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ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
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Derniers commentaires
25 novembre 2011

THE KING OF NEW YORK

KONY JAQUETTE
RÉALISÉ PAR | ABEL FERRARA.
ÉCRIT PAR | NICOLAS ST. JOHN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JOE DELIA.

CHRISTOPHER WALKEN | Frank White.
DAVID CARUSO | Dennis Gilley.
LAURENCE FISHBURNE | Jimmy Jump.
VICTOR ARGO | Roy Bishop.
WESLEY SNIPES | Thomas Flanigan.
JANET JULIAN | Jennifer.

Frank White (Christopher Walken), un gros bonnet du traffic de drogue, sort de prison. Afin de reprendre le contrôle du traffic de drogue à New York, il décide d'éliminer la concurrence.

KONY 1


Abel Ferrara est considéré par beaucoup comme un des plus grands réalisateurs des années 90. Son DRILLER KILLER à une réputation de film culte, son BAD LIEUTENANT, bien que très controversé, est beaucoup apprécié et à même donné lieu à un très bon remake (bien qu'a l'opposé de l'original), NOS FUNÉRAILLES, bien que très rare, est considéré un peu partout comme un chef d'oeuvre et finalement, KING OF NEW YORK, traine derrière lui une réputation absolument cultissime. Abel Ferrara ne m'avait jamais réellement touché jusqu'a présent : j'ai détesté DRILLER KILLER (qu'il faudrait que je revoie) et j'ai beaucoup aimé BAD LIEUTENANT mais certainement pas autant que je l'aurai voulu... Mais il faut être clair, avec KING OF NEW YORK, Ferrara tape à tout autre niveau. Sans tourner autour du pot, KING OF NEW YORK est un chef d'oeuvre, ni plus ni moins, EXPLICATIONS.

KONY 2

Partant d'un pitch de base qu'on a tous déja vu mille fois, KING OF NEW YORK s'avère dès le départ surprenant puisqu'au lieu de glorifier les flics et de donner une vision noire des gangsters qu'il présente, Ferrara réalise un film construit sur la base inverse. Frank White, véritable Robin des bois des temps modernes, apparait très clairement, et ce dès le départ, comme un gangster aux ambitions nobles et honorables, un meurtrier certes mais qui suit un chemin criminel dans le seul but d'aider son prochain. Ferrara, très vite, fait se heurter ce personnage abusivement glorifié aux policiers, bad mother fuckers aux méthodes violentes et sans réelles limites morales. Il faut être honnête : il faut des couilles pour faire ce genre de choses, or Ferrara le fait, et ce sans même le nuancer ou tenter de le cacher. Un peu comme avec BAD LIEUTENANT, Ferrara balance un bon gros coup de savate dans les valeurs morales de notre société et en glorifiant à outrance un personnage qui ne devrait pas l'être, signe le portrait d'un personnage finalement attachant, chose qu'il ne devrait pas être également... Pourtant tout s'embrique avec cohérence et efficacité et ce malgré l'espèce de "paradoxe moral" que Ferrara et St. John s'amusent à construire avec ce KING OF NEW YORK.

KONY 3
Bien évidemment, ce scénario aux bases subversives est largement soutenu par son casting incroyable. Christopher Walken, comme à son habitude, éclipse tous les autres à chaque apparition, mais on retrouve également un Victor Argo absolument excellent, un Lawrence Fishburne qui en fait des tonnes mais dont l'interprétation correspond parfaitement au personnage, mais également Wesley Snipes, David Caruso et Paul Calderon, tous sont géniaux dans leurs rôles respectifs et donnent vie à leurs personnages. Le casting de KING OF NEW YORK est impressionnant, toutefois Ferrara ne cède pas à la facilité et ne laisse pas ses acteurs tenir son film, au contraire, puisqu'il signe un film techniquement très réussi, donnant libre cours par moment à des idées visuelles dingues, à un éclairage complètement barjo mais surtout, comme à son habitude, il prend un soin tout particulier à l'installation d'une ambiance glauque et dérangeante, toujours sous l'influence évidente d'oeuvres comme SÉRIE NOIRE bien qu'il parvienne ici à s'en détacher.

KONY 4

La maitrise technique de Ferrara s'avère surtout utile lorsque ce dernier commence à balancer des scènes d'action dantesques toutes les cinq minutes, en effet, sous ses apparences de drame subversif, KING OF NEW YORK se révèle très vite être en réalité un gros polar d'action bien bourrin, qui, s'il n'oublie pas de développer son histoire et son sujet, laisse une place assez étonnante aux scènes d'action. Difficile par moments de se dire que c'est le réalisateur de DRILLER KILLER derrière la caméra, tant KING OF NEW YORK par son rythme et ses scènes d'action ressemble à peu près à tout sauf ce à quoi on s'attendait, le traitement de Ferrara s'avère en effet très surprenant en plus d'être de grande qualité, à défaut d'être virtuose. Chaque scène d'action fait oublier la précédente et Ferrara stylise chaque moment de violence pour le rendre chaque fois plus fort et plus percutant, procédé dont la force est parfaitement illustrée par une exécution au canon scié brève mais qui constitue un réel sommet de violence et d'intensité qui vous laissera le cul... Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres!

KONY 5

Servi par un rythme haletant, KING OF NEW YORK s'avère également être une oeuvre méchamment tendue, un clash ultra-violent entre deux camps que le scénario de St. John retranscrit avec brio par des dialogues subtils mais également jouissifs, interprétés avec brio par Christopher Walken, ici au meilleur de sa forme, jouant Frank White comme si sa vie en dépendait et balancant des punchlines explosives avec une classe pas possible, c'est bien simple, il trouve ici un de ses meilleurs rôles, et au vu de l'étendue du talent du bonhomme, cela me semble assez révélateur de la qualité de son interprétation. Le tout donne un film véritablement irréprochable, explosif, glauque, subversif et puissant. Un pur chef d'oeuvre en somme, un grand classique que tout cinéphile qui se respecte se doit de voir et ce malgré son côté jusqu'au boutiste méchamment appuyé... Si je dois admettre que Ferrara ne me semblait pas être un grand réalisateur, la vision de ce KING OF NEW YORK à profondément changé mon opinion à ce sujet : ce mec est un putain de fou dangereux, certes capable du pire comme du meilleur, mais dont les meilleurs, de ce que j'ai vu, valent clairement la peine d'être vus.

KONY 5 2

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-ZE RING-


KONY 6

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19 novembre 2011

THE KILLER

TK JAQ
RÉALISÉ PAR
|
JOHN WOO.
ÉCRIT PAR | JOHN WOO.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | LOWELL LO.

CHOW YUN-FAT | Jeff.
DANNY LEE | Li.
SALLY YEH | Jenny.
CHU KONG | Sydney.
KENNETH TSANG | Chung.
FUI-ON SHING | Eddie Weng.

Jeff (Chow Yun-Fat) est un tueur professionnel aguerri qui travaille en solo. Lors de l'éxécution d'un contrat, il blesse accidentellement aux yeux une jeune chanteuse, Jenny (Sally Yeh). Rongé par le remords, Jeff tente de se racheter. Il accepte d'éliminer un parrain des Triades afin de réunir la somme nécessaire à la transplantation dont Jenny à besoin.

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-CETTE CRITIQUE EST BASÉE SUR LA VERSION INTERNATIONALE D'1H40-

John Woo est connu mondialement pour la violence ultra-stylisée et la chorégraphie de la violence qui s'opèrent dans ses films. Cependant, la ou certains y voient de vulgaires films d'action stylisés à outrance, d'autres y voient des oeuvres certes spectaculaires et maniéristes, mais également bouleversantes, touchantes, et dont le style quelque peu excessif n'a que pour but de véhiculer des émotions très fortes... C'est ça THE KILLER, un polar culte qui ne vaut pas seulement par ses scènes d'action contrairement à ce que beaucoup voudraient faire croire. Pur remake du SAMOURAI de Melville, THE KILLER s'impose comme un des meilleurs polars de tous les temps ainsi que l'une des meilleures oeuvres de John Woo, une véritable tuerie intergalactique qui mérite bien quelques modestes explications!

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Soyons clair, il y un avant THE KILLER et un après THE KILLER. Avant ce film, il n'y a jamais eu rien de tel. L'arrivée de ce film à complètement révolutionné le cinéma d'action, et a engendré MATRIX tout comme il a mis Scorsese sur le cul (le film lui est d'ailleurs dédié) et a inspiré Quentin Tarantino... Ce n'est donc pas de nimporte quel film dont on parle, puisque tout comme Sergio Leone, John Woo à investi un genre pourtant maintes fois exploité auparavant (ici le polar) et l'a révolutionné en imposant son style à chaque instant. Car c'est de la que vient la révolution, c'est de la que viennent tous ces mecs qui tirent avec deux flingues dans les mains tout en sautant partout, c'est de la que viennent tous les ralentis tant utilisés dans les films d'action pendant toute une époque. Tout ça, John Woo l'a fait avant et mieux que tout le monde, faisant preuve d'une maitrise jamais égalée, et ce, aussi bien d'un point de vue technique que scénaristique (j'y reviendrai, promis!). Signant des plans somptueux et faisant preuve d'un sens du cadre incroyable, John Woo chorégraphie également ses fusillades avec un brio incroyable, toujours sous l'influence du genre qu'il préfère... La comédie musicale, et oui car malgré la violence de ses films, John Woo reste un grand admirateur de comédies musicales, composant donc le moindre de ses films de la même façon, expliquant la présence quasi-omniprésente de la musique et le montage du film, Woo montant les images de son film à partir de la musique et non la musique a partir des images.... Mais en soit peu importe, le résultat à l'écran est détonnant, ça blaste, ça fait exploser tout le décor, ça saigne et ça tire de partout mais dans les moments les plus paisibles, la symbiose entre les images et la musique vous donnera des frissons, la bande-son étant aussi belle que la photographie...

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Pourtant, si Woo laisse une grande place à l'action dans son film, ce sont les personnages qui en sont le point central. Reprenant le cultissime LE SAMOURAI mais le remixant à sa sauce, John Woo dresse le portrait de 4 personnages tous aussi touchants les uns que les autres, qu'il s'agisse de Jeff, tueur professionnel au noble code d'honneur et aux objectifs touchants, ou du flic Li, véritable justicier dans l'âme, John Woo prend ces personnages à la base simples, et les magnifie au travers de scènes d'une grande subtilité ou de dialogues certes naïfs et maladroits mais dont la bancalité est largement compensée par la puissance de l'interprétation. Chow Yun-Fat y fait en effet preuve d'un charisme exceptionnel mais livre également une de ses meilleures interprétations, tantôt subtil, tantôt émouvant, le bonhomme montre toute l'étendue de son talent, au même titre que Danny Lee ou de Chu Kong dont les magnifiques prestations donnent vie à des personnages bouleversants qui font face a d'autres personnages bien plus détestables. Manichéen, THE KILLER l'est assurémment, John Woo ne nuance jamais réellement son histoire mais le tout reste d'une grande efficacité, le manque de nuances dans l'histoire étant largement compensé par la puissance des personnages et de l'histoire...

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Qui plus est, ce manichéisme n'est finalement rien de plus que le résultat des obsessions de John Woo posées sur pélicule. Obsédé par l'amitié, la loyauté, la trahison, l'honneur et la rédemption. Thématiques centrales de THE KILLER, mais également du reste de la filmographie de John Woo, elles sont abordées ici de manière très explicite voire maladroite mais sont également le moteur d'émotions puissantes. En effet, l'un des points forts de THE KILLER est sa puissance émotionnelle incroyable. Bouleversant, THE KILLER l'est à bien des égards, mention spéciale à son final qui risque de vous assommer un bon coup et de vous laisser K.O, Woo enchaine les scènes poignantes tout comme il enchaine les fusillades cultes, et si THE KILLER est un grand film d'action, c'est également un sublime drame humain, et ce autant dans ses enjeux que dans son dénouement. THE KILLER est une oeuvre puissante émotionnellement, chose que les détracteurs de John Woo n'arrivent pas à voir, malheureusement pour eux... Dans toute cette tornade de sentiments et d'émotion fortes, John Woo parvient néanmoins à construire un scénario solide, parvenant à éviter avec brio toute forme de temps morts, malheureusement ce scénario est légèrement désavantagé par des dialogues assez mal écrits, mais en soit peu importe, le reste compense ce mineur défaut dans ce qui reste une oeuvre majeure du 7ème art.

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THE KILLER
est donc ni plus ni moins qu'un véritable chef d'oeuvre, un polar bouleversant animé par des personnages tous plus touchants les uns que les autres. John Woo s'impose pour la première fois avec ce film comme un véritable génie, maitrisant ses scènes d'action comme personne et faisant preuve d'un talent technique incroyable. Pour la première fois, le bonhomme impose réellement son style et révolutionne tout le cinéma d'action, exploit qu'il réitèrera 3 ans après avec le génial A TOUTE ÉPREUVE... La classe. THE KILLER est un des meilleurs films de John Woo, un véritable chef d'oeuvre qui n'a pas à rougir de la comparaison avec LE SAMOURAI, son modèle auquel il est d'ailleurs peut-être supérieur... Il s'agit donc d'un film à voir absolument, et très vite, qui permettra d'ailleurs peut-être à certains de s'initier à l'oeuvre fascinante bien qu'inégale de John Woo...

CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER A LA GALERIE COMPLETE

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-ZE RING-

TK8

16 octobre 2011

BRING ME THE HEAD OF ALFREDO GARCIA

AMLTAG JAQ
RÉALISÉ PAR
|SAM PECKINPAH
.
ÉCRIT PAR | SAM PECKINPAH, FRANK KOWALSKI ET GORDON T. DAWSON.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JERRY FIELDING.

WARREN OATES | Bennie.
ISELA VEGA | Elita.
ROBERT WEBBER | Sappensly.
GIG YOUNG | Quill.
JORGE RUSSEK | Cueto.
CHALO GONZALEZ | Chalo.
EMILIO FERNANDEZ | El Jefe.
KRIS KRISTOFFERSON | Biker.
DONNIE FRITTS | John.

Lorsqu'un riche propriétaire foncier (Emilio Fernandez) promet un million de dollars à quiconque lui ramènera la tête de l'homme qui a mis enceinte sa fille, deux hommes avide d'argent (Robert Webber et Gig Young.) recrutent Bennie (Warren Oates), un barman pour faire leur sale boulot.

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ATTENTION, FILM EXTRÊME!

Film extrême en effet, mais de la part de Sam Peckinpah, est-ce réellement surprenant? Pas tellement dans le sens ou la bonhomme, toute sa carrière, à passé son temps à faire chier Hollywood par la violence et la subversion qui s'opère dans ses films. En 1974, Peckinpah à déja causé scandale avec LA HORDE SAUVAGE, CHIENS DE PAILLE a été interdit au Royaume-Uni, son PAT GARRETT ET BILLY LE KID a été massacré par la production et UN NOMMÉ CABLE HOGUE s'est mangé un bide commercial sans précédent. En 1974, toutefois, Peckinpah sort APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA, et rien qu'a la lecture de ce titre provocateur, vous vous doutez que son film à fait du bruit... Echec commercial à l'époque, le film à aujourd'hui trouvé son public, chose tout à fait compréhensible dans la mesure ou APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA est un des meilleurs films de son auteur... Un film de qualité qui mérite bien quelques explications!

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Peckinpah est certainement l'un des plus grands réalisateurs de western américain, c'est indéniable. Mais ses westerns ont la particularité de déconstruire le genre plutôt que de l'exploiter, chose que les italiens ont fait avant tout le monde et que Peckinpah faisait avec brio que ce soit dans LA HORDE SAUVAGE ou THE GETAWAY, western urbain sous forme de polar.... Il en va de même pour APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA, road movie crépusculaire ou les chevaux et les revolvers sont remplacés par des voitures, des motos et des mitraillettes qui s'apparente davantage à un western surréaliste lorgnant vers le film de fantômes qu'a un film d'action, contrairement à ce que beaucoup pourraient dire. En effet, si l'action d'APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA se déroule bien à l'époque ou le film a été créé, ce n'est que pour mieux "déconstruire le western", thématique que l'on retrouve dans la moindre des oeuvres de Peckinpah (voir pour s'en convaincre UN NOMMÉ CABLE HOGUE, une comédie romantique dans le Far West et CHIENS DE PAILLE, A.K.A RIO BRAVO dans les Cornouailles), ici poussée à l'extrême tant le film ne ressemble à rien qui n'ait déja été fait avant...Ceci se manifeste à l'écran par l'usage de figures symboliques tout droit tirées du western spaghetti : personnage principal taciturne, quête difficile de la richesse matérielle, mais également par l'utilisation du Mexique comme décor principal, le tout agrémenté des thématiques propres à Peckinpah, telles que la relation amoureuse mouvementée entre Bennie et Elita, personnage qui constitue le point central du film... Mais également par une représentation de l'homme méchamment péjorative et la place centrale qu'occupe l'enfance dans le film. A cela, Peckinpah rajoute une dimension fantastique surprenante à son oeuvre, la tête d'Alfredo Garcia devenant au fur et à mesure que le film avance un personnage important du récit bien qu'elle ne soit jamais montrée... Cette même tête qui, au fur et à mesure qu'elle prend de l'importance, fait sombrer le personnage principal dans une descente vers la folie qui n'est pas sans rappeler APOCALYPSE NOW (bien que la comparaison soit tirée par les cheveux je vous l'accorde) mais surtout à SIN CITY dans la manière dont elle est explicitée.

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Vous l'aurez compris, APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA ne ressemble à rien que vous n'ayez déja vu avant. En cela, il s'agit très certainement du film le plus jusqu'au boutiste de Sam Peckinpah et il n'est donc pas étonnant qu'il ne puisse pas plaire à tout le monde, d'autant plus que son rythme n'est pas des plus accessibles. En effet, le film est assez lent, Peckinpah prenant son temps pour installer les bases de son histoire et toutes les thématiques qu'il va aborder, mais ce rythme particulier est nécessaire pour marquer la descente aux enfers dont Bennie et Elita sont les victimes. L'intensité croissante de chacune des scènes de violence du film, l'étrangeté de la moindre des rencontres du couple Oates-Vega, la gratuité du moindre instant de violence, cette même violence rendue encore plus étrange par le stylisme dont Peckinpah fait preuve dans ces moments-la... Tout cela est nécessaire pour faire d'APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA une expérience particulièrement glauque et malsaine (qui semble être au passage une des grandes sources d'inspiration de Martin Scorsese pour TAXI DRIVER aux côtés de CHIENS DE PAILLE.). APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA est une oeuvre qui s'analyse en détail, sur laquelle il y aurait de nombreuses choses à dire tant c'est un film à la complexité rare dans ses nombreuses thématiques sous-jacentes, donc on va non plus y passer des heures, ce qu'il est important de savoir c'est que tout en abordant les thématiques qui l'intéresse, Peckinpah procède tranquillement mais surement à l'installation d'une tension dramatique sidérante en multipliant les enjeux de son scénario assez conceptuel bien que linéaire, tension qui explose lors d'un final absolument bouleversant qui risque de vous trouer le cul violemment.

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Toute cette complexité dans les thématiques et l'originalité de l'histoire ne seraient toutefois rien sans la maitrise formelle de Sam Peckinpah sur le plan technique, scénaristique et au niveau de la direction d'acteurs. Avec APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA, Peckinpah prend un certain temps pour développer ses personnages et ses enjeux et livre une relation amoureuse intéréssante entre les personnages de Warren Oates et d'Isela Vega dans le sens ou un rapprochement entre les deux personnages s'opère en même temps qu'une dualité s'installe, ainsi si l'une est une femme un peu volage, l'autre délaisse cette dernière d'une certaine façon malgré le sentiment fort qui les rattache, mais c'est Alfredo Garcia qui scinde réellement les deux personnages, scission qui pourtant ne les sépare pas... Bref, leur rapport est unique et passionnant mais est également illustré par des dialogues d'une grande subtilité animés et sublimement interprétés par un Warren Oates au sommet de son art, livrant une prestation absolument incroyable. Bien évidemment, les autres ne sont pas en reste, notamment Isela Vega qui n'a pas a rougir en comparaison avec Oates puisque sa prestation est très bonne... Et on retrouve toute une clique de seconds couteaux, notamment Kris Kristofferson qui entre PAT GARRETT ET BILLY THE KID et APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA a refait pousser son ignoble barbe mais aussi Emilio Fernandez dont le charisme crève l'écran à chacune de ses apparitions et Richard Bright apparait même l'espace d'un plan dans une mini-apparition qui fait plaisir!!

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Peckinpah
de son côté fait preuve une fois de plus de talents de technicien indéniables, son film étant sobrement mais magistralement photographié et éclairé, mais surtout superbement filmé. Peckinpah capture ses acteurs et tire de leurs performances ce qu'il y a de mieux a en tirer, met en scène ses gunfights de la manière la plus magnifique possible tout en stylisant au maximum le moindre instant de violence par le biais de ralentis et de giclées de sang méchamment graphiques. Une fois de plus, le maître fait preuve d'une maitrise technique sidérante et si ça reste tout de même plus sobre que LA HORDE SAUVAGE, le maniérisme de Peckinpah donne a son film une intensité incroyable, intensité qui trouve son sommet lors de gunfights magnifiquement orchestrés et dont le seul défaut serait le bruit un peu vieillot des coups de feu... A la maitrise technique de Peckinpah se rajoute en plus une bande-son magnifique par Jerry Fielding dont un extrait est d'ailleurs disponible un peu plus haut dans l'article!

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Que dire de plus? Rien. Je ne vois rien de plus à dire qui n'aurait pas déja été dit sur APPORTEZ-MOI LA TÊTE D'ALFREDO GARCIA... C'est un film unique, qui ne plaira pas à tout le monde certes mais dont la qualité est indéniable. Un chef d'oeuvre en somme, une tuerie absolue et un des meilleurs crus de Sam Peckinpah, une baffe intergalactique dont vous allez avoir beaucoup de mal à vous remettre et dont le final nihiliste et sombre finira de vous achever... Un indispensable en somme, un film que je vous recommande particulièrement pour son ambiance bizarre et son jusqu'au boutisme. Quand aux fans de Peckinpah, inutile de dire qu'il va falloir vous depêcher de le voir si ce n'est pas déja fait et ceux que ça n'intéresse pas ne savent pas ce qu'ils ratent...

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-ZE RING-

GARCIA10

12 octobre 2011

APOCALYPSE NOW

AN JAQ

RÉALISÉ PAR | FRANCIS FORD COPPOLA.
ÉCRIT PAR | FRANCIS FORD COPPOLA, JOHN MILIUS ET MICHAEL HERR A PARTIR DE L'OEUVRE DE JOSEPH CONRAD.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | FRANCIS FORD COPPOLA ET CARMINE COPPOLA.

MARTIN SHEEN | Cpt. Benjamin L. Willard.
MARLON BRANDO | Colonel Walter E. Kurtz
FREDERIC FORREST | Jay "Chef" Hicks.
LAURENCE FISHBURNE | Tyrone "Clean" Miller.
SAM BOTTOMS | Lance B. Johnson.
ALBERT HALL | Chief Phillips.
DENNIS HOPPER | Photo-journaliste.
ROBERT DUVALL | Lieutenant-Colonel Bill Kilgore.

Alors que les États-Unis s'embourbent dans le conflit vietnamien, les services secrets confient au lieutenant Willard (Martin Sheen) la mission de traquer et de tuer le colonel Kurtz (Marlon Brando). Ce dernier, devenu un psychopathe dangereux et sanguinaire, vit à la frontière Cambodgienne, entouré d'une tribu de renégats qui le vénère comme un dieu. Dans sa quête, Willard va être confronté aux horreurs de la guerre et à la cruauté del'homme. Un voyage qui va le conduire au bout de lui-même et de la folie.

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Raaah moi et APOCALYPSE NOW c'est une longue histoire... Vu pour la première fois lorsque j'avais 9 ans en DVD, j'ai gardé un souvenir assez particulier de ce film, même si soyons clair, je m'étais fait chier. Puis il y a quelques années, c'est ni plus ni moins que le premier film que j'ai acheté en DVD, dans sa version Redux, et je me suis fait chier une fois de plus. Ce n'est qu'il y a deux jours que j'ai revu le film après avoir appris qu'il y avait un montage différent de la version Redux, une version plus courte dans laquelle une scène méchamment lacunaire est absente : la scène des colons français, brisant violemment le rythme du film et faisant sombrer le spectateur dans un ennui profond, montage qui n'est malheureusement disponible que sur le Blu-Ray que je n'ai pas... Impatient de redécouvrir cette oeuvre majeure de l'histoire du cinéma, c'est hier que je l'ai revu en zappant cette scène inutile et chiante de 30 minutes, et pour la première fois de ma vie, j'ai aimé APOCALYPSE NOW. Preuve que les gouts évoluent et souvent dans le bon sens, puisqu'APOCALYPSE NOW est juste un des plus grands films de Francis Ford Coppola, une oeuvre subversive, étrange, hallucinogène et complètement unique... Une expérience en somme, un film comme on en voit pas deux.

AN4
Ce côté "expérimental" se manifeste dès le début du film par une technique assez unique, mêlant plans fixes a l'onirisme surréalisme avec des fondus agencés de sorte à ce que la scène d'introduction se ressemble à rien qui n'ait déja été fait avant, du moins, qui n'ait déja été fait avant et de manière aussi maitrisée, car soyons clair, si APOCALYPSE NOW est une oeuvre curieuse dans le sens ou Coppola se livre à des excès considérables dans son visuel mais également dans son histoire en elle-même, il fait preuve d'une maitrise technique irréprochable sur la globalité de son oeuvre, et ce même lors de passages chiants tels que la scène des colons français dont le montage Redux est malheureusement porteur... Bref, ça saute aux yeux, APOCALYPSE NOW est techniquement abouti, chaque plan est soigneusement étudié pour en tirer le meilleur effet possible et Coppola joue et s'amuse joyeusement avec des effets visuels improbables pour marquer clairement son propos... Ainsi si l'on pouvait définir APOCALYPSE NOW en quelques termes, on devrait utiliser le groupe nominal "descente dans la folie", descente dans la folie on l'aura tous compris marquée par l'usage excessif d'éclairages déconcertants et de fumées colorées inquiétantes... Tout cela crée aisément une sensation de malaise peu anodine qui est renforcée par l'ambiance humide et étouffante d'une jungle vietnamienne qui à rarement été aussi bien filmée... Ce travail technique donne à l'oeuvre de Coppola une dimension onirique loin d'être désagréable, contrastée par des moments de violence frénétiques (Brrrrrr l'attaque du bateau à coups de fusée) qui surprennent systématiquement le spectateur aux moments ou il s'y attend le moins qui viennent exorciser toute les sensations de malaise accumulées entre chacun de ces moments brutaux avec un brio et une grâce rarement égalée... Bref, vous l'aurez compris, APOCALYPSE NOW est superbe, le soin technique apporté par Coppola confère à son ambiance tout à fait unique, ambiance unique mais également nécessaire dans le sens ou elle ne fait qu'un avec le propos développé par le réalisateur de la trilogie (inégale) du PARRAIN.

AN13
En effet, comme je l'ai déja dit, APOCALYPSE NOW c'est une profonde descente dans la folie, une descente directement reliée sur un personnage central qui n'est toutefois que peu présent dans le film, le personnage iconique qu'est le colonel Kurtz, psychopathe fou qui n'est peut-être pas si fou que ça... En effet, Coppola remet en cause bon nombre de choses avec APOCALYPSE NOW et si son message est assez ambigu impossible de ne pas penser que Coppola considère la folie comme seule forme de lucidité dans des circonstances telles que celle qu'il présente dans son film, c'est-a-dire la guerre du Vietnam, qui à l'époque je le rappelle vient tout juste de se finir... Guerre du Vietnam qui sert ici davantage de contexte à cette descente surréaliste dans la folie humaine que de sujet central. Ainsi peut-on réellement considérer APOCALYPSE NOW comme un film de guerre? A mon sens non, la guerre ne nous est pas réellement montrée, et les rares fois ou elle l'est, elle l'est de la manière la plus absurde possible, il n'y a qu'a voir pour s'en convaincre cette scène ou le génial Robert Duvall, après avoir explosé un camp de Vietcongs dans cette scène mythique de l'attaque des hélicos sur fond de Wagner, tente de surfer alors que tout le monde tire autour de lui... Il y a dans APOCALYPSE NOW une forme d'absurdité très présente, mais en soit quoi de plus normal que de proposer à intervalle régulière des scènes plus absurdes les unes que les autres lorsque le sujet est une des guerres les plus absurdes que l'humanité ait connu? Tout le film repose sur cette absurdité tantôt hilarante tantôt dérangeante (le long final du film...), absurdité qui va croissante dans son intensité au fur et à mesure que le film avance et devient plus fou. La forte présence de cette absurdité a bien évidemment pour but de dénoncer l'absurdité de la guerre du Vietnam, mais en soit, ce n'est pas tant la guerre que Coppola dénonce au travers d'APOCALYPSE NOW mais davantage la dimension la plus obscure de l'homme, celle qui nous pousse à nous entretuer, la partie folle de l'humanité... Cette même partie folle qui contrairement à ce qu'on pourrait croire n'est pas ici représentée par le personnage ambigu de Kurtz, mais davantage par ceux qui envoient Willard après ce dernier. Le propos d'APOCALYPSE NOW est d'une sombre ironie, marquée par une critique que j'apprécie tout particulièrement "Nous formons des jeunes gens à lâcher du napalm sur des villages mais leurs officiers leur interdisent d'écrire "Fuck" sur leurs avions. Pourquoi ? Parce que c'est obscène!", marquant très bien l'ironie de cette oeuvre mais aussi toute la contradiction et l'absurdité de la situation qu'elle dépeint...

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Par la qualité de son scénario et de son script, Coppola dissémine petit à petit son propos tout en s'affairant à des expérimentations visuelles... APOCALYPSE NOW est un trip sous acide complètement dingue que l'absurdité n'aidera sans doute pas ceux qui n'adhèrent à l'expérience, difficile donc de faire une critique objective sur cet ovni tant il appelle beaucoup à la subjectivité, toutefois ce qu'il est possible de juger de manière objective force clairement l'admiration. Il suffit de jeter un oeil à la performance magnifique de Marlon Brando, qui n'est la qu'une demi-heure, soit a peine plus qu'un cinquième du film, un temps toutefois largement suffisant pour éclipser tout le reste du casting... Tout en subtilité, Brando donne une dimension ambigue a son personnage. La moindre apparition du bonhomme, méchamment transformé physiquement pour le coup, est suffisante pour faire de l'ombre à tous les autres acteurs du film... Toutefois, Martin Sheen n'est pas en reste et livre certainement la meilleure performance de sa carrière, on retrouve également Dennis Hopper et Robert Duvall qui tiennent des rôles décalés et livrent des prestations absolument génialissimes... Tous les acteurs de ce film donnent vie à un scénario et à des dialogues pas nécessairement évidents à interpréter mais tous superbement écrits et plein de sens.

AN9
Seule la construction pose le problème dans APOCALYPSE NOW, et encore, uniquement si l'on se base sur le montage Redux, en effet, comme je l'ai déja dit plus haut, il y a au milieu du montage Redux une longue et chiante, très chiante même, séquence de 30 minutes, pas très utile qui plus est, qui brise violemment le rythme du film et rend le dernier tiers assez ennuyeux... Toutefois, le montage cinéma, dans lequel cette scène est absente (c'est la seule différence entre les deux montages.), est bien plus facile à digérer, bien plus agréable à regarder et ne souffre aucunement de problèmes de construction... Coppola installe un rythme assez singulier dans ce APOCALYPSE NOW, rythme ponctué de scènes explosives surprenantes, violentes et la plupart du temps assez courtes mais également assez spectaculaires, donnant un peu de piment a ce trip visuel lent et onirique.Par l'action, Coppola dynamise son récit et donne un peu de piment à ce dernier, permettant ainsi au spectateur d'être accroché de bout en bout à ce qui est l'une des oeuvres les plus abouties d'un des plus grands cinéastes des années 70.

AN6
En conclusion à cette petite chronique, APOCALYPSE NOW est un chef d'oeuvre subversif et unique en son genre, merci à un visuel de dingue, la mise en scène de très grande qualité de Francis Ford Coppola et son propos méchamment subversif et ambigu... Une oeuvre sur la guerre du Vietnam, mais surtout sur la folie et les aspects les plus sombres de l'homme, APOCALYPSE NOW est une oeuvre majeure et un des meilleurs films de Coppola... En somme, si vous n'avez toujours pas compris la ou je veux en venir, laissez-moi expliciter mon propos : si vous n'avez toujours pas vu ce film, ce dont je doute étant donné que c'est tout de même un des films les plus connus au monde, alors vous devez en faire en priorité, car APOCALYPSE NOW n'est ni plus ni moins qu'un chef d'oeuvre, un indispensable que tout cinéphile se doit d'avoir déja vu une fois...

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Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-ZE RING-

AN10

28 septembre 2011

INFERNO

INFERNO-DVD

RÉALISÉ PAR| DARIO ARGENTO.
ÉCRIT PAR | DARIO ARGENTO.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | KEITH EMERSON.

LEIGH McCLOSKEY | Mark Elliot.
IRENE MIRACLE | Rose Elliot.
ELEONORA GIORGI | Sara.
DARIA NICOLODI | Elise Stallone Van Adler.
SASHA PITOËFF | Kazanian.
ALIDA VALLI | Carol.
VERONICA LAZAR | L'infirmière.

INFERNO0


Difficile d'aborder un film tel qu'INFERNO... 7ème film de Dario Argento, qui vit à l'époque son age d'or puisque ses deux derniers films, les chefs d'oeuvres LES FRISSONS DE L'ANGOISSE et SUSPIRIA ont connu un franc succès. Fort du succès de ces deux grands films, Argento peut alors se lancer sur le deuxième segment de sa Trilogie des Trois Mères, trilogie qui pour rappel est constitué du magnifique SUSPIRIA, du tout pourri LA TROISIEME MERE et du film qui nous intéresse aujourd'hui : INFERNO, film a la limite de l'abstrait et du surréalisme, une des oeuvres les plus atypiques de son auteur, qui ici pousse la beauté visuelle de son cinéma a son paroxysme en dépit du scénario dénué de toute logique et sujet à de mineures imperfections. Pourtant, malgré cette absence de logique et de cohérence (inhérente au cinéma de Dario Argento depuis SUSPIRIA.), Argento signe ce qui figure certainement parmi ses plus grands films et signe une fois de plus un pur chef d'oeuvre de l'horreur. Une oeuvre révolutionnaire du cinéma de genre dont l'influence se fait ressentir autant dans le cinéma d'aujourd'hui (le très bon DEAD SILENCE de James Wan, entièrement basé sur des idées issues des FRISSONS DE L'ANGOISSE et d'INFERNO, d'ailleurs même en termes de mise en scène, Wan ne s'est jamais caché s'être inspiré d'Argento.) que dans le cinéma plus ancien (Fulci à en effet emprunté beaucoup à l'ambiance d'INFERNO pour réaliser L'AU-DELA mais également pour L'EVENTREUR DE NEW YORK dont les éclairages sont tout droit tirés d'un film d'Argento.)... Alors, INFERNO, grosso modo, qu'en est-il?

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Inutile de tourner autour du pot : INFERNO est l'un des plus beaux films de tous les temps, et cela se ressent dès les premières secondes. En effet, la petite introduction du film bénéficie d'entrée de jeu d'un soin esthétique incroyable (le plan ci-dessus est le premier plan du film.), la photographie étant d'une rare beauté et l'agencement des éclairages étant ici carrément parfaits... Dès le départ, Argento installe une ambiance incroyable, aidé par son pote Keith Emerson qui livre ici une composition absolument sublime, changeant souvent de tonalité au fur et a mesure que le film avance, en effet, comme c'est souvent le cas chez Dario Argento, aucun morceau de la bande-son ne se ressemble, certains sont même carrément antinomiques! Pourtant le tout s'intègre merveilleusement aux images et soutient avec brio l'atmosphère et l'ambiance, onirique et étrange, chargée d'une dimension malsaine et résolument inquiétante, que les dialogues viennent renforcer lorsqu'ils font mention d'odeur... Argento à tout compris et en 3 minutes installe l'ambiance de son film, cette même atmosphère qui vous chope à la gorge et qui ne vous lache pas pendant 1h40 de métrage, 1h40 très étrange et singulière que ce soit dit! Singulière, d'une part parce que vous n'avez rien vu de tel, en effet, passées les premières minutes, le spectateur est submergé par des éclairages de folie et une ambiance sonore au poil, d'autre part parce qu'il s'agit très certainement d'un des films d'horreur les plus difficiles à saisir de l'histoire du cinéma. Il n'y a en effet dans INFERNO pas de fil conducteur, l'histoire est résumée en début de film et s'étend pendant tout le film sur des tueries toutes inventives et flippantes. Argento signe un film à la limite de l'abstrait et s'il y a bien une histoire pour justifier l'existence de ce INFERNO, soyons clair, ce n'est pas ce qui nous intéresse ici et comment peut-elle être notre principale préoccupation lorsque nous sommes submergés par tant de beauté visuelle, d'éclairages somptueux donnant une atmosphère toute particulière à des décors qui renvoient inéluctablement au baroque? INFERNO est, je le répète, un des films les plus beaux jamais faits et s'impose également comme l'un des films les plus atmosphériques de l'histoire du cinéma, dont l'onirisme n'a rien à envier à celui d'un Fulci et qui vous envoutera à coup sur!

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Tout ce soin visuel est magnifié par la mise en scène virtuose de Dario Argento, qui ici n'a besoin que de sa caméra pour installer un climat de tension et de peur et une certaine forme de suspense. Toujours sous l'influence d'Alfred Hitchcock (comme la plupart des réalisateurs de cinéma de genre de sa génération.), Argento fait avancer lentement chacune de ses scènes, fait monter la tension et le suspense petit à petit, prend son temps pour arriver à la conclusion de chaque instant du film, en témoigne cette scène sous-marine, monument de suspense ou les éclairages étranges et une ambiance sonore sont de véritables objets de mise en scène, visant à faire monter la tension lentement mais surement pour la faire exploser de la façon la plus inattendue possible... A plusieurs reprises, le spectateur est surpris à se retrouver littéralement cloué à son fauteuil lors de moment de suspense incroyables qui se soldent généralement sur des meurtres dont l'intensité de la violence cartoonesque n'égale que l'inventivité. Les mains d'Argento sont ici les mains du tueur, et contrairement aux autres films du bonhomme, ces mains ne sont pas capables de manier que des couteaux... En témoigne cette scène complètement timbrée ou le mystérieux tueur se sert d'une vitre comme d'une guillotine pour assassiner un des personnages principaux, ces mêmes personnages qui dans des scènes bien craspec sont sacrifiés à un rythme déconcertant d'une manière qui n'est pas sans rappeler le PSYCHOSE d'Hitchcock... En effet, tout comme dans le chef d'oeuvre du maitre Hitchcock, Argento manipule le spectateur et fait passer le rang de personnage principal d'un personnage à un autre à plusieurs reprises en milieu de film. Argento va même jusqu'a sacrifier la présumée héroïne principale au bout de 30 minutes, la ou tout indiquait qu'elle survivrait... Tout comme Hitchcock avec PSYCHOSE, Argento s'amuse avec INFERNO à déconstruire les codes du cinéma de genre, tout en révolutionnant ce même cinéma comme peu de gens l'ont fait...

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Malheureusement si Argento livre une mise en scène exemplaire et maitrise son film du point de vue strictement visuel, on ne peut pas en dire autant du scénario du film... Loin d'être mauvais, il est très bon mais souffre de dures lacunes, notamment une longueur en milieu de film qui brise légèrement le rythme du film, et puis il est clair que l'aspect surréaliste et abstrait jusqu'au boutiste de l'oeuvre d'Argento ne plaira pas à tout le monde. Tout semble en effet injustifié, l'histoire en elle-même ne semble être qu'une excuse pour se permettre des expériences visuelles et des meurtres tous plus fous les uns que les autres... L'histoire n'est que peu développée, par désir de créer l'ambiguité et le doute ou tout simplement parce qu'Argento se préoccupait davantage de l'aspect plastique de son petit bijou? En soit, peu importe, ce qui est sur c'est que beaucoup seront déstabilisés, et très vite, par INFERNO tant son aspect jusqu'au boutiste à a la fois tout pour plaire et tout pour ne pas plaire. C'est la le majeur défaut d'INFERNO, qui n'en est toutefois pas un pour moi mais qu'il est nécessaire d'aborder sous peine de me faire taper virtuellement par une bande de lecteurs enragés!! :-D A cette lacune se rajoutent d'autres lacunes moins sévères et inhérentes au cinéma de genre italien de l'époque.... Je pense bien évidemment aux acteurs. En effet, si Daria Nicolodi et Irene Miracle livrent des prestations auxquelles il est difficile de reprocher quoi que ce soit (même s'il n'y a toutefois rien de transcendant), celle de Leigh McCloskey est loin d'être géniale et d'autres acteurs plus secondaires ne brillent pas par leur performance...

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Mais en soit peu importe. Ces quelques défauts ne viennent jamais entacher la beauté visuelle d'INFERNO, ou la mise en scène incroyable de Dario Argento, et si une vilaine longueur vient briser le rythme en milieu de film, ce n'est que pour que ce dernier s'accélère violemment dans sa dernière demi-heure. Le seul véritable problème se posera pour ceux qui n'adhèreront pas au côté jusqu'au boutiste de l'oeuvre d'Argento, mais une chose est sure : c'est une oeuvre à découvrir, un film injustement méconnu qui s'il n'égale pas SUSPIRIA mériterait tout de même une édition DVD française accessible à tout le monde (notamment d'un point de vue financier.)... Pour ceux qui comprennent l'anglais sachez que les éditions Blue Underground et Arrow coutent moins cher que le Blu-Ray Wild Side et sont de très bonne qualité également, en témoigne mes screens, tirés du DVD de Blue Underground... Quoiqu'il en soit, INFERNO reste une oeuvre à découvrir tant c'est un film d'horreur singulier et unique en son genre... Un chef d'oeuvre? Peut-être pas, mais on est pas loin.

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-ZE RING-

INFERNO7

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25 septembre 2011

ZOMBI 2

ZOMBI2 JAQ

L'ENFER DES ZOMBIES A.K.A ZOMBI 2 A.K.A ZOMBIE FLESH EATERS A.K.A ISLAND OF THE LIVING DEAD A.K.A ZOMBIE

RÉALISÉ PAR | LUCIO FULCI.
ÉCRIT PAR | ELISA BRIGANTI ET DARDANO SACCHETTI.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | FABIO FRIZZI.

TISA FARROW | Anne Bowles.
IAN McCULLOCH | Peter West.
RICHARD JOHNSON | Dr. David Menard.
AL CLIVER | Brian Hull.
AURETTA GAY | Susan Barrett.
STEFANIA D'AMARIO | L'assistante de Menard.
OLGA KARLATOS | Paola Menard.

ZO1
Le plus beau zombie de l'histoire du cinéma?


ATTENTION, ÂMES SENSIBLES!

Bon avant de commencer à parler de ce qui nous intéresse ici, je tiens à dire deux choses. premièrement, L'ENFER DES ZOMBIES est bien connu pour son côté gore outrancier (qui lui a valu le rang de Video Nasty en Angleterre.). En gros, âmes sensibles, grands-mères, enfants et auteuristes intellos, il est mieux que vous ne voyez pas ce film et donc que vous ne perdiez pas de temps à lire cette critique. La deuxième chose, et je m'en excuse profondément, c'est que je ne serai pas capable de vous fournir pour cet article en images de qualité pour la bonne et simple raison que mon DVD ne fonctionne pas sur mon ordinateur! C'est le risque des occasions, mais je me dis qu'heureusement que ma PS3 fait abstraction des rayures géantes se trouvant dessus... Pour en revenir à L'ENFER DES ZOMBIES, c'est un film important, pour une raison simple : il a apporté la gloire a Lucio Fulci, grand réalisateur qu'une bande de critiques visiblement abrutis n'a cessé de descendre durant ses années actives et qui avant ce premier film de zombies s'était imposé comme un grand nom du cinéma d'exploitation italien avec des oeuvres comme LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME, BEATRICE CENCI, LE VENIN DE LA PEUR, L'EMMURÉE VIVANTE et même un western assez étrange, LES 4 DE L'APOCALYPSE, toutes des oeuvres que l'on peut aisément qualifier de hardcore (les deux premiers que j'ai cité sont méchamment subversifs, le spaghetti de Fulci est vraiment bizarre et les deux autres sont graphiquement loin d'être piqués des vers). Malgré tout, aussi hardcore soient-elles les premières oeuvres du grand Fulci ne sont rien en regard de L'ENFER DES ZOMBIES, première incursion du maître dans le gore qui tache outrancier et dans le genre qui lui à apporté sa renommée internationale : le film de zombies.

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En effet, si ses gialli et ses westerns lui ont valu des critiques horriblement négatives, L'ENFER DES ZOMBIES à carrément permis aux oeuvres de Fulci de se diffuser dans le monde. Premier grand succès de Fulci, c'est aussi son premier film d'horreur, genre qu'il n'affectionnait pas particulièrement et qu'il aborda avec L'ENFER DES ZOMBIES pour la première fois par pur besoin financier (ce qui n'est pas étonnant au vu du personnage.), L'ENFER DES ZOMBIES est également bien connu pour son titre original : ZOMBI 2, collé au film par des producteurs peu scrupuleux pour surfer sur le succès du chef d'oeuvre de George A. Romero, ZOMBIE... C'est donc avec soulagement et bonheur qu'on se rend compte que L'ENFER DES ZOMBIES n'a rien à voir avec le film de Romero, en effet en jetant à la poubelle toute forme de propos politique ainsi que tout le côté visionnaire qui caractérisent l'oeuvre de Romero, et surtout en adoptant un univers visuel à l'opposé de celui de ZOMBIE, Fulci peut se permettre de faire un pur film d'horreur hardcore, et force de constater que de ce point de vue L'ENFER DES ZOMBIES est une grande réussite, véritable chef d'oeuvre qui avec FRAYEURS à définitivement imposé Fulci comme l'un des plus grands cinéastes de genre italiens de sa génération aux Etats-Unis mais également en France... Inutile de vous attendre ici à un rip-off de DAWN OF THE DEAD, car vous seriez surpris... L'ENFER DES ZOMBIES est un film à ambiance, une oeuvre organique, oppressante et sanglante mais c'est également une des oeuvres les plus abouties techniquement de Fulci.

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C'est d'ailleurs sans doute une des premières choses qui frappent dans ce cru de Fulci. Ce dernier fait preuve d'une maitrise technique absolument incroyable et livre des plans absolument magnifiques (comme ce plan mythique final sur New York envahi par les zombies que tout le monde connait sans doute déja.) mais surtout fait preuve de talents de mise en scène sidérants, mieux, la mise en scène du maitre du gore permet même d'installer un suspense juste mortel, faisant de L'ENFER DES ZOMBIES une de ses oeuvres les plus tendues (avec L'EMMURÉE VIVANTE). Fulci marie à ce suspense des scènes gorissimes toutes plus loufoques les unes que les autres, que ce soit l'énucléation mythique d'Olga Karlatos (Miss KEOMA) qui à valu au film de se faire interdire au Royaume-Uni ou encore cette baston légendaire entre un zombie et un... REQUIN, toutes restent dans les mémoires de par leur côté outrancier mais s'avèrent surtout être des monuments de tension qui aboutissent systématiquement sur des explosions de gore toujours bien craspec. L'ENFER DES ZOMBIES, racoleur? Carrément oui, mais en soit peu importe, il me semble que ZOMBI 2 est avant tout un film d'exploitation qui à pour but d'exploiter un filon, chose que Fulci réussit mais sans oublier de donner une dimension artistique à son bébé, ainsi si à chaque instant L'ENFER DES ZOMBIES tombe dans la pure exploitation notamment en raison de scènes qui bien que géniales et jouissives n'ont rien à foutre la (la baston entre le zombie et le requin, faut être honnête, ça sert à rien), ce côté vendeur est en permanence contrasté par un univers visuel incroyable, jetant le spectateur dans l'ambiance humide, putride, oppressante et inquiétante de la jungle ou Fulci développe son oeuvre, cette même jungle d'ou sortent des zombies carrément flippants, à l'opposé direct des morts-vivants bleus de Romero... Ici ils sont tous à l'état de décomposition, rongés par les vers et apparaissent davantage comme des fantômes que comme de véritables morts-vivants (à ce titre il y a dans ZOMBI 2 mon zombie préféré... Celui de la bannière.). Les maquillages, absolument incroyables, font de ces zombies de véritables abominations ambulantes et inquiétantes, et la mise en scène de Fulci les magnifie à chaque instant... Chaque zombie de cette merveille du bis ont droit à leur moment de gloire et chaque apparition de ces derniers est un pur plaisir cinéphile!

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Mais ce que l'on retiendra avant tout dans L'ENFER DES ZOMBIES, c'est son ambiance sublimissime. Fulci délaisse le côté grandiloquent presque baroque de ses anciens films ainsi que ses éclairages de folie et remplace cet aspect par l'humidité et la crasse de l'ile de Matul et de sa jungle... Tout y est visqueux, végétal et le soin particulier que Fulci accorde à l'ambiance de son long-métrage fait de la jungle un véritable personnage à part, un personnage vivant mais qui paradoxalement confère une ambiance mortifère à cet objet insolite qu'est L'ENFER DES ZOMBIES... Tout participe à donner au décor du film une véritable dimension unique, que ce soit les éclairages (impeccables au passage) ou la caméra de Fulci, tout participe à donner vie à ce décor étrange qui lui-même donne un cachet carrément unique et, que ce soit dit, incroyable, à L'ENFER DES ZOMBIES, à cela se rajoute la partition carrément mortelle du dieu de la musique du genre italien de l'époque, j'ai nommé Fabio Frizzi dont la bande-son, composée avec brio, aide beaucoup à rendre ZOMBI 2 encore plus glauque qu'il ne l'est déja! Fulci, qui est à l'époque au sommet de son talent, se sert à chaque instant de l'ambiance glauque de son film pour tétaniser le spectateur et le clouer à son siège avec des mouvements de caméra et des plans absolument incroyables, il fait preuve d'une maitrise technique qui se marie avec brio avec le scénario concocté par Dardano Sacchetti et Elisa Briganti.

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En effet, si ce dernier n'est pas démuni de défaut, notamment une légère longueur en début de film et des dialogues pas toujours géniaux, il est indéniable que sa structure permet à L'ENFER DES ZOMBIES de bénéficier d'un très bon rythme, qui sans être mou n'est pas nécessairement endiablé, Sacchetti et Briganti trouvent ici un équilibre parfait et parviennent à faire de L'ENFER DES ZOMBIES un divertissement qui se suit tranquillement mais qui ne perdra personne par un rythme trop fort... En effet, ceux qui seront perdus par le film seront ceux qui n'arriveront pas à adhérer au côté outrancier du film ou ceux qui n'arriveront pas à aller au-dela des prestations moisies des acteurs du film... En effet, soyons clair, c'est ici le seul réel point noir du film : les acteurs sont vraiment pourris, mais en soit, comment être surpris? Fulci n'a jamais accordé de soin particulier à ses acteurs et se concentrait sur ce qui l'intéréssait : la mise en scène, et ici on peut dire qu'il à carrément réussi son coup... L'ENFER DES ZOMBIES est un film impeccable techniquement qui sans être original ou inventif scénaristiquement réussit toutefois le pari d'intriguer et d'intéresser nimporte quel spectateur, à condition qu'il adhère, car comme d'habitude avec Fulci, on aime ou on aime pas...

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En conclusion, L'ENFER DES ZOMBIES est un vrai chef d'oeuvre, une des plus belles réussites du maitre du macabre. Lucio Fulci réussit ici le pari difficile de s'éloigner de ZOMBIE de Romero, auquel son film est pourtant fortement rattaché par un titre moisi, et réussit à se détacher de son univers visuel habituel pour en trouver un autre tout aussi réussi et qu'il exploite avec brio... On retrouve comme d'habitude l'onirisme et l'érotisme de ses films mais pour la première fois on retrouve sa trademark qui à fait son succès, le gore qui tache, qui confère à ce ZOMBI 2 un aspect jouissif indéniable faisant de ce film un indispensable du bis et certainement le meilleur film de la Trilogie des morts-vivants de Fulci en plus d'être un des meilleurs films de ce dernier... L'ENFER DES ZOMBIES, un chef d'oeuvre? FUCK YEAH!

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-ZE RING-

ZO7

11 septembre 2011

HARRY BROWN

HBJAQ

RÉALISÉ PAR | DANIEL BARBER.
ÉCRIT PAR | GARY YOUNG.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | MARTIN PHIPPS ET RUTH BARRETT.

MICHAEL CAINE | Harry Brown.
EMILY MORTIMER | D.I. Alice Frampton.
CHARLIE CREED-MILES | D.S. Terry Hicock.
DAVID BRADLEY | Leonard Atwell.
BEN DREW | Noel Winters.
JACK O'CONNELL | Marky.
JAMIE DAWNEY | Carl.
LIAM CUNNINGHAM | Sid Rourke.

Harry Brown (Michael Caine), un ancien marine à la retraite vivant dans une banlieue sensible d'Angleterre, reprend les armes lorsque son ami Leonard Atwell (David Bradley) est brutalement assassiné par une bande de jeunes locaux.

HB8


Les vigilante movie, ça revient à la mode ces temps-ci. Et oui récemment si on a eu l'infame THE PUNISHER, on a également eu le bouleversant MAN ON FIRE, les génialissimes DEAD MAN'S SHOES et DEATH SENTENCE ainsi que le complètement portnawak HOBO WITH A SHOTGUN mais surtout on a eu HARRY BROWN. Premier film de son réalisateur, Daniel Barber, HARRY BROWN, non content d'annoncer du très bon pour la suite de la carrière de ce dernier s'impose également comme le meilleur film du genre vu depuis des années. HARRY BROWN est un film noir, très noir, sans aucune concessions livrant un portrait hardcore de la société britannique actuelle, allant même jusqu'a anticiper deux ans à l'avance les émeutes qui ont eu lieu cet été en Angleterre, Daniel Barber signe avec HARRY BROWN une oeuvre méchamment subversive, un vigilante movie hardcore qui, s'il est moins subtil dans son propos que DEAD MAN'S SHOES par exemple, s'impose facile comme un des films les plus violents et les plus sombres de ces 10 dernières années. HARRY BROWN est un film méchant qui va vous laisser sur le cul, qui ré-impose clairement le vigilante movie comme un genre majeur et qui atomise tous les films du genre de ces 10 dernières années les doigts dans le nez, des explications, je pense, s'imposent.

HB2

Ces explications sont d'autant plus justifiées qu'on a tout de même eu droit à un standard de qualité assez élévé ces dernières années dans le genre, ayant permis un renouveau à un genre malheureusement oublié car trop souvent taxé de fasciste par des abrutis qui n'ont visiblement rien compris au principe de ce dernier, en effet si le vigilante movie traite de sujets assez polémiques tels que le vigilantisme ou l'auto-défense, il est très rare que des positions soient prises et il est beaucoup plus fréquent que le but des films soient de questionner la morale et la conscience du spectateur, car soyons clair : il n'y a pas de solution aux problèmes abordés dans les vigilante movie. Il y aura toujours des criminels et la police ne sera jamais en capacité de faire régner justice, voila un constat malheureux mais qui à le mérite de poser des questions, car si la police ne peut pas faire le travail, ne faut-il mieux pas donner le pouvoir de faire régner justice à quelqu'un d'autre? C'est ce genre de questions que soulèvent des films comme HARRY BROWN, questions auxquelles je vous laisse le soin de trouver les réponses tant il s'agit d'un sujet sensible, mais la ou HARRY BROWN à beaucoup de chance de ne pas avoir été fait dans les années 70 c'est dans la mesure ou son réal prend clairement position concernant le problème, Barber ayant les couilles d'imposer le personnage de Michael Caine comme un héros dans un milieu habité par une bande de bad mother fuckers que tout spectateur doué de sentiments humains devraient prendre plaisir à se voir défoncer...

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La scène la plus évidente de cette prise de position, qui ne plaira évidemment pas à tout le monde, est ce passage ou Caine visite un dealer d'armes, scène qui se déroule sous une ambiance glauque, dont le climat inquiétant hors pair dérangera sans doute la majorité des spectateurs, scène qui rend même référence à IЯЯƎVƎЯSIBLƎ l'espace d'un plan et qui finit d'imposer HARRY BROWN comme une oeuvre méchamment hardcore, non pas par sa violence visuelle (enfin que ce soit dit, HARRY BROWN n'est pas un film pour les enfants.) mais par la violence morale que nous assène Barber en nous disant tout haut et fort que défourailler de tels gens tel qu'Harry Brown le fait est une normalité (l'intelligence du truc étant qu'au moment ou vous voyez le film, l'exécution sommaire des victimes semble être normale au spectateur.), en effet Barber semble clairement avoir son opinion sur le sujet et livre un portrait de la banlieue ou se déroule la majorité du film assez sombre mais surtout il dépeint les jeunes criminels qui l'habitent comme de véritables enculés qui méritent clairement d'être exterminés, alors oui, certes, ce portrait peut clairement manquer de nuance mais en soit la n'est pas le but, Barber se sert simplement de personnages exécrables pour appuyer un propos extrême que seul un personnage de flicarde (qui en agacera certains, moi ça va.) remet sur le chemin de la morale. Est-ce une bonne chose ou non? Chacun se fera son avis à la vision du film, reste que le léger manque de subtilité que ce personnage entraine ne nuit jamais à la bombe atomique qu'est HARRY BROWN, au contraire, elle lui permet de développer son propos avec encore plus de facilité et le rend accessible à beaucoup plus de monde. Ce sera un mal pour certains et un bien pour d'autres mais force est de constater que ce personnage fait d'HARRY BROWN un des seuls films du genre qui soient à la fois couillu et accessible.

HB4
Vous l'aurez compris, HARRY BROWN est un film subversif dont le final surprenant donne une toute autre dimension, mais dont je ne dirai rien... Sur un plan formellement cinématographique, HARRY BROWN est une claque visuelle qui laisse présager un bel avenir au réal. Bénéficiant d'une photographie absolument sublime, bercée dans des tons froids et angoissants, HARRY BROWN baigne dans une ambiance oppressante et glaçante marquée par des éclairages superbes, mettant bien en évidence la froideur du film. L'ambiance, déja superbe, est soutenue par une ambiance sonore absolument incroyable : chaque bruit semble réel, chaque son est surprenant, la musique est sublime et avec un équipement digne de ce nom et en Blu-Ray, le tout est encore plus magnifique et chaque instant du film est transcendé pour en faire une expérience filmique absolument terrible, une baffe intergalactique dont vous ne vous remettrez pas de sitôt! Soutenu par le travail de son équipe technique, Daniel Barber laisse parler sa caméra et livre une mise en scène soignée, tout en plans fixes la plupart du temps qui permettent de capturer la violence froide, sèche et brutale d'HARRY BROWN avec une pêche pas possible, chaque tir, chaque effusion de sang fait mal, la violence rajoute à l'ambiance glauque du film et en fait une expérience certes jouissive mais à ne pas mettre entre les mains des plus sensibles!

HB5
A la maitrise visuelle de Daniel Barber se rajoute les interprétations d'acteurs absolument magnifiques. Michael Caine, comme à son habitude, est brillant, donnant une profondeur incroyable et s'imposant ici comme le Clint Eastwood anglais, le bonhomme est incroyable de charisme et livre une de ses plus belles prestations. Au charisme de Michael Caine se rajoute des seconds couteaux tous plus talentueux les uns que les autres et imposants de crédibilité, plus particulièrement les interprètes des bad guys de ce métrage, tous suffisamment talentueux pour donner vie à des enculés menaçants et intimidants, clairement on y croit, et même si Michael Caine fait de l'ombre à tous, force est de constater qu'il n'y a pas un interprète dans ce film qui soit mauvais, à cela se rajoute un scénario d'une superbe qualité, superbement construit et renforcé par des dialogues spontanés et crédibles, comportant son lot de répliques cultes et faisant avancer le film toujours de manière intelligente.

HB6
En conclusion, HARRY BROWN n'est ni plus ni moins qu'un chef d'oeuvre, un superbe film, à la fois très bien construit et très bien mis en scène, porté par l'interprétation d'acteurs incroyables, mais c'est également une oeuvre subversive, qui si elle ne révolutionne jamais le genre à le mérite de s'imposer comme une oeuvre méchamment couillue jouant avec la conscience du spectateur avec brio. HARRY BROWN glace le sang à chaque instant, pourtant on a vu ça mille fois comme film mais la maitrise du sujet et du film en font une oeuvre cinématographique exceptionnelle que tout passionné se doit de voir au plus vite, en effet pour être clair HARRY BROWN est pour moi l'un des meilleurs films des dix dernières années et passer à côté du meilleur film que le genre ait vu depuis DEAD MAN'S SHOES serait une erreur!!

HB7
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-ZE RING-

HB12"You failed to maintain your weapon, son."

 

6 septembre 2011

CASINO

CAS JAQ

RÉALISÉ PAR | MARTIN SCORSESE.
ÉCRIT PAR | MARTIN SCORSESE ET NICHOLAS PILEGGI.
PRODUIT PAR | BARBARA DE FINA ET JOSEPH P. REIDY.

ROBERT DE NIRO | Sam "Ace" Rothstein.
SHARON STONE | Ginger McKenna.
JOE PESCI | Nicky Santoro.
JAMES WOODS | Lester Diamond.
FRANK VINCENT | Frank Marino.
PASQUALE CAJANO | Remo Gaggi.
KEVIN POLLAK | Philip Green.
DON RICKLES | Billy Sherbert.
ALAN KING | Andy Stone.
L.Q. JONES | Pat Webb.

"Las Vegas agit comme une drogue sur ceux qui croient pouvoir y faire fortune.
Tout y est plus intense, et il est extrêmement difficile de résister à sa séduction."
- MARTIN SCORSESE

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Ceux qui me connaissent savent que pour moi, Martin Scorsese est un des plus grands et que TAXI DRIVER est son chef d'oeuvre absolu, une oeuvre sacro-sainte et absolument intouchable qui siège dans mon top 10 depuis des années... Ce n'est aujourd'hui plus le cas, et la raison de ce changement d'avis soudain est du à la revision récente de ce que je considère désormais comme le meilleur film de Scorsese et comme un des plus grands films jamais faits : CASINO. Ce n'est pourtant pas l'avis de tout le monde, "tout le monde" reprochant souvent aux films de gangsters de Scorsese d'être trop froids, trop violents et trop axés sur des personnages insupportables et mauvais le plus souvent incarnés par la tête de turc des détracteurs de Scorsese : Joe Pesci, grand acteur qui n'a malheureusement joué que dans peu de grands films. Et oui, en effet, tout le monde n'aime pas ce film, comme pour beaucoup de films il est difficile de trouver des gens entre ceux qui détestent et ceux qui adorent CASINO, la raison à cela est simple : CASINO est un film jusqu'au boutiste et dans ce sens c'est une oeuvre extrême qui à parfaitement sa place dans ses colonnes (et oui je tiens à rappeler que ce blog est avant tout destiné aux oeuvres extrêmes ou oubliées.), et puis je dois être honnête, impossible pour moi de résister à l'envie de chroniquer ce film, mon plus gros coup de coeur du moment qui m'a laissé sur le cul 3 heures alors que ma première vision il y a 10 ans était très mitigée... Cette critique est également l'occasion pour moi d'annoncer que j'abandonne le système de sommaire des films à venir sur le blog que j'ai adopté il y a quelques mois : il s'avère en effet être davantage une restriction et je ne parviens pas à tenir la cadence avec mes prévisions... Bien évidemment tous les films prévus seront chroniqués en temps voulu mais je préfère ne pas me forcer à écrire certains de mes avis afin de continuer à vous founir en articles de qualité!

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Vous n'avez pas aimé LES AFFRANCHIS? Cet article n'est pas fait pour vous. En effet si LES AFFRANCHIS est une oeuvre jusqu'au boutiste, froide, ultra-violente et sans concessions, CASINO l'est encore plus et risque de vous coller une sacrée mornifle qui, soit vous trouera le cul, soit vous fera chier comme un rat mort, il est donc préférable de voir l'autre film de gangster de Scorsese : LES AFFRANCHIS, avant de vous aventurer sur ce CASINO, souvent considéré comme une pale copie des AFFRANCHIS, à tort, non seulement parce que CASINO pète a mille coudées au-dessus de ce dernier, deuxièmement parce que si effectivement LES AFFRANCHIS pose des bases reprises sur CASINO, ce sont deux oeuvres très différentes dans leur traitement et leur rythme, surtout dans leur rythme en fait, point sur lequel LES AFFRANCHIS est assez standard en regard de ce CASINO qui est une oeuvre au rythme éffréné et non-stop qui donnera à beaucoup de monde l'impression, à la fin du métrage, d'avoir assisté à une scène géante de 3 heures. En effet, dans CASINO on trouve rarement de coupures claires et nettes dans la construction, ce procédé donne au film une fluidité incroyable, empêchant tout le monde rentrant un minimum dans le film de s'ennuyer une seule seconde... Autant le dire, s'il y a un screenplay parfait en ce monde, c'est celui de CASINO, prodige de construction et de fluidité qui à du donner beaucoup de travail au duo gagnant Scorsese - Pileggi (qui à également bossé avec Scorsese sur LES AFFRANCHIS, ce qui explique les éventuelles similitudes avec CASINO.), toutefois ce screenplay est loin de reposer uniquement sur sa construction, au contraire puisqu'on y trouve des dialogues absolument magnifiques, tous brillamment écrits sans exception... Chaque réplique fait mouche, certains échanges feraient rougir de jalousie d'autres des plus grands cinéastes ayant oeuvré dans le genre (Tarantino pour ne citer que lui.) et chaque dialogue est un pur bonheur.

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Ces dialogues sont portés par deux des acteurs les plus talentueux de leur génération : Robert De Niro, donnant à son personnage de flambeur faiblard qui se la pète une profondeur qu'aucun des autres acteurs du film ne parvient à donner... Tout chez ce personnage est magnifique : ses costumes, sa façon de s'exprimer, sa gestuelle, De Niro rentre une fois de plus dans le rôle avec brio et prouve encore une fois qu'il peut jouer NIMPORTE QUOI, pour preuve la même année il incarne Neil McCauley dans HEAT et livre une prestation presque opposée à celle qu'il livre dans CASINO : celle d'un salaud qui s'enrichit en volant les autres de manière complètement légale et qui agit violemment par l'intermédiaire d'hommes de mains, à l'opposé on retrouve Joe Pesci, qui incarne un rôle similaire à celui de Tommy DeVito dans LES AFFRANCHIS, le côté psychopathe en moins, le côté salopard encore plus accentué, en effet Pesci joue ici un enfoiré de première, voleur et meurtrier dont l'amitié de longue date avec le personnage de De Niro va se dégrader... Autour de ces deux personnages se développe Ginger McKenna, interprétée par Sharon Stone, qui trouve ici son meilleur rôle (facile) et livre une superbe prestation, parvenant même à tenir la cadence avec les deux géants qui l'entourent... Dans des rôles secondaires, on retrouve le mythique James Woods dans un rôle de petite merde ou il excelle, Frank Vincent dans le même rôle que d'habitude, L.Q. Jones en cow-boy des temps modernes et bien d'autres... Tous interprètent leur personnage avec précision et justesse, tous excellent et tous font preuve d'un charisme incroyable que la caméra du maitre Scorsese ne manque jamais de foutre sur pellicule...

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CASINO est un des films les mieux mis en scènes du maitre, en effet Scorsese y fait preuve d'une maitrise technique incroyable, faisant avancer ses personnages dans des décors grandiloquents et tous servis par une des plus belles photographies qu'il m'ait été donné de voir, le bonhomme enchaine les prouesses techniques : plans-séquences sidérants, travellings absolument magnifiques, plans chargés de détail et tous éclairés avec génie, CASINO est une merveille visuelle ou se cotoye l'ambiance chaude, lumineuse et chatoyante et la violence froide caractéristique du cinéma de Scorsese. En effet, ceux qui considèrent encore TAXI DRIVER comme le film le plus hardcore du maitre feraient bien de mater CASINO, ou la violence, toujours surprenante et atroce, frappe à tout moment et est toujours filmée de la manière la plus froide possible... Il n'y a aucune forme de stylisme dans la violence présentée chez Scorsese, ici elle est toujours percutante et gratuite pour certains, ce à quoi je répondrai que CASINO est un film réaliste et que chez les gangsters de la vraie vie il n'y a aucune forme d'explication dans la violence... CASINO est un film violent sur des hommes violents et affreux, pourtant impossible de ne pas s'attacher à ces derniers et c'est la que CASINO et les autres films de Scorsese brillent : ils nous présentent des personnages violents (Travis Bickle... Jake La Motta...) que l'on suit et que l'on soutient mais plus les films avancent plus on en vient à se poser la question de si oui ou non on devrait soutenir ces personnages... Peu importe la réponse que vous trouverez à cette question, CASINO mène petit à petit vers un final qui personnellement me ferait presque pleurer (même si je pense que je vais me sentir seul la.).

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En effet, le dénouement du film, aussi dramatique soit-il, en laissera un certain nombre indifférent : les personnages du film sont tous de gros enculés, difficile de s'y attacher pourtant quiconque rentrera dans l'univers du film sera profondément touché par l'autodestruction progressive des personnages, car, comme tous personnages Scorsésiens, le trio de personnages est un trio de personnages profondéments destructeurs, figures symboliques à travers desquelles Scorsese, comme à son habitude, déconstruit le mythe américain, ici représenté par Las Vegas, une cité superbe en apparence, qui brille de mille feux en surface mais qui cache arnaques, vols, meurtres et toutes autres sortes de saloperies... Véritable symbole du rêve américain, et de l'Amérique de manière générale, Las Vegas se fait dans CASINO complètement défoncer. "Tout à Las Vegas est fait pour piquer votre argent.", voila qui résume très bien la vision de Scorsese et Pileggi sur la ville, peuplée de voleurs et de tricheurs jusque dans les casinos, d'ailleurs Scorsese à même l'audace de faire des boss des casinos les véritables tricheurs... Dans TAXI DRIVER, Scorsese déconstruisait le mythe du vigilante en faisant de son vigilante un psychopathe raciste, dans CASINO, c'est carrément tout un mythe que Scorsese déconstruit pour donner une vision sans doute plus terre-à-terre de la réalité... Cette thématique (la déconstruction du mythe américain par des figures symboliques autodestructrices) est la thématique la plus récurrente chez Scorsese, inutile de dire donc que son oeuvre (dans sa globalité) est extrêmement subversive, ce qui explique très facilement qu'il y ait autant d'admirateurs de Scorsese que de détracteurs...

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CASINO est thématiquement complet, on retrouve donc ce combat entre deux personnages liés l'un a l'autre, ici par une amitié de longue date, mais on retrouve également la femme manipulatrice que l'on retrouve dans presque tous ses films... Tous ces éléments s'accordent pour donner une histoire d'une cohérence absolument incroyable, d'un réalisme à couper le souffle mais qui nécessite cependant d'être ouvert au sujet, toutefois, ici Scorsese fait preuve d'une maitrise incroyable de son scénario, et s'il m'était arrivé de reprocher à MEAN STREETS son trop d'enjeux qui nuisait légèrement au film, ici ce n'est jamais le cas : le nombre important de personnages n'est jamais sujet à confusion, et tous les enjeux se rejoignent pour que CASINO soit un film Scorsésien dans sa forme : l'ascension des personnages dans leur business, puis leur chute inévitable causée par leur propre orgueuil... Scorsese maitrise son sujet, son scénario, ses acteurs, son équipe, en gros il maitrise son film... La conséquence de cette maitrise est très simple.

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Un film maitrisé de bout en bout, ca s'appelle un chef d'oeuvre. Et un film maitrisé de bout en bout par un grand maitre comme Martin Scorsese, ca s'appelle un chef d'oeuvre intergalactique. En somme, je sais même pas ce que vous foutez encore la à lire cet article loin de rendre justice a cette bombe atomique qu'est CASINO, mon film préféré de Scorsese à ce jour qui m'a collé une baffe dans la tronche dont je me rappellerai très longtemps et j'espère que ce sera votre cas à vous également... En gros si vous n'avez toujours pas compris : COURREZ VOIR CE FILM.

CAS10You took your boots off? You put your feet on the table... you shit-kicking, stinky, horse-manure-smelling motherfucker you! You fuck me up over there, I'll stick you in a hole in the fucking desert! You understand?

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-ZE RING-

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1 septembre 2011

BEATRICE CENCI - LIENS D'AMOUR ET DE SANG

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RÉALISÉ PAR | LUCIO FULCI.
ÉCRIT PAR | LUCIO FULCI ET ROBERTO GIANVITI.
PRODUIT PAR | GIORGIO AGLIANI
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | ANGELO FRANCESCO LAVAGNINO
ET SILVANO SPADACCINO.

TOMAS MILIAN | Olimpo Calvetti
ADRIENNE LARUSSA | Beatrice Cenci
GEORGES WILSON | Francesco Cenci
MAVIE HÔRBIGER | Lucrezia
ANTONIO CASAGRANDE | Don Giacomo Cenci

A l'époque de l'inquisition, Francesco Cenci (Georges Wilson), un seigneur sanguinaire, terrorise son entourage. Beatrice (Adrienne Larussa), sa fille, tente d'échapper à son père. Se rendant compte des agissements de celle-ci, il décide de l'enfermer au donjon. La jeune femme commence alors un jeu de manipulations afin de se soustraire au joug de son bourreau.

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Attention, baffe intergalactique qui risque de vous envoyer K.O. un bon coup. BEATRICE CENCI est un des Fulci les plus méconnus, au grand dam de ce dernier qui l'a toujours considéré comme son meilleur film. La raison à cela est simple : BEATRICE CENCI est le film le plus extrême du bonhomme, non pas parce que c'est insoutenable visuellement comme on en a l'habitude avec pépé Lucio, mais davantage parce qu'il offre une vision noire de l'humanité et plus particulièrement de la religion qui ne plaira pas à tout le monde, d'ailleurs personne ici ne s'étonnera du scandale qu'a fait BEATRICE CENCI à sa sortie en Italie en 1969, scandale qui à failli mettre un terme à la carrière de Lucio Fulci. Le film ne sortira jamais en salles en France et il faudra attendre des années pour que l'éditeur défunt Néo Publishing, dans sa générosité habituelle, l'édite en DVD (DVD qui est aujourd'hui disponible dans son édition simple pour 2€ sur priceminister), dans une édition qui déchire qui plus est, entièrement non-censurée et d'une belle qualité qui permet à cette perle subversive de faire péter tout son potentiel. BEATRICE CENCI, un scandale oui, mais surtout un chef d'oeuvre et l'oeuvre la plus jusqu'au boutiste d'un des cinéastes les plus jusqu'au boutistes et extrêmes de l'histoire du cinéma. J'ai découvert cette petite perle aujourd'hui et je ne m'en suis pas encore remis : d'une subversion incroyable et d'une rare sauvagerie, BEATRICE CENCI est un des films les plus importants de Lucio Fulci dans le sens ou les bases de la vision noire de l'humanité et de la décadence de cette dernière au travers du sexe (L'ÉVENTREUR DE NEW YORK) ou de la religion (dire le nom auquel je pense serait vous gacher un grand film...) sont ici posées. Fulci, qui à l'époque, n'avait fait que des comédies et un western avec Franco Nero (LE TEMPS DU MASSACRE), surprend tout le monde avec cette oeuvre sans concessions ou la religion catholique s'en prend méchamment la gueule, à partir de cet instant il sera pendant longtemps la tête de turc de critiques visiblement abrutis, c'est dire combien les italiens lui en voulaient...

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La raison de ce scandale, inutile de la chercher. Fulci ne fait pas de détour et va droit au but. Présentant l'Eglise comme de véritables enculés avides de fric, celle-ci s'en prend plein la gueule pendant 1h30 de métrage, en effet, ici il n'y en a pas un qui soit mieux que l'autre, tous sont de véritables enfoirés sans pitié et sans aucun remords tant qu'ils arrivent à leur fins : dans BEATRICE CENCI, les personnages incarnant la religion catholique sont à la fois voleurs, assassin et tortionnaire, en effet BEATRICE CENCI contient son lot de scènes chocs en particulier lorsque celles-ci s'attardent sur les tourments infligés aux personnages principaux. Assez atroces, ces scènes sont d'autant plus difficiles à avaler lorsque les tortionnaires se donnent bonne conscience ("Moins vous serez riche, moins vous commettrez de scélératteries!" Autant dire que ça n'a pas plu à tout le monde...), autant le dire clairement : Fulci n'y va pas par 4 chemins et rend le message de son film très clair, message qu'il sera obligé de transmettre par le biais du cinéma d'exploitation en raison du scandale qu'a causé ce BEATRICE CENCI, ce même message qui atteint son apogée subversive lors d'un final intelligent et qui risque de vous foutre K.O. un petit moment... Evidemment, la subversion du film n'est pas sa seule force et on retrouve ici ce qui fait la force du cinéma de Fulci : premièrement, la photographie est IM-PE-CCABLE, soutenant avec brio des décors magnifiques qui renverraient presque au baroque par moments. Ces décors, au passage sobrement mais superbement éclairés, sont mis en scène par un Fulci au meilleur de sa forme dont on retrouve toutes les trademarks : léger érotisme, une ambiance légèrement onirique également et bien évidemment la violence.

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La violence, si elle est bien présente ici, risque de décevoir les fans de Fulci qui ne se sont pas aventurés du côté de sa période giallo (LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME, LE VENIN DE LA PEUR, L'EMMURÉE VIVANTE...), en effet inutile de vous attendre à du gore grand guignol façon FRAYEURS ou L'AU-DELA, car BEATRICE CENCI, s'il contient son lot de scènes de violence est davantage construit autour d'une violence certes moins impressionnante visuellement mais beaucoup plus forte moralement tant elle ébranle le spectateur émotionnellement : chaque scène de torture, -dont le réel motif, explicité à la fin, risque de vous foutre le blues un bon coup-, fait mal. Fulci joue avec la sensibilité de ses spectateurs en construisant des personnages relativement attachants malgré l'interprétation et l'écriture loin d'être phénoménales, personnages qu'il détruit avec une froideur et une sauvagerie sans précédents lors de scènes de violence brillament orchestrées et mises en scène. En effet, si le film de Fulci ne brille pas par le jeu de ses acteurs (la faute au doublage italien, le seul disponible sur le DVD de Néo... Un doublage anglais aurait sans doute été mieux, puisque ça aurait signifié Tomas Milian avec sa vraie voix!) ni par son écriture (correcte toutefois, faut pas déconner, et suffisamment intelligente pour permettre de véhiculer un propos aussi violent que celui de BEATRICE CENCI.), ses défauts sont rattrapés par le talent de Lucio Fulci à orchestrer nimporte quelle scène avec brio, quelles que soient les circonstances, Fulci livre des plans absolument magnifiques et monte son film avec talent. L'addition de tout cela donne une grande intensité à BEATRICE CENCI et le choix de monter le film dans un ordre non-chronologique s'il peut rebuter est parfaitement justifié et donne un rythme intéréssant au film de Fulci.

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Du côté des acteurs, on retrouve Tomas Milian (COMPANEROS, BRIGADE SPÉCIALE, LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME), doublé en italien malheureusement, ce qui est une hérésie dans la mesure ou ce dernier fait preuve de talents d'acteur considérables lorsqu'il utilise sa vraie voix, mais on retrouve également la assez mauvaise Adrienne Larussa et le pas très bon quand il se met à causer italien mais charismatique et imposant dans le rôle d'un bad mother fucker en puissance Georges Wilson (LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME), dont la carrière en Italie à été plus ou moins florissante en partie grâce à Fulci, mais je m'égare... Tous, s'ils ne brillent pas par des performances sidérantes, font preuve de présence et de charisme et maintiennent suffisamment de niveau dans leur interprétation pour que leurs répliques soient supportables à l'écoute, répliques qui, s'ils ne sont pas brillantes par leur écriture, ont le mérite de toutes faire passer leur message et d'aller droit au but, pour autant Fulci n'utilise jamais une quelconque forme d'écriture informative, bien au contraire, comme à son habitude, c'est la caméra qui parle le plus et c'est davantage sa mise en scène qui est informative, qualité que j'aime beaucoup chez ce cinéaste tant l'écriture informative à tendance à m'agacer...

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A cela se rajoute une ambiance assez étrange, assez glauque que l'on retrouvera dans LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME (LE chef d'oeuvre de Fulci à mes yeux.), ambiance, comme je le disais, servie par des décors impressionnants de beauté et par une musique loin d'être mémorable mais qui illustre suffisamment bien BEATRICE CENCI musicalement... J'entends beaucoup me dire que ca tchatche un peu trop dans ce BEATRICE CENCI, je ne suis pas d'accord une seule seconde... Certes, il y a beaucoup de dialogues mais tous sont utiles à faire avancer un propos pas nécessairement facile à digérer pour tout le monde (Ce film n'est PAS pour les catholiques...) mais qui moi m'a fait violemment plaisir, alors oui peut-être ces scènes de dialogues ont tendance à nuire légèrement au rythme du film à la longue... Mais si ça amène un tel niveau de subversion, on peut pardonner non?

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En somme, BEATRICE CENCI est un chef d'oeuvre, un véritable coup de poing dans la tronche qu'il est difficile d'oublier, certainement un des meilleurs films de Lucio Fulci et sans doute son oeuvre la plus subversive, le bonhomme, sans aucune concession, balance dans la gueule de son pauvre spectateur un message nihiliste au possible : le plus horrible des monstres, c'est nous! BEATRICE CENCI est le premier film d'une oeuvre inégale certes mais tellement passionnante... LUCIO FULCI IS GOD et BEATRICE CENCI est sans doute un de ses meilleurs films, une oeuvre puissante et sombre, à voir donc.

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Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

  • LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME, deLucio Fulci.
  • LE VENIN DE LA PEUR, deLucio Fulci.
  • L'EMMURÉE VIVANTE, de Lucio Fulci.

 -ZE RING-

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27 août 2011

VIOLENT COP

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RÉALISÉ PAR | TAKESHI KITANO.
SCRIPT ORIGINAL ÉCRIT PAR | HISASHI NOZAWA ET RÉ-ÉCRIT PAR | TAKESHI KITANO.
PRODUIT PAR | SHOZO ICHIYAMA, AKINORI KURODA, TOSHIO NABESHIMA, KAZUYOSHI OKUYAMA ET TAKIO YOSHIDA.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | DAISAKU KUME.

TAKESHI KITANO | Azuma.
HAKURYU | Kiyohiro.
MAIKO KAWAKAMI | Akari.
MAKOTO ASHIKAWA | Kikuchi.

Azuma, un policier violent (Takeshi Kitano) est aux prises à la fois avec sa hiérarchie et un gang dirigé par le truand Kiyohiro (Hakuryu).

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Premier film de Takeshi Kitano en tant que réalisateur, qui s'était déja illustré par des performances d'acteurs incroyables dans des films tels que MERRY CHRISTMAS, MR. LAWRENCE (plus connu sous le nom de FURYO en France.) de Nagisa Oshima, VIOLENT COP est une oeuvre importante dans le sens ou, avec le TETSUO de Shinya Tsukamoto, elle a permis a un nouveau cinéma japonais de s'imposer en 1989, époque à laquelle, je le rappelle, le cinéma japonais était sur le déclin, les grands maitres qui en avaient fait la gloire ne tournant plus autant qu'avant voire plus du tout... Un de ces grands maitres, Kinji Fukasaku, qui s'était illustré dans les années 70 en réalisant bon nombre de yakuza eiga et qui à notamment influencé Quentin Tarantino et John Woo, était le premier réalisateur destiné à faire ce VIOLENT COP, polar classique dans lequel Takeshi Kitano devait prendre le premier rôle, seulement voila Fukasaku tombe malade avant le tournage et c'est Takeshi Kitano qui doit réaliser le film à sa place, il reprend le script original de Hisashi Nozawa et fournit un travail important de ré-écriture. D'une histoire policière classique, VIOLENT COP devient un polar sur un flic taciturne, solitaire et à contre-courant mais surtout VIOLENT COP devient le reflet des nombreuses obsessions de Beat Takeshi. VIOLENT COP, A.K.A le premier film d'un des plus grands réalisateurs que le cinéma ait connu.

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Seulement voila, même si VIOLENT COP est un film important dans la filmographie de Takeshi Kitano dans le sens ou toutes ses obsessions y sont abordées, la plupart sont à peine survolées. L'enfance, élément central de la plupart des films du maitre, est ici à peine effleurée, à l'opposé, la violence sèche et froide qui à fait en partie le succès de l'oeuvre de Kitano atteint ici un paroxysme incroyable, à ce titre VIOLENT COP est avec ANIKI, MON FRERE et ZATOICHI le film le plus hardcore du cinéaste, se permettant des excès de violence absolument incroyables, VIOLENT COP est le film le plus brutal de Takeshi Kitano, en effet, si les deux autres films du bonhomme cités précédémment sont aussi violents visuellement, ils sont plus faciles à digérer dans le sens ou on n'y trouve beaucoup d'humour et d'émotion, dans VIOLENT COP, il n'y a rien de la sorte, c'est d'ailleurs sans doute un des défauts du film, celui d'être assez impersonnel dans la mesure ou l'émotion et l'humour propre à l'oeuvre de Kitano sont ici absents, à l'exception d'une scène à pisser de rire ou Kitano, qui joue ici un gros crevard, colle un coup de savate intergalactique à un type qui dévale ensuite les escaliers comme un abruti... En dehors de cette scène, la violence du film prend le pas sur le reste, des fois pour le mieux (la fusillade de fin dans l'entrepot, monument de mise en scène et de violence), d'autres fois pour le pire (cette scène ou Kitano baffe un type pendant dix minutes, long, et il faut l'avouer, chiant, en plus de ne pas tellement servir le scénario.). Vous l'aurez compris, VIOLENT COP n'est pas le meilleur film de Kitano, au contraire c'est très certainement son moins bon film en plus d'être certainement le plus vide (même GETTING ANY? qui est pourtant assez pourri peut au moins se targuer de faire mourir de rire.), qui plus est, il est assez inégal, la faute peut-être a la surprise que Kitano à sans doute eu lorsqu'il s'est retrouvé à la caméra, ou la faute peut-être au fait que le scénario contient autant de scènes réécrites par Kitano que d'autres écrites par Nozawa (qui n'a au passage rien fait d'intéréssant à part ce film.), malheureusement, et ça, c'est un peu plus inattendu, cette inégalité se ressent également dans la mise en scène.

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En effet, si certains passages de ce film, comme la fin, sont incroyablement mis en scène, d'autres sont ruinés par une réalisation parfois légèrement mollassonne, comme cette très très très longue poursuite ou il ne se passe rien d'intéréssant, bref, si certains moments du film sont incroyables, d'autres auraient largement gagné à bénéficier d'un meilleur traitement, en effet si l'absence d'émotion et d'humour est regrettable, ce défaut aurait pu être largement compensé par une mise en scène plus en accord avec le film, c'est-a-dire plus sèche, plus violente, mais peut-on réellement regretter le fait que Kitano essaye de faire pour la première fois ce qui fera la grace de son cinéma? En un sens oui, puisque ce VIOLENT COP est un semi-échec, en un sens non, il me semble tout de même qu'en tant que premier film d'un homme qui est également loin d'être un cinéphile (Kitano n'a vu que très peu de films dans sa vie, et avant de faire du cinéma il aspirait à être comédien.) VIOLENT COP s'en tire avec les honneurs, en effet, Kitano, si par moments fait légèrement nimporte quoi, d'autres sont purement incroyables et surtout, on retrouve pour la première fois Kitano dans un rôle qui le convient légèrement... A ce titre, Azuma, son personnage, est un véritable crevard, qui tape et qui tire sur tout le monde et qui d'ailleurs n'est pas sans évoquer L'INSPECTEUR HARRY, bref, c'est un badass mother fucker comme on les aime, et Kitano livre une interprétation de qualité. Comme toujours quasi-muet, en retrait, il explose lors de scènes de violence incroyables, et interprète à la perfection cette première esquisse de son personnage fétiche, personnage emblématique que l'on retrouvera dans la majorité de ses autres films...

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Seulement voila, si dans HANA-BI ou dans ANIKI, MON FRERE, certains éléments permettaient de s'attacher à ce personnage taciturne et violent, ici ce n'est pas le cas, ainsi lorsque, fidèle à ses habitudes, Kitano s'en va niquer tout le monde, tiraillé entre l'envie de mourir et l'envie de tuer, on ne lache pas la larme qu'on est habitués à lacher devant les films du bonhomme, la faute également à une froideur trop exacerbée et à une lenteur qui nuit gravement au rythme du film, en effet, VIOLENT COP ne commence réellement qu'au bout de 45 minutes et beaucoup, dont moi, auront largement décroché avant cela, le film est beaucoup trop lent pour être divertissant et l'inégalité dans la mise en scène empêche le tout d'être captivant malgré tout, pourtant si le film ne pète pas très haut il n'en est pas pour autant entièrement pénible, on y trouve en effet des merveilles en termes d'écriture et d'interprétation. Kitano, comme d'habitude, brille, et le monolithique Hakuryu (le porte-flingue dans HANA-BI) remplit largement son contrat, à ce titre son personnage est carrément inquiétant. Tueur sans émotion, sans pitié et sans remords, il ne montre aucune émotion et se contente de faire son travail avec la brutalité qui va avec, au même titre que le personnage d'Azuma à vrai dire... Et c'est la que VIOLENT COP fait réellement penser à L'INSPECTEUR HARRY, c'est qu'il s'agit en réalité d'une oeuvre sur l'incompétence et la corruption de la police, tous étant soit incapables de faire le boulot (en témoigne cette scène ou toute une équipe de flics se fait défoncer à coups de savate par un pauvre type.) soit corrompus (en témoigne la toute dernière scène...). Parmi eux, se dresse Azuma, flic violent qui utilise les même moyens violents que les criminels qu'il affronte, un enfoiré en somme, mais qui est sans doute le meilleur de tous... Un portrait inquiétant de la police qui aurait pu être encore plus intéréssant si Fukasaku avait réalisé le film, en effet le message sous-jacent du film est loin d'être la préoccupation centrale de Kitano qui se concentre davantage sur les thèmes qui l'intéressent : l'enfance et l'amour, bien que survolés, la violence de son cinéma et les yakuzas.

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Malheureusement, en tentant de faire un film sur les yakuzas, Kitano se perd dans une enquête policière loin d'être intéréssante et perd le rythme de son film... Ainsi lorsque le film commence vraiment, on se surprend à ne toujours pas accrocher à ce VIOLENT COP, enchainement de tueries toutes plus violentes les unes que les autres mais qui n'apportent rien de très intéréssant, à ce titre le rythme du film est tellement monotone que la fin, explosion de violence inattendue, semble sortir de nulle part, la faute à une construction dramatique absente, heureusement, parmi ces erreurs de construction, on retrouve des dialogues finement écrits et une bande-son intéréssante même si ça ne vaut clairement pas Joe Hisaishi... Et comme je le disais avant de partir sur autre chose, des acteurs intéréssants, on retrouve entre autres dans le rôle de Nito le bad guy de ZATOICHI et Makoto Ashikawa, acteur secondaire certes mais qui livre chaque fois des performances intéréssantes, malgré tout on est quand même loin du trio de choc Kitano - Osugi - Terajima et VIOLENT COP décevra donc encore une fois les fans de Kitano...

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En somme, VIOLENT COP est un film inégal et légèrement ennuyeux... Malgré tout impossible de tout jeter dans ce film tant on y ouvre des scènes intéréssantes mais également une première esquisse des obsessions de Kitano. Dans VIOLENT COP, même si tout est loin d'être parfait, il y a tout ce qui fera la gloire du cinéma de Kitano, ainsi, même si le film est loin d'être un chef d'oeuvre, VIOLENT COP est une oeuvre indispensable pour tout fan de Kitano... Personnellement, j'ai vu le film deux fois et je suis assez mitigé mais certains moments sont pour moi un pur bonheur, et je sais que rien pour ces moments la je suis prêt à revoir le film une troisième fois. A voir donc, de toutes façons, si vous ne comprenez pas l'anglais ou le japonais, la seule possibilité pour vous de voir ce film est d'acheter le très rare et très cher coffret VIOLENT COP / KIDS RETURN (une tuerie) puisque le film n'existe pas en édition solo.

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Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

  • HANA-BI, de Takeshi Kitano.
  • ANIKI, MON FRERE de Takeshi Kitano.
  • SONATINE, deTakeshi Kitano.
  • JUGATSU, deTakeshi Kitano.

-ZE RING-

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