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ZE LORD OF THE RING
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violent
3 juillet 2011

BULLET BALLET

BBJAQ

RÉALISATION | SHINYA TSUKAMOTO
ÉCRITURE | SHINYA TSUKAMOTO
MUSIQUE | CHU ISHIKAWA

SHINYA TSUKAMOTO | Goda
KIRINA MANO | Chisato
TATSUYA NAKAMURA | Idei
TAKAHIRO MURASE | Goto

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Avec Tsukamoto, on s'attend toujours à voir un truc complètement fou, dans la veine d'un TETSUO. Même son film "réaliste", TOKYO FIST, est excessivement violent, voire gore, et, dans sa quête du réalisme, Tsukamoto ne peut s'empêcher de rendre hommage à ce qu'il fait le mieux : la science-fiction. Pourtant, avec BULLET BALLET, Tsukamoto signe non seulement son meilleur film mais il prouve aussi qu'il est capable de faire un film réaliste et crédible, même si tout de même un peu plus barré que la moyenne. Il signe donc un vigilante movie, au scénario à la base simple, voire simpliste mais y apporte sa philosophie nihiliste comme pilier de soutien et signe donc une oeuvre majeure. Cette philosophie, présente dans TETSUO I & II mais aussi dans TOKYO FIST est ici développée et mise en évidence, mieux, Tsukamoto en fait un élément pivotal de son récit, élément scénaristique qui prend tout son sens lors de la toute dernière scène. A grand coup d'ultra-violence et de nihilisme, Tsukamoto signe le film de sa vie, le TAXI DRIVER japonais.

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C'est donc une oeuvre extrême que livre Shinya Tsukamoto caractérisée par l'usage absolument sensationnel du noir et blanc et une ultra-violence poussée. La subjectivité est donc de mise puisque BULLET BALLET ne s'arrête pas au nihilisme de son propos mais contient une forte dose de violence stylisée et sublime pour qui saura l'apprécier, qui plus est, dans son réalisme, Tsukamoto s'adonne tout de même à quelques dérives, faisant du revolver du personnage principal l'élément pivotal du film, mais filmant celui-ci non pas comme une simple arme mais comme une véritable extension du corps humain, extension du bras comme l'indique certains plans mais aussi une extension phallique. C'est donc le revolver que le personnage principal met si longtemps à trouver le personnage central de ce récit. De la même manière que pour le métal dans TETSUO et la boxe dans TOKYO FIST, l'arme centrale du récit est pour le personnage principal le moyen de parvenir à une nouvelle forme d'existence, une existence par la mort et la douleur, représentée par l'imagerie christique que Tsukamoto utilise souvent dans son oeuvre, en témoigne le premier screenshot de l'article, car qu'y a t-il de plus représentatif de la mort et de la douleur que la crucifixion du Christ? BULLET BALLET est le film le plus complet de Tsukamoto sur sa philosophie nihiliste, puisque non content de la représenter pour la quatrième fois avec brio, il la met en évidence et la charge de symboles très représentatifs tout en livrant une oeuvre stylisée, ainsi, la ou les dernières minutes, cette dernière poussée d'adrénaline pourrait sembler comme une non-fin (une des spécialités de Tsukamoto) c'est en réalité l'aboutissement ultime de cette philosophie nihiliste. Blessés, à moitié morts, les personnages se mettent à courir et ce n'est qu'a ce moment-là qu'ils se rendent compte qu'ils existent et qu'ils vivent. Au travers de cette scène, au passage superbe, Tsukamoto retranscrit toute ses obsessions et résume en 3 minutes toute sa filmographie, c'est simple, BULLET BALLET c'est Shinya Tsukamoto, on retrouve ainsi toutes les obsessions et toutes les caractéristiques des films du bonhomme : le personnage principal est un salarié, écrasé par l'environnement urbain dans lequel il vit, qui entre en contact avec un groupe de gens qui lui permettent de trouver une existence au travers de la douleur. Ici, ce groupe, c'est les jeunes, et le choix de ces derniers n'est pas un hasard dans la mesure ou la jeunesse au Japon est à ce jour un problème majeur (voir KIDS RETURN mais surtout le chef d'oeuvre de Kinji Fukasaku, BATTLE ROYALE), ainsi tout en transposant ses obsessions, Tsukamoto ancre son film dans la réalité et les problèmes de son époque et émet même une opinion dessus : on sent très bien que Tsukamoto hait les jeunes, en témoigne le personnage de Goto, trou du cul agaçant, qui dans la logique de Tsukamoto, à trouvé une existence par la douleur, mais qui tente de s'intégrer dans la société du travail (symbolisée par le costume-cravate, que le personnage principal ne porte jamais... Je doute que ce soit un hasard.) et dans un environnement urbain oppressant, pourtant, Tsukamoto se met du côté de ces jeunes dans leur recherche de la vie dans la mort, en cela, BULLET BALLET s'impose comme un véritable paradoxe qu'il est intéréssant d'étudier pour en comprendre la portée.

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Avec BULLET BALLET, Tsukamoto travaille sur ses obsessions. Afin de les développer le plus possible, il ne perd pas une seconde et signe une introduction rapide, précise et efficace. En 5 minutes, les deux personnages principaux, l'élément pivotal du film, et tous les enjeux de ce dernier sont posés. Tsukamoto palie donc à ce qui était le plus grand défaut de son TOKYO FIST, le rythme. Ce dernier, ici, carrément infernal, voire par moments frénétique, donne une intensité incroyable à BULLET BALLET, enchainant les scènes qui tuent sans aucun répit et sans aucune concession, en témoigne cette scène ou dans un élan de colère, Goda se fabrique un flingue fait maison et attaque les jeunes qui l'ont racketté 3 minutes avant ou encore cette fusillade finale, déchainement de violence incroyable et monument de mise en scène. Stylisé, BULLET BALLET l'est assurémment, les impacts de sang font couler beaucoup plus de sang qu'ils n'en devraient et en soit, rien que la mise en scène relève de la stylisation : Tsukamoto ne semble toujours pas savoir ce qu'est un plan fixe (et tant mieux!), tout le film est tourné caméra à l'épaule, ce qui permet au réalisateur de cette perle de signer une oeuvre incroyable visuellement, frénétique dans son montage (Tsui Hark serait jaloux...) pleine de pures merveilles visuelles, en témoigne cette scène de "jeu du métro"... Je n'en dis pas plus tant cette scène est surprenante mais sachez simplement qu'avec une caméra et 3 francs Tsukamoto fait mieux en termes d'effets spéciaux que nimporte quel blockbuster hollywoodien. Rajoutez à cela une photographie du tonnerre et un noir et blanc sensationnel et avec BULLET BALLET vous savez que vous tenez une merveille visuelle.

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Cette merveille visuelle est soutenue par des acteurs absolument incroyables. Inutile de citer Shinya Tsukamoto, qui en plus d'avoir réalisé, monté, écrit et produit BULLET BALLET en tient également le rôle principal. Le bonhomme est criant de crédibilité dans le rôle d'un salarié détruit par le suicide soudain et imprévisible dont la vie prend du sens suite à la rencontre d'une petite "punkette" (merci Jean-Pierre Dionnet pour ce néologisme.) assez provocatrice merveilleusement jouée par Kirina Mano. Et pour continuer sur les acteurs méconnus, Tatsuya Nakamura est étonnant ici, jouant un rôle qui n'est pas sans rappeler Brad Pitt dans FIGHT CLUB, il affiche une gueule assez étrange et des airs limite psychopathes. Quand à Takahiro Murase et les acteurs qui jouent la troupe de jeunes, ils sont tous parfaits dans leurs rôles de trous du cul agaçants et soulignent à merveille la haine que Tsukamoto voue à ces jeunes, la ou Mano et Nakamura créent le paradoxe en donnant vie à des personnages à part qui permettent à Tsukamoto de se ranger de leur côté, paradoxe largement explicité par cette scène ou Goda, son flingue pointé sur Goto, le petit jeune, crie "Je ne m'en servirai pas contre vous"...Réplique très représentative du paradoxe dont Tsukamoto est victime.

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En parlant de répliques, Tsukamoto, en plus d'être un grand réalisateur, monteur et acteur, est également un grand scénariste... BULLET BALLET est une merveille d'écriture, que ce soit dans la structure de son scénario ou ses dialogues. Comme à son habitude, Tsukamoto préfère dire ce qu'il à a dire par sa mise en scène davantage que par les dialogues, il est donc très difficile de trouver des répliques inutiles, toutes font avancer le scénario et permettent à Tsukamoto de développer ses obsessions très explicitement, pour autant le bonhomme n'oublie pas de faire un film et livre avec BULLET BALLET un véritable modèle de construction dramatique. Celle-ci, en crescendo, est très efficace. Tsukamoto construit sa tension dramatique avec brio jusqu'a une explosion finale de violence qui marquera les esprits dans la mesure ou sa brutalité, en plus d'être inattendue est également marquée d'un certain suspense, ainsi cette fusillade finale, avant l'explosion de violence qui à mes yeux la caractérise, est l'occasion pour Tsukamoto de se servir de son ambiance sonore pour installer une tension nerveuse. Jouant sur les nerfs du spectateur avec l'aide de bruits les plus incongrus les uns que les autres, jouant sur le sursaut et sur l'obscurité de son décor, Tsukamoto se montre avec BULLET BALLET capable non seulement de livrer une oeuvre frénétique mais aussi de jouer sur des registres plus subtils comme le suspense, et inutile de dire que pour moi, l'essai est tout à fait réussi.

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Pour finir, BULLET BALLET est soutenue par une musique absolument incroyable de Chu Ishikawa, le seul mec au monde capable de rendre la noise music agréable à l'écoute, qui, non content de livrer une zik incroyablement bourrine livre également dans les derniers instants de cette oeuvre une musique plus calme et agréable, apaisante, ainsi tous ceux qui connaissent un minimum ce compositeur seront surpris à l'écoute de la musique finale de ce film... Film qui pour moi à marqué un tournant puisque vous l'aurez compris, je l'adule. Il s'agit à ce jour d'un de mes 10 films préférés et si tout le monde ne partagera pas mon engouement, je tenais quand même à le préciser.

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BULLET BALLET
est un putain de chef d'oeuvre intergalactique. A voir absolument. Malheureusement voila, trouver le film est assez difficile. Une chose est sure : vous ne le trouverez JAMAIS sur le commerce. Mais le film est disponible dans une édition qui déchire, une édition Asian Classics, un coffret qui contient deux films, ce BULLET BALLET évidemment mais aussi le génialissime TOKYO FIST de Tsukamoto, évidemment avec ces deux films il y a beaucoup de bonus : une présentation des deux films par le légendaire Jean-Pierre Dionnet, des interviews de Shinya Tsukamoto, des bandes-annonces et un livret collector détaillant et expliquant les deux oeuvres génialissimes contenues dans le coffret. Malheureusement une telle édition vient avec un prix et est donc assez cher... Mais il est sans doute possible de le trouver sur priceminister.com pour un prix convenable. Au passage, les fanas de la VF seront surpris... Car aucun des films de Tsukamoto, et je dis bien AUCUN, n'a été doublé en français... Et tant mieux!

CLIQUEZ ICI POUR ACCÉDER A LA GALERIE COMPLETE DU FILM

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-ZE RING-

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2 juin 2011

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE

AMERICA1

RÉALISATION | SERGIO LEONE
ÉCRITURE
| SERGIO LEONE, FRANCO FERRINI, FRANCO ARCALLI, ENRICO MEDIOLI, PIERO DE BERNARDI, LEONARDO BENVENUTI, ERNESTO GASTALDI, ET STUART KAMINSKI A PARTIR D'UNE NOUVELLE DE HARRY GREY.
MUSIQUE | ENNIO MORRICONE

ROBERT DE NIRO | David "Noodles" Aaronson
JAMES WOODS | Maximilian "Max" Bercovicz
ELIZABETH McGOVERN |
Deborah Gelly
JAMES HAYDEN | Patrick "Patsy" Goldberg
WILLIAM FORSYTHE | Philip "Cockeye" Stein
LARRY RAPP | "Fat" Moe Gelly
TUESDAY WELD | Carol
TREAT WILLIAMS | James Conway O'Donnell
RICHARD BRIGHT | Chicken Joe
DANNY AIELLO | Vincent Aiello
JOE PESCI | Frankie Minaldi
BURT YOUNG | Joe

AMERICA2


Nous y voila. La fin de la carrière de Sergio Leone. Son dernier film, et, accessoirement, son meilleur, j'ai nommé Il était une fois en Amérique. Atteindre la perfection est chose impossible, surtout au cinéma, il est possible de s'en rapprocher énormément mais jamais de l'atteindre, et dire qu'avec Il était une fois en Amérique on tient un film qui se rapproche de la perfection est peu dire tant le film est l'oeuvre la plus proche de la perfection d'un perfectionniste, Sergio Leone. Malheureusement, Il était une fois en amérique, qui dure 3h40 et est monté dans un ordre non-chronologique, à été massacré au montage en Amérique : le film à été remis dans son ordre chronologique, ce qui ne fait aucun sens, presque 2 heures de métrage ont été amputées et le bouquet, Ennio Morricone n'a même pas été crédité au générique pour sa musique! La honte, encore un bel exemple de l'ouverture d'esprit des Américains et de leur volonté de mettre main basse sur tout : que ce soit pour le pétrole ou pour le cinéma, partout ou ils passent ils foutent la merde mais je ne pense pas vous apprendre grand chose... A ce jour, la version de 3h40 visible en DVD du film n'est pas la version intégrale de celui-ci... Le syndrome Une balle dans la tête en somme. Et il n'y a pas de contenu ultra-violent ou ultra-sexuel dans ce film pour justifier de telles coupes, juste une volonté de couper la moitié du film pour faire le double de recettes... Messieurs les Américains, vous êtes des enculés, je doute que grand monde se sente ici visé par cette accusation mais peu importe, c'est la colère qui parle.

AMERICA3
La première chose qui interpelle avec Il était une fois en Amérique (et pour être interpellé par ça suffit de lire les noms sur la boite.) c'est son casting : Robert De Niro, James Woods, Richard Bright ainsi que Joe Pesci et Burt Young dans des rôles très secondaires, rien que ça. Avec un tel casting, inutile de dire que du point de vue "acteurs" Il était une fois en Amérique est une totale réussite, tous les acteurs se donnant à fond : inutile de parler de la qualité de la prestation de Robert De Niro qui tient ici un de ses meilleurs rôles, par contre James Woods lui tient très clairement le rôle de sa vie, il est tellement investi dans son rôle qu'il parvient même à tenir la mesure avec De Niro et Pesci, qui fait une apparition qui bien fait plaisir aux côtés de... Burt Young! Qui je le rappelle joue le rôle de Paulie dans Rocky, oui je sais voir ce mec dans un film de mafieux est assez inattendu mais peu importe puisque sa courte apparition est complètement géniale, quoi qu'il en soit, ici les acteurs ont un rôle très important dans la mesure ou l'on suit les deux même personnages pendant 3h40, 3h40 constituées de flashbacks, flashbacks qui commencent pendant l'enfance du personnage de De Niro (à ce titre, les gamins qui jouent les protagonistes enfants sont génialissimes) et qui remontent jusqu'a l'époque contemporaine... Une véritable fresque cinématographique en somme, le genre de film qui laisse présager un brise-coeur comme fin et Il était une fois en Amérique ne déroge pas à cette règle sacro-sainte du genre, puisque le film est de loin l'un des plus émouvants qu'il m'ait été donné de voir, à la fin de ce chef d'oeuvre retenir ses larmes est chose difficile... Et ceux qui pensent ne jamais pleurer devant un film de mafieux, je dirai simplement que c'est pas parce que y a De Niro et Pesci dans le même film que celui-ci ressemblera aux Affranchis, non, dans Il était une fois en Amérique le personnage principal est nostalgique, en proie aux remords et est très loin des personnages des bad mother fuckers impitoyables et opportunistes dépeints dans les films de Scorsese, en somme, à tous les détracteurs des Affranchis et de Casino, vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur Il était une fois en Amérique qui se rapproche en réalité plus d'un drame que d'un film de gangsters pur souche. La vision particulière du milieu de Leone fait ainsi d'Il était une fois en Amérique une oeuvre aussi nostalgique que son protagoniste, et Leone s'investit tellement dans son film qu'on pourrait presque le sentir vieillir en même temps que les personnages dont il dresse le portrait... Émouvant? Carrément oui, surtout quand on sait que Leone est mort quelques années après ce film, personnellement à l'époque ou j'ai vu ce film j'avais 9 ans et je n'étais pas au courant que Leone était décédé, mais à la vision d'Il était une fois en Amérique j'ai tout de suite senti qu'il avait quelque chose de spécial... Et ce quelque chose de spécial, c'est quelque chose de très simple : Il était une fois en Amérique est le chant du cygne de son auteur.

AMERICA4
C'est donc une oeuvre hors pair que nous livre Sergio Leone avec Il était une fois en Amérique. Et ceux qui ne l'ont pas encore vu comprendront très facilement ma colère envers ces chers Américains pour avoir charcuté ce chef d'oeuvre après l'avoir vu... Tout est absolument brillant : les acteurs sont géniaux cela va sans dire mais le reste l'est également. Et que pour la première fois Leone quitte le western ne change rien à la qualité de sa mise en scène : même si elle est ici bien plus sobre on trouve quelques moments qui se démarquent du reste par leur mise en scène magistrale, ce moment de suspense en début de film dans le bar de Fat Moe est un brillant exemple, en somme Leone en restant plus sobre que dans ses précédentes oeuvres réussit tout de même le pari de livrer une mise en scène immersive à souhait et loin d'être démunie de purs moments de gloire, la classe. Et puis cette mise en scène s'étend même dans le scénario, encore une fois et pour la troisième fois, Leone soulève le doute sur son personnage principal, et ce par le biais de flashbacks, la différence par rapport a ses deux précédents films c'est que ces flashbacks ne font ici pas office de retournement de situations mais permettent d'amener le retournement de situation, au passage, ce dernier vous laissera sur le cul et vous foutra les larmes aux yeux... Mais je m'en voudrais de spoiler donc je n'en dis pas plus : une chose est sure, Il était une fois en Amérique n'est pas un film qu'il faut remettre dans son ordre chronologique tant il perd de son sens... Par ailleurs, non content de faire de son personnage principal un personnage ambigu, et de livrer un retournement de situation plus qu'inattendu, Leone laisse aussi planer le doute sur deux des éléments les plus importants de la conclusion de son oeuvre... Il était une fois en Amérique est donc une oeuvre scénaristiquement intelligente, soutenue par une mise en scène génialissime et par une musique sublimissime du légendaire Ennio Morricone, mais ses qualités ne s'arrêtent pas la.

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Et oui, car au milieu des vedettes que sont De Niro et Woods on retrouve aussi des acteurs secondaires génialissimes... Les quelques apparitions d'Elizabeth McGovern (qui tient ici un rôle majeur.) sont géniales, celles de Danny Aiello (qui donne son nom à son personnage.) sont très savoureuses, Richard Bright, un des acteurs fétiches, affiche ici une sale gueule incroyable et livre une très bonne prestation, Treat Williams est très bon et James Hayden, William Forsythe, Larry Rapp et Tuesday Weld malgré leurs peu de répliques font preuve d'une présence étonnante et s'intègrent parfaitement au récit, récit dôté d'un rythme d'une rare qualité, en effet, sur les 3h40 de métrage il n'y a pas une seule seconde qui soit chiante, le tout se suit et s'enchaine avec une aisance et un confort déconcertant, 3h40 qui servent au développement de personnages attachants et charismatiques et qui mènent à un dénouement fatidique qu'on préférerait tous éviter une fois qu'on le connait tant il est déchirant... Et pourtant, paradoxalement, ceux qui sont comme moi ne pourront s'empêcher de mater le film 5 fois d'affilée tant il est sublime. Leone fait le récit d'une histoire difficile et sans faire preuve de violence graphique excessive, d'un autre côté, Il était une fois en Amérique sera choquant pour certains et particulièrement pour les femmes, je m'explique, des trois femmes qu'il y a dans le film, une est une pute et les deux autres se font violer. Mais doit-on interpréter Il était une fois en Amérique comme une oeuvre machiste pour autant? Non et à la limite même si la réponse à cette question était oui, peu importe dans la mesure ou Il était une fois en Amérique est le récit de la vie de Noodles tel que celui-ci la voit...

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Niveau dialogues, Il était une fois en Amérique est un film d'exception, en même temps avec Leone et Gastaldi sur le même film pas de quoi s'étonner, d'ailleurs l'écriture du film à pris 12 ans, donc en soit le fait que celui-ci soit bien écrit est loin d'être surprenant mais il vaut tout de même le coup d'être noté : des répliques cultes, y en a un paquet, et toutes servent une fonction précise, Leone préférant exprimer ce qu'il à a exprimer par sa mise en scène plutôt que par des dialogues, un exercice difficile mais que Leone réussit sans mal (challenge qu'il avait déja relevé et réussi avec son western Il était une fois dans l'ouest, ce mec était un génie.). Le scénario d'Il était une fois en Amérique, parfait? Certainement, le scénario de ce film en plus d'être superbement écrit étant génialement structuré, rajoutez à cela des acteurs de génie, une mise en scène de génie et une musique à pleurer et vous tenez un chef d'oeuvre absolu, maintenant si vous êtes assez fort pour me trouver un autre défaut à ce film que le faux grain de beauté du gosse qui joue Noodles enfant, je vous félicite... Car Il était une fois en Amérique est clairement à mes yeux un des meilleurs films de tous les temps, et dire que Leone en plus de rentrer dans la légende avec ce film tire sa révérence avec une classe incroyable est peu dire... En somme, vous allez vous depêcher d'acheter le film et de le mater avant que je m'énerve. :-D

-ZE RING-

AMERICA7

22 mai 2011

THE WILD BUNCH

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Réalisé par Sam Peckinpah en 1969.
Ecrit par Sam Peckinpah, Walon Green et Roy N. Sickner.
Avec William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Edmond O'Brien, Warren Oates, Jaime Sanchez, Ben Johnson, Emilio Fernandez, Strother Martin et L.Q. Jones.
Musique composée par Jerry Fielding.

Le problème récurrent avec Peckinpah, c'est que quand on parle de ses oeuvres il faut toujours employer les mots "meilleurs" puisque pour être clair, les bas de Peckinpah c'est les hauts de tout le monde. Maintenant prenez le cas de La horde sauvage, qui représente les hauts de Peckinpah : vous tenez un des meilleurs westerns jamais faits, tout simplement. Bin oui hein un western intense ultra-violent, épique et sans concessions de 2h18, c'est déja pas mal, mais quand derrière on a le cinéaste américain le plus doué de sa génération, c'est encore mieux, alors voila si personnellement La horde sauvage est loin d'être mon préféré de Peckinpah (d'ailleurs dans le genre western je préfère la version remontée en 2005 de son Pat Garrett & Billy The Kid.), force est de constater que c'est un de ses meilleurs films. Malheureusement le film, comme ce fut souvent le cas avec Peckinpah, son film fut scandale à la sortie et fut carrément massacré au montage... Aujourd'hui, y a du mieux, la version intégrale de 2h18 est disponible mais la trouver est une misère : alors voila écoutez si vous voulez voir le chef d'oeuvre La horde sauvage dans son intégralité, allez sur amazon.co.uk et chopez le coffret Sam Peckinpah Collection contenant Ride The High Country, Ballad of Cable Hogue, Pat Garrett & Billy The Kid dans sa version studio toute caca et dans sa version remontée à partir des notes de Peckinpah (qui elle est un chef d'oeuvre absolu.) et surtout La horde sauvage dans sa version intégrale.

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D'entrée de jeu, on sent que La horde sauvage n'est pas un film comme les autres. Dès ce générique de dix minutes, bercé par la musique épique de Jerry Fielding, brillament mis en scène et qui présente les gueules cassées de William Holden, Ernest Borgnine, Warren Oates et Ben Johnson (quatre acteurs de légende si je puis me permettre.), générique qui s'enchaine directement sur une fusillade qui à rebuté pas mal de gens, qui en rebute encore pas mal et qui en rebutera toujours, la raison est simple, Peckinpah était un artiste subversif et cela se ressent même jusque dans la mise en scène. Peckinpah fait en effet les choses jusqu'au bout et non seulement il signe l'équivalent d'un coup de pied dans les bourses de notre chère intelligencia (celle qui censure les films avant de les encenser 30 ans après.) mais il le fait jusque dans la mise en scène de son film : montage ultra-découpé et serré, ralentis et images en accéléré à outrances, gerbes de sang de tous les côtés, cela donne un résultat tout à fait inattendu à l'écran, une espèce de chaos organisé (qui n'est pas sans rappeler Tsui Hark, qui signe des scènes d'action à la limite de l'illisible pour quiconque n'est pas concentré sur ce qu'il regarde mais qui sont organisées avec soin.) vraiment soufflant, impressionnant : alors évidemment on accroche ou on accroche pas et dans le deuxième cas, La horde sauvage risque d'être horrible pour vos yeux puisque tout le film est tourné de cette manière : la mise en scène est purement frénétique, et la fusillade d'ouverture est loin d'être la pire, en témoigne cette fusillade finale à la gatling ou les protagonistes font face à une horde de mexicains pas contents, pur monument de mise en scène et pur fantasme de cinéphile (dont Stallone semble s'être inspirée d'ailleurs pour la fusillade finale de son John Rambo), cette fusillade finale est vraiment énorme. Grosso modo, La horde sauvage est une pure expérience en termes de mise en scène, une expérience à vivre mais évidemment, le film ne trouve pas ses limites dans sa mise en scène.

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Ce qui force également le respect dans cette Horde sauvage, c'est comment Peckinpah change de registre en une seconde : s'ouvrant sur une scène spectaculaire, le film passe ensuite par le suspense pour retourner dans le spectaculaire une dernière fois pour se finir sur une scène particulièrement émouvante. C'est avec une aise déconcertante que Peckinpah passe d'un choix de mise en scène à un autre, faisant de La horde sauvage un film capital pour quiconque s'intéresse de plus près à la mise en scène d'un film : posez-vous sur le canapé, matez le film et prenez des notes car La horde sauvage, c'est purement et simplement tout le savoir cinématographique posé sur pellicule d'un type qui avait tout compris au cinéma, non seulement dans sa forme mais aussi dans son fond, on connait en effet Peckinpah pour être certainement le cinéaste américain le plus irrévérencieux (il ne faut pas oublier que les personnages principal de son film de guerre, Cross of Iron, que je n'ai toujours pas vu malheureusement, sont des soldats nazis.) et il justifie sa réputation une fois de plus : il expose encore une fois sa vision particulière des femmes (même si de ce point de vue, les plus intéréssants (et les plus subversifs que j'ai vu de lui pour l'instant) sont Chiens de paille et Ballad of Cable Hogue.) mais surtout il livre une oeuvre d'une violence hallucinante pour un film américain, pire pour un western, La horde sauvage, grosso modo c'est un film populaire pas pour les enfants, ça donne un résultat détonant, Peckinpah n'épargnant jamais la violence à son spectateur, évidemment si cette violence trouve vite ses limites en raison du rythme effréné et infernal du film il est tout de même agréable de noter la tache que crée les gerbes de sang de La horde sauvage sur le cinéma américain dans sa globalité.

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Mais faire un des films les mieux mis en scène au monde n'est pas assez pour Peckinpah. Du coup, au-dela de sa mise en scène vertigineuse, on trouve dans La horde sauvage des personnages d'une rare profondeur, animés par des acteurs affichant un charisme impressionnant... Que ce soit William Holden, leader de la Wild Bunch, Emilio Fernandez, bad mother fucker de l'histoire, Ben Johnson et Warren Oates, deux frangins avides de fric ou Robert Ryan, qui joue ici un personnage ambigu, à cheval entre la loi et la bande de Pike Bishop, tous affichent un charisme sans égal, animent des personnages plus que mémorables et récitent leurs dialogues comme si leur vie en dépendait, d'ailleurs tiens en parlant de dialogues ils sont particulièrement croustillants, les répliques cultes s'enchainent à un rythme affolant et les dialogues glissent super bien, prononcés par des acteurs absolument géniaux! Tout cela bien sur sans oublier la zik absolument épique de Jerry Fielding (qui, pour les ignares, à composé les bandes-sons de Chiens de paille et d'Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, deux monuments de subversion et deux grands Peckinpah.). En somme, La horde sauvage : un casting parfait + une réalisation parfaite + un scénario parfait + une musique parfaite = un film parfait? Non, pour la bonne et simple raison que comme sur tout film au monde il y a dans La horde sauvage de légères imperfections ici et la (ce qui fait de la notion "film parfait" une notion absolument inutile puisque cela n'existe pas.) qui vaudraient peut-être la peine d'être notées si j'arriverais à les retrouver. Mais j'y arrive pas et pour être honnête, j'en ai pas envie. Car La horde sauvage est un pur chef d'oeuvre, un des meilleurs westerns au monde et un des meilleurs crus de Peckinpah. A voir et d'urgence.

SAM PECKINPAH IS GOD. (C'est pour ça qu'il va se depêcher de balancer un éclair à l'enculé qui va refaire son Chiens de paille.)

-ZE RING-

TWB5

 

19 avril 2011

FIGHT CLUB

FCJAQUETTE

Un film réalisé par David Fincher en 1999.
Ecrit par Jim Uhls a partir d'une nouvelle de Chuck Palahniuk.
Avec Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Zach Grenier et Jared Leto.
Musique composée par les Dust Brothers.

La règle n°01 du Fight Club est de ne pas en parler. Aujourd'hui je vais briser cette règle d'or puisque je compte bien en parler, ce tout en espérant que Tyler Durden ne s'introduise pas pour me refaire le portrait. Il était tout de même temps que ce film fasse une incursion sur ce blog tant il correspond à toutes les raisons pour lesquelles j'ai fait le blog : il est à la fois barré, plein d'inventivité, violent et surtout SUBVERSIF. Car Fight Club est purement et simplement l'un des films les plus subversifs de ces dernières années, un véritable souffle d'air frais tant la subversion, qui fut pourtant monnaie courante dans les années 70-80, est en voie de disparition au cinéma. Alors si on peut reprocher l'évidence de cette subversion, peu importe, car force est de constater que maintenant rares sont les films aussi couillus que Fight Club et que faire un film aussi généreux relève presque de l'impossible... Car contrairement à David Fincher, très peu de réalisateurs sont parvenus à réaliser un film techniquement et scénaristiquement énorme tout en distillant un propos subversif avec un punch incroyable, Fincher, que l'on connaissait déja comme un cinéaste violent (en témoigne son Seven) spécialiste des oeuvres noires, surprenantes et survoltées réunit tous ces éléments dans son oeuvre qui lui correspond le plus : Fight Club.

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Rarement j'ai vu un film aussi rythmé que Fight Club. Réussissant le pari presque impossible (peu y sont parvenus avec autant de brio) de tenir pendant 2h10 un rythme absolument infernal, dont l'intrigue part dans tous les sens, David Fincher signe un film électrique, qui par sa vitesse ferait rougir Christopher Nolan qui est déja pas mal en la matière, mais il signe un film qui serait presque expérimental tant Fincher s'amuse avec sa caméra et surtout avec les effets numériques. Sa caméra passe partout, à travers les murs, entre les meubles, dans les corps des personnages, procédés maintes et maintes fois repris notamment par Gaspar Noé qui pour réaliser ses deux derniers films semble s'être inspiré de deux des meilleurs thrillers modernes, ce Fight Club ainsi que le génialissime Memento de Nolan, ce n'est pas étonnant tant Fight Club est une véritable leçon de cinéma et plus particulièrement de mise en scène, Fincher livrant avec Fight Club une véritable prouesse technique, bourré jusqu'aux oreilles d'idées visuelles géniales (on retiendra tout particulièrement ce générique hallucinant, ainsi que ce court passage ou Edward Norton traverse son appartemment et ou les meubles de ce dernier apparaissent au fur et à mesure qu'il avance dans la pièce, vertigineux, évidemment les idées visuelles ne se limitent pas à ça mais celles-ci valent le coup d'être notées.) faisant du long métrage une véritable expérience à part, et puis Fincher fait preuve d'une maitrise de la caméra probante, puisqu'il utilise de tout ici : travellings, plans-séquences... Plus que jamais le bonhomme, dont les trois premiers films sont déja exemplaires, fait preuve d'un talent rare, et puis vous me connaissez impossible pour moi de ne pas saluer l'univers glaucque, trash, crade et barré de ce Fight Club, et si le mérite revient en grande partie à Chuck Palahniuk, auteur de la nouvelle originale, force est de constater que Fincher n'est pas un manche quand il s'agit de choisir ses décors et son éclairage, faisant de chacune de ses scènes un plaisir visuel rare et de chacun de ses plans un pur moment de maitrise cinématographique.

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Mais voila, comme tout thriller Fight Club repose davantage sur son scénario et un rythme endiablé, et comme je l'ai dit force est de constater que Jim Uhls n'a pas chomé! Evidemment, si en termes d'histoire le mérite revient à Chuck Palahniuk, transposer une nouvelle en film n'est pas chose aisée puisqu'il faut considérablement remanier le texte histoire d'installer un rythme, ici c'est chose réussie et si Fight Club s'est si aisément fait une réputation c'est en grande partie parce que son rythme est des plus agréables et parce qu'en termes de dialogue Fight Club est une perle rare, enchainant les punchlines et les répliques cultes, les deux personnages principaux sont des plus délirants et des plus barges, l'un profondément anarchiste et l'autre un peu plus raisonnable, personnages incarnés d'ailleurs par des acteurs superbement choisis et dirigés, mention spéciale à Brad Pitt qui livre ici une de ses meilleures prestations et Helena Bonham Carter, bien mieux dans ce rôle de niquée de la tête complètement barge et suicidaire que dans les films de son mari Tim -J'travaille pour Walt Disney alors que y a 15 ans ils me tapaient sur les doigts!- Burton. Brad Pitt dresse le portrait de Tyler Durden, personnage d'anthologie d'une part pour son charisme animal, de l'autre pour sa phylosophie anarchiste qui plaira ou qui ne plaira pas (mais à laquelle moi j'adhère complètement.) et ses diatribes cultes, gros coups de poings dans la gueule de nos intellos nationaux, bien évidemment Edward Norton n'est pas en reste, toujours aussi discret qu'a son habitude mais capable de prouesses d'interprétations impressionnantes. On notera aussi Jared Leto dans le rôle d'une véritable tête à claques... Et ici c'est le cas de le dire, mais je n'en dis pas plus! S'il est impressionnant de par son aboutissement technique, Fight Club est donc également soutenu par des prestations d'acteurs très agréables mais également par la zik de bourrin des Dust Brothers apportant encore plus à l'ambiance trash du film.

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Mais si Fight Club est une véritable leçon technique, sa plus grande force se trouve davantage dans la subversion du message qu'il délivre, Fight Club étant une oeuvre profondément anarchique, s'acharnant tout particulièrement sur une société de consommation qui fait de nous des esclaves de nos possessions matérielles et de nos jobs puisque les jobs fournissent l'argent qui fournit les possessions matérielles, mieux Fight Club dépeint une société de consommation qui profite de nous, nous inonde de pubs et nous bourre le crane pour faire financièrement profiter une minorité d'enculés, malheureusement si la subversion de Fight Club est importante, elle est aussi terriblement évidente, constituant un des rares défauts du film puisque d'autres films comme Zombie de George A. Romero ont traité le sujet avec une rare subtilité... Et oui à ceux qui considèrent encore Zombie comme un film dont le seul et unique but est de défourailler du cadavre ambulant, je ne dirais qu'une chose c'est que vous êtes loin, très loin de la vérité. Et puis évidemment, je n'y pense que maintenant mais Fight Club est également un monument de violence, certainement le film le plus violent de Fincher, envoyant Seven six pieds sous terre de ce point de vue, livrant des scènes de baston courtes mais brutales et sanglantes, un véritable souffle d'air frais tant le cinéma actuel, et plus particulièrement le cinéma américain, est bercé dans une propreté et dans une propension à brosser le spectateur dans le sens du poil, Fight Club est l'opportunité pour Fincher de prouver une fois de plus que briser les conventions ne lui pose pas de soucis.

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En conclusion, Fight Club est un thriller électrique, ultra-rythmé de son début jusqu'a son twist final surprenant, c'est également une perle en termes de technique, de mise en scène et de réalisation, perle soutenu par des acteurs géniaux et une bande-son crado, c'est également un film profondément subversif et violent. Tant Fight Club est parfait sur tous les points qui le constituent, il est très certainement un des meilleurs thrillers de son temps, voire même un des meilleurs films du genre tout court. Il est très rare de voir un film de cette qualité. Un chef d'oeuvre. Alors maintenant si vous l'avez pas vu va falloir vous depêcher de le voir car ne jamais avoir vu ce film est la preuve irréfutable que vous vivez dans une grotte... Alors si vous voulez éviter de passer pour un homme de cromagnon, depechez-vous!

-ZE RING-

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4 avril 2011

TAXI DRIVER

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Réalisé par Martin Scorsese en 1976.
Ecrit par Paul Schrader.
Avec Robert De Niro, Jodie Foster, Cybill Shepherd et Harvey Keitel.
Musique composée par Bernard Hermann.

Vétéran de la Guerre du Vietnam, Travis Bickle (Robert De Niro) est chauffeur de taxi dans la ville de New York. Ses rencontres nocturnes et la violence quotidienne dont il est témoin lui font peu à peu perdre la tête.

Comme on dit, jamais de deux sans trois! C'est donc après avoir chroniqué Chiens de paille et Bad Lieutenant, deux films qui je le rappelle ont provoqué scandale à leur sortie que je m'attaque à un troisième, Taxi Driver, ou encore un scandale injustifié, et une fois de plus, personne n'est étonné, Taxi Driver étant l'archétype même du film politiquement incorrect défiant toute morale établie par nos chers culs serrés nationaux... Alors on ne reviendra pas sur le débat de la violence puisque tout à été dit en commentaire sur l'article de Cannibal Holocaust... Par contre, on va revenir sur Taxi Driver, encore un film d'une rare subversion, il va falloir vous habituer à que je ne critique presque que cela, oui je suis quelqu'un de très glaucque et après ce Taxi Driver ce sera sans doute au tour de Série noire de venir faire un tour sur ce blog, mais passons, des choses à dire sur ce qui est considéré à ce jour comme le meilleur film de Martin Scorsese, dont par moi, il y en a un paquet alors inutile de perdre plus de temps et rentrons dans le vif du sujet!

TD2You talkin' to me?

Certainement un des tous premiers vigilante movies avec Un justicier dans la ville de Michael Winner (qu'il faut au passage que je voie), Taxi Driver est aussi l'un des plus marquants, si ce n'est le plus marquant, inspirant encore à ce jour bon nombre de films du genre, notamment l'excellent Dead Man's Shoes de Shane Meadows, dire qu'avec ce film on tient un chef d'oeuvre est presque dévalorisant tant Taxi Driver est d'une qualité rare au cinéma, monument de violence et de subversion mais aussi paradoxalement un film d'humour, il est le film qui à révélé bon nombre de personnalités capitales pour le cinéma : Robert De Niro en tête, qui tient ici un de ses rôles les plus marquants et Martin Scorsese qui signe ici le film de sa vie, pourtant si on a tendance à ne retenir que ces deux types la force est de constater que tout le mérite ne leur revient pas, car rappelons-le, Taxi Driver dispose également d'un scénariste de talent, Paul Schrader qui à aussi écrit deux autres des meilleurs crus de pépé Scorsese : Raging Bull et La dernière tentation du Christ, ainsi que d'un très grand compositeur, Bernard Hermann, qui rappelons-le à composé la bande-son de Psychose d'Alfred Hitchcock et du film qui à révélé Brian De Palma : Sisters, c'est donc avec un staff en acier (c'est le cas de le dire) et après l'échec autant commercial que cinématographique que fut Alice n'est pas ici (pas un mauvais film, mais loin d'être transcendant), Martin Scorsese se rattrape et révolutionne définitivement le cinéma en lancant un genre à l'époque presque tout nouveau : le vigilante movie, et si les imitations furent nombreuses par la suite, force est de constater que peu méritent l'attention de cinéphiles, puisque la plupart des imitations sont des pellicules baclées montrant des gentils justiciers qui tuent des méchants gangsters tout en oubliant l'élément qui fait de Taxi Driver le chef d'oeuvre que Scorsese n'égalera jamais par la suite : la subversion.

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Car soyons clair, la est la plus grande force de Taxi Driver. Ayant déja plus ou moins traité la déshumanisation suite à la guerre du Viet-Nam dans son court-métrage, -il faut l'avouer-, très gratuit et pas nécessairement simple à interpréter The Big Shave, Scorsese affine ici son message engagé et l'envoie droit dans la gueule du spectateur, et si l'on pourra reprocher au film d'être peut-être trop évident dans son propos, on ne le fera pas, car c'est cette évidence qui fait de Taxi Driver un film sans aucune concession, et donc une baffe dans la gueule. Scorsese et Schrader créent de toutes pièces un personnage ambigu psychologiquement, perturbé, qui semble même perdu et toujours distrait, Travis Bickle, personnage rendu culte par l'interprétation sans faille de Robert De Niro (un meilleur acteur que lui, ça n'existe pas.), personnage que l'on voit sombrer petit à petit dans une déshumanisation totale, incapable d'un quelconque sentiment humain si ce n'est la haine, haine qu'il fixe sur les rues de New York, crades, glaucques et lieux de nombreuses violences urbaines... Evidemment, la subversion ne s'arrête pas la sinon il n'y aurait pas eu de scandale... Mais comme notre société est composée en grande majorité de culs serrés, il ne faut pas s'étonner que le film ait fait tant de bruit puisqu'il présente Jodie Foster dans ce qui est sans doute son seul bon rôle... Elle joue en effet une prostituée, jusque la ça va, je rappelle qu'on est en 1976 et qu'a l'époque, elle à 13 ans... Hum, d'un coup ça passe moins bien, évidemment on ne s'arrêtera pas la, Taxi Driver étant plus intéréssant de par son message dénonciateur que par l'encre qu'il à fait couler, malgré tout on notera que la démarche de Scorsese tient ici clairement de la provocation, pas étonnant en soit que le film ait fait scandale, ce qui est étonnant c'est que notre intelligencia qui aime l'art et les artistes, la subversion et à la science infuse ne reconnaisse pas un film provocateur quand elle voit un.

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Evidemment, Taxi Driver ne vaut pas que par sa subversion mais aussi par sa réalisation, Martin Scorsese filmant ici les rues mieux que personne, jamais vous n'avez vu un environnement urbain filmé comme ça, Scorsese rend les rues de New York glaucques et étouffantes avec une aisance déconcertante, bien aidé évidemment par le saxophone chelou de Bernard Hermann (d'ailleurs, il est marrant de voir qu'un an après, Martin Scorsese réalisera New York, New York avec Robert De Niro, qui joue ici un... saxophoniste.), chaque plan de Taxi Driver est méticuleusement soigné. On retiendra notamment ces travellings sur les avenues de New York, éclairées par les lumières ici très glaucques des cinémas porno, très sombres et envahies par la fumée, Taxi Driver est un film au décor étouffant et opressant, ultra-glaucque qui se termine sur une fusillade d'anthologie, -monument de violence par ailleurs-, pourtant paradoxalement si Taxi Driver est un film extrêmement dérangeant il est aussi un film à mourir de rire, du à son côté décalé et a un scénario d'une rare qualité d'écriture. On a tendance à l'oublier, mais Paul Schrader à ici fait un travail impressionnant, accordant un soin tout particulier au personnage de Travis Bickle dont chaque réplique fait mouche, en témoigne la séance du miroir, en grande partie improvisé par Robert De Niro et le dialogue avec le gorille de Palantine ("Un insigne secret pour les services secrets"). Signant donc un scénario parfait en termes de dialogue, Schrader n'oublie pas pour autant le rythme du film, ainsi si Taxi Driver est un film assez lent force est de constater qu'il est difficile d'y trouver des longueurs, c'est donc un film très bien structuré qui nous est offert, alors après je sais pas vous mais pour moi dialogues parfaits + construction parfaite = scénario parfait, mais évidemment, un scénario aussi génial soit-il n'est rien sans les acteurs qui l'animent.

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Et ici, bin finalement, pas trop de souci à se faire, Robert De Niro est au sommet de son talent et affiche un charisme animal, entrant dans la peau de Travis Bickle, personnage extrêmement ambigu, avec une aise déconcertante, De Niro livre ici une de ses meilleures prestations. Il en est de même pour Harvey Keitel, dans un rôle certes secondaire mais qui reste le seul à tenir a peu près la cadence avec De Niro, jouant ici le rôle d'un bad mother fucker méprisable, affichant une gueule méconaissable mais toujours cette carrure de dinosaure et son côté déjanté, les deux acteurs sont en parfaite cohésion, de même pour les scènes entre De Niro et Jodie Foster, qui trouve incontestablement le rôle de sa vie, dans le rôle d'une prostituée de 13 ans (Oh mon dieu quel scandale!), un rôle complètement fou et qui rajoute beaucoup au côté malsain du film. On note aussi quelques apparitions qui font bien plaisir, comme celle de Victor Argo, très sympathique ou encore celle de Martin Scorsese, passage absolument mythique ("Vous avez déja vu ce que ca fait un coup de .44 Magnum dans le con d'une femme?"), déjanté, et avant tout, très glaucque, Scorsese jouant ici un inconnu complètement branque faisant part de ses projets de tuer sa femme à Travis... Une rencontre qui met plutôt mal à l'aise, il faut l'avouer, m'enfin voila inutile de s'éterniser plus longtemps, vous m'avez compris, le casting est parfait.

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Reste donc les défauts de Taxi Driver et il faut oublier que trouver des défauts à ce bijou est chose assez difficile, Taxi Driver fait selon moi partie des films parfaits à tous les égards, alors oui on pourra peut-être dire que Cybill Shepherd ne brille pas vraiment par sa prestation mais elle est tout à fait correcte, et pour les 10 minutes qu'on la voit à l'écran, on va pas s'en plaindre, surtout que bon si on part la-dessus tout le casting est naze puisqu'ils sont tous complètement effacés par De Niro, enfin voila, finalement Taxi Driver est un film génialement interprêté, réalisé, scénarisé, malsain, glaucque, violent, original et subversif, tous les critères sont ici réussis pour que je puisse me permettre une fois de plus de crier CHEF D'OEUVRE car c'est ce qu'est Taxi Driver : un chef d'oeuvre, et si mon engouement dérangera sans doute quelques uns, il faut l'avouer : un film comme ça, on n'en voit pas deux. Alors pour ceux qui ne l'ont pas vu, depêchez-vous de le faire car Taxi Driver, s'il ne fait pas l'unanimité, reste un indispensable.

-ZE RING-

P.S. Allez jeter un oeil au sommaire du blog, c'est pas encore complet mais sur le point de l'être! ;)

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3 avril 2011

BAD LIEUTENANT

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Réalisé par Abel Ferrara en 1992.
Ecrit par Abel Ferrara, Paul Calderon, Victor Argo et Zoe Lund.
Avec Harvey Keitel, Victor Argo, Paul Calderon et Frankie Thorn.
Musique composée par Joe Delia.

Alors qu'il enquête sur le viol d'un jeune nonne (Frankie Thorn), un flic corrompu (Harvey Keitel) essaye de se repentir.

Bad Lieutenant, en voila un film intéréssant. Partant d'un postulat vu 150 fois au cinéma (un flic pourri essaye de se repentir, on a vu plus original) et somme toute simple, voire simpliste, Bad Lieutenant ne ressemble pourtant à aucun film que vous ayez pu voir (à part peut-être si Abel Ferrara à réalisé d'autres films plus ou moins similaires dans leur ambiance, j'attends de voir King of New York pour le confirmer.), d'une part parce qu'ici on touche au glaucque pur et dur et on sombre au bout de deux minutes dans la subversion la plus pure, deux choses qui sont rarement vues dans les nombreux films qui adoptent la même trame, et si il est clair que l'on a vu des films bien mieux foutus techniquement et mieux réalisés, force est de constater que la force de Bad Lieutenant se trouve ailleurs, mais ou? Et bien c'est ce qu'on va voir, EXPLICATIONS.

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Un nom suffirait à justifier la qualité de ce Bad Lieutenant : Harvey Keitel. A mes yeux, un des meilleurs acteurs de tous les temps, le bonhomme fait ici tout le travail, anime un film que la réalisation par moments bancale d'Abel Ferrara ne parvient pas à animer, donne de l'humanité à un personnage en tous points inhumains, opportuniste, salaud, accro à toutes sortes de drogues, voleur, le Lieutenant est l'incarnation même du pourri, pourtant Keitel de par son jeu parvient à donner une humanité à ce salaud sans coeur, toujours crédible, toujours génialissime, il n'y a pas un seul instant ou le bonhomme, qui est sans doute en permanence à l'écran, assure grave, effacant par sa présence un casting pourtant composé d'acteurs secondaires de talent comme Victor Argo (Taxi Driver) ou Paul Calderon (Pulp Fiction), Harvey Keitel de par son charisme animal et sa présence constitue à lui seul une grande partie de l'interêt du film, qui que ce soit dit, n'est pas nécessairement très prenant, il y a à ce titre quelques longueurs mais en soit peu importe, car la force du film réside ailleurs : dans son ambiance glaucque et sa subversion, car si la réalisation est loin d'être géniale elle contribue à rendre les décors et l'ambiance de ce Bad Lieutenant plus cradingue qu'elle ne l'est déja, Abel Ferrara réussit ici la ou il avait lamentablement échoué dans son tout pourri Driller Killer, à faire de New York une ville étouffante, plongée dans l'obscurité la plus noire et dans la crasse, ou la police est pire que les criminels qu'elle est supposée poursuivre (en témoigne cette scène ou Harvey Keitel menace de son revolver deux petits cons pour qu'ils lui donnent l'argent qu'ils venaient de voler.), et force est de constater que cela fonctionne plutôt bien, rajoutez à cela une bande-son tout sauf agréable et vous avez un film crado, ultra-glaucque, dont l'ambiance évoquerait même parfois le Série noire d'Alain Corneau grâce aux décors entièrement constitués d'appartements miteux et la bande-son se basant entièrement sur la radio, par ailleurs, le film enchaine les hommages, on en notera notamment un au Mean Streets de Martin Scorsese au travers d'une scène d'anthologie, cette scène ou Harvey Keitel danse complètement à poil, complètement bourré sur exactement la même musique sur laquelle il avait dansé (habillé cette fois) dans Mean Streets en 1973. Ici vraiment grandiose, Harvey Keitel enchaine les punchlines (en témoigne ma bannière flashy.), par ailleurs, le film est très bien écrit, même si malheureusement on note quelques problèmes de construction puisque Bad Lieutenant est loin d'être dépourvu de longueurs, longueurs compensée par une subversion à toute épreuve.

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Car c'est la que se trouve tout l'interêt de Bad Lieutenant, qui comme je l'ai dit est loin d'être divertissant, dans sa charge subversive et sa propension à brosser le spectateur à rebrousse-poil, ici, Harvey Keitel est un flic pourri oui mais pas un flic pourri comme on en voit d'habitude, ici il joue un flic pourri qui abuse sexuellement de jeunes filles, qui vole de la cocaïne des cadavres de criminels, drogué jusqu'aux oreilles (d'ailleurs à ce titre, la consommation de drogues d'Harvey Keitel est réélle dans le film, je vous l'avais dit, ce mec est fou.) mais surtout c'est un flic pourri qui dans des élans hallucinatoires traite Jésus d'enculé dans un monologue d'anthologie... Ah oui alors évidemment à ce moment-là on comprend tous pourquoi Bad Lieutenant à été coupé dans certains pays, attention toucher à la religion c'est pas bien... Mais Abel Ferrara, s'il n'est pas un excellent réalisateur à une chose que peu de réalisateurs ont : des grosses couilles, alors il s'en fout, il le fait quand même, livrant une critique acerbe de la religion chrétienne au travers de cette nonne qui pardonne ses violeurs de l'avoir volé alors que le Lieutenant n'arrive pas à trouver le pardon... Subversif à mort, la se trouve tout l'interêt de Bad Lieutenant, film couillu à mort, faisant de Bad Lieutenant un film, à défaut d'être divertissant, intéréssant pour sa charge subversive et le jeu d'acteur d'un des meilleurs acteurs de tous les temps... D'ailleurs bon pour une fois je vais être gentil avec Ferrara, sans avoir vu ses films force est de constater qu'en jetant un oeil au casting de ces derniers le bonhomme à vraiment l'oeil pour trouver des acteurs principaux qui déchirent... Christopher Walken, Harvey Keitel... Des acteurs tous plus mortels les uns que les autres, ici on saluera la prestation du grand Keitel et le côté hardcore de ce Bad Lieutenant, son ambiance glaucque et sa subversion.

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Alors en somme, si Bad Lieutenant est très loin d'être divertissant ou agréable à regarder, c'est un film à voir pour sa démarche couillue, pour sa subversion et Harvey Keitel... Loin d'être un chef d'oeuvre, Bad Lieutenant demeure une tuerie, un film à voir, même si c'est clairement le genre de films qu'on aime, ou pas, il faut tenter pour se faire un avis, certains se feront chier royalement et d'autres seront charmés par la subversion du film : c'est plus mon cas. Je ne saurai trop vous le conseiller, à vous de voir, personnellement j'adore, et j'espère que si vous décidez de le mater vous adorerez aussi! Sinon le Bad Lieutenant risque de vous exploser la gueule :P

-ZE RING-

2 avril 2011

STRAW DOGS

SDJAQ
RÉALISÉ PAR | SAM PECKINPAH
.
ÉCRIT PAR | SAM PECKINPAH
ET DAVID ZELAG GOODMAN.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JERRY FIELDING
.

DUSTIN HOFFMAN | David Sumner.
SUSAN GEORGE |
Amy Sumner.
PETER VAUGHAN |
Tom Hedden.
DEL HENNEY |
Charlie Venner.

David Sumner (Dustin Hoffman) et sa femme Amy (Susan George) quittent New York pour vivre en Angleterre. Ils font alors face à une hostilité inattendue de la part des habitants locaux.

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-Cet article révèle un certain nombre d'éléments sur l'intrigue-

Les chiens de paille est un film de fou. Longtemps censuré dans certaines contrées du monde en raison d'une ultra-violence époustouflante, -marque de fabrique de Sam Peckinpah-, et d'une scène de viol difficilement soutenable... Surtout pour ça en fait, je ne pense pas être le seul à avoir remarqué que bon nombre des films qui provoquent scandale contiennent des scènes de viol : Orange mécanique, IЯЯƎVƎЯSIBLƎ, Day of The Woman... Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres et Chiens de paille n'est qu'un exemple de plus pour appuyer ma pensée, et qu'est-ce que c'est ma pensée? Que la majorité des gens sont des abrutis qui s'excitent, crient au scandale dès qu'ils voient une bite sur leur écran et qui portent des jugements hatifs sans porter la moindre réflexion a ce qu'ils viennent de voir... Certains sont même allés jusqu'a considérer Chiens de paille comme un film fasciste... Ce qu'il faut pas entendre, partant du principe que le film est plus une réflexion sur l'homme, ses aspects sauvages et la dislocation de la famille, mais j'y reviendrai plus tard promis! Bon nombre de choses sont à dire sur ce qui est à mes yeux le meilleur des 3 films de Peckinpah que j'ai pu voir, les deux autres étant La horde sauvage et Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia et je peux vous dire que 3 films suffisent largement pour se rendre compte du talent du bonhomme et de la qualité globale de sa filmographie, mais je m'égare!

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Ainsi lorsque le maitre du ralenti et des scènes d'action cracra Sam Peckinpah s'attaque à un Rio Bravo-like, ce n'est que pour plus ou moins abandonner le côté slow-motion de son oeuvre et s'attarder sur une violence rarement vue au cinéma : que ce soit cette scène de viol, ou tout le final dans la maison assiégée des Sumners, Chiens de paille est un monument de violence, percutante, un film qui verse également dans le glaucque le plus extrême. Brillament mis en scène, Chiens de paille, en plus d'être un monument de violence, balancant des images dont le spectateur se souviendra longtemps, est également un monument de suspense, on pense à ce final de 25 minutes ou Dustin Hoffman tente tant bien que mal de retenir ses agresseurs ou la tension est à son maximum, Sam Peckinpah prouve une fois de plus qu'il avait tout compris au cinéma et signe, à partir d'un postulat de base vu 550 000 fois, un véritable chef d'oeuvre, il signe un film à l'image de sa filmographie : surprenant, atypique, violent, crade, provocateur et surtout irrévérencieux, provocation qui semble avoir abouti puisque tout le scandale autour du film est basé sur une seule et même scène, très ambigue mais aussi difficilement soutenable, celle du viol d'Amy Sumner, jouée avec génie par la méconnue et charmante Susan George (les critères de beauté ont bien changé depuis les 70's mais je vous préviens les gars c'est pas possible de pas tomber amoureux.)... Des viols au cinéma on en a déja vu quelques uns mais il devient beaucoup plus dérangeant lorsque la victime alterne entre supplice et plaisir sexuel, évidemment, il n'en fallait pas plus pour tous les abrutis qui tapent aujourd'hui sur Gaspar Noé pour crier au scandale, ceux-ci n'ont rien compris, ou alors ils n'ont pas vu le film... Car en effet Chiens de paille, s'il brille par sa réalisation, brille davantage par un propos cynique et sombre à souhait et le développement de ses personnages, le film de Peckinpah, entièrement basé sur la relation bancale entre Mr Sumner, joué par le génialissime Dustin Hoffman, et sa petite femme... De la même manière que celle-ci alterne entre la souffrance d'être violée et le plaisir de l'acte sexuel, le jeune couple se voue un amour incroyable pour se taper sur la gueule la scène d'après, la faute au peu d'attention que porte David Sumner à sa femme, faisant de lui le véritable mother fucker de l'histoire, se souciant peu de sa femme et ne changeant d'attitude qu'une fois que c'est trop tard... Par ailleurs, si les paysans sont tous droits sortis de Massacre à la tronçonneuse, jamais on ne les voit s'attaquer directement au couple, certes, ils tuent le shériff, et encore, plus ou moins accidentellement, certes, ils retournent la maison des Sumner et tout dans le film indique que ce sont eux les gros enculés, mais si l'on porte un minimum de réflexion, on se rend vite compte que le véritable méchant de l'histoire est le personnage joué par Hoffman, il suffit de le voir tuer froidement ses agresseurs pour s'en convaincre... Par ailleurs, une grande partie de l'histoire est basée sur une réflexion qui n'est pas sans rappeler le Que la bête meure de Claude Chabrol, réflexion qui porte sur le rapport homme-bête, réflexion dont la question principale vis-à-vis de Chiens de paille est qui est l'homme et qui est la véritable bête : David Sumner est-il l'homme acculé par le groupe de paysans (les bêtes)? Ou alors le David Sumner aimant sa femme lors de certaines scènes est l'homme et le David Sumner qui tue froidement tout le monde la véritable bête? Une question à laquelle je vous laisse la réponse même si pour ma part il est clair que Sumner oscille entre un côté humain et un côté animal et bestial qui prend le contrôle de lui à la fin du film, bestialité symbolisée par ce plan sur les lunettes brisées de Sumner, c'est en réalité l'humanité et le pacifisme qu'on attribue au personnage au début du film qui est ici représenté comme brisé.

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En plus de proposer une réflexion plus qu'intéréssante, Chiens de paille est un film extrêmement intéréssant de par la construction de son scénario et aussi par ses dialogues et les types qui les interprètent, alors évidemment, une bonne partie des acteurs fait pale figure à côté du génie de Dustin Hoffman (un des plus grands acteurs de sa génération, génialissime même quand il fait des films de merde.), force est de constater que Susan George livre une bonne prestation également, pour ce qui est des paysans : ils font flipper!! Et puis, les dialogues sont génialement écrits, même chose pour le film qui est génialement construit : lent, mais sans aucune longueur et surtout viscéral à mort, Peckinpah fait ici encore moins dans la dentelle que d'habitude, montrant la violence autant qu'il le peut (sauf pour sa scène de viol ou c'est la suggestion qui est dérangeante ici, je pense notamment à tous les flashbacks que subit le personnage d'Amy après cette scène qui sont particulièrement affreux.), donnant à ses personnages des morts toutes plus atroces les unes que les autres (je pense qu'on se rappelera tous du passage ou Sumner jette de l'huile bouillante sur ses agresseurs, pas particulièrement éprouvant visuellement mais inventif il faut l'avouer.), bref, Chiens de paille est scénaristiquement une réussite, un film éprouvant et beaucoup seront ceux à lacher un soupir lorsque le générique de fin du film commencera, porté par les notes de l'ici très discret mais génial Jerry Fielding.

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Que dire d'autre de ce Chiens de paille? Et bien rien de plus si ce n'est que le fait que Peckinpah ait ici décidé d'abandonner en partie les ralentis à outrance qui le définissent (et qui définiront plus tard John Woo, qui je le rappelle, prend Sam Peckinpah et Jean-Pierre Melville comme influences principales, décidément, c'est un homme de gout le John!!) est très loin de nuire au chef d'oeuvre qu'est Chiens de paille, un film d'une telle qualité que j'ai beaucoup de mal à comprendre comment il ait pu tomber dans les oubliettes cinématographiques... Percutant, intelligent, génialement mis en scène et scénarisé, Les chiens de paille est un chef d'oeuvre, un grand moment de cinéma et si tout le monde ne supportera pas le côté violent de l'oeuvre de Sam Peckinpah, force est de constater que le film est une date, un film culte... Et la je vais dire qui ne plaira pas à tout le monde, mais c'est certainement un des meilleurs films de sa catégorie, bien meilleur à mes yeux que le déja génial Orange mécanique de Stanley Kubrick. Un film à voir et à revoir.

-ZE RING-

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6 mars 2011

CANNIBAL HOLOCAUST

Cannibal

Réalisé par Ruggero Deodato en 1980.
Ecrit par Gianfranco Clerici.
Avec Robert Kerman, Francesca Ciardi et Perry Pirkanen.
Musique composée par Riz Ortolani.

ATTENTION FILM EXTREME

EXTRAIT DE LA BANDE-SON

Cannibal Holocaust est un film qui à fait couler beaucoup d'encre. En effet, le film à provoqué un véritable scandale, scandale compréhensible ici (savourez ce moment, c'est rarement que je dis un truc comme ça.) puisque Cannibal Holocaust est un film d'une rare violence, certainement l'un des plus violents vus sur un écran, un film qu'il faut montrer à tous les abrutis qui croient que Saw VI est le film le plus gore de l'histoire, mais Cannibal Holocaust c'est aussi un film ou les viols sont légions et ou les meurtres d'animaux sont non simulés...  Une des raisons principales de ce scandale, cette fameuse scène de la tortue, terriblement crade au passage, à fait couler énormément d'encre... Et puis Cannibal Holocaust est l'un des premiers films à avoir été tourné de sorte à ressembler à un documentaire (façon Blair Witch)... Tout à été fait de sorte à ce que les gens croient que tout ce qu'ils voyaient dans le film étaient réel, ainsi Ruggero Deodato demanda à ses acteurs de ne pas se présenter en public pendant un an. Cela fit tellement d'effet qu'il fut obligé de les présenter devant la justice pour prouver qu'ils n'étaient pas morts! Rajoutez à cela le film que Cannibal Holocaust ait, -involontairement sans doute- des airs de film profondément raciste, vous avez le punching-ball cinématographique parfait, toutefois loin de moi l'idée de donner un avis objectif sur ce film : c'est impossible. Certains l'interpréteront comme une critique acerbe de l'humanité, d'autres comme un film profondément raciste, peu importe en soit, ce qui compte c'est le débat et débattre c'est ce que j'attends que vous fassiez, maintenant place à Ze Ring votre critique de cinoche préféré (ou pas) pour une nouvelle critique après trois semaines d'absense!

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Cannibal Holocaust
est un film d'exploitation, en cela le but est d'exploiter un filon. But atteint ici, mais à quel prix? On connait tous les défauts des péloches d'exploitation italiennes pour peu qu'on se soit attardé dessus : les dialogues sont mal torchés et les acteurs sont tous doublés donc forcément ils sont tous pourris et ça se ressent dès le début du film, mais peu importe, car Cannibal Holocaust envoie la couleur dès les premières scènes avec notamment cette fusillade dans la jungle avec des cannibales qui donne un assez bon avant-gout de ce que va être le film : une expérience crade, viscérale, subversive, un pur film de crevard qui en marquera plus d'un par sa violence visuelle poussée jusqu'au boutiste... Ces quelques mots résument plutot bien le film, crado visuellement et extrêmement malsain, enchainant les scènes d'anthologie du cinéma d'horreur (la scène de la tortue et du rat musqué, pour ne citer qu'elles, respectivement de véritables moments d'horreur et de cruauté...) et si les dialogues et les acteurs font un petit peu de la peine, force est de constater que Cannibal Holocaust est un prodige en terme de réalisation, Ruggero Deodato, dont c'est sans doute le seul bon film d'ailleurs, assure ici un max avec sa caméra, capturant des moments d'horreur d'une rare d'intensité, soutenu par la partition parfois malsaine de Riz Ortolani et les effets spéciaux ultra-réalistes d'Aldo Gasparri, tout est fait pour provoquer le malaise et le dégout et il semble que Deodato n'ait pas raté son coup, jamais je n'avais vu un film aussi violent (même si de ce que me disent certaines connaissances cinéphiles, certains films notamment Salo, sont bien pires... JE VEUX!). Malheureusement si la réalisation est sans faille, ce n'est pas le cas du scénario... Car si les dialogues tous pourris peuvent passer, en regard du statut du film, ce n'est pas le cas des "coupures new-yorkaises" entre chaque passage dans la jungle... Véritable erreur scénaristique, ces passages de calme, en plus de provoquer une baisse de rythme importante, font de Cannibal Holocaust une expérience moins viscérale qu'elle n'aurait du l'être. Heureusement? Pour certains oui, pour moi non, je suis de ces gens qui veulent du sang au cinéma, car je pense très clairement que si l'art peut permettre d'exprimer des choses voir d'essayer de pousser à les changer c'est à la violence la plus extrême qu'il faut recourir pour y parvenir, il ne faut faire aucune concession, arrêter de brosser les gens dans le sens du poil et les foutre devant la réalité des choses. Voila juste une parenthèse qui n'a rien à voir avec le film, car Cannibal Holocaust est loin de brosser les gens dans le sens du poil mais ces coupures n'étaient pas nécessaires...

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Heureusement les défauts de Cannibal Holocaust sont compensés, -bien évidemment par cette réalisation sans faille qui fait du film une tuerie absolue-, mais surtout par ce qui est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse : le message subversif qui se trouve derrière le film. Présentant les Occidentaux comme une belle troupe de bad motherfuckers et injectant un message intelligent sur les médias, véritables corbeaux du malheur, rapaces en mal de sensation, adepte du racolage de masse et de l'ultra-violence visuelle (il n'y a qu'a voir le personnage principal laisser son pote se faire émasculer pour pouvoir filmer cette horreur pour s'en convaincre), bad motherfuckers qu'on est au final content de voir subir les pires erreurs tant ce sont de véritables enfoirés, malheureusement la subversion de Cannibal Holocaust trouve très rapidement ses limites puisque c'est aussi une oeuvre particulièrement maladroite, ainsi si le film de Deodato présente les occidentaux comme de gros enculés il offre aussi une vision caricaturale des cannibales, qui au passage font dans le film un petit peu de la peine... Alors, Cannibal Holocaust, film raciste ou pas? A vous de décider, à mon sens il faut être bigleu pour ne pas voir que cette vision caricaturale des tribus cannibales est une pure maladresse, et puis il serait tout de même stupide de ne voir que ça alors que Cannibal Holocaust se démarque de tous les autres films de cannibales par cette vision noire et subversive d'une humanité pourrie, ou les hommes soi-disant civilisés sont les véritables sauvages... Et puis cet article est également l'occasion pour moi de rappeler à tous les abrutis qui le liront de dire que la violence influe sur la société, et que la société influe sur le cinéma et certainement pas l'inverse... En cela Cannibal Holocaust est un reflet plus ou moins exact de notre société, donc bon, tous les abrutis qui crient au scandale dès qu'ils voient un bout de zob et une décapitation dans un film, va falloir vous réveiller la violence ça fait partie de la vie, c'est pas Noé, Fulci, Deodato ou Pasolini qui l'ont inventé...

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Alors, Cannibal Holocaust, conclusion? Comme je l'ai dit il m'est impossible d'être objectif... Alors à mon sens c'est un excellent film... Malheureusement pénalisé par un scénario bancal et des acteurs qui puent du cul. Mais c'est une expérience, même si le film n'est pas à laisser entre tous les mains et qui après plus de 30 ans n'a encore rien perdu de son effet traumatisant... Alors soyons clair, on aimera ou on aimera pas, reste que Cannibal Holocaust est une date importante dans l'histoire du cinéma et un film culte, qu'il faut voir afin de se faire un avis et dépasser tous les préjugés et les apprioris qui font passer Ruggero Deodato pour le diable incarné... On adhèrera ou pas, mais le seul moyen de le savoir c'est de prendre le risque!

-Ze Ring-

27 février 2011

LA TRILOGIE DE LA VENGEANCE

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Le voila enfin, l'article que je vous ai promis il y a bientôt un mois! Aujourd'hui, sur le blog, je vais donc chroniquer un par un les trois films qui constituent la trilogie de la vengeance du très audacieux et talentueux réalisateur coréen Park Chan-wook, qui est au passage un des plus grands réalisateurs actuels : Sympathy for Mister Vengeance, Old Boy, et Lady Vengeance (aussi connu sous le nom de Sympathy for Lady Vengeance.). Les trois films constituent une trilogie, malgré tout ils n'ont que peu de choses en commun scénaristiquement, cependant on retrouve bon nombre de codes d'un film à l'autre donnant à ces trois films une grande personnalité et faisant d'eux un tout, une oeuvre à part entière... Au passage, avant que je termine cette courte introduction, je tiens à remercier Canalblog de leur dernière mise à jour... Dites c'est marrant quand même chaque fois que vous faites une mise à jour y a de moins en moins de trucs qu'on peut faire, donc voila, si le blog s'adapte au style de Park Chan-Wook, vous ne bénéficierez malheureusement pas de la sublime musique Cries of Whispers de Hyung-jung Shim, merci chers gérants de Canalblog de nous avoir affligé d'une mise à jour de merde de plus!

A défaut de pouvoir rendre le lecteur invisible, cliquez sur le bouton lecture du lecteur ci-dessous pour profiter de la bande-son d'Old Boy :


SYMPATHY FOR MISTER VENGEANCE

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Réalisé par Park Chan-wook en 2002.
Ecrit Jae-sun Lee, Jong-yong Lee, Mu-yeong Lee et Park Chan-wook.
Avec Kang-ho Song, Ha-kyun Shin et Doona Bae.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Un film complètement déjanté et un pari osé. C'est la première chose qu'on peut se dire lorsqu'on se rend compte que le personnage principal en plus d'être sourd, est aussi muet, alors au bout de dix minutes on se demande comment Park Chan-wook, pour qui Sympathy for Mister Vengeance est son deuxième grand film, va se démerder pour donner de la profondeur à ce personnage... Pourtant à bien des égards Sympathy for Mister Vengeance aussi géant soit-il est le film le plus conventionnel de la trilogie et très loin de représenter l'ambiance timbrée dans laquelle master Chan-wook fait baigner ses films... Conventionnel, c'est le cas de le dire, et ce, autant dans son scénario que dans sa réalisation, malgré tout, il y a dans Sympathy for Mister Vengeance cette once de folie qui fait la différence et qui permit dès lors à Park Chan-Wook de s'imposer comme un réalisateur à suivre... Vous connaissez la suite, le bonhomme à ensuite fait Old Boy qui est une baffe dans la gueule comme rarement on s'en prend au cinoche aujourd'hui, le succès fut au rendez-vous et si Mister Vengeance est clairement le moins bon film de la trilogie on ne cachera pas notre joie car malgré ses faiblesses il reste une putain de tuerie.

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Car soyons clair, si Sympathy for Mister Vengeance est un film très lent, lenteur qui malheureusement lui dessert par moments, c'est aussi un film extrêmement intense et surtout une belle tache sur le cinéma propret dont on est victimes aujourd'hui. Ici la violence atteint des sommets rarement égalés de nos jours, du moins dans un cinéma qui à toujours pour but d'être divertissant, ainsi ceux qui ont l'habitude des films chocs ne seront pas dérangés outre-mesure mais soyons-en tout de même avertis, Sympathy for Mister Vengeance est un film fait par un crevard pour les crevards, enchainant les scènes de violence extrême à un rythme onirique (le massacre à la batte de baseball, la scène finale) même si ce rythme aurait beaucoup gagné si Park Chan-wook s'était un peu plus laché, mais comme je le disais, ne cachons pas notre bonheur, car malgré la retenue du réal (qui disparaitra dès le prochain film du monsieur.) et la conventionnalité (autant sur le terme narratif que sur la réalisation, je le reprécise) Sympathy for Mister Vengeance est une tuerie, tuerie soutenue par des acteurs absolument géniaux, Kang-ho Song (la en fait je fais semblant de savoir comment ils s'appellent mais en fait non.) en tête, livrant une prestation très touchante, beaucoup plus touchante que celle d'Ha-kyun Shin, très bon si on part du principe que son rôle n'est pas le plus simple à jouer mais malgré tout inexpressif la majorité du temps. Donna Bae est également excellente dans un rôle assez délirant, prestation qui trouve l'apogée de sa qualité lors d'une scène de violence quelque peu... originale. Mais c'est surtout Kang-ho Song que l'on retiendra, certainement un des meilleurs acteurs coréens actuels, qui, je le rappelle, à joué dans le chef d'oeuvresque Memories of Murder et dans le complètement niqué Le bon, la brute et le cinglé, en effet, le type est touchant d'un bout à l'autre, livrant une prestation à l'image du film lui-même, sobre mais terriblement poignante, et la que dire si ce n'est que je suis content d'avoir su tourner une phrase correctement pour la première fois de ma vie?

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Blague à part, avant tout, Sympathy for Mister Vengeance avance les codes de la trilogie qui à fait le succès de Park Chan-wook, ainsi dans Old Boy et dans Sympathy for Lady Vengeance on retrouvera bon nombre d'éléments installés dans Mister Vengeance, à commencer par une violence extrême, de toute évidence, cet humour ultra-noir, des vengeances ayant toujours rapport avec un kidnapping, à ce titre une réplique du film sera reprise dans Lady Vengeance, on retrouve aussi ces personnages solitaires faisant systématiquement appel à des méthodes de torture horribles pour arriver à leurs fins, mais en dehors de la conventionnalité de Mister Vengeance, celui-ci se démarque des deux autres films de la trilogie par sa fin, car en effet, la ou les deux autres laissent davantage place à l'espoir pour les personnages principaux, Sympathy for Mister Vengeance se termine sur une note très négative, Park Chan-wook, par ailleurs, s'il met beaucoup de temps à installer son histoire, une fois celle-ci lancée sacrifie ses personnages à un rythme infernal et ce toujours de manière très crue et couillue, car Sympathy for Mister Vengeance l'est, couillu... Car si en Asie la violence au cinéma n'est pas quelque chose d'inhabituel (il n'y a qu'a voir le travail de Kitano, Miike, Kitamura, Hark ou Woo pour s'en convaincre), ici c'est pas la même chose et donc dans le pays du fromage, des collabos et de l'auteurisme de merde, Sympathy for Mr Vengeance est une claque dans la gueule, ultra-violent de bout en bout et ne faisant aucune concession... Mais le film est aussi très poétique, Park Chan-wook livre des plans sublimes et la photographie est purement magnifique, toutefois c'est dans cette poésie et dans cet onirisme toujours présent que se trouvent les faiblesses du film...

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Et oui, car il n'y a pas de telle chose qu'un film parfait (et même si ça existait, ca serait certainement pas celui-la.)... Malheureusement, aussi génial soit-il en termes de réalisation, et même si le scénario est génialement écrit, le film est beaucoup trop lent pour être captivant en permanence, il y a donc quelques longueurs qui pénalisent le film... Et puis la musique, d'ailleurs très rare, n'est pas terrible... Enfin ce serait être hypocrite que de se concentrer sur ces défauts, mineurs au final, car Sympathy for Mister Vengeance est un film viscéral, une bombe que toute personne douée de sens doit avoir vu au moins une fois...


OLD BOY

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Réalisé par Park Chan-wook en 2003.
Ecrit par Park Chan-wook, Joon-hyung Lim, Chun-hyeong Lim et Jo-yun Hwang.
Avec Choi Min-sik, Yu Ji-tae et Kang Hye-jeong.
Musique composée par Hyun-jung Shim.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Park Chan-wook monte d'un cran. Voire dix d'un coup. Sympathy for Mister Vengeance était une baffe... Old Boy est un coup de marteau dans le coin du menton dont vous allez vous rappeler longtemps, croyez-moi. Fini la conventionnalité de Mister Vengeance, Park Chan-wook se lache et ça se ressent dans ce Old Boy, à bien des égards le meilleur film de la trilogie de la vengeance. En effet, car Old Boy à ce qui manquait à Mister Vengeance, c'est-à-dire toute la folie de Park Chan-wook, en effet, s'il avait tout de même une once de folie qui le démarquait de bon nombre de films, Old Boy est complètement niqué, de ses personnages à sa réalisation en passant par son scénario et son screenplay, plein de bonnes idées exploitées avec génie et disposant en plus de ça d'une bande-son qui arrache, Old Boy se présente très clairement comme un des films les plus importants de cette décennie et est le film qui à permis à Park Chan-wook de devenir une valeur sure du cinoche coréen, et à ce jour c'est toujours le cas puisque le bonhomme est avec Ji-woon Kim et Bong Joon-ho le cinéaste coréen le plus important à ce jour... Mais revenons au sujet actuel : Old Boy, qui mérite clairement des explications au pourquoi du comment c'est le chef d'oeuvre qu'il est.

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Tout simplement parce que la ou Park Chan-wook retenait son imagination et son esprit malade sur Mister Vengeance, il sort définitivement le bout de balai qu'il avait dans le cul pour ce Old Boy et se déchaine complètement. Tout le film est bercé dans une certaine folie, que ce soit ses personnages comme son ambiance, il n'y a qu'a voir la scène ou Mido, une des protagonistes du film, voit une fourmi géante dans le métro pour s'en convaincre, ou encore le fait qu'Oh Dae-su base au départ toute son enquête sur un ravioli, mais au-dela de la folie visuelle dans laquelle Old Boy baigne c'est dans le scénario que celle-ci atteint des sommets (et encore c'est pas le pire), allant jusqu'a tomber dans le cinéma fantastique pur et dur lors d'un twist à tomber par terre... Mêlant le polar, le thriller, le drame psychologique, le film fantastique dans une seule et même oeuvre, Park Chan-wook signe un vrai film de genre, un pur ovni, enchainant les séquences chocs comme peu de films actuellement (la torture de l'arrachage de dents pour ne signer que celle-la, même si bon, si vous voulez mon avis la violence de celle-ci est un poil surestimée...)... Bourré de morceaux de bravoures déja anthologiques, à commencer par cette baston de 4 minutes en plan-séquence qui vous fera mouiller votre slip, à la fois jouissive et ultra-violente, Old Boy repose beaucoup sur cette réalisation atypique si propre à Park Chan-wook, réalisation parfois très proche du documentaire (la scène d'ouverture dans le commissariat), celui-ci, comme je le disais, se déchaine, ainsi le film ressemble parfois plus à du documentaire, d'autres moments il fait clairement référence à De Palma, d'autres sont des moments d'innovation purs et durs (la scène finale dans l'ascenseur), donnant à Old Boy un côté atypique, retrouvé 3 ans après dans Sympathy for Lady Vengeance...

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Mais si Old Boy doit beaucoup à son réalisateur, il doit également beaucoup à ses scénaristes, car le film est une merveille d'écriture et cela mérite d'être dit. Pendant 2 heures de film il est carrément impossible de s'ennuyer une seule seconde, enchainant les scènes sans aucun temps mort, Old Boy bénéficie également de dialogues d'une qualité rare (je vous jure y a au moins une punchline par minute.), dialogues qui bénéficient aux personnages puisque le film est clairement un film "bavard", ainsi s'il y a une grande place pour des scènes d'action trash et bien bourrines, c'est dans les dialogues que le film trouve tout son interêt, porté par deux gueules de cinéma, Choi Min-sik qui trouve ici le rôle de sa vie, faisant preuve d'un charisme animal et d'une prestation d'acteur absolument géniale (faut le voir passer sa colère en bouffant une pieuvre vivante pour le croire.) et Yu Ji-tae, dont le personnage est plus sobre mais dont la prestation est loin d'être inférieure, en effet celle-ci est géniale de bout en bout... Et puis, Kang Hye-jeong n'est pas en reste, puisqu'elle est également excellente de bout en bout... Par ailleurs c'est dans les personnages que ces géniaux acteurs interprètent que le film est le plus fou, certains sont plus sobres que d'autres malgré tout ils sont tous plus ou moins fous, folie qui s'explique par leur seul point commun : ils sont tous terriblement seuls... Mais les acteurs sont très loin de porter le film sur leurs épaules, car Old Boy bénéficie d'une photographie d'une rare beauté et surtout d'une bande originale, absolument magnifique composée par le génial mais méconnu Hyun-jung Shim... Et puis si Old Boy n'abandonne pas le côté poétique de Mister Vengeance, ce n'est que pour mieux prendre le pas sur le côté plus onirique de ce dernier, se débarassant définitivement de celui-ci afin de donner un film plus rythmé ou l'humour noir à beaucoup plus sa place et surtout ou les séquences chocs si elles sont moins inventives sont beaucoup plus percutantes... SPOILER A ce titre, la scène ou Oh Dae-su se coupe la langue est particulièrement horrible, très suggestive mais horrible. FIN DES SPOILERS

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Et puis impossible de parler d'Old Boy sans parler de son twist de cinglé... Inattendu, très surprenant, Park Chan-wook nous promène pendant 1h30 sans qu'on sache ou il veut en venir avant cette révélation finale, une véritable douche froide, un coup de poing en pleine gueule dont vous allez vous souvenir longtemps... C'est d'ailleurs une des plus grandes forces d'Old Boy, d'ailleurs il semble difficile de trouver autre chose que des grandes forces à ce film... Un des meilleurs films de la décennie, voire un des meilleurs films tous courts pour certains (dont moi), bref, un pur chef d'oeuvre, qui ne plaira malheureusement pas à tout le monde de par sa violence extrême... A ceux-ci je leur dirai de faire un effort et d'aller au-dela, car Old Boy est un très beau film, absolument bouleversant, pour autant qu'on prenne la peine de le regarder jusqu'a la fin... Je conclurai en anglais car je ne peux pas exprimer mon engouement pour ce film en français : it's a fucking masterpiece! Maintenant tout ce qui reste à espérer c'est que le remake américain du film soit abandonné, surtout si on part du principe que cette fiote de Will Smith aurait le rôle principal si ce n'est pas le cas... Ralala je vous jure les américains ils sont niqués quand même.

OB5Bon dieu de merde, si c'est beau!


SYMPATHY FOR LADY VENGEANCE

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Réalisé par Park Chan-wook en 2005.
Ecrit par Park Chan-wook et Seo-Gyeong Jeong.
Avec Yeong-ae Lee et Choi Min-sik.
Musique composée par Yeong-wook Jo.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Avant que je commence à parler du film qui nous intéresse, je tiens à préciser que du au fait que mon édition du film est une édition anglaise, je n'ai pas pu bénéficier du Director's Cut du film. Apparemment, la seule différence entre la version dont je dispose et la version Director's Cut est que le film passe de la couleur au noir et blanc progressivement dans cette dernière, je dois dire que ça m'intéresse et ça va me forcer à racheter le film dans l'édition collector Director's Cut qui est quand à elle disponible en France. Mais venons-en a à ce qui nous intéresse : Lady Vengeance, également connu sous le nom de Sympathy for Lady Vengeance, dernier segment de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook. Que dire, si ce n'est que le film est une preuve de plus de l'étendue du génie de cet homme et sa volonté extrême d'innover à chaque film? Car à bien des égards si Lady Vengeance n'est certainement pas le meilleur film de sa trilogie, et s'il déçevra certains du au fait que Chan-wook abandonne plus ou moins le côté trash et fou d'Old Boy (bien évidemment, ce n'est pas mon cas.), ce segment de la trilogie est clairement le plus novateur et le plus bouleversant des trois, permettant à Lady Vengeance d'attendre avec une aise déconcertante le rang de chef d'oeuvre absolu, comme les deux autres films de la trilogie, que ce soit dit (même si j'ai moins d'engouement pour Sympathy for Mister Vengeance, mais bon ça vous le savez déja), ainsi si Park Chan-wook sort du coté "boucherie" des deux précédents opus ce n'est que pour plus se concentrer sur une violence morale incroyablement bouleversante qui vous foutra parfois le moral profond dans les chaussettes, EXPLICATIONS.

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S'ouvrant sur un générique absolument magnifique (d'ailleurs, Max et 2flics si vous me lisez, voila un générique qui je pense aurait du figurer dans vos dossiers :p), Lady Vengeance s'annonce d'office comme une tuerie absolue, une tuerie absolue au montage très particulier résumant 13 ans passés en prison en 20 minutes de manière très ingénieuse, privilégiant l'immersion du spectateur comme jamais Park Chan-wook retourne la tête de ce dernier en mêlant dans celle-ci divers sentiments, que ce soit la tristesse, la honte, la colère, le bonhomme en un claquement de doigt crée un personnage principal antipatique mais attachant joué par la superbe Yeong-ae Lee qui livre ici une prestation géniale (d'ailleurs avec elle il faut que je voie JSA, premier film de Park Chan-wook) et surtout enchaine les séquences qui resteront imprimées dans l'esprit de beaucoup, mais contrairement à Old Boy et Sympathy for Mister Vengeance, ici Park Chan-wook le fait sans faire couler l'hémoglobine, dans Lady Vengeance la violence est davantage morale, et inutile de vous dire que cette violence est toujours percutante (il n'y a qu'a voir pour s'en persuader la scène ou une prisonnière abuse sexuellement d'une autre, y a pas de sang ni rien et d'ailleurs on voit absolument rien mais on la plaint hein), violence morale qui atteint son apogée dans un final absolument bouleversant qui fera pleurer les plus sensibles d'entre nous... Bien que Park Chan-wook se lache ici complètement et donne libre cours à son imagination et à sa folie, il est bien conscient que sa réalisation ne suffit pas à faire un chef d'oeuvre et nous sort donc un casting énorme, ainsi si Yeong-ae Lee est excellente, on retrouvera surtout avec plaisir le déja légendaire Choi Min-sik, on retrouve donc notre Old Boy favori en pleine forme pour jouer Mr Baek, un bad mother fucker en puissance dont on ne plaindra pas le sort... Mais malheureusement le problème de Lady Vengeance est la, si les deux précédents opus de la trilogie présentaient des tueurs sans merci mais humains et poignants, celui-ci est assez manichéen, du moins passé le moment ou on ne sait pas qui est qui et qui à fait quoi.

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Toutefois ce défaut, qui est somme toute mineur, est largement compensé, premièrement par un montage absolument excellent, mais aussi par une photographie de toute beauté, en témoignent les screens ci-dessus, et bien sur parler de Lady Vengeance sans parler de la musique absolument magnifique de Yeong-wook Jo serait un crime, car que ce soit dit, la bande-son de ce film est une des plus belles bandes-son qu'il m'ait été donné d'écouter, non seulement elle sied parfaitement au film mais elle va même plus loin que celui-ci, très particulière, si beaucoup seront émus pendant le visionnage du film (moi en premier), c'est en partie parce que la musique fait une portion du boulot, grandiose donc, mais évidemment tout cela ne serait rien si le film ne disposait pas de qualités d'écriture évidentes, pendant 2 heures monsieur Chan-wook nous trimballe dans son film sans qu'on s'ennuye une seule seconde, sans qu'autre chose d'autre que ce qui se passe dans le film ne nous passe par la tête, et si avec tout ça vous n'avez pas compris que Lady Vengeance est au moins aussi bien qu'Old Boy je ne sais pas quoi faire pour vous. Malgré les nombreuses qualités du film toutefois, nombreux seront à se plaindre que celui-ci ne soit pas aussi "choc" qu'Old Boy, mais peut-on vraiment considérer l'absence de scènes de violence insoutenables comme un défaut? A mon sens, non, plutôt comme une qualité, car en soit si la violence est utile dans le cadre d'un film, si l'on peut éviter de choquer uniquement par l'image, c'est mieux, et puis bon cela dit je ne comprends pas qu'on puisse faire ce reproche partant du principe que la scène de torture finale n'est pas des plus agréables. Enfin, pour conclure, Lady Vengeance, c'est ça, un film très différent des deux autres, qui sont eux-même très différents des deux autres, fondamentalement, c'est ça la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook, des films presque expérimentaux, de véritables ovnis très novateurs et si Lady Vengeance est le meilleur en ces termes c'est grâce à un montage chaotique mais toujours extrêmement cohérent, c'est aussi le plus bouleversant des trois films et si Old Boy est clairement le meilleur, Lady Vengeance n'a pas à rougir de la comparaison avec ce dernier, car les deux sont de purs chefs d'oeuvres d'absolus.

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 ANALYSE DE LA TRILOGIE

-De toute évidence, ceux qui n'ont pas lu les trois films ne devraient pas lire cette partie de l'article, puisqu'elle spoile allègrement les trois films...-

Je pense que mes plus fidèles lecteurs ont du être étonnés de voir, sachant qu'il est dans mes habitudes d'analyser de fond en comble chaque film qui mérite de l'être, que je n'avais analysé aucun des films chroniqués ci-dessus. C'est pour la bonne et simple raison que tous ont le même fond et le même propos, ainsi au lieu de dire trois fois la même chose je préfère la dire une fois d'un coup. Et si je devais résumer en quelques mots ce que je pense être le propos de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook, je dirai simplement que je pense que ce sont des films sur l'enfance. Old Boy me semble le plus représentatif de cela, en particulier à cause de son titre, "Old" signifiant "vieux" et "Boy" étant utilisé pour désigner un jeune garçon. En effet, tous les évènements des trois films démarrent à cause d'un enfant. Dans Sympathy for Mister Vengeance, la vengeance de Mr Park est lancée par la mort de sa fille Yoo-Sun lors de son "enlèvement". Dans Lady Vengeance, Geum-Ja décide de se venger lorsque Mr Baek la force à confesser qu'elle à assassiné le jeune Won Mo. Old Boy est le seul à vraiment différer de ce point de vue, puisque les malheurs d'Oh Dae-Su ne commencent pas à cause d'un enfant, mais à cause de la soeur de Lee Woo-Jin qui croit porter l'enfant de son frère... Toutefois, est-ce un hasard si Lee Woo-Jin se venge d'Oh Dae-Su en l'hyptonisant de sorte à ce qu'il tombe amoureux de sa fille? Est-ce un hasard également si la mort de la soeur de Lee Woo-Jin est lancée par une rumeur idiote, qui est en soit quelque chose de très enfantin? Et puis est-ce également un hasard si Mr Baek dans Lady Vengeance se fait tuer par les parents des enfants qu'il a assassiné, plus précisément, est-ce un hasard s'il se fait tuer à l'aide d'une paire de ciseaux appartenant à un des enfants qu'il à assassiné? Je ne pense pas, ainsi la trilogie de Park Chan-wook évoqueront pour certains les plus vieux films de Takeshi Kitano, -Aniki mon frère et Sonatine, pour ne citer que ceux-la- qui présentent des yakuzas sans pitié qui sont en réalité de grands enfants, enfance refoulée lors de scènes de violence insoutenable? Le propos me semble ici le même, tout tourne autour de l'enfance dans la trilogie de la vengeance, bien sur ce n'est que mon point de vue et peut-être suis-je passé à côté du véritable sens de cette oeuvre... A poursuivre en commentaires. ;)


A venir sur le blog :

  • La critique du tout pourri Grizzly Man de Werner Herzog.
  • Première incursion du cinoche d'exploitation italien sur Ze Lord of The Ring avec le génialissime L'au-dela de Lucio Fulci.
  • Et pour finir, retour au film choc avec le très controversé et ultra-violent Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato.
  • Une critique de l'excellent bien qu'inégal Rue de la violence de Sergio Martino, aussi connu sous le nom de Polices parallèles en action ou de Milano Trema : La polizia vuole giustizia.
  • Une chronique du mythique Les frissons de l'angoisse AKA Deep Red, chef d'oeuvre du maître de l'horreur italien Dario Argento, quasi-unanimement considéré comme le meilleur giallo de tous les temps.
  • Et après ça j'en aurai (temporairement) fini avec le cinoche d'exploitation italien puisque je ferai la critique du chef d'oeuvre Blow Out, de Brian De Palma.

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Et petit bonus, puisqu'on parle de cinoche coréen, la bande-annonce du prochain film de l'excellent Kim Jee-Woon (réalisateur de 2 Soeurs, du génial Foul King et des chefs d'oeuvresques A Bittersweet Life et Le bon, la brute et le cinglé), j'ai nommé I Saw The Devil, ou l'on retrouvera le génial Byung-Hun Lee et surtout le géant Choi Min-Sik qui jouera ici un rôle de bad mother fucker comme on les aime, et laissez-moi vous dire que ça risque de déchirer grave!

-ZE RING-

13 février 2011

IRRƎVƎRSIBLƎ - ANALYSƎ COMPLƎTƎ DU FILM

irreversible

Bonjour à tous,
Un nouvel article, un nouveau design pour le blog! J'espère que ça vous plait, sinon va falloir vous y habituer les amis car ce n'est qu'une manière pour moi de rendre ce blog plus vivant! Pour cet article, j'ai proposé deux musiques, l'une étant terriblement dérangeante, j'ai préféré vous les proposer dans les deux lecteurs ci-dessous afin de vous éviter toute mauvaise surprise!

Et en plus, comme je suis quelqu'un de très gentil, voici le trailer du film dont je m'apprête à faire l'analyse, j'ai nommé le très controversé IRRƎVƎRSIBLƎ! De toute évidence, cet article n'a absolument aucun interêt pour ceux qui n'ont pas vu le film, puisqu'il en détaille le fond et non pas l'histoire.

-CRITIQUE DU FILM ICI-

VIOLƎNCƎ GRATUITƎ?

La question à se poser lorsqu'on parle d'un film tel qu'IRRƎVƎRSIBLƎ. En effet, depuis sa sortie en 2002, le film de Gaspar Noé est controversé pour sa violence extrême, ce qui est en soit compréhensible, certaines scènes de ce film figurent parmi les plus violentes sur un écran faisant des films de Noé des films pas nécessairement accessibles mais aussi des films le plus souvent incompris. C'est notamment le cas d'IRRƎVƎRSIBLƎ, en effet, le film est la plupart du temps considéré comme une oeuvre sans interêt, inhumaine, gratuite dans sa violence qu'elle soit visuelle comme morale, pourtant à bien des égards IRRƎVƎRSIBLƎ est un film très humaniste, et oui, je le dis, quitte à énerver les abrutis qui ne voient dans ce film que des coups d'extincteur, et qui, non seulement ne semblent pas avoir regardé le film en entier mais surtout ne semblent pas en avoir capté l'essence philosophique, car, humaniste, le film l'est surement, mais philosophique, le film l'est encore plus, mais ça, il faut aller au-delà de l'épreuve morale qu'est IRRƎVƎRSIBLƎ pour pouvoir le comprendre, et c'est justement ce que j'ai l'intention de faire aujourd'hui. Une occasion aux gens qui ne supporteraient pas un second visionnage de l'œuvre de Noé d'en comprendre la portée.

Alors, la violence dans IRRƎVƎRSIBLƎ est-elle gratuite? Oui et non.
En un sens, la violence d'IRRƎVƎRSIBLƎ est clairement gratuite, et cela est du à la narration à l'envers (on dira inversée à partir de maintenant). En effet, le film commence sur un monologue de Philippe Nahon, qui d'ailleurs en profite pour balancer un des thèmes sous-jaçents du film, et s'enchaine sur une scène d'une violence extrême dans une boite homosexuelle ultra-glaucque. De ce point de vue, la violence est clairement gratuite puisqu'elle n'est pas expliquée clairement avant la scène du viol de Monica Belucci, toutefois, la gratuité de cette violence à ici deux rôles, premièrement, envoyer un coup dans le nez d'entrée de jeu au spectateur, car la violence fait toujours plus mal quand on ne l'explique pas, deuxièmement, la scène de l'extincteur commence à imager le thème sous-jaçent principal du film, mais j'en parlerai plus tard, pour l'instant je me contente d'expliquer les réponses aux questions qui doivent être posées et vous verrez ou je veux en venir plus tard. Toutefois, cette violence n'est gratuite qu'au premier visionnage, en effet, tout s'explique par la suite et seule la scène du viol est entièrement gratuite et ne l'est plus tant que ça une fois qu'on a compris quel est le but d'IRRƎVƎRSIBLƎ. De manière pure et simple, Gaspar Noé place dans la première partie de son film les hommes comme de véritables singes, mais pour cela, était-il nécessaire d'aller aussi loin dans la violence extrême? La boite glauque était-elle nécessaire? A mon sens oui, puisqu'elle donne à IRRƎVƎRSIBLƎ toute sa dimension subversive et sort le spectateur de sa zone de confort, ce qui est un des objectifs principaux d'un tel film. Alors on adhère ou on adhère pas, mais en soit peu importe, toute cette atmosphère cradingue et cette violence gratuite ne servent qu'a distiller le propos du film, mais j'y viendrais plus tard.

LA NARRATION INVƎRSƎƎ : ARTIFICƎ OU INDISPƎNSABLƎ?

Clairement quelque chose qui m'agace, de dire que cette narration inversée est un artifice. Comme je le disais, la narration inversée est en soit indispensable au film en cela que non seulement elle sert le propos mais en plus elle donne aux scènes de violence tout leur impact. Encore une fois, on adhère ou on adhère pas mais ce n'est pas gratuit! Lisez le prochain paragraphe pour plus d'explications.

irr


2001 : L'ODYSSƎƎ DƎ L'ƎSPACƎ

2001

Vous vous demandez ce que ça vient foutre la, j'ai tort? Pourtant sur bien des points, IRRƎVƎRSIBLƎ est plus ou moins un remake du film de Kubrick. En effet, les deux films ont exactement la même construction, bien que leur style et leur aspect soient très différents (mais ça me semble limite con de le préciser.) mais surtout les deux films partagent le même thème principal : l'évolution. Ainsi si l'histoire est très différente dans les deux films et si l'ambiance des deux films est radicalement opposée, 2001 faisant pleurer parce que c'est beau la ou IRRƎVƎRSIBLƎ fait pleurer vos yeux parce que c'est crade et étouffant, ils adoptent plus ou moins le même sujet, ainsi est-ce un hasard si le parallèle entre les deux films peut être fait? Non, grâce à la narration inversée, IRRƎVƎRSIBLƎ commence et finit de la même manière que 2001 : il commence sur la scène de l'extincteur/la barbarie des singes et se finissent tous deux sur l'espoir de la naissance d'un enfant, et surtout, les deux points abordés ci-dessus (la violence et la narration, pour ceux qui ne suivent pas) ont pour rôle majeur de lancer le message du film, car aussi obscur soit-il, le film de Noé sous-entend bien une chose, c'est que l'homme évolue toujours de manière positive, ce n'est donc pas un artifice ni un hasard si le film commence sur une violence extrême et se termine dans la paix et surtout dans la civilisation, car quelle évolution peut être perçue si l'on commence sur le bonheur absolu et si l'on finit sur Albert Dupontel qui joue au neuro-chirurgien? Aucune. Et puis, est-ce un hasard si, avant d'entrer dans la boite gay si poétiquement nommée Le Rectum pour aller chercher Le Ténia, Albert Dupontel dit à Vincent Cassel de manière très exacte : "Mais arrête, Marcus putain, y a que les animaux qui se vengent, c'est pas humain"? Est-ce un hasard si toutes les conversations du film portent sur le cul? Est-ce un hasard si Le Ténia est retrouvé grâce à une prostituée? Non. Car le film porte sur l'évolution, or qu'est-ce qui symbolise mieux l'être humain que le besoin le plus primaire qu'est celui de baiser? Besoin que l'on a appris à contrôler en évoluant... Ainsi, IRRƎVƎRSIBLƎ, malgré ses apparences de rape and revenge bourrin, est en réalité un film sur l'évolution. IRRƎVƎRSIBLƎ, ou le film qui défie toutes les apparences.

LƎ TƎMPS DƎTRUIT TOUT

IRRƎVƎRSIBLƎ est aussi un film sur le temps. La phrase d'introduction du film, non contente de permettre par la suite de mettre en évidence la dureté de la vie (mais aussi sa beauté) et le fait que le temps puisse tout détruire en un instant, introduit aussi un message sur le temps, un message que l'on pourrait même qualifier de cinématographique puisque le film joue avec la seule chose que le cinéma, réunion de tous les arts, à de différent avec tous les arts : la temporalité. Le soi-disant artifice de narration inversée prend donc un deuxième sens que celui de mettre en évidence cela, que le cinéma ne se démarque des autres arts que par le fait qu'il permettre de jouer avec le temps, chose que des réalisateurs tels que Quentin Tarantino (d'ailleurs, j'y pense, mais bon lui quand il fait Pulp Fiction en mélangeant toutes les scènes entre elles, ca relève clairement de l'artifice et personne dit rien, par contre quand Noé fait un film ultra-violent A L'ENVERS tout le monde s'outre et crie à l'artifice inutile, foutage de gueule inside?) ont exploité avant, temporalité qui est ici exploitée grâce à la narration inversée, d'ailleurs le tout est mis en évidence par une réplique de Bellucci : "Je suis en train de lire en livre qui dit que le futur est déja écrit, tout est la", marrant si on part du principe que le futur on vient de le voir et surtout qu'elle fera le rêve une scène plus tard de ses mésaventures prochaines. Si ce message est plus subtil, on lui préfèrera tout de même le message plus bourrin, plus terre à terre et plus en accord avec le reste du film que la vie ca peut être à chier comme ça peut être cool, car il me semble que c'est aussi une des choses qu'IRRƎVƎRSIBLƎ met en évidence.

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IRRƎVƎRSIBLƎ : UN RƎVƎ?

Une question curieuse qui m'est venu il y a peu, mais IRRƎVƎRSIBLƎ n'est-il pas en réalité un film sur le rêve? C'est une question qui peut se poser bien que personnellement ça me semble un peu tiré par les cheveux... Premièrement, le personnage de Monica Bellucci lit, au moment du film, un ouvrage qui parle des rêves, qui, comme je l'ai dit précédemment, dit en gros que le futur est écrit et qu'on peut le voir dans nos rêves. Une scène plus tard (ou plus tôt?), le même personnage se réveille et raconte son rêve à Vincent Cassel, rêve qui correspond étrangement dans sa description au lieu ou elle va se faire violer... Et puis, d'ailleurs, au réveil, le personnage de Vincent Cassel dit avoir mal au bras, hasard ou conséquence du fait que le futur est écrit et que quelques heures plus tard il se fera casser le bras par un pauvre type? Alors, rêve prémonitoire à l'envers ou juste une façon de jouer avec la temporalité? Personnellement, je trouve ça vraiment tiré par les cheveux que de dire que tout le film serait en réalité un rêve prémonitoire, premièrement parce que ça ne colle absolument pas avec cette thématique de la dureté de la vie, deuxièmement parce que je trouve ça quand même bizarre que deux personnes aient un rêve prémonitoire en même temps... Une hypothèse qui m'est venue à l'esprit il y a peu et que je trouvais incohérente mais qu'il m'a semblé bon de dire... Qu'en pensez-vous?

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IRRƎVƎRSIBLƎ OU IRREƎGARDABLƎ?

Une question à laquelle je vous laisse la réponse, car IRRƎVƎRSIBLƎ est un film que l'on aime ou pas, et puis si les abrutis qui se sont arrêtés aux scènes de violence et n'ont pas fini le film mais se permettent quand même de venir le critiquer ont le don de me gonfler, ne pas supporter de voir ce film est une réaction tout à fait normale, pour ma part je le revois souvent avec plaisir systématiquement, maintenant, si vous avez pris la peine de lire jusqu'ici, je vous en remercie et je vous remercierai encore plus si vous me disiez ce que vous pensez de cet article, si j'ai réussi à vous faire changer d'avis et si ce n'est pas le cas, on peut toujours en parler en commentaires :p

-Ze Ring-

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