Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
Publicité
Derniers commentaires
19 avril 2011

FIGHT CLUB

FCJAQUETTE

Un film réalisé par David Fincher en 1999.
Ecrit par Jim Uhls a partir d'une nouvelle de Chuck Palahniuk.
Avec Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Zach Grenier et Jared Leto.
Musique composée par les Dust Brothers.

La règle n°01 du Fight Club est de ne pas en parler. Aujourd'hui je vais briser cette règle d'or puisque je compte bien en parler, ce tout en espérant que Tyler Durden ne s'introduise pas pour me refaire le portrait. Il était tout de même temps que ce film fasse une incursion sur ce blog tant il correspond à toutes les raisons pour lesquelles j'ai fait le blog : il est à la fois barré, plein d'inventivité, violent et surtout SUBVERSIF. Car Fight Club est purement et simplement l'un des films les plus subversifs de ces dernières années, un véritable souffle d'air frais tant la subversion, qui fut pourtant monnaie courante dans les années 70-80, est en voie de disparition au cinéma. Alors si on peut reprocher l'évidence de cette subversion, peu importe, car force est de constater que maintenant rares sont les films aussi couillus que Fight Club et que faire un film aussi généreux relève presque de l'impossible... Car contrairement à David Fincher, très peu de réalisateurs sont parvenus à réaliser un film techniquement et scénaristiquement énorme tout en distillant un propos subversif avec un punch incroyable, Fincher, que l'on connaissait déja comme un cinéaste violent (en témoigne son Seven) spécialiste des oeuvres noires, surprenantes et survoltées réunit tous ces éléments dans son oeuvre qui lui correspond le plus : Fight Club.

FC1
Rarement j'ai vu un film aussi rythmé que Fight Club. Réussissant le pari presque impossible (peu y sont parvenus avec autant de brio) de tenir pendant 2h10 un rythme absolument infernal, dont l'intrigue part dans tous les sens, David Fincher signe un film électrique, qui par sa vitesse ferait rougir Christopher Nolan qui est déja pas mal en la matière, mais il signe un film qui serait presque expérimental tant Fincher s'amuse avec sa caméra et surtout avec les effets numériques. Sa caméra passe partout, à travers les murs, entre les meubles, dans les corps des personnages, procédés maintes et maintes fois repris notamment par Gaspar Noé qui pour réaliser ses deux derniers films semble s'être inspiré de deux des meilleurs thrillers modernes, ce Fight Club ainsi que le génialissime Memento de Nolan, ce n'est pas étonnant tant Fight Club est une véritable leçon de cinéma et plus particulièrement de mise en scène, Fincher livrant avec Fight Club une véritable prouesse technique, bourré jusqu'aux oreilles d'idées visuelles géniales (on retiendra tout particulièrement ce générique hallucinant, ainsi que ce court passage ou Edward Norton traverse son appartemment et ou les meubles de ce dernier apparaissent au fur et à mesure qu'il avance dans la pièce, vertigineux, évidemment les idées visuelles ne se limitent pas à ça mais celles-ci valent le coup d'être notées.) faisant du long métrage une véritable expérience à part, et puis Fincher fait preuve d'une maitrise de la caméra probante, puisqu'il utilise de tout ici : travellings, plans-séquences... Plus que jamais le bonhomme, dont les trois premiers films sont déja exemplaires, fait preuve d'un talent rare, et puis vous me connaissez impossible pour moi de ne pas saluer l'univers glaucque, trash, crade et barré de ce Fight Club, et si le mérite revient en grande partie à Chuck Palahniuk, auteur de la nouvelle originale, force est de constater que Fincher n'est pas un manche quand il s'agit de choisir ses décors et son éclairage, faisant de chacune de ses scènes un plaisir visuel rare et de chacun de ses plans un pur moment de maitrise cinématographique.

FC12
Mais voila, comme tout thriller Fight Club repose davantage sur son scénario et un rythme endiablé, et comme je l'ai dit force est de constater que Jim Uhls n'a pas chomé! Evidemment, si en termes d'histoire le mérite revient à Chuck Palahniuk, transposer une nouvelle en film n'est pas chose aisée puisqu'il faut considérablement remanier le texte histoire d'installer un rythme, ici c'est chose réussie et si Fight Club s'est si aisément fait une réputation c'est en grande partie parce que son rythme est des plus agréables et parce qu'en termes de dialogue Fight Club est une perle rare, enchainant les punchlines et les répliques cultes, les deux personnages principaux sont des plus délirants et des plus barges, l'un profondément anarchiste et l'autre un peu plus raisonnable, personnages incarnés d'ailleurs par des acteurs superbement choisis et dirigés, mention spéciale à Brad Pitt qui livre ici une de ses meilleures prestations et Helena Bonham Carter, bien mieux dans ce rôle de niquée de la tête complètement barge et suicidaire que dans les films de son mari Tim -J'travaille pour Walt Disney alors que y a 15 ans ils me tapaient sur les doigts!- Burton. Brad Pitt dresse le portrait de Tyler Durden, personnage d'anthologie d'une part pour son charisme animal, de l'autre pour sa phylosophie anarchiste qui plaira ou qui ne plaira pas (mais à laquelle moi j'adhère complètement.) et ses diatribes cultes, gros coups de poings dans la gueule de nos intellos nationaux, bien évidemment Edward Norton n'est pas en reste, toujours aussi discret qu'a son habitude mais capable de prouesses d'interprétations impressionnantes. On notera aussi Jared Leto dans le rôle d'une véritable tête à claques... Et ici c'est le cas de le dire, mais je n'en dis pas plus! S'il est impressionnant de par son aboutissement technique, Fight Club est donc également soutenu par des prestations d'acteurs très agréables mais également par la zik de bourrin des Dust Brothers apportant encore plus à l'ambiance trash du film.

FC2
Mais si Fight Club est une véritable leçon technique, sa plus grande force se trouve davantage dans la subversion du message qu'il délivre, Fight Club étant une oeuvre profondément anarchique, s'acharnant tout particulièrement sur une société de consommation qui fait de nous des esclaves de nos possessions matérielles et de nos jobs puisque les jobs fournissent l'argent qui fournit les possessions matérielles, mieux Fight Club dépeint une société de consommation qui profite de nous, nous inonde de pubs et nous bourre le crane pour faire financièrement profiter une minorité d'enculés, malheureusement si la subversion de Fight Club est importante, elle est aussi terriblement évidente, constituant un des rares défauts du film puisque d'autres films comme Zombie de George A. Romero ont traité le sujet avec une rare subtilité... Et oui à ceux qui considèrent encore Zombie comme un film dont le seul et unique but est de défourailler du cadavre ambulant, je ne dirais qu'une chose c'est que vous êtes loin, très loin de la vérité. Et puis évidemment, je n'y pense que maintenant mais Fight Club est également un monument de violence, certainement le film le plus violent de Fincher, envoyant Seven six pieds sous terre de ce point de vue, livrant des scènes de baston courtes mais brutales et sanglantes, un véritable souffle d'air frais tant le cinéma actuel, et plus particulièrement le cinéma américain, est bercé dans une propreté et dans une propension à brosser le spectateur dans le sens du poil, Fight Club est l'opportunité pour Fincher de prouver une fois de plus que briser les conventions ne lui pose pas de soucis.

FC5

En conclusion, Fight Club est un thriller électrique, ultra-rythmé de son début jusqu'a son twist final surprenant, c'est également une perle en termes de technique, de mise en scène et de réalisation, perle soutenu par des acteurs géniaux et une bande-son crado, c'est également un film profondément subversif et violent. Tant Fight Club est parfait sur tous les points qui le constituent, il est très certainement un des meilleurs thrillers de son temps, voire même un des meilleurs films du genre tout court. Il est très rare de voir un film de cette qualité. Un chef d'oeuvre. Alors maintenant si vous l'avez pas vu va falloir vous depêcher de le voir car ne jamais avoir vu ce film est la preuve irréfutable que vous vivez dans une grotte... Alors si vous voulez éviter de passer pour un homme de cromagnon, depechez-vous!

-ZE RING-

FC3

Publicité
Publicité
13 avril 2011

HANA-BI

HB1
Un des plus grands films de l'histoire du cinéma, réalisé par Takeshi Kitano en 1997.
Ecrit par Takeshi Kitano.
Avec Takeshi Kitano, Kayako Kishimoto, Ren Ôsugi et Susumu Terajima.
Musique composée par Joe Hisaishi.

Nishi (Takeshi Kitano) est un flic taciturne. Lorsqu'il apprend que sa femme Miyuki (Kayako Kishimito) est sur le point de mourir et que son ami et partenaire Horibe (Ren Ôsugi) perd l'usage de ses jambes après une fusillade, il quitte la police et décide de commettre un hold-up pour apaiser les misères de ceux qui l'entourent.

PUTAIN. Voila ma réaction après revision de ce chef d'oeuvre, film que j'avais largement sous-estimé (puisque je l'avais vraiment pas aimé quand j'étais tout jeune), puisqu'il s'agit en réalité d'un des 5 meilleurs films qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie. Hana-Bi, considéré quasi-unanimement comme le chef d'oeuvre de Takeshi Kitano, -et c'est certainement pas moi qu'irait contredire la majorité pour une fois-, est également son film le plus personnel. J'y reviendrai plus tard, il y a beaucoup de choses à dire la-dessus et l'envie ne me vient pas maintenant, ce qu'il faut savoir d'entrée de jeu c'est qu'Hana-Bi est le reflet parfait de la filmographie de Takeshi Kitano : visuellement magnifique, musicalement porté par la partition d'une beauté inégalable de Joe Hisaishi et qui s'achève comme tous ses films sur un brise-coeur comme lui seul sait les faire. Mais bien évidemment je compte bien développer tous ces points, et quelques autres, d'ailleurs, dans la suite de cet article, que j'espère que vous apprécierez. :)

HB2
Hana-Bi est construit comme à peu près tous les films de Takeshi Kitano : il installe tout d'abord sa situation initiale, et il prend son temps pour le faire. Après cela, il y a une période de détente, on est spectateur de beaucoup moins de violences, période de détente qui mène lentement mais surement au dénouement final, qui brisera le coeur même aux plus insensibles, Hana-Bi, comme je le disais ne fait pas exception à cette règle, au contraire, puisqu'il la magnifie en rendant ce schéma scénaristique encore plus efficace qu'il ne l'était déja à la base, et puis d'ailleurs Kitano ne change pas ses habitudes non plus quand au rôle qu'il joue : il interprète une fois de plus un personnage brisé par la vie, violent, taciturne, mais derrière cette façade impénétrable se trouve un homme plein d'amour, ici Kitano pousse cette règle d'or jusqu'au bout, le détective Nishi étant presque toujours plongé dans un mutisme insondable, frappant des mecs toutes les deux secondes dans des élans de violence d'une rare intensité, mais Nishi est un homme brisé par la maladie de sa femme et qui culpabilise en raison de la tragédie qui à frappé Horibe, joué avec brio par Ren Ôsugi, un des acteurs secondaires favoris de Kitano avec le génial Susumu Terajima puisqu'ils ont un rôle dans presque tous ses films. Le personnage d'Horibe à lui seul mérite quelques lignes, d'une part parce que bon nombre de scènes d'une intensité émotionnelle extrêmement rare lui sont consacrées mais surtout parce qu'il permet à Kitano d'aborder un sujet qui lui est très personnel : le suicide. En effet, je le rappelle et je l'apprends à ceux qui ne le sauraient pas déja que Takeshi Kitano à subi en 1994 un accident de moto, qu'il à a demi-mot avoué être une tentative de suicide. A la suite de cet accident, Takeshi Kitano à subi une paralysie partielle et se remit à la peinture. Le personnage d'Horibe se trouve dans la même situation : dans l'incapacité de bouger autrement que sur une chaise roulante, il passe son temps à peindre et essaye à un moment donné de se suicider... Par ailleurs, ce n'est pas un hasard si les peintures crées par Horibe sont en réalité celles que Kitano à peint après son accident, ce n'est qu'un indice de plus qui permet d'affirmer que Kitano s'identifie dans son film au travers du personnage d'Horibe, d'ailleurs les séquences sous l'effigie de ce dernier sont assez nombreuses et toutes sont particulièrement soignées, certaines extrêmement émouvantes, émotionnellement surpuissantes, et laissez-moi vous dire que si vous n'avez pas un caillou à la place du coeur vous allez vous en rappeler longtemps, impossible d'oublier la tornade de sentiments puissants que Kitano nous balance à la gueule dans son chef d'oeuvre Hana-Bi.

HB3
Ensuite Hana-Bi marque définitivement l'évolution du style de Takeshi Kitano. En effet, dans tous ses films avant celui-ci (exception faite pour A Scene at the sea) la violence visuelle froide et sèche qu'on lui connait prenait le pas sur l'émotion et empêchait ses films, pourtant déja géniaux au passage, d'être vraiment émotionnellement puissants, ici Kitano trouve l'équilibre parfait et livre un film dans le même temps ultra-violent visuellement mais aussi moralement dans le sens ou il nous envoie des baffes à la Rocky Balboa, mais, contrairement à Violent Cop et Jugatsu, non pas avec ses poings mais avec les émotions qu'il prend son temps pour créer, alors si on retiendra les passages mettant en scène Ren Ôsugi, au niveau émotionnel, rien ne peut surpasser la fin du film, véritable monument d'émotion qui peut largement se targuer de concurrencer (voire de surpasser!!) la bouleversante scène finale d'A Scene at the sea, autre chef d'oeuvre de Kitano qui trouvera d'ailleurs bientôt son chemin vers le site, en effet la fin d'Hana-Bi est un véritable brise-coeur, ceux qui connaissent un peu l'univers de Kitano la devineront dès le début du film mais peu importe, car Kitano on ne le connait pas pour son originalité mais bien pour sa capacité à nous véhiculer des émotions fortes, capacité qu'il à acquis grâce à trois choses : ses talents de mise en scène, la beauté visuelle de ses films et la musique de son pote Joe Hisaishi. EXPLICATIONS.

HB4
Takeshi Kitano à toujours fait preuve de grands talents de mise en scène. Dans Violent Cop, son premier film et son moins bon avec sa comédie scato dispensable Getting Any?, le bonhomme faisait déja preuve de talents de mise en scène considérable. Plus il à fait de films, plus il s'est approché de l'univers esthétique qu'on lui connait maintenant, mais il à surtout fait une rencontre déterminante : celle de Joe Hisaishi, compositeur de tous ses films de A Scene at the Sea a Dolls (exception faite pour Getting Any? qui est de toutes façons une grosse tache sur la filmo de Beat Takeshi...), véritable double musical de Takeshi Kitano, la partition de ce qui est à mon sens le meilleur compositeur de tous les temps aide grandement à donner leur intensité aux scènes brillament mises en scènes d'Hana-Bi (et des autres films de Kitano d'ailleurs). Absolument grandiose, la bande-son d'Hana-Bi est l'une des plus fines compositions d'Hisaishi et fait une bonne partie du travail, mais comme je le disais, Kitano et Hisaishi ne font qu'un et c'est pour ça que l'un n'est rien sans l'autre (il n'y a qu'a voir Violent Cop et Jugatsu, l'absence d'Hisaishi s'en ressent pas mal même si les films demeurent excellents!) mais heureusement Kitano remplit sa part du contrat et livre un film à l'esthétique à mourir... Disposant d'une des plus belles photographies qu'il m'ait été donné de voir, Hana-Bi est visuellement absolument magnifique, Kitano livre des plans à tomber par terre, des plans qui vous feraient pleurer tellement c'est beau, heureusement dans ses élans contemplatifs Takeshi Kitano n'oublie pas de faire un film et livre un scénario solide, génialement construit même s'il ne prend aucun risque dans sa construction, disposant de dialogues rares mais aussi très bien écrits, d'ailleurs le film aussi lent soit-il n'est pas chiant une seconde, bien au contraire, immersif à mort et prenant de bout en bout, Hana-Bi est clairement le genre de films qu'on a pas envie de finir... Parce que c'est trop mortel!

HB5

En termes de prestations d'acteurs, Hana-Bi est également un prodige. On ne dira rien sur Takeshi Kitano et Kayako Kishimoto qui ouvrent la bouche genre deux fois dans le film mais Kitano affiche un charisme monumental, comme à son habitude, malgré tout c'est plus du côté des rôles secondaires qu'il faut se tourner pour trouver des prestations exceptionnelles, on retient donc le génial Susumu Terajima (Alias Mr. Acteur secondaire Nippon) mais surtout Ren Ôsugi dans un de ses meilleurs rôles, absolument bouleversant le bonhomme livre la meilleure prestation de tout le film, particulièrement touchante à certains moments. Et puis pour finir, on retrouve dans Hana-Bi l'obsession de Takeshi Kitano : l'enfance. Voila, je pense que ce sera tout... Alors maintenant je sais pas si ça vous à donné envie mais si c'est pas le cas c'est soit que j'ai pas fait mon boulot correctement soit que vous avez un problème intellectuel... Dans tous les cas voici l'occasion d'expliciter le message pas si caché de cet article fait direct après avoir vu le chef d'oeuvre qu'est Hana-Bi : courrez l'acheter, volez-le même si vous avez besoin, mais voyez-le, car non seulement c'est un classique mais c'est aussi un film comme on en voit pas deux.

TAKESHI KITANO IS GOD!

-ZE RING-

7 avril 2011

L'EXORCISTE CHINOIS [GALERIE]

Titre
RÉALISÉ PAR ... SAMMO HUNG.
PRODUIT PAR ... RAYMOND CHOW.
ÉCRIT PAR ... SAMMO HUNG & HUANG YING.

LORSQUE CHEUNG LE BRAVE APPREND QUE SA FEMME LE TROMPE, IL DEVIENT OBSÉDÉ PAR L'IDÉE DE TROUVER AVEC QUI ELLE LE COCUFIE. CE DERNIER, QUI N'EST AUTRE QUE LE PATRON DE CHEUNG, LE CRAINT, ET DÉCIDE D'EMPLOYER UN "FATSI", UN EXORCISTE, POUR L'ÉLIMINER.

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

51

52

53

54

55

56

57

58

59

60

61

62

63

64

65

66

67

68

69

70

71

72

73

74

75

76

77

78

79

80

81

82

83

84

85

86

87

88

89

90

4 avril 2011

TAXI DRIVER

TD1

Réalisé par Martin Scorsese en 1976.
Ecrit par Paul Schrader.
Avec Robert De Niro, Jodie Foster, Cybill Shepherd et Harvey Keitel.
Musique composée par Bernard Hermann.

Vétéran de la Guerre du Vietnam, Travis Bickle (Robert De Niro) est chauffeur de taxi dans la ville de New York. Ses rencontres nocturnes et la violence quotidienne dont il est témoin lui font peu à peu perdre la tête.

Comme on dit, jamais de deux sans trois! C'est donc après avoir chroniqué Chiens de paille et Bad Lieutenant, deux films qui je le rappelle ont provoqué scandale à leur sortie que je m'attaque à un troisième, Taxi Driver, ou encore un scandale injustifié, et une fois de plus, personne n'est étonné, Taxi Driver étant l'archétype même du film politiquement incorrect défiant toute morale établie par nos chers culs serrés nationaux... Alors on ne reviendra pas sur le débat de la violence puisque tout à été dit en commentaire sur l'article de Cannibal Holocaust... Par contre, on va revenir sur Taxi Driver, encore un film d'une rare subversion, il va falloir vous habituer à que je ne critique presque que cela, oui je suis quelqu'un de très glaucque et après ce Taxi Driver ce sera sans doute au tour de Série noire de venir faire un tour sur ce blog, mais passons, des choses à dire sur ce qui est considéré à ce jour comme le meilleur film de Martin Scorsese, dont par moi, il y en a un paquet alors inutile de perdre plus de temps et rentrons dans le vif du sujet!

TD2You talkin' to me?

Certainement un des tous premiers vigilante movies avec Un justicier dans la ville de Michael Winner (qu'il faut au passage que je voie), Taxi Driver est aussi l'un des plus marquants, si ce n'est le plus marquant, inspirant encore à ce jour bon nombre de films du genre, notamment l'excellent Dead Man's Shoes de Shane Meadows, dire qu'avec ce film on tient un chef d'oeuvre est presque dévalorisant tant Taxi Driver est d'une qualité rare au cinéma, monument de violence et de subversion mais aussi paradoxalement un film d'humour, il est le film qui à révélé bon nombre de personnalités capitales pour le cinéma : Robert De Niro en tête, qui tient ici un de ses rôles les plus marquants et Martin Scorsese qui signe ici le film de sa vie, pourtant si on a tendance à ne retenir que ces deux types la force est de constater que tout le mérite ne leur revient pas, car rappelons-le, Taxi Driver dispose également d'un scénariste de talent, Paul Schrader qui à aussi écrit deux autres des meilleurs crus de pépé Scorsese : Raging Bull et La dernière tentation du Christ, ainsi que d'un très grand compositeur, Bernard Hermann, qui rappelons-le à composé la bande-son de Psychose d'Alfred Hitchcock et du film qui à révélé Brian De Palma : Sisters, c'est donc avec un staff en acier (c'est le cas de le dire) et après l'échec autant commercial que cinématographique que fut Alice n'est pas ici (pas un mauvais film, mais loin d'être transcendant), Martin Scorsese se rattrape et révolutionne définitivement le cinéma en lancant un genre à l'époque presque tout nouveau : le vigilante movie, et si les imitations furent nombreuses par la suite, force est de constater que peu méritent l'attention de cinéphiles, puisque la plupart des imitations sont des pellicules baclées montrant des gentils justiciers qui tuent des méchants gangsters tout en oubliant l'élément qui fait de Taxi Driver le chef d'oeuvre que Scorsese n'égalera jamais par la suite : la subversion.

TD3

Car soyons clair, la est la plus grande force de Taxi Driver. Ayant déja plus ou moins traité la déshumanisation suite à la guerre du Viet-Nam dans son court-métrage, -il faut l'avouer-, très gratuit et pas nécessairement simple à interpréter The Big Shave, Scorsese affine ici son message engagé et l'envoie droit dans la gueule du spectateur, et si l'on pourra reprocher au film d'être peut-être trop évident dans son propos, on ne le fera pas, car c'est cette évidence qui fait de Taxi Driver un film sans aucune concession, et donc une baffe dans la gueule. Scorsese et Schrader créent de toutes pièces un personnage ambigu psychologiquement, perturbé, qui semble même perdu et toujours distrait, Travis Bickle, personnage rendu culte par l'interprétation sans faille de Robert De Niro (un meilleur acteur que lui, ça n'existe pas.), personnage que l'on voit sombrer petit à petit dans une déshumanisation totale, incapable d'un quelconque sentiment humain si ce n'est la haine, haine qu'il fixe sur les rues de New York, crades, glaucques et lieux de nombreuses violences urbaines... Evidemment, la subversion ne s'arrête pas la sinon il n'y aurait pas eu de scandale... Mais comme notre société est composée en grande majorité de culs serrés, il ne faut pas s'étonner que le film ait fait tant de bruit puisqu'il présente Jodie Foster dans ce qui est sans doute son seul bon rôle... Elle joue en effet une prostituée, jusque la ça va, je rappelle qu'on est en 1976 et qu'a l'époque, elle à 13 ans... Hum, d'un coup ça passe moins bien, évidemment on ne s'arrêtera pas la, Taxi Driver étant plus intéréssant de par son message dénonciateur que par l'encre qu'il à fait couler, malgré tout on notera que la démarche de Scorsese tient ici clairement de la provocation, pas étonnant en soit que le film ait fait scandale, ce qui est étonnant c'est que notre intelligencia qui aime l'art et les artistes, la subversion et à la science infuse ne reconnaisse pas un film provocateur quand elle voit un.

TD4

Evidemment, Taxi Driver ne vaut pas que par sa subversion mais aussi par sa réalisation, Martin Scorsese filmant ici les rues mieux que personne, jamais vous n'avez vu un environnement urbain filmé comme ça, Scorsese rend les rues de New York glaucques et étouffantes avec une aisance déconcertante, bien aidé évidemment par le saxophone chelou de Bernard Hermann (d'ailleurs, il est marrant de voir qu'un an après, Martin Scorsese réalisera New York, New York avec Robert De Niro, qui joue ici un... saxophoniste.), chaque plan de Taxi Driver est méticuleusement soigné. On retiendra notamment ces travellings sur les avenues de New York, éclairées par les lumières ici très glaucques des cinémas porno, très sombres et envahies par la fumée, Taxi Driver est un film au décor étouffant et opressant, ultra-glaucque qui se termine sur une fusillade d'anthologie, -monument de violence par ailleurs-, pourtant paradoxalement si Taxi Driver est un film extrêmement dérangeant il est aussi un film à mourir de rire, du à son côté décalé et a un scénario d'une rare qualité d'écriture. On a tendance à l'oublier, mais Paul Schrader à ici fait un travail impressionnant, accordant un soin tout particulier au personnage de Travis Bickle dont chaque réplique fait mouche, en témoigne la séance du miroir, en grande partie improvisé par Robert De Niro et le dialogue avec le gorille de Palantine ("Un insigne secret pour les services secrets"). Signant donc un scénario parfait en termes de dialogue, Schrader n'oublie pas pour autant le rythme du film, ainsi si Taxi Driver est un film assez lent force est de constater qu'il est difficile d'y trouver des longueurs, c'est donc un film très bien structuré qui nous est offert, alors après je sais pas vous mais pour moi dialogues parfaits + construction parfaite = scénario parfait, mais évidemment, un scénario aussi génial soit-il n'est rien sans les acteurs qui l'animent.

TD5

Et ici, bin finalement, pas trop de souci à se faire, Robert De Niro est au sommet de son talent et affiche un charisme animal, entrant dans la peau de Travis Bickle, personnage extrêmement ambigu, avec une aise déconcertante, De Niro livre ici une de ses meilleures prestations. Il en est de même pour Harvey Keitel, dans un rôle certes secondaire mais qui reste le seul à tenir a peu près la cadence avec De Niro, jouant ici le rôle d'un bad mother fucker méprisable, affichant une gueule méconaissable mais toujours cette carrure de dinosaure et son côté déjanté, les deux acteurs sont en parfaite cohésion, de même pour les scènes entre De Niro et Jodie Foster, qui trouve incontestablement le rôle de sa vie, dans le rôle d'une prostituée de 13 ans (Oh mon dieu quel scandale!), un rôle complètement fou et qui rajoute beaucoup au côté malsain du film. On note aussi quelques apparitions qui font bien plaisir, comme celle de Victor Argo, très sympathique ou encore celle de Martin Scorsese, passage absolument mythique ("Vous avez déja vu ce que ca fait un coup de .44 Magnum dans le con d'une femme?"), déjanté, et avant tout, très glaucque, Scorsese jouant ici un inconnu complètement branque faisant part de ses projets de tuer sa femme à Travis... Une rencontre qui met plutôt mal à l'aise, il faut l'avouer, m'enfin voila inutile de s'éterniser plus longtemps, vous m'avez compris, le casting est parfait.

TD6

Reste donc les défauts de Taxi Driver et il faut oublier que trouver des défauts à ce bijou est chose assez difficile, Taxi Driver fait selon moi partie des films parfaits à tous les égards, alors oui on pourra peut-être dire que Cybill Shepherd ne brille pas vraiment par sa prestation mais elle est tout à fait correcte, et pour les 10 minutes qu'on la voit à l'écran, on va pas s'en plaindre, surtout que bon si on part la-dessus tout le casting est naze puisqu'ils sont tous complètement effacés par De Niro, enfin voila, finalement Taxi Driver est un film génialement interprêté, réalisé, scénarisé, malsain, glaucque, violent, original et subversif, tous les critères sont ici réussis pour que je puisse me permettre une fois de plus de crier CHEF D'OEUVRE car c'est ce qu'est Taxi Driver : un chef d'oeuvre, et si mon engouement dérangera sans doute quelques uns, il faut l'avouer : un film comme ça, on n'en voit pas deux. Alors pour ceux qui ne l'ont pas vu, depêchez-vous de le faire car Taxi Driver, s'il ne fait pas l'unanimité, reste un indispensable.

-ZE RING-

P.S. Allez jeter un oeil au sommaire du blog, c'est pas encore complet mais sur le point de l'être! ;)

TD7

 

3 avril 2011

BAD LIEUTENANT

bad_lieutenant

Réalisé par Abel Ferrara en 1992.
Ecrit par Abel Ferrara, Paul Calderon, Victor Argo et Zoe Lund.
Avec Harvey Keitel, Victor Argo, Paul Calderon et Frankie Thorn.
Musique composée par Joe Delia.

Alors qu'il enquête sur le viol d'un jeune nonne (Frankie Thorn), un flic corrompu (Harvey Keitel) essaye de se repentir.

Bad Lieutenant, en voila un film intéréssant. Partant d'un postulat vu 150 fois au cinéma (un flic pourri essaye de se repentir, on a vu plus original) et somme toute simple, voire simpliste, Bad Lieutenant ne ressemble pourtant à aucun film que vous ayez pu voir (à part peut-être si Abel Ferrara à réalisé d'autres films plus ou moins similaires dans leur ambiance, j'attends de voir King of New York pour le confirmer.), d'une part parce qu'ici on touche au glaucque pur et dur et on sombre au bout de deux minutes dans la subversion la plus pure, deux choses qui sont rarement vues dans les nombreux films qui adoptent la même trame, et si il est clair que l'on a vu des films bien mieux foutus techniquement et mieux réalisés, force est de constater que la force de Bad Lieutenant se trouve ailleurs, mais ou? Et bien c'est ce qu'on va voir, EXPLICATIONS.

BL1
Un nom suffirait à justifier la qualité de ce Bad Lieutenant : Harvey Keitel. A mes yeux, un des meilleurs acteurs de tous les temps, le bonhomme fait ici tout le travail, anime un film que la réalisation par moments bancale d'Abel Ferrara ne parvient pas à animer, donne de l'humanité à un personnage en tous points inhumains, opportuniste, salaud, accro à toutes sortes de drogues, voleur, le Lieutenant est l'incarnation même du pourri, pourtant Keitel de par son jeu parvient à donner une humanité à ce salaud sans coeur, toujours crédible, toujours génialissime, il n'y a pas un seul instant ou le bonhomme, qui est sans doute en permanence à l'écran, assure grave, effacant par sa présence un casting pourtant composé d'acteurs secondaires de talent comme Victor Argo (Taxi Driver) ou Paul Calderon (Pulp Fiction), Harvey Keitel de par son charisme animal et sa présence constitue à lui seul une grande partie de l'interêt du film, qui que ce soit dit, n'est pas nécessairement très prenant, il y a à ce titre quelques longueurs mais en soit peu importe, car la force du film réside ailleurs : dans son ambiance glaucque et sa subversion, car si la réalisation est loin d'être géniale elle contribue à rendre les décors et l'ambiance de ce Bad Lieutenant plus cradingue qu'elle ne l'est déja, Abel Ferrara réussit ici la ou il avait lamentablement échoué dans son tout pourri Driller Killer, à faire de New York une ville étouffante, plongée dans l'obscurité la plus noire et dans la crasse, ou la police est pire que les criminels qu'elle est supposée poursuivre (en témoigne cette scène ou Harvey Keitel menace de son revolver deux petits cons pour qu'ils lui donnent l'argent qu'ils venaient de voler.), et force est de constater que cela fonctionne plutôt bien, rajoutez à cela une bande-son tout sauf agréable et vous avez un film crado, ultra-glaucque, dont l'ambiance évoquerait même parfois le Série noire d'Alain Corneau grâce aux décors entièrement constitués d'appartements miteux et la bande-son se basant entièrement sur la radio, par ailleurs, le film enchaine les hommages, on en notera notamment un au Mean Streets de Martin Scorsese au travers d'une scène d'anthologie, cette scène ou Harvey Keitel danse complètement à poil, complètement bourré sur exactement la même musique sur laquelle il avait dansé (habillé cette fois) dans Mean Streets en 1973. Ici vraiment grandiose, Harvey Keitel enchaine les punchlines (en témoigne ma bannière flashy.), par ailleurs, le film est très bien écrit, même si malheureusement on note quelques problèmes de construction puisque Bad Lieutenant est loin d'être dépourvu de longueurs, longueurs compensée par une subversion à toute épreuve.

BL2
Car c'est la que se trouve tout l'interêt de Bad Lieutenant, qui comme je l'ai dit est loin d'être divertissant, dans sa charge subversive et sa propension à brosser le spectateur à rebrousse-poil, ici, Harvey Keitel est un flic pourri oui mais pas un flic pourri comme on en voit d'habitude, ici il joue un flic pourri qui abuse sexuellement de jeunes filles, qui vole de la cocaïne des cadavres de criminels, drogué jusqu'aux oreilles (d'ailleurs à ce titre, la consommation de drogues d'Harvey Keitel est réélle dans le film, je vous l'avais dit, ce mec est fou.) mais surtout c'est un flic pourri qui dans des élans hallucinatoires traite Jésus d'enculé dans un monologue d'anthologie... Ah oui alors évidemment à ce moment-là on comprend tous pourquoi Bad Lieutenant à été coupé dans certains pays, attention toucher à la religion c'est pas bien... Mais Abel Ferrara, s'il n'est pas un excellent réalisateur à une chose que peu de réalisateurs ont : des grosses couilles, alors il s'en fout, il le fait quand même, livrant une critique acerbe de la religion chrétienne au travers de cette nonne qui pardonne ses violeurs de l'avoir volé alors que le Lieutenant n'arrive pas à trouver le pardon... Subversif à mort, la se trouve tout l'interêt de Bad Lieutenant, film couillu à mort, faisant de Bad Lieutenant un film, à défaut d'être divertissant, intéréssant pour sa charge subversive et le jeu d'acteur d'un des meilleurs acteurs de tous les temps... D'ailleurs bon pour une fois je vais être gentil avec Ferrara, sans avoir vu ses films force est de constater qu'en jetant un oeil au casting de ces derniers le bonhomme à vraiment l'oeil pour trouver des acteurs principaux qui déchirent... Christopher Walken, Harvey Keitel... Des acteurs tous plus mortels les uns que les autres, ici on saluera la prestation du grand Keitel et le côté hardcore de ce Bad Lieutenant, son ambiance glaucque et sa subversion.

BL3I
Alors en somme, si Bad Lieutenant est très loin d'être divertissant ou agréable à regarder, c'est un film à voir pour sa démarche couillue, pour sa subversion et Harvey Keitel... Loin d'être un chef d'oeuvre, Bad Lieutenant demeure une tuerie, un film à voir, même si c'est clairement le genre de films qu'on aime, ou pas, il faut tenter pour se faire un avis, certains se feront chier royalement et d'autres seront charmés par la subversion du film : c'est plus mon cas. Je ne saurai trop vous le conseiller, à vous de voir, personnellement j'adore, et j'espère que si vous décidez de le mater vous adorerez aussi! Sinon le Bad Lieutenant risque de vous exploser la gueule :P

-ZE RING-

Publicité
Publicité
3 avril 2011

IRON MONKEY [GALERIE]

titre
Film Workshop
RÉALISÉ PAR ... YUEN WOO-PING.
PRODUIT PAR ... TSUI HARK.
ÉCRIT PAR ... TSUI HARK, ELSA TANG, TAI-MUK LAU, ET TAN CHEUNG.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR ... WAI WAP LU ET JOHNNY NJO, CHOW GAM-WING.

DANS UNE PROVINCE CHINOISE DÉVASTÉE PAR LES INONDATIONS, LA FAMINE ET LA PAUVRETÉ, UN VOLEUR NOMMÉ IRON MONKEY SÉVIT ET VOLE AUX MANDARINS CUPIDES POUR DONNER AUX PAUVRES. UN DE CES MANDARINS, EFFRAYÉ DE PERDRE SON POSTE A L'IDÉE QUE LE LÉGAT IMPÉRIAL DÉCOUVRE L'EXISTENCE D'IRON MONKEY AVANT QUE CELUI-CI NE SOIT ARRÊTÉ, FORCE WONG KEI-YING, UN ARTISTE MARTIAL RÉPUTÉ, A ARRÊTER LUI-MÊME IRON MONKEY. POUR CELA, IL EMPRISONNE SON FILS : WONG FEI-HUNG.

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

51

52

53

54

55

56

57

58

59

60

61

62

63

61

62

63

64

65

66

67

68

69

70

71

72

73

74

75

76

77

78

79

80

81

82

83

84

85

86

87

88

89

90

 

2 avril 2011

STRAW DOGS

SDJAQ
RÉALISÉ PAR | SAM PECKINPAH
.
ÉCRIT PAR | SAM PECKINPAH
ET DAVID ZELAG GOODMAN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JERRY FIELDING
.

DUSTIN HOFFMAN | David Sumner.
SUSAN GEORGE |
Amy Sumner.
PETER VAUGHAN |
Tom Hedden.
DEL HENNEY |
Charlie Venner.

David Sumner (Dustin Hoffman) et sa femme Amy (Susan George) quittent New York pour vivre en Angleterre. Ils font alors face à une hostilité inattendue de la part des habitants locaux.

5


-Cet article révèle un certain nombre d'éléments sur l'intrigue-

Les chiens de paille est un film de fou. Longtemps censuré dans certaines contrées du monde en raison d'une ultra-violence époustouflante, -marque de fabrique de Sam Peckinpah-, et d'une scène de viol difficilement soutenable... Surtout pour ça en fait, je ne pense pas être le seul à avoir remarqué que bon nombre des films qui provoquent scandale contiennent des scènes de viol : Orange mécanique, IЯЯƎVƎЯSIBLƎ, Day of The Woman... Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres et Chiens de paille n'est qu'un exemple de plus pour appuyer ma pensée, et qu'est-ce que c'est ma pensée? Que la majorité des gens sont des abrutis qui s'excitent, crient au scandale dès qu'ils voient une bite sur leur écran et qui portent des jugements hatifs sans porter la moindre réflexion a ce qu'ils viennent de voir... Certains sont même allés jusqu'a considérer Chiens de paille comme un film fasciste... Ce qu'il faut pas entendre, partant du principe que le film est plus une réflexion sur l'homme, ses aspects sauvages et la dislocation de la famille, mais j'y reviendrai plus tard promis! Bon nombre de choses sont à dire sur ce qui est à mes yeux le meilleur des 3 films de Peckinpah que j'ai pu voir, les deux autres étant La horde sauvage et Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia et je peux vous dire que 3 films suffisent largement pour se rendre compte du talent du bonhomme et de la qualité globale de sa filmographie, mais je m'égare!

1

Ainsi lorsque le maitre du ralenti et des scènes d'action cracra Sam Peckinpah s'attaque à un Rio Bravo-like, ce n'est que pour plus ou moins abandonner le côté slow-motion de son oeuvre et s'attarder sur une violence rarement vue au cinéma : que ce soit cette scène de viol, ou tout le final dans la maison assiégée des Sumners, Chiens de paille est un monument de violence, percutante, un film qui verse également dans le glaucque le plus extrême. Brillament mis en scène, Chiens de paille, en plus d'être un monument de violence, balancant des images dont le spectateur se souviendra longtemps, est également un monument de suspense, on pense à ce final de 25 minutes ou Dustin Hoffman tente tant bien que mal de retenir ses agresseurs ou la tension est à son maximum, Sam Peckinpah prouve une fois de plus qu'il avait tout compris au cinéma et signe, à partir d'un postulat de base vu 550 000 fois, un véritable chef d'oeuvre, il signe un film à l'image de sa filmographie : surprenant, atypique, violent, crade, provocateur et surtout irrévérencieux, provocation qui semble avoir abouti puisque tout le scandale autour du film est basé sur une seule et même scène, très ambigue mais aussi difficilement soutenable, celle du viol d'Amy Sumner, jouée avec génie par la méconnue et charmante Susan George (les critères de beauté ont bien changé depuis les 70's mais je vous préviens les gars c'est pas possible de pas tomber amoureux.)... Des viols au cinéma on en a déja vu quelques uns mais il devient beaucoup plus dérangeant lorsque la victime alterne entre supplice et plaisir sexuel, évidemment, il n'en fallait pas plus pour tous les abrutis qui tapent aujourd'hui sur Gaspar Noé pour crier au scandale, ceux-ci n'ont rien compris, ou alors ils n'ont pas vu le film... Car en effet Chiens de paille, s'il brille par sa réalisation, brille davantage par un propos cynique et sombre à souhait et le développement de ses personnages, le film de Peckinpah, entièrement basé sur la relation bancale entre Mr Sumner, joué par le génialissime Dustin Hoffman, et sa petite femme... De la même manière que celle-ci alterne entre la souffrance d'être violée et le plaisir de l'acte sexuel, le jeune couple se voue un amour incroyable pour se taper sur la gueule la scène d'après, la faute au peu d'attention que porte David Sumner à sa femme, faisant de lui le véritable mother fucker de l'histoire, se souciant peu de sa femme et ne changeant d'attitude qu'une fois que c'est trop tard... Par ailleurs, si les paysans sont tous droits sortis de Massacre à la tronçonneuse, jamais on ne les voit s'attaquer directement au couple, certes, ils tuent le shériff, et encore, plus ou moins accidentellement, certes, ils retournent la maison des Sumner et tout dans le film indique que ce sont eux les gros enculés, mais si l'on porte un minimum de réflexion, on se rend vite compte que le véritable méchant de l'histoire est le personnage joué par Hoffman, il suffit de le voir tuer froidement ses agresseurs pour s'en convaincre... Par ailleurs, une grande partie de l'histoire est basée sur une réflexion qui n'est pas sans rappeler le Que la bête meure de Claude Chabrol, réflexion qui porte sur le rapport homme-bête, réflexion dont la question principale vis-à-vis de Chiens de paille est qui est l'homme et qui est la véritable bête : David Sumner est-il l'homme acculé par le groupe de paysans (les bêtes)? Ou alors le David Sumner aimant sa femme lors de certaines scènes est l'homme et le David Sumner qui tue froidement tout le monde la véritable bête? Une question à laquelle je vous laisse la réponse même si pour ma part il est clair que Sumner oscille entre un côté humain et un côté animal et bestial qui prend le contrôle de lui à la fin du film, bestialité symbolisée par ce plan sur les lunettes brisées de Sumner, c'est en réalité l'humanité et le pacifisme qu'on attribue au personnage au début du film qui est ici représenté comme brisé.

8

En plus de proposer une réflexion plus qu'intéréssante, Chiens de paille est un film extrêmement intéréssant de par la construction de son scénario et aussi par ses dialogues et les types qui les interprètent, alors évidemment, une bonne partie des acteurs fait pale figure à côté du génie de Dustin Hoffman (un des plus grands acteurs de sa génération, génialissime même quand il fait des films de merde.), force est de constater que Susan George livre une bonne prestation également, pour ce qui est des paysans : ils font flipper!! Et puis, les dialogues sont génialement écrits, même chose pour le film qui est génialement construit : lent, mais sans aucune longueur et surtout viscéral à mort, Peckinpah fait ici encore moins dans la dentelle que d'habitude, montrant la violence autant qu'il le peut (sauf pour sa scène de viol ou c'est la suggestion qui est dérangeante ici, je pense notamment à tous les flashbacks que subit le personnage d'Amy après cette scène qui sont particulièrement affreux.), donnant à ses personnages des morts toutes plus atroces les unes que les autres (je pense qu'on se rappelera tous du passage ou Sumner jette de l'huile bouillante sur ses agresseurs, pas particulièrement éprouvant visuellement mais inventif il faut l'avouer.), bref, Chiens de paille est scénaristiquement une réussite, un film éprouvant et beaucoup seront ceux à lacher un soupir lorsque le générique de fin du film commencera, porté par les notes de l'ici très discret mais génial Jerry Fielding.

3

Que dire d'autre de ce Chiens de paille? Et bien rien de plus si ce n'est que le fait que Peckinpah ait ici décidé d'abandonner en partie les ralentis à outrance qui le définissent (et qui définiront plus tard John Woo, qui je le rappelle, prend Sam Peckinpah et Jean-Pierre Melville comme influences principales, décidément, c'est un homme de gout le John!!) est très loin de nuire au chef d'oeuvre qu'est Chiens de paille, un film d'une telle qualité que j'ai beaucoup de mal à comprendre comment il ait pu tomber dans les oubliettes cinématographiques... Percutant, intelligent, génialement mis en scène et scénarisé, Les chiens de paille est un chef d'oeuvre, un grand moment de cinéma et si tout le monde ne supportera pas le côté violent de l'oeuvre de Sam Peckinpah, force est de constater que le film est une date, un film culte... Et la je vais dire qui ne plaira pas à tout le monde, mais c'est certainement un des meilleurs films de sa catégorie, bien meilleur à mes yeux que le déja génial Orange mécanique de Stanley Kubrick. Un film à voir et à revoir.

-ZE RING-

11
 
1 avril 2011

SWORDSMAN II [GALERIE]

titre
Film Workshop
RÉALISÉ PAR CHING SIU-TUNG EN 1992.ÉCRIT PAR TSUI HARK, ELSA TANG ET TIN SUEN-CHAN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR ROMEO DIAZ ET JAMES WONG.

LINGWU CHUNG REPOUSSE SA DÉCISION DE RENONCER AUX ARTS MARTIAUX QUAND LA PRINCESSE YING-YING EST ENLEVÉE PAR L'INVINCIBLE ASIA. PARTI A SA RECHERCHE, CHUNG EST SÉDUIT PAR UNE VILLAGEOISE, SANS SAVOIR QU'IL S'AGIT DE ASIA, EN PASSE DE CHANGER DE SEXE POUR ATTEINDRE LA TOUTE PUISSANCE ENSEIGNÉE PAR LE "CANON DU TOURNESOL".

001

002

003

004

005

06

07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

31

32

33

34

35

36

37

38

39

40

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

51

52

53

54

55

56

57

58

59

60

61

62

63

64

65

66

67

68

69

70

71

72

73

74

75

76

77

78

79

80

81

82

83

84

85

86

87

88

89

90

91

92

93

31 mars 2011

LE CHOIX DES ARMES

LCDARMESJAQUETTE
Un film réalisé par Alain Corneau en 1981.
Ecrit par Alain Corneau et Michel Grisolia.
Avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve et Gérard Lanvin.
Musique composée par Philippe Sarde.

Si le cinéma français à aujourd'hui une réputation très mauvaise en raison de l'auteurisme de merde pathétique et sans interêt qui le domine, beaucoup ont tendance à oublier qu'a une époque désormais lointaine les meilleurs polars venaient tous de France, et si, bien que le genre semblait mort et enterré ce dernier à eu un sursaut grâce aux géniaux 36 Quai des orfêvres et MR73 d'Olivier Marchal, ce n'est rien en comparaison de ce qui se faisait en France dans les années 60 à 80 : des mecs comme Jean-Pierre Melville ou Henry Verneuil enchainaient alors tuerie sur tuerie... Parmi ces mecs-la, on en compte un autre : Alain Corneau, réalisateur de l'extrêmement glaucque Série noire avec un Patrick Dewaere terrifiant et imprévisible, film qui à d'ailleurs inspiré Gaspar Noé pour son Seul contre tous... C'est d'Alain Corneau que nous allons parler aujourd'hui car force est de constater que si Série noire semble être l'oeuvre de sa vie, Le choix des armes n'a pas à rougir en comparaison car il s'agit d'un des chefs d'oeuvres du polar français... Explications.

LCDARMES2

Dès les premières scènes, le ton est donné : Le choix des armes est un polar violent, d'un réalisme poussé et à la réalisation soignée. En effet, Alain Corneau accorde un soin tout particulier à chacun de ses plans, montrant des prouesses en terme de maitrise de la caméra et de la photographie, abandonnant l'ambiance glaucque et noire de son Série noire pour réaliser un film certes plus conventionnel mais aussi plus accessible et plus divertissant (je tiens à le préciser avant de me faire lyncher : Série noire est un de mes films préférés, quand je dis que Le choix des armes est plus divertissant c'est simplement parce que dans Le choix des armes y a pas un Patrick Dewaere flippant et imprévisible qui met mal à l'aise et une ambiance glaucque à souhait, mais je m'égare), Corneau soigne chaque image, chaque plan de son bébé tout en prenant tout son temps pour installer une intrigue complexe (comme c'est souvent le cas dans le polar français, voir Le cercle rouge est suffisant pour s'en convaincre.) mais claire comme de l'eau, ainsi ce n'est qu'au bout du quart des 2h10 du film que celui-ci se lance vraiment, sans quitter son rythme lent mais entrainant (paradoxal non?) Le choix des armes devient alors un polar jubilatoire, présentant toute une galerie de personnages tous génialement interprêtés, Gérard Depardieu en tête qui livre une prestation génialissime (et ce même si sa coupe elle fait un peu rire.) jouant un truand violent, imprévisible et instable ("Mickey le dingue" hahahaha excellent) mais n'ayant pas nécessairement un mauvais fond. On retrouve également Yves Montand, interprète de Jansen dans le chef d'oeuvre de Melville, Le cercle rouge, qui livre une prestation géniale également bien que plus sobre que celle de Depardieu, en effet, la ou le vieux Gérard joue un type complètement niqué du bocal, Montand lui joue un ancien truand à cheval entre la droiture, l'honnêteté et la vie criminelle, à côté de ces deux géants, on retrouve une Catherine Deneuve tout à fait correcte ainsi qu'un Gérard Lanvin correct également dans le rôle d'un petit flic de pacotille, un trou du cul qui s'en prend la gueule au travers d'une scène finale d'anthologie (scène que tous ceux qui pensent que l'acteur principal de Camping mérite un sort pire que la mort seront contents de voir, moi le premier.). Porté par un casting génialement dirigé, Le choix des armes brille également de par son rythme, il s'agit en effet d'un film assez lent, lenteur qui est loin de désservir le film par ailleurs, car soyons clair, il n'est pas ennuyeux une seconde, il n'y a pas une seconde de temps mort, les raisons de cela? Et bien tout simplement : derrière il y a deux scénaristes de talent, qui savent construire un film avec brio et surtout écrire des dialogues absolument géniaux.

LCDARMES1

Car si les dialogues ne seraient rien sans des acteurs géniaux pour leur donner vie, l'inverse est également valable, et force est de constater qu'ici les dialogues sont aussi géniaux que les acteurs qui les animent, très sobres mais donnant une dimension très classe à des personnages bien plus complexes qu'il n'y parait et laissant transparaitre une légère réflexion sur la justice, les dialogues sont excellents, de même, le scénario du film est très bien structuré, entièrement construit autour de Mickey, le personnage de Gérard Depardieu, un mec qui fout la merde partout ou il passe même si ce n'est pas toujours le but, le scénario du Choix des armes s'il est construit de sorte à ne pas larguer le spectateur en raison d'un rythme lent qui peut rebuter certains ne perd pas de vue ses personnages puisqu'il développe chacun d'entre eux, c'est donc un scénario très complet qui nous est effort et qui est développé devant nous, malheureusement après Série noire on est en droit de reprocher au Choix des armes son ambiance peut-être un peu trop propre et pas assez sombre.... Mais peut-être cela est-il une bonne chose en réalité, tout dépend de si oui ou non Série noire vous à collé une baffe (personnellement ce film à été pour moi une baffe intergalactique.), quoiqu'il en soit si une ambiance noire et une réalisation peut-être moins conventionnelle manquent au Choix des armes, il compense ces menus défauts par des gunfights courts, succints et assez rares mais d'un réalisme exacerbé et percutant, on retiendra notamment ce duel entre les deux Gérard du film dans une écurie et surtout la fusillade d'ouverture, courte mais remarquablement mise en scène.

LCDARMES3

Et puis évidemment parler du Choix des armes sans s'attarder sur son final d'anthologie serait un crime, alors je n'en dis pas plus pour ceux qui n'ont pas vu mais attendez vous à voir une scène que vous ne verrez certainement pas deux fois, c'est vraiment une scène terrible... On notera également une musique discrète mais géniale de Philippe Sarde, un pur plaisir à entendre. En gros, Le choix des armes, qu'est-ce que c'est? Tout simplement un classique, un chef d'oeuvre... Génialement interprêté, scénarisé, réalisé... Tout est génial dans ce film. Le choix des armes est très clairement le film qui mériterait d'être plus connu, qui mériterait d'émerger de l'oubli dans lequel il est tombé, merci a l'auteurisme français de merde... Non clairement, s'il y a un mot pour résumer ce polar de Corneau c'est chef d'oeuvre... Alors depechez-vous d'aller l'acheter et de le mater avant que Mickey le dingue ne vienne vous chercher.

-Ze Ring-

LCDARMES4

6 mars 2011

CANNIBAL HOLOCAUST

Cannibal

Réalisé par Ruggero Deodato en 1980.
Ecrit par Gianfranco Clerici.
Avec Robert Kerman, Francesca Ciardi et Perry Pirkanen.
Musique composée par Riz Ortolani.

ATTENTION FILM EXTREME

EXTRAIT DE LA BANDE-SON

Cannibal Holocaust est un film qui à fait couler beaucoup d'encre. En effet, le film à provoqué un véritable scandale, scandale compréhensible ici (savourez ce moment, c'est rarement que je dis un truc comme ça.) puisque Cannibal Holocaust est un film d'une rare violence, certainement l'un des plus violents vus sur un écran, un film qu'il faut montrer à tous les abrutis qui croient que Saw VI est le film le plus gore de l'histoire, mais Cannibal Holocaust c'est aussi un film ou les viols sont légions et ou les meurtres d'animaux sont non simulés...  Une des raisons principales de ce scandale, cette fameuse scène de la tortue, terriblement crade au passage, à fait couler énormément d'encre... Et puis Cannibal Holocaust est l'un des premiers films à avoir été tourné de sorte à ressembler à un documentaire (façon Blair Witch)... Tout à été fait de sorte à ce que les gens croient que tout ce qu'ils voyaient dans le film étaient réel, ainsi Ruggero Deodato demanda à ses acteurs de ne pas se présenter en public pendant un an. Cela fit tellement d'effet qu'il fut obligé de les présenter devant la justice pour prouver qu'ils n'étaient pas morts! Rajoutez à cela le film que Cannibal Holocaust ait, -involontairement sans doute- des airs de film profondément raciste, vous avez le punching-ball cinématographique parfait, toutefois loin de moi l'idée de donner un avis objectif sur ce film : c'est impossible. Certains l'interpréteront comme une critique acerbe de l'humanité, d'autres comme un film profondément raciste, peu importe en soit, ce qui compte c'est le débat et débattre c'est ce que j'attends que vous fassiez, maintenant place à Ze Ring votre critique de cinoche préféré (ou pas) pour une nouvelle critique après trois semaines d'absense!

CH1
Cannibal Holocaust
est un film d'exploitation, en cela le but est d'exploiter un filon. But atteint ici, mais à quel prix? On connait tous les défauts des péloches d'exploitation italiennes pour peu qu'on se soit attardé dessus : les dialogues sont mal torchés et les acteurs sont tous doublés donc forcément ils sont tous pourris et ça se ressent dès le début du film, mais peu importe, car Cannibal Holocaust envoie la couleur dès les premières scènes avec notamment cette fusillade dans la jungle avec des cannibales qui donne un assez bon avant-gout de ce que va être le film : une expérience crade, viscérale, subversive, un pur film de crevard qui en marquera plus d'un par sa violence visuelle poussée jusqu'au boutiste... Ces quelques mots résument plutot bien le film, crado visuellement et extrêmement malsain, enchainant les scènes d'anthologie du cinéma d'horreur (la scène de la tortue et du rat musqué, pour ne citer qu'elles, respectivement de véritables moments d'horreur et de cruauté...) et si les dialogues et les acteurs font un petit peu de la peine, force est de constater que Cannibal Holocaust est un prodige en terme de réalisation, Ruggero Deodato, dont c'est sans doute le seul bon film d'ailleurs, assure ici un max avec sa caméra, capturant des moments d'horreur d'une rare d'intensité, soutenu par la partition parfois malsaine de Riz Ortolani et les effets spéciaux ultra-réalistes d'Aldo Gasparri, tout est fait pour provoquer le malaise et le dégout et il semble que Deodato n'ait pas raté son coup, jamais je n'avais vu un film aussi violent (même si de ce que me disent certaines connaissances cinéphiles, certains films notamment Salo, sont bien pires... JE VEUX!). Malheureusement si la réalisation est sans faille, ce n'est pas le cas du scénario... Car si les dialogues tous pourris peuvent passer, en regard du statut du film, ce n'est pas le cas des "coupures new-yorkaises" entre chaque passage dans la jungle... Véritable erreur scénaristique, ces passages de calme, en plus de provoquer une baisse de rythme importante, font de Cannibal Holocaust une expérience moins viscérale qu'elle n'aurait du l'être. Heureusement? Pour certains oui, pour moi non, je suis de ces gens qui veulent du sang au cinéma, car je pense très clairement que si l'art peut permettre d'exprimer des choses voir d'essayer de pousser à les changer c'est à la violence la plus extrême qu'il faut recourir pour y parvenir, il ne faut faire aucune concession, arrêter de brosser les gens dans le sens du poil et les foutre devant la réalité des choses. Voila juste une parenthèse qui n'a rien à voir avec le film, car Cannibal Holocaust est loin de brosser les gens dans le sens du poil mais ces coupures n'étaient pas nécessaires...

CH2
Heureusement les défauts de Cannibal Holocaust sont compensés, -bien évidemment par cette réalisation sans faille qui fait du film une tuerie absolue-, mais surtout par ce qui est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse : le message subversif qui se trouve derrière le film. Présentant les Occidentaux comme une belle troupe de bad motherfuckers et injectant un message intelligent sur les médias, véritables corbeaux du malheur, rapaces en mal de sensation, adepte du racolage de masse et de l'ultra-violence visuelle (il n'y a qu'a voir le personnage principal laisser son pote se faire émasculer pour pouvoir filmer cette horreur pour s'en convaincre), bad motherfuckers qu'on est au final content de voir subir les pires erreurs tant ce sont de véritables enfoirés, malheureusement la subversion de Cannibal Holocaust trouve très rapidement ses limites puisque c'est aussi une oeuvre particulièrement maladroite, ainsi si le film de Deodato présente les occidentaux comme de gros enculés il offre aussi une vision caricaturale des cannibales, qui au passage font dans le film un petit peu de la peine... Alors, Cannibal Holocaust, film raciste ou pas? A vous de décider, à mon sens il faut être bigleu pour ne pas voir que cette vision caricaturale des tribus cannibales est une pure maladresse, et puis il serait tout de même stupide de ne voir que ça alors que Cannibal Holocaust se démarque de tous les autres films de cannibales par cette vision noire et subversive d'une humanité pourrie, ou les hommes soi-disant civilisés sont les véritables sauvages... Et puis cet article est également l'occasion pour moi de rappeler à tous les abrutis qui le liront de dire que la violence influe sur la société, et que la société influe sur le cinéma et certainement pas l'inverse... En cela Cannibal Holocaust est un reflet plus ou moins exact de notre société, donc bon, tous les abrutis qui crient au scandale dès qu'ils voient un bout de zob et une décapitation dans un film, va falloir vous réveiller la violence ça fait partie de la vie, c'est pas Noé, Fulci, Deodato ou Pasolini qui l'ont inventé...

CH3

Alors, Cannibal Holocaust, conclusion? Comme je l'ai dit il m'est impossible d'être objectif... Alors à mon sens c'est un excellent film... Malheureusement pénalisé par un scénario bancal et des acteurs qui puent du cul. Mais c'est une expérience, même si le film n'est pas à laisser entre tous les mains et qui après plus de 30 ans n'a encore rien perdu de son effet traumatisant... Alors soyons clair, on aimera ou on aimera pas, reste que Cannibal Holocaust est une date importante dans l'histoire du cinéma et un film culte, qu'il faut voir afin de se faire un avis et dépasser tous les préjugés et les apprioris qui font passer Ruggero Deodato pour le diable incarné... On adhèrera ou pas, mais le seul moyen de le savoir c'est de prendre le risque!

-Ze Ring-

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité