, mais aussi ultra-violent et bouleversant, Aniki, mon frère est un grand Kitano, bouleversant tous les sens de son spectateur et qui lui fout le moral profond dans les chaussettes... A bien des égards, le film, malgré ses petits défauts, est un INDISPENSABLE.

-Ze Ring-

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9 janvier 2011

1900

Novecento1

Un film réalisé par Bernardo Bertolucci en 1976.
Ecrit par Bernardo Bertolucci, Giuseppe Bertolucci et Franco Arcalli.
Avec Robert De Niro, Gérard Depardieu, Donald Sutherland, Dominique Sanda et Laura Betti.
Musique composée par Ennio Morricone.

Sous le sapin à Noël en raison de ma curiosité poussée, 1900 à du attendre deux semaines pour que je le voie. En effet, le film ne fait ni plus ni moins de 5h, et malgré mon envie de le voir, cela m'a toujours repoussé, aujourd'hui j'ai vu le film et je ne peux que regretter de ne pas l'avoir fait avant. Il est clair que la durée à des influences positives comme négatives sur le film, notamment un ou deux passages qui peuvent s'avérer plus ou moins chiants selon le spectateur, mais la richesse, la qualité et la beauté du scénario rattrape les menus défauts du film, qui impose une vision des 45 premières années du XXème siècle de manière assez pessimiste en suivant les vies d'Alfredo Berlinghieri (Robert De Niro), Olmo Dalco (Gérard Depardieu) et Attila Mellanchini (Donald Sutherland) ainsi que la montée du fascisme en Italie. Traitant son sujet avec minutie, Bernardo Bertolucci signe un film possédant tous les atouts d'un chef d'oeuvre, servi par un casting malheureusement inégal mais dont les acteurs principaux dégomment tout. 1900 à par ailleurs été l'occasion pour moi de découvrir Donald Sutherland, ce qui à été une véritable révélation, cet acteur étant absolument génial sur tous les points. 1900 est donc en bien des points un véritable chef d'oeuvre, un film intimiste et personnel mais malheureusement victimes de lacunes relativement importantes.

Novecento2

1900 est un film assez lent, servi par une réalisation absolument excellente. Il n'y a pas un seul plan qui ne soit pas magnifiquement cadré et composé, Bernardo Bertolucci utilise son décor de manière magistrale et signe un film à l'ambiance gaie et joyeuse qui vire de manière assez radicale à une ambiance plus sombre, pourtant chaque instant de 1900 est bercé dans une merde totale, car 1900 qui aurait pu être un film relativement gentillet est assez choquant sur les bords, alors on sera sans doute surpris de voir Donald Sutherland participer à des scènes de violence brèves mais intenses voire choquantes pour les plus sensibles, et quiconque parle de ce film peut s'attendre à se faire blinder par les bien pensants qui pensent que tuer les chatons à coups de boules et tuer les gamins en leur écrasant la tête contre un mur, c'est pas bien, même dans les films. Donnant une vision extrêmement négative du fascisme (ce qui n'est pas surprenant, Bernardo Bertolucci à longtemps travaillé avec Pier Paolo Pasolini, qui à réalisé Salo... Il a été assassiné juste après, alors même en ayant pas vu le film je pense que c'était un crevard.), des propriétaires terriens, Bertolucci n'est pas non plus forcément très sympa avec les communistes, bref, il s'attaque à plus ou moins tout le monde sans faire de concessions dans un film dantesque ou il vous promènera pendant 5 heures dans un ride au pays des films comme on en fera plus jamais. Subversif sur bien des points, 1900 est en plus de ça interprêté merveilleusement, dédicace spéciale à Gérard Depardieu qui signe une prestation absolument énorme bien que son accent anglais fasse un peu de la peine, malgré tout le flambeau revient de toute évidence au maestro des maestros Robert De Niro et à son collègue Donald Sutherland, un bad mother fucker qui à droit aux scènes les plus crasses du film et qui restera certainement longtemps ancré dans les mémoires. Malheureusement, si les acteurs principaux sont géniaux, ce n'est pas franchement le cas des acteurs secondaires, notamment Dominique Sanda qui est ici assez mauvaise (mais bon d'un côté elle on s'en fout étant donné que y a pas une scène avec elle sans De Niro), lacune importante qui est toutefois rattrapé par un scénario à bien des égards parfait, intense et émouvant mais qui ne manque pas d'un ou deux moments chiants, mais comme faire un film de 5h sans me semble être reservé aux véritables maîtres, on se contentera de se faire chier 10 minutes sur 300 et on ne dira rien, car en soit, 1900, même en étant subversif et intimiste parvient à être un excellent divertissement soutenu par une musique composée par Ennio Morricone qui prouve encore une fois qu'il est un véritable maître et donne a la dernière partie du film un ton terriblement émouvant et pessimiste.

Novecento3

1900 est donc un grand film, servi par une réalisation, un scénario et une composition musicale quasi-irréprochable, dont le réal à l'air de franchement prendre plaisir à cracher à la gueule de tout le monde et de ne pas brosser tout le monde dans le sens du poil, malheureusement comme je le disais c'est aussi un film qui passe à côté du rang de véritable chef d'oeuvre dans le premier sens du terme en raison de nombreuses lacunes, à commencer par la direction d'acteurs et les passages à vide comme je l'ai précisé mais aussi par quelques décisions quelques peu douteuses, comme celles d'avoir placé la première partie de la fin au début, cela n'apporte rien au récit, certains adhèreront et d'autres n'adhèreront pas à cette décision, pour autant la ou les montages non-chronologiques ont tendance à provoquer la confusion chez le spectateur, 1900 est, comme dirait l'autre, clair comme de l'eau de roche, pas une seule incohérence dans les 5 heures du film, la qualité d'écriture est de plus clairement la et donc cela force le respect et donc, même si en termes de direction d'acteur le film aurait gagné à être dirigé par quelqu'un d'autre, on sent une véritable passion derrière la caméra et puis de toutes façons, Bernardo Bertolucci montre clairement qu'il n'est pas un manche en servant une réalisation énormissime, notamment concernant l'ambiance qui est assez soignée et livre un film lent et intéréssant qui tourne au drame humain bouleversant petit à petit le tout en alternance avec les scènes de violence du couple psychopathe Donald Sutherland et Laura Betti. Alors voila, clairement si 1900 n'est pas dépourvu de défauts, c'est un film à voir et ce malgré sa longueur, véritablement bouleversant... Personnellement c'est un des plus beaux films que j'ai vu ces derniers temps, vraiment surpuissant, je suis resté accroché à mon canapé jusqu'a la fin du générique avant de me rendre compte que c'était fini.

Novecento4

-Ze Ring-

Novecento5

30 décembre 2010

IRRƎVƎRSIBLƎ

 Irr_versible

Un film de Gaspar Noé réalisé en 2002.
Ecrit par Gaspar Noé.
Avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Albert Dupontel, Joe Prestia et Philippe Nahon.
Musique par Thomas Bangalter.

Irréversible est un des films les plus violents et les plus controversés de l'histoire. Alors qu'aujourd'hui on vante les louanges d'Orange mécanique ou de Délivrance malgré leur violence totalement gratuite, Irréversible continue d'être descendu par des foules de critiques qui n'ont visiblement rien compris et ne semble retenir que l'ultra-violence du film. Pourtant, quiconque ayant maté le film en entier est en capacité de comprendre aisément qu'Irréversible ne prone pas l'ultra-violence et la pornographie, contrairement à l'idée établie... Enfin, le but de cette chronique n'est clairement pas de descendre les abrutis n'ayant rien compris au film mais davantage d'expliquer le pourquoi du comment il s'agit d'un des meilleurs films de la décennie et d'en extraire une analyse correcte. AMES SENSIBLES S'ABSTENIR malgré tout, car Irréversible est de loin le film le plus violent que j'ai vu de ma vie, faisant passer Orange mécanique, Délivrance, A History of Violence et d'autres films d'une extrême violence pour un voyage chez Disneyland. Ainsi, on commencera par cette première qualité d'Irréversible : le fait que ce soit un film français terriblement couillu (dans tous les sens du terme, croyez-moi jamais vous n'avez vu autant de bites dans un film.). Alors qu'aujourd'hui le cinéma français est un cinéma gouverné par des comédies à la con ou les films de genre assumés comme tels sont extrêmement rares, Irréversible se présente comme un spectacle noir, crasseux, oppressant, ultra-violent et même pornographique mais aussi comme un film extrêmement symbolique, et quel est le sujet de la symbolique me direz-vous? Je vous le donne en mille : le temps.

Irr_versible2

Encore une occasion pour moi de coller un taquet aux abrutis qui ne voient dans Irréversible que des coups d'extincteur : non, le fait que le film se déroule de la fin au début et non du début à la fin n'est clairement pas un effet de style, au contraire, le temps à ici dans Irréversible un rôle majeur, à commencer par celui de rendre la violence véritablement violente et de donner a la première partie une véritable puissance. SPOILER En effet, imaginez-vous regarder le film à l'envers, donnez-vous la raison du pourquoi du comment Albert Dupontel défonce littéralement la gueule du pote de Jo Prestia à coups d'extincteur et vous remarquerez que la scène est beaucoup moins puissante. En effet, l'explication de la violence lui fait perdre de la puissance, ainsi, commencer le film d'entrée de jeu par cette scène qui est clairement la plus violente que j'ai vu de ma vie vous accroche directement au film, lui donne un souffle dévastateur et visuellement traumatisant. Mais surtout, l'utilisation de la temporalité de manière originale permet à Gaspar Noé de délivrer la symbolique de son film. S'ouvrant sur les paroles de Philippe Nahon, l'acteur principal de son précédent film et extrêmement subversif Seul contre tous, le film se base entièrement sur celles-ci : "Le temps détruit tout.". Ainsi, le but d'Irréversible n'est pas seulement de choquer mais bien d'ouvrir une réflexion sur le temps. Car en effet, le temps détruit tout, le temps à détruit chaque personnage d'Irréversible, le temps à détruit Irréversible puisque celui-ci est découpé en 12 séquences placées dans un sens complètement non-chronologique, et puis il est aussi intéréssant que le montage, qui se base sur la temporalité, est la seule chose qui démarque le cinéma des autres arts. Evidemment, de nombreuses autres interprétations sont possibles, comme le fait que ce qui arrive au personnage de Monica Bellucci pourrait vous arriver à vous aussi, que les enculés comme le personnage de Joe Prestia courent les rues et que les meurtres sont monnaie courante, en France comme ailleurs, mais c'est surtout le message sur la temporalité que l'on retiendra d'Irréversible car il est celui qui lui donne une personnalité propre. Malheureusement, et c'est là le problème d'Irréversible c'est que les scènes de violence sont tellement extrêmes que nombreux seront ceux qui passeront à côté du thème secondaire du film... FIN DES SPOILERS Enfin, assez sur la symbolique extrêmement intéréssante d'Irréversible, il est temps de s'attarder sur le point central de cette critique : donner à ceux qui n'ont jamais vu le film l'envie de le voir, aussi bizarre cela puisse paraitre.

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EPILEPTIQUES S'ABSTENIR. En effet, Irréversible est également bien connu pour être plein d'effets de caméra susceptibles de filer la gerbe et l'éclairage n'est pas fait pour arranger les choses, mais c'est bien l'intention de Noé. En effet, et vous n'allez pas me croire, même la bande-son est conçue pour filer la nausée. Cela donne une puissance absolument incroyable au film, qui est carrément loin d'être beau, repoussant en tous points, Irréversible est un putain d'uppercut au menton dont l'intensité se calme au fur et à mesure que le film avance (ou recule, tout dépend de comment vous le voyez.), malgré tout, avec le recul, Irréversible est un pur plaisir à regarder (à condition que les scènes les plus horribles du film ne se soient pas coincés dans vos rétines, à ce moment-là le revoir sera plus difficile), un pur divertissement divisé en deux parties bien distinctes : la première, sombre et terriblement puissante, et la seconde, beaucoup plus calme, agréable... Les différences entre les deux parties sont toutefois loin d'être que scénaristiques : cela s'en ressent également au niveau du décor, la ou la première partie favorise des lieux obscurs et pourris comme des boites de nuit, la deuxième partie est constamment placée en pleine lumière qui malgré la virtuosité de Noé durant tout le film fera beaucoup de bien à vos yeux, laissant une ouverture à une interprétation de plus... Irréversible est également soutenu par des acteurs absolument géniaux, mention spéciale à Monica Bellucci qui joue ici la scène de sa vie, un plan-séquence insoutenable de 20 minutes. Vincent Cassel n'est pas en reste et signe comme à son habitude une prestation absolument terrible et Albert Dupontel est absolument énorme dans ce rôle de type raisonnable qui finira quand même par péter LE plomb du film. On notera aussi un caméo bien sympatoche de Philippe Nahon (et très important puisque comme cela à déja été précisé il lance le vrai sens du film.).

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Mais voila, Irréversible restera avant tout dans les mémoires par sa mise en scène génialissime de la violence. Gaspar Noé livre un véritable trip psychédélique ainsi que deux scènes déja profondément ancrées dans les mémoires : celle du meurtre à coups d'extincteurs, monument en terme d'intensité et seule scène qui m'aura donné envie de tourner les yeux de mon écran et celle du viol, plan-séquence de 20 minutes ou Noé nous place dans la même situation que l'enculé qui arrive dans le tunnel au moment du viol et s'en va, Irréversible nous place face à un choix, arrêter le film maintenant ou continuer à regarder, cela donne des scènes absolument insoutenables, servies par une ambiance cradingue, glaucque et très portée sur le cul... Irréversible est un film qui ne brosse clairement pas dans le sens du poil, et en cela c'est une oeuvre capitale de cette décennie, un des meilleurs films français jamais réalisés et qui prend le risque d'être tout le contraire des comédies à la con qui représente aujourd'hui le cinéma frenchie. Irréversible est un de ces films extrêmement subversif, qui reste à jamais dans la mémoire de son spectateur... Alors oui, le côté ignoble du film fait qu'on aime ou on déteste et qu'il n'y a pas de juste milieu... Mais c'est une expérience à vivre et aucun préjugé sur le film ne peut être émis... Terrible. Un chef d'oeuvre.

-Ze Ring-

20 décembre 2010

SCHINDLER'S LIST

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Un film de Steven Spielberg, réalisé en 1993.
Avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes et Caroline Goodall.

Inutile de préciser à quel point le génocide des juifs par les nazis touche Steven Spielberg, lui-même juif. Ainsi, lorsqu'en 1993, celui-ci décide de s'attaquer à ce qui est clairement l'un des films les plus ambitieux qu'il ait fait, il s'attaque à un récit particulièrement intimiste et à un de ses meilleurs films, si ce n'est pas le meilleur : si vous voulez mon avis, La liste de Schindler atomise les doigts dans le nez tous les films que papy Spielberg à pu faire dans sa carrière, évidemment ce n'est qu'un avis personnel et pour cette chronique je tenterai d'être un peu plus objectif. La Liste de Schindler conte, à travers un film de plus de 3h, l'histoire d'Oskar Schindler, brillament interpreté par Liam Neeson qui trouve ici un de ses meilleurs rôles, un industriel membre du Parti Nazi qui parvint à sauver 1100 juifs. Intégralement tourné en noir et blanc, à l'exception de la fin du film et le manteau d'un personnage, La liste de Schindler est une oeuvre violente et dérangeante, maintes et maintes fois copié, notamment dans Le pianiste de Roman Polanski qui ne parvient toutefois pas une seule seconde à égaler le génie de Spielberg, dont les scènes finales font partie des moments les plus émouvants jamais vus sur un écran, rien que ça.

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Cliquez sur les images pour les voir en taille réélle, et pas déformées.

La première chose remarquable lorsqu'on regarde La Liste de Schindler, c'est que Steven Spielberg prend tout son temps pour poser les bases de son récit : le dernier personnage principal du film, Amon Goeth, un colonel nazi qui est au passage un véritable enculé, joué par Ralph Fiennes, n'arrive qu'a la fin de la première heure du film, pourtant, malgré ses 3h, La liste de Schindler ne s'essoufle pas une seule seconde, au contraire, la tension dramatique va crescendo, un soin méticuleux est accordé à chaque personnage. Le scénario est complexe et pourtant si simple à comprendre et à saisir dans ses moindres détails, le film glisse tout seul et l'immersion demeure, le tout pendant 3 heures, en partie grâce à des acteurs qui récitent leurs répliques comme si leur vie en dépendait et donnent le meilleur d'eux-mêmes, mention spéciale à Liam Neeson qui livre une géniale prestation, très émouvante et Ben Kingsley que l'on ne reverra plus jamais dans un film intéréssant (il a eu un rôle dans Shutter Island mais ne l'ayant pas encore vu difficile pour moi de me prononcer) qui livre une prestation absolument terrible. D'ailleurs, le scénariste ne tombe pas dans l'erreur facile de faire évoluer son personnage principal de manière radicale : Oskar Schindler, à la base un industriel qui n'en a absolument rien à niquer des juifs et qui ne les engage que pour la main d'oeuvre bon marché devient petit à petit une personne attaché à ces derniers et qui utilise ses relations dans la hiérarchie nazie pour en sauver un maximum. Ainsi, en dehors du fait qu'Oskar Schindler ait vraiment existé et que cette histoire soit vraie, il y a pourtant une symbolique importante derrière ce personnage, en effet, il est dit plusieurs fois par ce dernier que "La guerre font sortir les mauvais côtés de l'homme", pourtant la guerre n'a fait ressortir que ses bons côtés : Oskar Schindler représente la rédemption, Liam Neeson prend possession du rôle de manière magistrale et participe en grande partie à faire de La Liste de Schindler un drame historique d'une intensité extrêmement rare.

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Heureusement, le film ne repose pas sur les épaules de ses acteurs, aussi géniaux soient-ils, en effet, la réussite de La Liste de Schindler est surtout due à la qualité et à la richesse de son screenplay et à la réalisation terrible de Steven Spielberg : celui-ci livre un récit ultra-violent, certes atténuée par l'utilisation du noir et blanc, cependant la violence n'est pas seulement physique mais aussi psychologique. Il montre en effet avec brio l'horreur du génocide, pour cela, Spielberg est le plus crevard possible, je pense notamment à la scène de la liquidation du ghetto ou le réalisateur prend environ 20 minutes pour montrer la chasse des quelques juifs cachés dans le ghetto par les nazis, ou encore à la surprenante scène des douches à Auschwitz... On note aussi quelques trucs franchement dégueulasses, comme ce gamin, qui lors d'un rassemblent dans un camp de concentration, n'a d'autre choix que se planquer dans les chiottes des prisonniers... La Liste de Schindler ne brosse pas dans le sens du poil et peut donc choquer, pour autant si le film est un monument cinématographique c'est surtout en raison de sa fin... Bien que le film en lui-même soit énorme, qu'il tienne en haleine le spectateur pendant 3 heures, c'est surtout lorsque la tension redescend que le film prend toute son ampleur : ainsi, même les plus insensibles d'entre nous se surprendront à lacher des larmes en même temps qu'Oskar Schindler lorsque celui-ci devra fuir et abandonner ses amis juifs et encore pire lorsque les survivants de l'holocauste, sauvés par ce dernier, défileront un par un, accompagné des acteurs qui les ont incarné, pour poser une pierre sur la tombe de leur sauveur... Le tout accompagné par la musique à chialer de John Williams qui donne à ce film une ambiance pessimiste au possible.

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Alors voila moi je vous le dis honnêtement, La liste de Schindler est l'un des rares films ou j'ai du me retenir me pleurer (les trois autres étant 24 heures dans la nuit, Million Dollar Baby et Elephant Man), une oeuvre d'une intensité extrême, servie par des acteurs génialissimes (même si bon ca fait bizarre l'accent british de Ralph Fiennes alors que c'est censé être un gros enfoiré de nazi, on va pas chipoter pour si peu non?)... A voir et à revoir, personnellement je ne m'en lasse pas... Un chef d'oeuvre absolu, un des meilleurs Spielberg... La classe.

-Ze Ring- 

21 novembre 2010

HEAT

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Un chef d'oeuvre absolu réalisé par Michael Mann en 1995.
Avec Al Pacino, Robert De Niro, Val Kilmer et Tom Sizemore.

Neil McCauley est le meneur d'une bande de braqueurs professionnels. Lorsque Waingro, le petit nouveau de la bande, fait virer le braquage d'un fourgon blindé au massacre, McCauley croise la route de Vincent Hanna, flic obsédé par son travail et qui fera tout pour le faire tomber.

Al_Pacino__HEAT_ Robert_De_Niro__HEAT_
Cliquez sur les images pour les agrandir.

Heat est un de ces films relativement récents mais pourtant déja entré dans la légende. Ceci s'explique notamment par la gueule de son casting : Robert De Niro et Al Pacino, deux des meilleurs acteurs au monde, si ce n'est les meilleurs, à l'écran avec d'autres très bons acteurs tels que Val Kilmer, Tom Sizemore, William Fichtner et bien d'autres, tous dirigés à la perfection par Michael Mann, réalisateur de Collateral (il a aussi réalisé Le dernier des mohicans et plus récemment Public Enemies mais n'ayant jamais eu l'occasion de les voir, je ne peux me prononcer sur ces derniers). Heat est un duel déja d'anthologie, entre deux personnages ni tous blancs ni tous noirs, professionnels, qui sont leur radical opposé mais qui ont à la fois tout en commun. Ne négligeant aucun acteur, aussi secondaire soit-il, Michael Mann réalise un film muni d'un scénario parfait rédigé par ses soins, sans aucune incohérence et gardant le spectateur en haleine pendant 2h40 d'une intensité plus qu'incroyable. Qu'est-ce que tout cela donne? Un chef d'oeuvre absolu, un classique du polar et un des meilleurs films jamais faits à mes yeux. Explications.

Robert_De_Niro_et_Al_Pacino

Heat est un film réputé pour avoir inspiré de nombreux autres films et jeux vidéos, deux exemples respectifs serait 36 Quai des orfêvres d'Olivier Marchal et le jeu d'action Kane & Lynch sorti en 2007 par IO Interactive, c'est dire l'influence que le polar de Mann à eu sur ces deux arts (oui je considère le jeu vidéo comme un art). Cela est en grande partie due au perfectionnisme de Mann, qui lorsqu'il réalise un film cherche à le rendre le plus réaliste et le plus fidèle à la réalité possible et surtout à lui conférer une esthétique absolument dingue. Filmant Los Angeles le plus souvent de nuit et cherchant à donner une vision différente de la ville a ses spectateurs, Michael Mann livre des fusillades d'une intensité rare et inégalée à ce jour. La photographie du film est magnifique et les effets de lumière sont génialement pensés, bref, esthétiquement ça dépote seulement cela n'est qu'une petite partie de Heat, ainsi si on compte des passages d'anthologies comme cette scène de braquage de banque ou le duel final entre Al Pacino et Robert De Niro, mais cela est loin d'être assez pour faire un bon film, Mann en est conscient et exploite son scénario avec génie, prouve qu'il est capable de véritables prouesses techniques et choisit avec un soin méticuleux ses acteurs, et vu le travail qui à été fait à leur sujet, il serait temps d'en parler.

Robert_De_Niro_avec_un_fusil_plus_gros_que_lui

Ainsi si Al Pacino et Robert De Niro livrent clairement les meilleures prestations du film, celui-ci ne tient pas sur les épaules, notamment grâce à un paquet d'acteurs secondaires qui ne sont jamais négligés & donnent toujours le meilleur d'eux-même, même les plus petits rôles comme celui de Natalie Portman ou Danny Trejo, par ailleurs, chaque personnage fait avancer le scénario à sa manière, bien plus complexe et étoffé qu'il ne puisse y paraitre en premier lieu, au fur et à mesure que le film avance, le scénario s'étoffe de nouvelles sous-intrigues toutes menées à terme sans exception : aucune scène n'est inutile, le film passe d'un point A à B sans aucun temps mort et ce pendant 2h40, faisant du scénario de Heat un scénario parfait. Véritable merveille d'écriture, les dialogues sont souvent courts mais vont au but de manière radicale sans jamais dévier une seule fois de son sujet, Mann ne perd pas de temps à présenter ses personnages en début de film, en effet, cela se fait au fur et à mesure et on se rend vite compte que les personnages, tout comme le scénario, sont bien plus étoffés et profonds qu'il n'y parait. Ainsi Al Pacino joue Vincent Hanna avec génie, un policier travaillant à la Criminelle, qui va prendre en chasse McCauley, joué de manière toute aussi géniale par Robert De Niro. Toutefois, tout le but du film, au-déla d'être carrément magnifique esthétiquement, d'avoir des scènes d'action carrément jouïssives, d'être prenant de bout en bout et donc d'être un monument en terme de divertissement, est de fournir un véritable travail sur ces deux personnages pour montrer qu'ils sont à la fois complètement opposés mais qu'ils ont aussi tout en commun, à commencer par ceci : ils sont tous les deux des professionnels et font ce qu'ils savent faire de mieux, Vincent pourchasse McCauley, qui fait des coups pour s'enrichir et partir très loin avec Eady, jouée par Amy Brenneman, sa compagne. Par ailleurs, le parallèle entre leurs deux vies amoureuses est intéréssant puisque pendant que Neil McCauley connait l'amour, cette chose qu'il n'a jamais connue, Vincent Hanna détruit petit à petit son troisième mariage en lui courant après pour l'arrêter, mettant ainsi en place la phrase culte du film "N'aie pas d'attaches dans la vie dont tu ne puisses pas te séparer en moins de 30 secondes si tu sens la chaleur au coin de la rue", résumant clairement leur vie à tous deux : si McCauley doit échapper à Hanna et si Hanna doit perpétuellement courir après McCauley, comment peuvent-ils faire tenir un mariage? SPOILER Malgré tout, Vincent et Neil seront bien obligés de s'affronter directement à un moment ou un autre, après que la grande partie de l'équipe de McCauley soit morte, celui-ci finira par mourir tué par Vincent après qu'il ait du abandonner Eady pour fuir, mettant ainsi en évidence la réplique citée plus haut... FIN DES SPOILERS

Robert_De_Niro__la_classe

Voila, Heat, c'est ça, un véritable de duel titans que la simple idée de s'affronter rebute, parce qu'ils sont leur opposé mais qu'ils ont tout en commun, et cela constitue la principale force du film, par ailleurs, on ne voit que deux fois Robert De Niro et Al Pacino tous les deux à l'écran, une fois dans un dialogue mythique et l'autre à la fin dans les derniers plans, pour la symbolique. En effet, Michael Mann à bien compris que le film aurait perdu cette force si les deux acteurs étaient trop souvent réunis à l'écran, ainsi, il parvient à préserver toute la force et l'impact de Heat, en plus de cela, il parvient à livrer des scènes d'action dantesque et d'une violence maîtrisée mais crue, à diriger toute une bagatelle d'acteurs aux personnages tous aussi variés les uns que les autres tout en livrant une des histoires les mieux écrites à mes yeux à ce jour, le tout servi par la musique originale mais géniale d'Elliot GoldenthalMichael Mann livre de manière magistrale ce qui est désormais devenu un classique du polar auquel il est quasi impossible de trouver des défauts... Et si vous êtes toujours en train de lire cette critique, je vais expliciter le message caché : COURREZ L'ACHETER.

-Ze Ring-

Un_des_braqueurs__me_demandez_pas_lequel

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