Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ZE LORD OF THE RING
ZE LORD OF THE RING
Publicité
Derniers commentaires
violent
13 février 2011

ENTER THE VOID

Enter_The_Void1

Réalisé et écrit par Gaspar Noé en 2009.
Avec Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy et Olly Alexander.
Musique composée par Thomas Bangalter.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM


Inutile de perdre du temps à tourner autour du pot : Enter The Void est un chef d'oeuvre. Dernier film de Gaspar Noé à ce jour, celui-ci aborde ici un sujet que seuls Peter Jackson avec son génial Lovely Bones et Clint Eastwood avec son moyen Au-dela ont exploré : celui de la vie après la mort, toutefois Gaspar Noé est bien connu pour son côté trash et provocateur et il prouve une fois de plus avec son Enter The Void que personne peut sortir un spectateur de sa zone de confort aussi bien que lui et surtout que jamais le sujet ne sera aussi bien traité. Signant un des plus beaux films que j'ai pu voir de ma vie, aussi bien visuellement, et ce malgré l'agressivité visuelle du film, que moralement, tout en réussissant à garder son côté crade, malsain, violent mais toujours plein d'espoir, Gaspar Noé signe un chef d'oeuvre visuel, bien mené et osé mais également très évident, peu propice à l'analyse et pas subversif une seule seconde. Peut-on considérer cela comme un défaut? Oui et non. Oui si l'on part du principe que c'est tout de même Noé à la réalisation et que son IRRƎVƎRSIBLƎ et son Seul contre tous sont des monuments de subversion, et non, car à ce moment-là une majorité de films partent avec une tare, et puis de toutes façons à la limite on s'en fout partant du principe que la plupart des mecs qui matent un film de Noé retiennent les images agressives, l'ultra-violence et la pornographie mais jamais la beauté ou la profondeur du film, mais bref, je m'égare... Alors pourquoi Enter The Void est-il un tel chef d'oeuvre? Et bien je vais vous le dire.

Enter_The_Void_2

Tout simplement parce qu'Enter The Void est l'un des plus beaux films de l'histoire visuellement. Voila c'est dit. Si Noé n'abandonne pas l'aspect psychédélique de l'image présent dans ce qui est à mon sens le film de sa vie, j'ai nommé IRRƎVƎRSIBLƎ, ce n'est que pour mieux l'exploiter, faisant un film à la fois agressif pour les yeux et très peu agréable à voir dans ses moments les plus violents mais aussi très paisible, très cool, livrant un film qui fait vraiment planer, Noé se déchaine sur le visuel de sa bête et pour cela va même jusqu'a emprunter le visuel de la scène de l'infini de son film fétiche, 2001 : L'odyssée de l'espace le temps d'une scène et fait d'ailleurs maintes fois référence à Kubrick, pour autant, bien qu'il réalise un film magnifique à bien des égards, Gaspar Noé n'oublie pas ce qui à fait sa réputation et signe un monument de provoc' et de violence énorme (d'ailleurs, à ce titre si le film est le plus souvent sans surprise on retiendra une scène courte mais particulièrement tétanisante) bien que le film soit assez soft en ces termes si on le compare à ses autres films, celui-ci s'attarde davantage sur le sexe, ce qui n'est pas un hasard en soit puisque le but du film est que le personnage arrive à la renaissance, toutefois est-ce qu'il était vraiment nécessaire pour cela de montrer une scène de cul depuis l'intérieur du sexe de la femme (Ça y avait vraiment que Noé pour oser le faire.)? Bien évidemment non mais les gens qui suivent un peu le boulot de monsieur Noé connaissent sa manie à montrer absolument tout et à pousser son délire visuel jusqu'au bout, à faire chaque fois des films très couillus et surtout qu'il s'amuse à briser toutes les conventions qui régissent le cinéma une par une. Alors ça ne plaira pas à tout le monde, c'est une chose très claire, d'ailleurs y aura toujours des abrutis pour ne retenir que la partouze de fin alors qu'avant y a quand même 2h30 de film très paisibles, et ce malgré des effets stroboscopiques qui interviennent trop souvent et qui constituent malheureusement un défaut pour le film, car Noé, qui base toute son œuvre sur son esthétique va cette fois-ci dans l'excès en utilisant des effets stroboscopiques pour, de temps en temps, passer d'une scène à l'autre, mais cela se répète trop souvent, ça agace et ça explose les yeux et puis bon , bien que le scénario soit super bien traité et parfaitement compréhensible puisqu'un personnage l'explique de manière détaillée en début de film (pas très subtil certes mais ça permet de comprendre l'aventure du personnage principal qui après 20 minutes de film ne dit plus un mot.), le film dure 2h40 alors le film n'est pas dénué de longueurs mais en soit peu importe.

Enter_The_Void_4

Peu importe car Enter The Void est une expérience ovniesque, complètement à part, un truc complètement new, jamais vu au cinéma avant, une oeuvre qui est d'ores-et-déja une oeuvre d'anthologie convention-breaker à mort, mais en plus, Noé, et d'ailleurs ça aurait été con qu'il tombe dans ce piège, ne laisse pas l'esthétisme porter son film et dirige ses acteurs plus que correctement, alors oui Nathaniel Brown n'a ni le charisme ni le jeu de Vincent Cassel, Albert Dupontel ou Philippe Nahon, mais lui et tous les autres d'ailleurs livrent des performances plus que correctes, malgré des moments de surjeu (en particulier de la part de Paz de La Huerta) et l'accent franchouillard pas top de Cyril Roy (qui malgré tout se démerde plus que bien!) , d'autant plus l'ambiance toujours noire bien qu'onirique et relax d'Enter The Void est soutenue par la musique complètement folle de Thomas Bangalter (d'ailleurs j'aurai bien foutu son magnifique remix de Bach sur le blog mais pas moyen de le trouver) qui quitte ses compositions angoissantes d'IRRƎVƎRSIBLƎ pour aller vers quelque chose de bourrin mais moins désagréable (j'ai dis moins hein, ça l'est quand même de temps en temps). Enter The Void est un ovni dont on ne ressort pas indifférent, on aime ou on aime pas mais dans tous les cas on lache un grand WOW car croyez-moi jamais vous n'avez vu un tel film... Seul Noé pouvait faire un truc comme ça. Alors oui on reprochera les effets stroboscopiques et les longueurs... Mais je le répète : ce film est une expérience à part et on ne peut clairement pas lui reprocher cela. Un chef d'oeuvre absolu.

-Ze Ring-

Enter_The_Void_3

 

Publicité
Publicité
6 février 2011

ANIKI, MON FRERE

ANIKI

Réalisé et écrit par Takeshi Kitano en 2000.
Avec Takeshi Kitano, Omar Epps, Kurôdo Maki, Susumu Terajima et Masaya Kato.
Musique composée par Joe Hisaishi.

Et voila, Takeshi Kitano fait son entrée sur Ze Lord of the Ring, qui a au passage été rénové, et puis la lecture ne sera désormais plus lassante puisque la musique du grandiose Joe Hisaishi l'accompagne maintenant... C'est donc un blog tout nouveau que je vous offre les amis, et donc aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, je fais une entorse à mon programme, Enter The Void et la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook attendront car aujourd'hui, nous faisons un retour sur un très grand film : j'ai nommé Aniki, mon frère, réalisé, écrit, monté et interprété par le non-moins grandiose TAKESHI KITANO, et oui je suis un fervent admirateur du bonhomme, ce qui n'est pas le cas de tout le monde... Alors voila, fondamentalement, Aniki, mon frère ca part d'une base très simple : Yamamoto (Takeshi Kitano) est un yakuza qui suite à une guerre de clans se voit forcé de migrer aux Etats-Unis rejoindre son frère Ken (Kurôdo Maki). Oui ce n'est pas très inventif je vous l'accorde mais peu importe en soit, car Aniki, mon frère AKA Brother s'il n'est pas un chef d'oeuvre demeure une tuerie absolue, qui, si l'on se base sur mes standards, est un film qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.

ANIKI2

On connait Takeshi Kitano pour ses longs plans ou il ne semble pas se passer forcément grand chose. Aniki mon frère ne fait pas exception à la règle puisqu'il adopte le même style de réalisation que Takeshi Sensei à adopté pour tous ses précédents films, l'inconditionnel du bonhomme ne sera donc pas dépaysé. Aniki mon frère est un prodige en termes de réalisation, chacun des plans est absolument magnifique, parfaitement cadré, soutenu par une photographie sobre mais superbe. La caméra bouge rarement et les scènes se déroulent très lentement, à un rythme réaliste disons, du moins pour beaucoup, pour autant, le film n'est pas chiant une seule seconde et demeure captivant pendant 1h40, grâce à une interprétation de haut niveau. Ainsi, on retrouve un Takeshi Kitano égal à lui-même, c'est-à-dire grandiose, les rares fois ou il parle, mais surtout Susumu Terajima et Omar Epps, deux acteurs respectivement peu connus en France ou de films bien nazes, qui contre toute attente s'avèrent être des acteurs d'exception, Omar Epps en tête qui livre une prestation dantesque, on retiendra notamment un monologue final d'une rare intensité qui fera lacher des larmes aux plus sensibles. Génialement interpreté et réalisé, Aniki mon frère bénéficie en plus de cela d'une des meilleures compositions de Joe Hisaishi (que ce soit dit ce type est le plus grand compositeur au monde.) donnant au film une atmosphère encore plus paisible qu'elle ne l'est déja, atmosphère paisible qui se dissipe lors de scènes de violence sans égales, visuellement crues et traumatisantes (la scène des baguettes on s'en rappellera encore dans 20 ans je vous le dis.). Aniki, mon frère est donc un excellent film de yakuzas, ou le code de ces derniers est d'ailleurs particulièrement bien appuyé, toutefois, ce ne serait qu'un simple divertissement si le film ne se limitait qu'à cela, or, Aniki, mon frère n'est clairement pas que cela. Explications.

ANIKI3

En effet, non content d'offrir un excellent divertissement, Takeshi Kitano, à travers ses personnages yakuzas, traite davantage de son thème de prédilection que du code d'honneur de ces derniers : l'enfance. Thème récurrent dans ses films, notamment dans Kids Return, Sonatine, L'été de Kikujiro et Hana-Bi (celui-la je suis moins sur, ça fait un bout de temps que je l'ai pas vu.), une grande majorité des films du bonhomme est de proposer un parallèle entre des scènes ou les personnages sont de véritables enfants (Omar Epps et Takeshi Kitano qui jouent aux dés ou aux échecs, Susumu Terajima qui joue au basket, les exemples sont nombreux puisque tout le film tourne autour de cela.) et des scènes d'une violence extrême, provoquant un contraste évident à quiconque regarde un film avec son cerveau sur ON. Ainsi, cet aspect du film trouve son point d'orgue lorsque Takeshi Kitano et Omar Epps prennent des paris à un jeu de hasard assez particulier pour décider si oui ou non leur victime du moment s'en sortira... Par ailleurs, toute la relation entre Takeshi Kitano et Omar Epps dans le film se base sur un mécanisme bien propre à l'enfant : la tricherie. Malheureusement, le thème de l'enfance aussi finement abordé soit-il est beaucoup moins bien abordé que dans Sonatine, mais nous ne bouderons pas notre plaisir, car rares sont les divertissements aussi subtils et Aniki, mon frère est également un drame humain bouleversant, un film magnifique et inoubliable qui aurait pu facilement atteindre le rang de chef d'oeuvre. Ce qui n'est pas le cas.

ANIKI4

La faute à des gags inutiles, bien amenés certes mais inutiles, assez nombreux dans le film et constituant les seuls points morts de celui-ci. Ainsi, n'aurait-on pas pu se passer du gag des billets de 100, à titre d'exemple? Ce n'est pas gênant outre-mesure évidemment, mais cela provoque une rupture dans le scénario, à ce titre quasi-parfait, aussi courtes soient-elles... Pour autant, Aniki, mon frère, s'il n'est pas un chef d'oeuvre est une oeuvre d'une grande beauté, un film très onirique et paisible, à la fois magnifique, visuellement comme moralement, mais aussi ultra-violent et bouleversant, Aniki, mon frère est un grand Kitano, bouleversant tous les sens de son spectateur et qui lui fout le moral profond dans les chaussettes... A bien des égards, le film, malgré ses petits défauts, est un INDISPENSABLE.

-Ze Ring-

3 février 2011

SEUL CONTRE TOUS

SCTban

Réalisé, produit et écrit par Gaspar Noé en 1998.
Avec Philippe Nahon, Blandine Lenoir et Frankye Pain.

Cet article traite également de Carne, la préquelle à Seul contre tous, réalisé en 1991.

ATTENTION ÂMES SENSIBLES!

Premier film du cinéaste français Gaspar Noé, Carne, en 1991 était un monument en termes de film trash tel que l'on n'en avait pas vu en France depuis longtemps. 7 ans après débarque Seul contre tous, reprenant exactement les mêmes personnages que Carne, notamment ce boucher nihiliste complètement salaud interpreté à la perfection par Philippe Nahon, qui trouve ici ce qui est à ce jour très clairement son meilleur rôle. Carne s'arrêtait sur une touche d'espoir, l'espoir que ce boucher antipathique, véritable enculé au passage, puisse recommencer sa vie... Et Seul contre tous reprend sans cet espoir, dans la crasse qui semble entourer tous les films de Noé, et la ou Carne étonnait déja par son côté trash et ultra-violent, Seul contre tous lui va encore plus loin dans un trip hallucinogène qui prend ses bases dans les bas-fonds, suivant de très près ce boucher, jusqu'au point de retranscrire toutes ses pensées à l'écran par une voix-off qui montre une fois de plus que Gaspar Noé est clairement un des cinéastes les plus fous de notre temps... Sortant 15 punchlines par minute, Nahon signe une prestation comme on en voit rarement, s'appropriant le rôle avec un charisme et une classe incroyable, affichant une gueule de cinéma comme ça fait plaisir d'en voir dans ce Seul contre tous, récit de l'histoire d'un boucher nihiliste ayant des sentiments troubles pour sa fille unique... Retour sur un grand classique du cinéma français, un film extrêmement subversif et clairement le plus couillu que Noé ait pu réaliser en termes de subversion.

SCT

Gaspar Noé est un réalisateur qui ne brosse personne dans le sens du poil. Certains aimeront ou certains n'aimeront pas, de la même manière que certains réalisateurs hardcore tels que Lucio Fulci ou Ruggero Deodato, toutefois, Seul contre tous  est le plus exagéré en la matière en cela qu'il n'a même pas le côté "grand cinéma" présent dans Irréversible ou Enter The Void... Ceux qui ont été traumatisés par le trip psychédélique et le côté épileptique de ces derniers peuvent se jeter sur ce Seul contre tous sans peur de perdre leurs yeux, toutefois c'est à un film très lent et terriblement dérangeant qu'ils regarderont, faisant beaucoup penser à Stanley Kubrick dans sa propension à afficher des plans ou les actions s'effectuent à un rythme très réaliste et ou il ne semble parfois rien se passer, "référence" sans aucun doute volontaire car il ne faut pas oublier que Kubrick est le réalisateur préféré de Noé... Toutefois, la ou Kubrick est parfois très chiant, Noé ne l'est pas une seule seconde, compensant son manque d'action par une voix-off prononcée par Philippe Nahon, très perturbante, violente moralement et surtout subversive, car la est le but de Seul contre tous, déranger et bouger le spectateur de sa zone de comfort, pour cela, Gaspar Noé fait appel à sa voix-off et surtout à une ambiguité terrible. En effet, Seul contre tous à pour personnage principal un boucher nihiliste, raciste, le fils caché de Le Pen en somme, toutefois, Gaspar Noé ne dénonce rien. Pour autant, il n'appuie pas sa thèse, préférant laisser une analyse plus fouillée d'un scénario en somme très simple et contrairement à Irréversible moins favorable à l'analyse. Gaspar Noé laisse au soin du spectateur d'interpréter ses intentions comme il le souhaite, en cela, Seul contre tous est terriblement dérangeant, seulement cela ne se limite pas à l'aspect moral. Visuellement, le film est également un calvaire, ainsi si il n'y a pas cette caméra rotative et ces effets de lumières hallucinants présents dans les métrages suivants de Noé, le film se morfond dans un visuel cradingue (à ce titre, les screens sont moches en partie parce que la photographie du film est volontairement "vieille") et dans une violence visuelle terriblement crue (la vache, on s'en rappellera encore dans 10 ans de la scène de fin).

SCT2

Rajoutez à cela des prestations d'acteurs elles aussi très neutres, bien que terriblement géniales, Philippe Nahon en tête, et des personnages tous aussi crades et cons les uns que les autres et vous tenez un film à polémique. Pour autant, aussi méchant et bourrin soit-il, Seul contre tous dispose d'une réalisation et d'un sens du cadre très soigné complété par un casting de mochetés comme on en à jamais vu, d'une ambiance très spéciale et surtout de très bonnes idées : que dire de cette percussion, terriblement dérangeante puisque systématiquement elle fait sursauter quiconque est attentif au film, renvoyant encore une fois à Kubrick qui utilisait le même procédé en fin de chaque musique de The Shining? (mais je vais peut-être chercher loin, enfin dans tous les cas vous avez compris ce que je voulais dire.) Seul contre tous, non content d'être un des films les plus trashs vus sur un écran (moralement du moins) se permet en plus d'être terriblement subversif, mais que serait le film sans ses acteurs? Car en soit, si dans nimporte quel film, la réalisation à une part importante, un film tel que Seul contre tous repose majoritairement sur ses acteurs et laissez-moi vous dire une chose, c'est qu'ils ne sont pas en reste, ainsi si la plupart feront un peu de la peine à côté de Philippe Nahon, ils incarnent pour la plupart de manière très crédibles les connards qu'ils incarnent en particulier Frankye Pain, qui joue une véritable sangsue, une merde à pattes qui finira très mal. Le seul personnage "bon" dans tout ça est la fille du boucher, jouée par Blandine Lenoir, handicapée mentale et qui ne prononce pas un mot du film, mais surtout symbole de l'espoir dans ce Seul contre tous, car si les films de Gaspar Noé sont terriblement trashs et perturbants, il y a toujours une dose d'espoir, espoir toujours representé par un enfant. Seul contre tous ne fait pas défaut à cette "tradition" et c'est dans l'amour qu'il porte à sa fille que le boucher trouve l'espoir pour continuer, ainsi, et même si le personnage est un véritable enculé, il trouve l'espoir à travers une scène très émouvante dont vous vous en souviendrez, croyez-moi.

SCT3

 

Si je devais résumer Seul contre tous en quelques lignes, je dirai simplement que c'est un film FRANCAIS couillu... Qui ne plaira certainement pas à tout le monde mais qui vaut l'expérience, pour la bonne et simple raison que Gaspar Noé s'essaye à chaque film à un style très différent... Mais ça reste toujours aussi trash et aussi fou, toujours aussi violent moralement et anti-conventionnel, rien que pour cela, Gaspar Noé mérite le respect éternel, signant un film ultra-violent dont le but est clairement de diviser le public, une oeuvre polémique en somme, une belle baffe dans la gueule que pour ma part je reprends avec plaisir : ce n'est pas le cas de tout le monde et je le conçois, mais Seul contre tous est une expérience à faire, très clairement, du moment que vous n'êtes pas dérangé outre-mesure par des propos outranciers ou que vous êtes habitués à ce que tous les films ne vous brossent pas dans le sens du poil...

-Ze Ring-

19 janvier 2011

FULL CONTACT

FC1

Une tuerie absolue réalisée et produite par Ringo Lam.
Ecrit par Yin Nam.
Avec Chow Yun-Fat, Simon Yam, Anthony Wong Chau-Sang, Ann Bridgewater et Bonnie Fu.
Musique composée par Teddy Robin Kwan.

Full Contact est un de ces films très peu connus mais qui méritent clairement de l'être beaucoup plus. Donnant envie d'entrée de jeu grâce à un casting en béton et réalisé par ce qui était à une époque l'un des plus grands réalisateurs hong-kongais, Full Contact ne deçoit pas, bien au contraire, le film est une excellente surprise puisque non content d'être un polar décomplexé, ultra-bourrin et plein d'excellentes idées, on se rend compte très rapidement que Matrix n'a rien inventé et que bon nombre d'idées de ce dernier viennent à la base de ce Full Contact. Ainsi on se surprendra à suivre les balles tirées par les protagonistes de très près au ralenti, et même si c'est très mal fait, Full Contact, tout en étant très bourrin, parvient aussi à être excellent scénaristiquement tout en étant terriblement innovant visuellement, mais Ringo Lam n'oublie pas non plus un côté osé, ainsi on enchaine les séquences d'anthologie dans ce film à l'ambiance crade qui ne brosse pas dans le sens du poil, à titre d'exemple, à un moment donné Bonnie Fu se masturbe dans la voiture de Chow Yun-Fat pour le perturber pendant un braquage... A l'image de son casting, Full Contact est une bombe. Explications.

FC2

Full Contact part d'une base simple : Chow Yun-Fat et Anthony Wong sont amis, mais Anthony Wong est endetté, du coup, ils font un braquage avec le cousin d'Anthony Wong, Simon Yam... Mais celui-ci force Anthony Wong à trahir Chow Yun-Fat, qui revient, une main en moins, pour buter tout le monde, pourtant, le film, en 1h30, prend le temps de développer des personnages beaucoup plus profonds qu'ils n'en ont l'air, l'un animé par la vengeance et l'autre par une certaine forme de rédemption, personnages animés par des acteurs impressionnants de charisme et de crédibilité, Chow Yun-Fat en tête (même si ses cheveux font un peu rire), suivi de près par Simon Yam dans un rôle de mother fucker d'anthologie (et dont la prestation n'est cette fois-ci pas pénalisée par un doublage français tout pourri inclus dans le film, je pense notamment à Une balle dans la tête et à la mythique réplique "Ne bouge pas, sinon je te tuer")et Anthony Wong dans le rôle d'un personnage très ambigu psychologiquement mais qui lui permettent de quitter son mythique rôle de Johnny Wong dans A toute épreuve. Full Contact est donc scénaristiquement génialement construit, et si peu de réflexion ressortent de ce film, cette perte qui n'en est soit pas une est largement rattrapé par le côté osé, violent et bourrin du film, ainsi, Ringo Lam procède, pour ses scènes d'action de la même manière qu'il procède avec ses personnages. En conséquence, ces dernières sont plus ou moins lentes mais très rythmées et électriques, et soutenues par des chorégraphies ainsi que des idées pour l'époque absolument dingues, malheureusement ces idées, et c'est notamment le cas de ce duel entre Chow Yun-Fat et Simon Yam ou la caméra suit les balles au ralenti, patissent parfois du manque de moyen ce qui donne lieu à des trucs terriblement moches à voir, au même titre, la musique est bien naze, elle fait son effet certes mais elle reste naze, enfin cela dit quiconque à vu plus de trois films hong-kongais dans sa vie sait à quoi s'attendre au niveau du son.

FC3
Je pense que personne me contredira maintenant si je dis que ses cheveux font un peu de la peine.

Mais Full Contact est également osé, puisque d'une part il brise tous les clichés et stéréotypes du genre mais aussi parce qu'il est moralement pas très gentil, j'ai déja donné un exemple expliquant le pourquoi du comment mais dans son ensemble, le film prend le spectateur à rebrousse-poil et surprend sur tous les points, au niveau de l'originalité comme je l'ai dit plus haut, mais aussi au niveau de ses personnages, d'autant plus Full Contact est une oeuvre complètement délirante, ou les serviettes se transforment en pistolets ou en couteaux baignant dans une violence visuelle absolument terrible. Ne perdant pas son rythme endiablé une seule seconde, Full Contact est une véritable tuerie, certainement pas exempte de défauts, mais brillament dirigée par Ringo Lam et soutenu par des acteurs absolument terribles, alors oui, si on pourra reprocher que les bruitages font un peu pitié, que la musique est bien moche, que les effets spéciaux passent pas trop et que la coupe de Chow Yun-Fat fait un peu rigoler, ce serait bouder notre plaisir car Full Contact, tout en étant un grand moment de divertissant très original est également un grand film d'acteurs et de personnages... Alors si Full Contact n'atteint pas le rang de chef d'oeuvre en raison des restrictions budgétaires et des problèmes de l'époque, ainsi que d'un ou deux personnages qui peuvent agacer, il reste un film à voir car croyez-moi, des films décomplexés et niqués du bocal qui parviennent à rester crédibles, sérieux, bourrins, violents et scénaristiquement énormes, c'est assez rare d'en voir.

-Ze Ring-

P.S. Les attentifs auront remarqué que le film est passé de la catégorie POLAR à la catégorie CATÉGORIE III. Qu'est-ce que la catégorie III, me direz-vous?
Voila la réponse à toutes vos questions --> http://cine-hk.chez-alice.fr/Hkcine/SITE/DOSSIERS/categorie-III/intro-cat3.htm

30 décembre 2010

IRRƎVƎRSIBLƎ

 Irr_versible

Un film de Gaspar Noé réalisé en 2002.
Ecrit par Gaspar Noé.
Avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Albert Dupontel, Joe Prestia et Philippe Nahon.
Musique par Thomas Bangalter.

Irréversible est un des films les plus violents et les plus controversés de l'histoire. Alors qu'aujourd'hui on vante les louanges d'Orange mécanique ou de Délivrance malgré leur violence totalement gratuite, Irréversible continue d'être descendu par des foules de critiques qui n'ont visiblement rien compris et ne semble retenir que l'ultra-violence du film. Pourtant, quiconque ayant maté le film en entier est en capacité de comprendre aisément qu'Irréversible ne prone pas l'ultra-violence et la pornographie, contrairement à l'idée établie... Enfin, le but de cette chronique n'est clairement pas de descendre les abrutis n'ayant rien compris au film mais davantage d'expliquer le pourquoi du comment il s'agit d'un des meilleurs films de la décennie et d'en extraire une analyse correcte. AMES SENSIBLES S'ABSTENIR malgré tout, car Irréversible est de loin le film le plus violent que j'ai vu de ma vie, faisant passer Orange mécanique, Délivrance, A History of Violence et d'autres films d'une extrême violence pour un voyage chez Disneyland. Ainsi, on commencera par cette première qualité d'Irréversible : le fait que ce soit un film français terriblement couillu (dans tous les sens du terme, croyez-moi jamais vous n'avez vu autant de bites dans un film.). Alors qu'aujourd'hui le cinéma français est un cinéma gouverné par des comédies à la con ou les films de genre assumés comme tels sont extrêmement rares, Irréversible se présente comme un spectacle noir, crasseux, oppressant, ultra-violent et même pornographique mais aussi comme un film extrêmement symbolique, et quel est le sujet de la symbolique me direz-vous? Je vous le donne en mille : le temps.

Irr_versible2

Encore une occasion pour moi de coller un taquet aux abrutis qui ne voient dans Irréversible que des coups d'extincteur : non, le fait que le film se déroule de la fin au début et non du début à la fin n'est clairement pas un effet de style, au contraire, le temps à ici dans Irréversible un rôle majeur, à commencer par celui de rendre la violence véritablement violente et de donner a la première partie une véritable puissance. SPOILER En effet, imaginez-vous regarder le film à l'envers, donnez-vous la raison du pourquoi du comment Albert Dupontel défonce littéralement la gueule du pote de Jo Prestia à coups d'extincteur et vous remarquerez que la scène est beaucoup moins puissante. En effet, l'explication de la violence lui fait perdre de la puissance, ainsi, commencer le film d'entrée de jeu par cette scène qui est clairement la plus violente que j'ai vu de ma vie vous accroche directement au film, lui donne un souffle dévastateur et visuellement traumatisant. Mais surtout, l'utilisation de la temporalité de manière originale permet à Gaspar Noé de délivrer la symbolique de son film. S'ouvrant sur les paroles de Philippe Nahon, l'acteur principal de son précédent film et extrêmement subversif Seul contre tous, le film se base entièrement sur celles-ci : "Le temps détruit tout.". Ainsi, le but d'Irréversible n'est pas seulement de choquer mais bien d'ouvrir une réflexion sur le temps. Car en effet, le temps détruit tout, le temps à détruit chaque personnage d'Irréversible, le temps à détruit Irréversible puisque celui-ci est découpé en 12 séquences placées dans un sens complètement non-chronologique, et puis il est aussi intéréssant que le montage, qui se base sur la temporalité, est la seule chose qui démarque le cinéma des autres arts. Evidemment, de nombreuses autres interprétations sont possibles, comme le fait que ce qui arrive au personnage de Monica Bellucci pourrait vous arriver à vous aussi, que les enculés comme le personnage de Joe Prestia courent les rues et que les meurtres sont monnaie courante, en France comme ailleurs, mais c'est surtout le message sur la temporalité que l'on retiendra d'Irréversible car il est celui qui lui donne une personnalité propre. Malheureusement, et c'est là le problème d'Irréversible c'est que les scènes de violence sont tellement extrêmes que nombreux seront ceux qui passeront à côté du thème secondaire du film... FIN DES SPOILERS Enfin, assez sur la symbolique extrêmement intéréssante d'Irréversible, il est temps de s'attarder sur le point central de cette critique : donner à ceux qui n'ont jamais vu le film l'envie de le voir, aussi bizarre cela puisse paraitre.

Irr_versible3

EPILEPTIQUES S'ABSTENIR. En effet, Irréversible est également bien connu pour être plein d'effets de caméra susceptibles de filer la gerbe et l'éclairage n'est pas fait pour arranger les choses, mais c'est bien l'intention de Noé. En effet, et vous n'allez pas me croire, même la bande-son est conçue pour filer la nausée. Cela donne une puissance absolument incroyable au film, qui est carrément loin d'être beau, repoussant en tous points, Irréversible est un putain d'uppercut au menton dont l'intensité se calme au fur et à mesure que le film avance (ou recule, tout dépend de comment vous le voyez.), malgré tout, avec le recul, Irréversible est un pur plaisir à regarder (à condition que les scènes les plus horribles du film ne se soient pas coincés dans vos rétines, à ce moment-là le revoir sera plus difficile), un pur divertissement divisé en deux parties bien distinctes : la première, sombre et terriblement puissante, et la seconde, beaucoup plus calme, agréable... Les différences entre les deux parties sont toutefois loin d'être que scénaristiques : cela s'en ressent également au niveau du décor, la ou la première partie favorise des lieux obscurs et pourris comme des boites de nuit, la deuxième partie est constamment placée en pleine lumière qui malgré la virtuosité de Noé durant tout le film fera beaucoup de bien à vos yeux, laissant une ouverture à une interprétation de plus... Irréversible est également soutenu par des acteurs absolument géniaux, mention spéciale à Monica Bellucci qui joue ici la scène de sa vie, un plan-séquence insoutenable de 20 minutes. Vincent Cassel n'est pas en reste et signe comme à son habitude une prestation absolument terrible et Albert Dupontel est absolument énorme dans ce rôle de type raisonnable qui finira quand même par péter LE plomb du film. On notera aussi un caméo bien sympatoche de Philippe Nahon (et très important puisque comme cela à déja été précisé il lance le vrai sens du film.).

Irr_versible4

Mais voila, Irréversible restera avant tout dans les mémoires par sa mise en scène génialissime de la violence. Gaspar Noé livre un véritable trip psychédélique ainsi que deux scènes déja profondément ancrées dans les mémoires : celle du meurtre à coups d'extincteurs, monument en terme d'intensité et seule scène qui m'aura donné envie de tourner les yeux de mon écran et celle du viol, plan-séquence de 20 minutes ou Noé nous place dans la même situation que l'enculé qui arrive dans le tunnel au moment du viol et s'en va, Irréversible nous place face à un choix, arrêter le film maintenant ou continuer à regarder, cela donne des scènes absolument insoutenables, servies par une ambiance cradingue, glaucque et très portée sur le cul... Irréversible est un film qui ne brosse clairement pas dans le sens du poil, et en cela c'est une oeuvre capitale de cette décennie, un des meilleurs films français jamais réalisés et qui prend le risque d'être tout le contraire des comédies à la con qui représente aujourd'hui le cinéma frenchie. Irréversible est un de ces films extrêmement subversif, qui reste à jamais dans la mémoire de son spectateur... Alors oui, le côté ignoble du film fait qu'on aime ou on déteste et qu'il n'y a pas de juste milieu... Mais c'est une expérience à vivre et aucun préjugé sur le film ne peut être émis... Terrible. Un chef d'oeuvre.

-Ze Ring-

Publicité
Publicité
23 décembre 2010

LE SYNDICAT DU CRIME 1, 2 & 3

LSDCI1

Bonjour à tous. Comme certains d'entre vous le savent déja, le 21 Décembre était le jour de mon anniversaire, et j'ai fait l'obtention d'un objet cinématographique assez rare : le coffret collector de la trilogie du Syndicat du Crime. Ce coffret, sous forme de bouquin, contient 144 pages d'interviews, de John Woo et de Tsui Hark, et les filmographies complètes de ces deux derniers, Chow Yun-Fat, Anita Mui, Leslie Cheung, Ti Lung et Tony Leung Kar-Fai, sans compter évidemment 4 DVD : 1 par opus, plus un dernier pour la version longue du Syndicat du crime 3 et des suppléments... La classe... Après les avoir visionné 2 ou 3 fois chacun dans ce qui est la meilleure édition au monde, je vous offre un dossier traitant chaque film, un par un...

Malgré tout, avant de discuter de cette trilogie de polars culte, il faut avant tout remettre les pendules à l'heure : Le Syndicat du crime A.KA. A Better Tomorrow à révolutionné le cinéma hong-kongais, à révélé John Woo et Chow Yun-Fat au grand public... En effet, en 1986, John Woo, qui s'était plus ou moins démarqué en réalisant La dernière chevalerie et quelques films qui ont été plus ou moins bridés par les studios (comme par exemple, Les Larmes d'un héros, avec Eddy Ko, un pseudo-film de guerre ultra-violent fourni en scènes d'action absolument terribles... Malheureusement, lorsque John Woo eut terminé de le tourner, le studio demanda à un autre réalisateur de tourner d'autres scènes : une scène de cul bien pourrie et des gags inutiles sont alors rajoutés au film qui devient un petit film sans prétention alors qu'il aurait pu être une tuerie s'il avait été laissé tel quel.) signe sa première collaboration avec Tsui Hark, alors dans une période de production et moins de réalisation. Ensemble ils décident de créer Le syndicat du crime... John Woo à la caméra, Tsui Hark à la production. Il produira par ailleurs les prochains films de ce dernier : Le syndicat du crime 2, Just Heroes et The Killer, malheureusement cette collaboration s'arrêtera lorsque John Woo se ramena avec le scénario d'Une balle dans la tête et que Tsui Hark décida de le plagier pour tourner Le syndicat du crime 3... Quoiqu'il en soit, ensemble, ils décident de révolutionner le cinéma hong-kongais et de faire exploser le système, et leur coup fut réussi... Le syndicat du crime fut un succès et lança ce qu'on appelle aujourd'hui l'heroic bloodshed, mettant en scène des héros détruit par la vie... Le film sera copié par bon nombre de personnes, évidemment moins bien, puisque ces derniers se content de montrer des gangsters alors que John Woo montre la dimension humaine de ces derniers...


LSDC

"Aux yeux du public chinois, Le syndicat du crime reste mon meilleur film" John Woo

Un film de John Woo, réalisé en 1986 et produit par Tsui Hark.
Avec Ti Lung, Leslie Cheung, Chow Yun-Fat, Waise Lee, Emily Chu, Fui-On Shing et Kenneth Tsang.
Ecrit par Hing-Ka Chan, Suk-Wah Leung et John Woo.
Musique composée par Joseph Koo.

Sung Tse Ho (Ti Lung), Mark Lee (Chow Yun-Fat) et Shing (Waise Lee) sont membres d'une organisation criminelle spécialisée dans la fausse monnaie. Lors d'une livraison à Taïwan, Ho est trahi et est alors poursuivi par la police locale. Malgré tout, il parvient à sauver Shing. Mark, pour venger Ho, son meilleur ami, tue l'homme qui l'a vendu, mais perd sa jambe dans ce procédé. Lorsqu'Ho sort de prison, 3 ans après, il retrouve son ami estropié, mais surtout son jeune frère, Kit (Leslie Cheung), policier qui lui reproche la mort de leur père et qui ne veut plus le voir... Alors qu'Ho essaye de renouer avec son frère, Shing essaye de le faire replonger...

Retour sur Le syndicat du crime, un classique du polar qui à en son temps révolutionné le cinéma chinois. Mettant d'entrée de jeu sur la table les thèmes chéris de John Woo, Le syndicat du crime est bien de plus qu'un film de gangsters, c'est surtout un film sur les rapports humains, l'amitié et la trahison, la famille et surtout la rédemption. En effet, tout le film est centré sur le personnage de Ti Lung, qui tente tant bien que mal de retourner à une vie normale après des années en tant de criminel afin de renouer les liens avec son frère, qui n'en à que faire et s'obstine à vivre en pensant que Ho est responsable de la mort de son père. Mettant en place des personnages extrêmement attachants, charismatiques ou pour celui de Waise Lee, un véritable mother fucker, John Woo dévoile surtout Chow Yun-Fat au grand public, qui va jusqu'a voler la vedette à Ti Lung et Leslie Cheung, tenant pourtant les rôles principaux. Allant jusqu'à effacer tout le reste du casting par son charisme et son jeu d'acteur absolument terrible, ce dernier tient son premier grand rôle (et certainement son meilleur avec celui d'Ah Jong (ou Jeffrey selon les versions) dans The Killer, tourné 3 ans après sous la tutelle de John Woo) aux côtés de Ti Lung, qui voit sa carrière relancée et Leslie Cheung qui est lui aussi révélé au grand public. Le syndicat du crime sera un succès absolument partout, et vu la gueule du film il n'est pas particulièrement difficile de capter pourquoi.

LSDCI2

Le problème avec un tel film, c'est qu'il génère bon nombre de copies (qui sont la plupart du temps de bon gros navets mais passons) réalisés par des types non-talentueux qui reprennent les même bases de ce qui à révolutionné le cinéma hong-kongais mais sans en comprendre une seule seconde la portée : ainsi, si Le syndicat du crime se démarque par ses scènes d'action dantesques et ses personnages (plus que) classes, il montre avant tout le côté humain des gangsters la ou ses copies ne montrent que des gens tirer sur d'autres (oui je sais je me répète mais c'est nécessaire pour arriver la ou je veux en venir)... John Woo met enfin en place son style qui règnera dans une grande majorité de ses films par la suite, après des années de galère. Abusant des ralentis, des arrêts sur images, il signe dans ce film de nombreuses fusillades, pas réalistes une seule seconde mais qui feront en partie son succès futur, mais aussi un scénario génialement écrit, subtil et intelligent, dominé par des acteurs génialissimes qui méritent clairement que l'on s'attarde dessus... Chow Yun-Fat domine bien évidemment le reste du casting grâce à son charisme et va même jusqu'a complètement effacer d'autres acteurs, car il faut être clair, Chow Yun-Fat est clairement l'un des meilleurs acteurs hong-kongais de son temps, si ce n'est pas le meilleur... Bon OK maintenant c'est un has been comme d'ailleurs tous les acteurs de ce film mais une prestation telle que celle qu'il sert dans Le syndicat du crime est rare, quel que soit l'époque... Charismatique, mais aussi menaçant et tantôt véritablement touchant, le légendaire Chow étale tout son talent sur ce film, tout comme Ti Lung qui tient cette prestation mémorable de gangster repenti rejeté par son frère flicard, joué avec talent par Leslie Cheung. Les acteurs secondaires ne sont pas en reste non plus, Waise Lee joue un véritable enculé de première, rôle qu'il reprendra en mieux dans Une balle dans la tête 4 ans plus tard et Kenneth Tsang prend le rôle d'un personnage secondaire terriblement attachant qui aidera Ho à retrouver une vie normale... Mais encore une fois, et c'est habitude chez le John Woo de la vieille époque, le film est très loin de tenir sur leurs épaules et s'il y a une autre chose dont on se rappellera avant tout dans Le syndicat du crime, ce sont ses fusillades...

LSDCI3

Le film comporte au moins une séquence d'anthologie : cette fusillade entre Chow Yun-Fat et une bande de gangsters dans un restaurant taiwanais, ou celui-ci planquera des flingues dans les pots de fleurs du resto' pour ensuite les utiliser contre ses victimes... Absolument mémorable, Le syndicat du crime comporte pas mal de passages plein d'héroisme bercé par une violence extrême qui contraste avec des passages très émouvants, comme par exemple ce passage ou Chow Yun-Fat et Ti Lung regardent Hong Kong depuis une espèce de colline et ou Chow Yun-Fat se confie... Le film, soutenu par la musique au synthé grandiose de Joseph Koo (même si bon des fois elle fait un peu rire), ne se cantonne ainsi pas dans un genre et s'avère être ainsi un monument, autant en termes de réflexion, que d'émotion et surtout de divertissement : une formule qui s'avèrera être une formule gagnante puisque John Woo réitèrera l'exploit à plusieurs reprises par la suite, et certainement pas qu'une fois. Le tout fonctionne à merveille, les acteurs semblent liés l'un à l'autre et la mise en scène est énorme, bref, pendant une heure et demi John Woo nous promène dans un univers de gangsters très humains à l'honneur sans faille à l'aide d'un scénario extrêmement cohérent et sans aucun temps mort.

LSDCI4

Le syndicat du crime se démarque également des autres films par la réflexion qu'il apporte et les valeurs qu'il véhiculent. SPOILER L'amitié et la fidélité sont les deux valeurs les plus importantes dans le film, ainsi John Woo va même jusqu'a punir le personnage de Chow Yun-Fat pour avoir été l'ami de Ti Lung, à deux reprises : lorsqu'il tue la personnage qui l'a vendu, ou il perd sa jambe, et lorsqu'il le sauve de Waise Lee, ou il perd carrément la vie. L'héroisme à ici un prix et si John Woo punit ses personnages lorsqu'ils agissent en héros c'est bien pour montrer qu'il n'a rien de plus important que l'amitié, la fidélité et la famille, il met le doigt de façon très négative sur la trahison de Waise Lee et s'attarde une grande partie sur la difficulté de la rédemption et surtout de la difficulté d'être accepté en tant que repenti, symbolisé par le personnage de Leslie Cheung qui malgré tous les efforts de son frère n'aura que faire de ce dernier... FIN DES SPOILERS Le syndicat du crime est un très beau film sur les rapports humains, John Woo ne se contente pas de signer un polar bourrin et ça se sent... Il signe un film honnête, poignant... Une véritable tuerie.

A voir au moins une fois dans sa vie.

Le syndicat du crime est très chinois dans ses thèmes : la fraternité, l'amitié.... et dans les comportements qu'il décrit. Ses valeurs sont très traditionnelles : aimer sa famille, ses amis, respecter les anciens. John Woo

LSDCI5


LSDC21

Un film de John Woo, réalisé en 1987 et produit par Tsui Hark.
Avec Ti Lung, Leslie Cheung, Chow Yun-Fat, Dean Shek, Kenneth Tsang, Emily Chu et Shan Kwan.
Ecrit par John Woo et Tsui Hark.
Musique composée par Joseph Koo.

Johnny Lung (Dean Shek) est un ancien faux monnayeur repenti. Ho (Ti Lung) est en prison et la carrière de son frère Kit (Leslie Cheung) se porte bien. Toutefois, lorsque le traffic de fausse monnaie refait surface à Hong Kong, Lung est pris pour responsable par la police, Kit s'infiltre chez lui. Lorsqu'il apprend cela, Ho demande à infiltrer l'organisation de Lung à la police, ce que celle-ci autorise. Toutefois, le traffic de faux billets ne vient pas de Lung mais de son associé, Ko (Shan Kwan)... Lorsque celui-ci lui fait croire qu'il à tué par accident un parrain des triades et que sa fille est assassinée, il doit alors rejoindre le frère jumeau de Mark, Ken (Chow Yun-Fat) aux Etats-Unis, ou il devient catatonique suite à la mort d'un ami...

S'il y a une chose à savoir avant de parler du Syndicat du crime 2, c'est que John Woo l'a plus ou moins réalisé contre son gré. En effet, à la base, John Woo prévoyait de faire du deuxième opus de la série ce qui est aujourd'hui Une balle dans la tête, toutefois la pression des studios et de Tsui Hark l'ont forcé à faire du Syndicat du crime 2 le film qu'il est aujourd'hui. Partant pessimiste puisque l'idée de faire revenir Chow Yun-Fat comme le frère jumeau de Mark ne lui à jamais plu... Heureusement pour nous, un John Woo pessimiste à Hong Kong c'est quand même un truc de fou et à bien des égards, Le syndicat du crime 2 égale le premier opus de la série... Beaucoup plus orienté sur l'action, la thématique de la rédemption, de l'amitié, de la fidélité et de la trahison est toutefois toujours la et malgré un scénario auquel on peut reprocher de véritables fantaisies, Le syndicat du crime 2 est une véritable bombe.

LSDC22

La présence de Chow Yun-Fat était absolument indispensable à un second film. John Woo

Alors voila, on commencera par les maigres reproches qu'il y a à faire : les fantaisies scénaristiques du film. La présence d'un frère jumeau de Mark dans le film n'est pas insensée, loin de la, mais absurde, par exemple. Les quelques séquences en anglais pourront arracher un sourire également parce qu'il faut avouer que l'accent anglais de nos chinamen favoris font un peu désirer, mais ce sont des défauts que l'on ne peut pas considérer comme tels, en effet, Chow Yun-Fat, lors de la longue scène du restaurant ou il s'exprime en anglais tout le long n'a pas été doublée, et honnêtement, qu'est-ce qu'on à a foutre de la cohérence de l'arrivée d'un frère jumeau dans la série? En effet, avec Le syndicat du crime 2, si les valeurs de John Woo sont loin d'être oubliées, on est plus dans le polar bourrin et ultra-violent que dans le juste milieu que Le syndicat du crime était parvenu à atteindre. Misant en effet plus sur les scènes d'action, Le syndicat du crime 2 enchaine sans jamais s'arrêter les séquences d'anthologie : que ce soit cette fusillade dans un hotel à New York ou Chow Yun-Fat s'amusera à défoncer tout le monde au fusil à pompe avant de glisser dans les escaliers en tirant sur tout ce qui passe au double pistolet ou encore cette fusillade finale de dix minutes absolument énorme ou un passage de Wu Xia Pian parvient même à se glisser, John Woo signe également le plus beau standoff qu'il ait jamais filmé, entre Chow Yun-Fat et un tueur anonyme et silencieux, tous deux blessés à mort et le dos au mur (littéralement!!). Avec Le syndicat du crime 2, Woo signe un de ses meilleurs films en terme d'action sans pour autant oublier les codes de sa série. (Note : il y a une référence aux Incorruptibles de De Palma, sorti la même année)

LSDC23

Alors que dans le premier opus, Ti Lung représentait la rédemption, Waise Lee la trahison et Chow Yun-Fat l'amitié, ici c'est Dean Shek qui représente la rédemption et Shan Kwan la trahison. Chow Yun-Fat reprend exactement le même rôle que dans Le syndicat du crime, la seule différence notable étant son nom... Ti Lung et Leslie Cheung passent plus ou moins au second plan et le film se concentre davantage sur Dean Shek, incarnant avec brio Johnny Lung, criminel repenti dont la vie sera détruite par son associé peu scrupuleux, Ko, un être avide d'argent. Ainsi, en quelques jours, Johnny Lung perdra sa fille chérie et son foyer, devra s'exiler aux Etats-Unis ou un de ses amis d'antan se fera froidement tuer par les assassins de son ex-associé... Il deviendra catatonique par la suite, incapable de se nourrir soi-même, ce qui donne lieu à des scènes entre lui et Chow Yun-Fat, qui pourront soit toucher, soit faire mourir de rire (pour ma part, à la première vision je dois dire que ça m'a agacé, mais à la deuxième c'est franchement mieux passé). Encore une fois, les acteurs sont absolument terribles et donnent vie à ce Syndicat du crime 2, qui tout comme son frère ainé, est plein de scènes carrément touchantes. John Woo ne change absolument rien par rapport au premier, si ce n'est l'histoire qui est également de qualité même si celle du premier est à mes yeux beaucoup mieux construite. Visuellement, le film est également un truc de fou : privilégiant encore une fois les endroits sombres pour ses scènes, le maître du polar hong-kongais enchaine des plans d'une beauté technique absolument terrible, toujours accompagné du synthé de Joseph Koo.

LSDC24

Alors oui, on pourra reprocher au Syndicat du crime 2 de ne pas du tout innover par rapport au premier volet... Malgré tout, le film apporte une nouvelle histoire à la série, mais surtout, est un délire visuel absolument dingue et est terriblement jouissif et jubilatoire en terme d'action. Ainsi, on fermera les yeux sur le fait que cette suite est plus un remake qu'autre chose pour apprécier la beauté du film et en particulier de ses scènes d'action, et puis malgré tout ça fait plaisir de retrouver une fois de plus la même troupe d'acteurs pour défoncer le décor (et accessoirement des types, il faut savoir que Le syndicat du crime 2 est un des 10 films dont le bodycount est plus élevé et un des films les plus badass qu'il m'ait été donné de voir.) et le final est sans éxagérer une des plus belles scènes d'action qu'il m'ait été donné de voir, rien que ça, et je suis assez méchant la-dessus en général. :) Mettant en scène des personnages tout aussi classes les uns que les autres, Le syndicat du crime 2 est véritablement un exercice de style à la John Woo, qui est assez consciencieux pour ne pas oublier d'introduire dans le film ce qui à fait son succès auparavant. On saluera donc cet exploit, donc, et en cela Le syndicat du crime 2 surpasse son ainé, car il est un des rares films à avoir trouvé l'équilibre parfait entre scènes d'action ultra-bourrin, stylisation de la violence, émotion et bien évidemment divertissement. Un tour de force donc.

LSDC25

Alors voila, Le syndicat du crime 2 est un incontournable également. Un polar bourrin, violent, dont les acteurs crèvent l'écran, visuellement énorme et un des meilleurs films en terme d'action de John Woo. A ne pas rater également. Une tuerie absolue de plus, malgré tout, certains ne pourront pas s'empêcher de trouver le film terriblement niais et commercial, ceux-la n'ont visiblement pas compris la portée du message du Syndicat du crime. John Woo signe, malgré son pessimisme, un excellent film une fois de plus.

LSDC26


LSDC31

Un film de Tsui Hark, réalisé en 1989 et produit par Tsui Hark et John Woo.
Avec Chow Yun-Fat, Tony Leung Ka-Fai, Anita Mui, Kien Shih et Saburô Tokitô.
Ecrit par Tsui Hark, Yiu Ming Leung et Foo Ho Taï à partir d'une idée de John Woo.
Musique composée par Lowell Lo.

En 1974, Mark (Chow Yun-Fat) vient chercher son oncle (Kien Shih) et son cousin (Tony Leung Ka-Fai) à Saïgon. Pour acheter un passeport à son oncle, Mark demande l'aide d'une femme fatale, Chow Yin Kit (Anita Mui). Malheureusement, sur leur première affaire, ils se font piéger mais réussissent à reprendre ce qui est à eux. Suite à cela, des liens amoureux entre eux commencent à se développer. Lorsqu'ils réussissent enfin à revenir à Hong Kong, l'ancien amant japonais de Kit, Ho Ching Qin (Saburô Tokitô) refait surface...

Cette critique est basée sur la version longue du Syndicat du crime 3.

En 1989, John Woo se pointe avec une idée en tête : celle de faire Une balle dans la tête. Présentant son idée à Tsui Hark, celui-ci décide de plagier son collaborateur. Evidemment, cela mettra à toute collaboration entre les deux réalisateurs, mais de cette dispute résultera donc deux films, très ressemblants mais aussi très différents : Une balle dans la tête, par John Woo et Le syndicat du crime 3, par Tsui Hark. Basés sur le même thème, c'est ici le véritable problème du Syndicat du crime 3 : il souffre de la comparaison plus qu'évidente avec Une balle dans la tête. En effet, tous deux sont des films plus ou moins intimistes, malheureusement Le syndicat du crime 3 n'atteint pas une seule seconde l'intensité du chef d'oeuvre de John Woo, et ce malgré une mise en scène absolument terrible (ce qui n'est clairement pas étonnant de Tsui Hark) et une histoire solide (même si certains seront agacés par cette histoire d'amour entre Chow Yun-Fat et Anita Mui). Explications.

Critique d'Une balle dans la tête ICI

LSDC32

Le Syndicat du crime 3 n'est pas un mauvais film. Loin de là. Souffrant d'une comparaison pour une fois pas si stupide que ça, le film est déja handicapé par l'existence d'Une balle dans la tête. Toutefois, il à beaucoup plus de qualités que de défauts, à commencer par la mise en scène absolument dingue. Si personnellement je préfère, de manière générale les films de John Woo, Tsui Hark, en termes de mise en scène, pète 1000 coudées au-dessus de lui (et de nimporte qui d'ailleurs) et cela se remarque d'entrée de jeu par les scènes d'action, certes très différentes de celles des deux autres volets, mais clairement aussi excellentes. On notera plusieurs passages absolument jouissifs comme ce duel final entre Chow Yun-Fat et Saburô Tokitô, deux acteurs absolument excellents, à l'image du reste du casting. Le film m'a notamment permis de découvrir Tony Leung Ka-Fai et Anita Mui (décédée en 2003, la même année que Leslie Cheung...), deux acteurs d'exception dont les prestations sont toujours crédibles et même parfois touchantes, en effet que dire de cette scène ou Kien Shih, mis sous pression par Tony Leung Ka-Fai se doit d'abandonner son enfant adoptif au Viet-Nam? Si le film de Tsui Hark ne fait clairement pas le poids face à Une balle dans la tête, le réalisateur n'oublie pas (et ça aurait été stupide de sa part de l'oublier) les codes du Syndicat du crime et donne une nouvelle vision des valeurs imposées par John Woo dans les deux autres volets à travers de ce Syndicat du crime 3 qui malgré les apparences n'est pas si différent des autres films.

LSDC33

En effet, Tsui Hark remet le couvert et impose pour la troisième fois les valeurs d'amitié, de famille, de loyauté et de trahison. SPOILER La rédemption passe à la trappe définitivement mais la ou Le syndicat du crime 3 se démarque des deux autres opus c'est la ou le personnage d'Anita Mui va jusqu'a représenter à la fois la loyauté et la trahison, loyauté vis-à-vis de Mark et trahison vis-à-vis de Ho. Le personnage paie également le prix de son héroïsme puisqu'elle perdra la vie en tentant sauver celui de Chow Yun-Fat. FIN DES SPOILERS Au niveau de la thématique, Le syndicat du crime 3 ne se renouvelle donc absolument pas, c'est au niveau du contexte que le film devient original mais c'est aussi la que le film à le plus problèmes puisque c'est sur ce point précis qu'Une balle dans la tête atomise les 10 doigts dans le nez Le syndicat du crime 3. En effet, la ou John Woo signe un film ultra-violent et subversif, s'attardant sur de nombreux aspects de la guerre du Viet-Nam tels que les camps de prisonniers, les violentes manifestations, les conséquences de la guerre et surtout les conséquences de la guerre sur l'amitié, Tsui Hark signe un film beaucoup moins fort émotionnellement, beaucoup moins intense (et au passage beaucoup moins violent), s'attarde 10 minutes sur les manifs avant de les faire passer à la trappe et c'est surtout sur le problème des douanes que le réalisateur s'attarde, à travers une scène qui est au passage absolument terrible, malheureusement cela est tout à fait insuffisant et Tsui Hark ne parvient pas à trouver la force subversive du Syndicat du crime 3 de la manière que John Woo à trouvé la force subversive d'Une balle dans la tête. Beaucoup moins engagé et subversif donc, Tsui Hark parvient toutefois à donner à son film une véritable idendité grâce à ce triangle amoureux entre Chow Yun-Fat, Anita Mui et Saburô Tokitô. Alors il faut être clair, certains aimeront, certains n'aimeront pas et certains seront dans ce juste milieu (c'est mon cas) mais il est clair que toute la seconde partie de la trame du film dépend de ce sujet et que cette dernière est à bien des égards mieux foutue que la première partie même si elle une ou deux scènes concernant cet aspect de l'histoire ne sont pas forcément utiles (mais ne sont pas non plus complètement inutiles, alors voila on aimera ou on aimera pas).

LSDC34

Une autre qualité du film : Tsui Hark prend son temps pour approfondir ses personnages. Ainsi si on pourra lui reprocher d'être un peu gentillet dans son script vis-à-vis de certains personnages (notamment celui de Tony Leung Ka-Fai qui aurait du mourir 6000 fois dans le film.), on se consolera grâce à la mise en scène énormissime de ce dernier, soutenue par la musique non plus cette fois de Joseph Koo (même si pas mal de ses compositions sont reprises) mais de Lowell Lo et des prestations d'acteurs, comme d'habitude, absolument terribles, Chow Yun-Fat en tête (encore)... Ainsi, malgré ses défauts, dus davantage à une comparaison à un autre film et à un sujet qui ne fera clairement pas l'unanimité, Le syndicat du crime 3 est également une tuerie, qui à bien des égards vaut les anciens opus... La classe, une fois de plus.

Le syndicat du crime restera à jamais une trilogie et c'est sans doute mieux comme ça. De plus, tout à été dit non? Tsui Hark

-Ze Ring-

Lesyndicatducrime

25 août 2010

RESERVOIR DOGS

RD01

Un film de Quentin Tarantino, réalisé en 1992.
Avec Harvey Keitel, Steve Buscemi, Michael Madsen, Laurence Tierney, Chris Penn et Tim Roth.

Après un hold-up raté, une bande de truands règle les comptes pour savoir lequel d'entre eux les à trahis.

Tous ceux qui ont vu Reservoir Dogs savent que ce film désormais culte est très loin de briller par son scénario mais plutôt par la façon dont celui-ci amené et dont Quentin Tarantino, dont c'est à l'époque le premier film, laisse planer un certain mystère sur l'histoire et ne révèle ses personnages, brillamment incarnés par de grands acteurs (Harvey Keitel, Michael Madsen entre autres, ainsi que Chris Penn, malheureusement décédé en 2006... RIP.) campant le rôle de voleurs professionnels portant chacun le nom d'une couleur, dont le plan tourne mal et règlent leurs comptes (et ce pendant presque tout le film) dans une seule et même pièce sur fond de musique des 70's. Grand film à dialogue (en effet, on parle de Tarantino à l'ancienne la, dans Reservoir Dogs, pas de bataille rangées entre 40 yakuzas et une blonde sanguinaire), dès les premiers moments, le spectateur sait à quoi il doit s'attendre : un film de gangsters classe, avec des acteurs géniaux et crédibles de bout en bout et surtout à 1 heure et demi particulièrement violente, et je peux vous assurer que sur ce dernier point, vous allez en avoir pour votre argent, car même si les scènes de violence ne sont pas légion dans le film, elles ont un impact très important. La violence, cependant, ne vient ici pas d'images absolument atroces et intenables mais du fait que les personnages sont décrits comme complètement humains et peuvent mourir en un clin d'œil, et ce style de violence continuera à être utilisé dans les films de Tarantino, alors que la plupart des films ont tendance à toujours les faire se comporter en héros avant leur mise à mort. Par ailleurs, Reservoir Dogs se fait dès le départ sa propre identité, identité que Pulp Fiction adoptera deux ans après, grâce à son montage atypique.

RD02
Les gangsters les plus classes de la planète.

Si l'on pourrait reprocher à Reservoir Dogs quelques petits défauts tels que le fait que les personnages de Quentin Tarantino et Eddie Bunker soient sous-exploités (pour ne pas dire jamais, cela dit le choix de ne presque jamais les faire apparaitre est complètement justifié) ou son scenario simple bien qu'assez original dans son déroulement (puisque la plupart des films traitant du sujet parlent de la préparation du casse, ici, c'est tout à fait le contraire), il serait dommage de s'attarder sur les minces défauts de cette perle qu'est Reservoir Dogs. Reservoir Dogs, en plus d'inspirer le respect de par l'histoire de sa création (qui à été tumultueuse, mais sachez simplement que le film n'aurait jamais existé sans le grand Harvey Keitel), inspire davantage le respect de par la manière dont les choses se passent à l'écran. Bien que 90% du film soit constitué de dialogues complètement banaux et, sortis du film, terriblement chiant malgré quelques répliques cultes, des acteurs survoltés leurs donnent vie, notamment Harvey Keitel, dans le rôle d'un "honorable" se sentant obligé d'aider le personnage de Tim Roth, blessé tout le long du film et prenant le personnage de Michael Madsen, un psychopathe, comme responsable principal de l'échec du casse, alors qu'en réalité (SPOILER) le problème vient de Mr. Orange, flic infiltré et qui se rapprochera de Mr. White, notamment en apprenant son nom & son origine, et qui finira par se faire tuer par ce dernier lors d'un aveu final violent après qu'il ait pris sa défense en tuant tous les autres membres du gang, qui le soupçonnaient d'être la balance. (FIN DU SPOILER)

Avec Reservoir Dogs, Tarantino laisse également supposer à quoi ressembleront ses futurs films, puisque très régulièrement, l'action est interrompue par des flashbacks, qu'il réutilisera dans la quasi-totalité de ses autres films, en plus de flashforwards de manière plus occasionnelle. Cela permet de s'attarder sur les personnages principaux du film, d'en découvrir leur tempérament de manière plus précise et de découvrir leur personnalité, parfois difficile à cerner. Ou alors, ils permettent d'expliquer plus en détail une révélation qui vient d'être faite au spectateur, tout ça, dans le seul but d'immerger ce dernier dans l'action et de l'en faire ressortir qu'au lancement du générique de fin. En effet, le script de Reservoir Dogs est très bien foutu et les temps morts sont rares voire inexistants, sauf peut-être cette légèrement trop longue séquence d'explication sur les origines de Mr. Orange, pas inutile et tout aussi prenante que le reste du film mais qui a tendance à trainer trop longtemps pour arriver à sa conclusion (SPOILER) LES AMIS, NOUS SOMMES REVENUS AU POINT DE DÉPART (FIN DU SPOILER). Malgré ces quelques scènes qui tendent à trainer, cet infime défaut qui ne nuit pas tant que ça à l'immersion est rattrapé par le jeu des acteurs, le génie derrière la caméra et cette bande son 70's, relax, complètement décalée par rapport au film lui-même, puisque pour être clair, Reservoir Dogs, c'est 1h30 de "partage en couilles" hardcore.

RD03

Un pur chef d'oeuvre donc, même si pour ma part c'est loin d'être le Tarantino que je préfère, mais une belle ébauche de son futur style si particulier qui fera en partie son succès. Un grand film, à voir au moins une fois (je dis au moins, mais depuis que je l'ai reçu hier, je l'ai maté 4 fois, cela dit vous faites ce que vous voulez hein), absolument culte. Par contre, je déconseille très fortement Reservoir Dogs le jeu, à peine digne en terme de qualité de l'adaptation des Dents de la mer. En même temps, je sais pas, mais quand je regarde le film, je vois mal ce qu'il y a d'adaptable à moins de changer tout le scenario... Ce qui fut le cas (jusqu'aux têtes des personnages!!).

-Ze Ring-

 

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3
Publicité