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ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
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Derniers commentaires
5 mars 2011

LES FRISSONS DE L'ANGOISSE

DP1

Un film réalisé par Dario Argento en 1975.
Ecrit par Dario Argento et Bernardino Zapponi.
Avec David Hemmings, Daria Nicolodi, Gabriele Lavia et Macha Méril.
Musique composée par les Goblins.
(Faudra m'expliquer comment on traduit Profondo Rosso (Rouge profond) en Les frissons de l'angoisse...)

EXTRAIT DE LA BANDE-SON MAGISTRALE DES FRISSONS DE L'ANGOISSE

Et on continue sur le cinéma italien! Pour le bonheur des uns et pour le malheur des autres, enfin ici on parle tout de même d'un film un peu plus connu et un peu plus populaire, j'ai nommé Les frissons de l'angoisse, chef d'oeuvre absolu de Dario Argento, quasi-unaniment considéré comme le meilleur giallo de tous les temps... Pour rappel, le giallo est une forme de polar, qui tient son nom du fait que les livres policiers à une époque en Italie étaient de couleur jaune, or giallo, en italien, veut dire jaune... Le giallo à, au cinéma, pour principal code de présenter des tueurs dont on ne voit généralement pas le visage avant la résolution de l'histoire (ce qui n'est pas le cas des Frissons de l'angoisse, mais je n'en dis pas plus), en effet, on ne voit généralement que les mains de l'assassin (par ailleurs, selon les rumeurs, les mains du tueur de ce film seraient celles du réalisateur.), mains maniant d'ailleurs plus qu'habilement toutes sortes d'armes blanches, que ce soit couperets, hachettes, couteaux, peu importe en soit tant que le sang gicle et laissez-moi vous dire qu'ici le sang gicle bien fort, d'ou le titre original de cette oeuvre, Profondo Rosso, car c'est en effet une des grandes particularités de ce qui est un peu partout considéré comme le grand chef d'oeuvre de Dario Argento, celle d'être un des films policiers les plus violemment craspecs vus sur un écran, mais j'y reviendrai car ce n'est certainement pas la violence d'un métrage qui fait toute la perfection d'un film tel que Les frissons de l'angoisse.

DP2
Car en effet, Les frissons de l'angoisse est un film très original dans sa réalisation, par ailleurs cela semble presque indispensable tant un film comme celui-ci repose entièrement sur la réal, les acteurs n'assurant pas toujours et la crédibilité du truc en prenant parfois un coup du au manque de moyens et à l'age du métrage, mais cette originalité ne se limite toutefois à des scènes de meurtre d'une violence extrême car soyons clair, rarement on a vu un film policier aussi craspec, la scène de meurtre dans la salle de bains en témoigne plutôt bien, et si l'on pourra reprocher au film ses deux derniers meurtres à la limite du portnawak peu importe, car en effet ce qui fait de Profondo Rosso une claque visuelle, c'est la manière dont Dario Argento manipule les couleurs de ses décors, tous glaucquissimes, que ce soit dit, faisant de Profondo Rosso un film tantôt magnifique visuellement tantôt extrêmement dérangeant, c'est ainsi que il padrone Dario Argento parvient à instaurer un climat oppressant dans son film, et si le film à sans doute pas mal perdu de la flippe qu'il véhiculait avec les années, certaines scènes foutent pas mal les chocottes et surtout à chaque instant, Profondo Rosso est dérangeant, par ailleurs c'est la une des grandes forces mais certainement pas la plus grande, car la plus grande est certainement la qualité d'écriture du scénario, merveilleusement construit et écrit, Argento nous promène pendant 2 heures (à ce titre, si vous souhaitez acheter le film, faites bien attention à acheter l'édition Wild Side en France ou l'édition Blue Underground aux Etats-Unis si comme moi vous achetez à l'étranger, car bon nombre d'éditions proposent encore l'édition cinéma d'1h30, vous dispensant de bon nombre de scènes pour la plupart excellentes) dans un film scénaristiquement complexe sans qu'on sache trop ou il veut nous y emmener, disséminant des indices sur l'identité mystérieuse d'un tueur sans pitié, pour vous emmener jusqu'a un twist final qui vous laissera le cul... Après revision, la plupart des indices disséminés dans le film vous sembleront trompeurs, c'est en effet la une grande force du film d'Argento, puisqu'il embrouille avec brio le spectateur et laisse hors champ tous les indices qui pourraient révéler l'identité de l'assassin, assassin qui n'a pas de visage pendant une bonne partie du film, qui semble deviner chaque mouvement du personnage principal à l'avance, faisant de lui un personnage d'une part emblématique mais lui donnant aussi une dimension quasiment mystique... Par ailleurs, la ou le génial Suspiria de Dario Argento introduisait des éléments rationnels dans un univers irrationnel, Profondo Rosso est tout l'inverse puisque des éléments irrationnels s'introduisent dans un univers rationnel, mais jamais une seconde le film perd de sa crédibilité scénaristiquement... Et puis évidemment comme je le disais Profondo Rosso est une merveille d'écriture, 2 heures sans aucun temps mort, des dialogues de qualité et si l'on reprochera des touches d'humour qui ne seront pas nécessairement les bienvenues, peu importe, le reste rattrape ce menu défaut, car des défauts, Profondo Rosso en à quelques uns, pourtant ils restent minimes en comparaison avec ses qualités dont je n'ai d'ailleurs pas encore fini de parler....

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Car en effet, on saluera également l'attention qu'Argento porte pour ses personnages, qu'il prend beaucoup de temps pour développer sans pour autant faire baisser le rythme de son bébé, et ce à l'aide de dialogues d'une qualité rare animés par des acteurs principaux plus que corrects, David Hemmings en tête qui livre ici une prestation vraiment bonne, de même pour Daria Nicolodi qui livre une prestation appréciable bien qu'elle doive se taper tous les moments plus ou moins humouristiques du film qui ne sont pas nécessairement les bienvenus, malheureusement le casting est aussi un des défauts de Profondo Rosso (ce qui n'est en soit pas étonnant, c'était même assez courant en Italie a l'époque de négliger les acteurs au profit de la réalisation.), en effet si aucun acteur du film n'est réellement ridicule (à part l'inspecteur de police, la vache il fait de la peine lui carrément.) beaucoup en font trois tonnes inutilement... Heureusement, ces lacunes sont rattrapées par la réalisation sans faille du film, mais également par une ambiance sonore de dingue, d'une part grâce à leur musique envoutante des Goblins, de l'autre grâce aux effets sonores de manière générale, de grande qualité, qui contribuent beaucoup à donner à Profondo Rosso l'ambiance glaucque pour laquelle il est connu, par ailleurs qui n'a pas été pris de peur à l'écoute de cette mélodie enfantine mais effrayante qui annonce la mort d'un protagoniste? Mélodie d'ailleurs qui amène sur le tapis cette enfance si bien mise en évidence par le film de Dario Argento, cette mélodie ne passant que lors de meurtres d'une violence inouïe, car Profondo Rosso est comme je le disais un film bien craspec, faisant immédiatement un parallèle que les lecteurs de ce blog doivent connaitre puisque j'en ai déja parlé pour la trilogie de la vengeance et Aniki, mon frère... Profondo Rosso, un film sur l'enfance? J'ai tendance à en douter mais on a déja vu plus fou que ça au cinoche alors tout me semble possible...

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Que retenir finalement de ce Profondo Rosso? Et bien beaucoup de choses, premièrement que c'est un film absolument révolutionnaire, notamment en termes de réalisation, et que s'il n'est pas sans lacunes, bon nombre de ses qualités rattrapent ses menus défauts... Y a un nom pour ce genre de films et ce nom c'est chef d'oeuvre, car Profondo Rosso peut aisément prétendre être un véritable chef d'oeuvre, un des chefs d'oeuvre globaux du cinéma pour certains, moi le premier, et si je n'ai pas vu assez de gialli pour dire si oui ou non l'engouement autour du film, qui je le rappelle est considéré comme le meilleur giallo jamais fait, je sais trois choses, premièrement, que ca m'a franchement donné envie de revoir l'ultra-flippant Suspiria (au passage, Pronfondo Rosso fait moins peur que celui-la, d'ailleurs j'ai été légèrement deçu de le constater puisqu'il m'avait fait grave flipper quand je l'avais vu pour la première fois à 9 ans.) et d'explorer un peu plus la filmo de Dario Argento, deux, que le film est un chef d'oeuvre absolu, et troisièmement que je sais pas ce que vous foutez encore la à lire cette critique puisque si vous suivez habituellement mes conseils vous devriez déja être au magasin de DVD le plus près pour choper le grand film qu'est Profondo Rosso, ô combien brillament traduit Les frissons de l'angoisse, titre qui s'il est bien pourri et sans aucun rapport avec le film est mille fois mérité...

-ZE RING-

P.S. Dans la catégorie "Sommaire", vous trouverez désormais un récapitulatif de tous les films chroniqués sur ce blog!

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3 mars 2011

L'AU-DELA

BEYOND1

Réalisé par Lucio Fulci en 1981.
Ecrit par Lucio Fulci, Dardano Sacchetti et Giorgio Mariuzzo.
Avec Catriona MacColl, David Warbeck et Cinzia Monreale.
Musique composée par Fabio Frizzi.

Extrait de la bande-son du film par Fabio Frizzi, un des seuls mecs à pouvoir rendre un bontempi épique :

Première incursion du cinéma d'exploitation italien sur le blog avec ce qui est à ce jour un de mes films préférés par un réalisateur que j'aime de plus en plus, un véritable pilier du cinéma d'exploitation italien, un des plus grands cinéastes d'horreur de l'histoire, j'ai nommé Lucio Fulci, à qui je rend hommage aujourd'hui avec cette critique de L'au-dela, oeuvre majeure autant dans sa filmographie que dans le cinéma en général. Pour rappel et pour apprendre à ceux qui ne savent pas ce qu'est le cinéma d'exploitation, le cinéma d'exploitation à pour but d'exploiter un filon : ce sont donc des films basés sur d'autres films à succès (L'enfer des Zombies de Lucio Fulci est un parfait exemple, nommé Zombi 2 par la production en Italie histoire de surfer sur le succès de Zombie de George A. Romero), généralement tournés le plus vite possible et avec peu de moyens, d'ou l'utilisation de doublages (afin de minimiser le temps de tournage) et la parfois piètre qualité des effets, mais le cinéma d'exploitation est également un regroupement de genre très divers : bikesploitation, blaxploitation, nazisploitation, cannibalsploitation et j'en passe, toutefois aussi kitsch et mauvais un film d'exploitation puisse paraitre à première vue, le cinéma d'exploitation comporte le pire (eelsolivier pourra sans doute vous parler plus en détail de Bruno Mattéi.) comme le meilleur, toutefois il faut se rappeler que bon nombre d'avancées cinématographiques se sont faites grâce au cinéma d'exploitation, bref, soyez surs d'une chose, c'est que ces temps-ci sur Ze Lord of the Ring, de l'exploitation vous allez en bouffer, car le blog prend désormais une autre orientation : désormais je compte davantage chroniquer des films moins connus afin de vous les faire découvrir, j'espère que ça vous intéressera et que l'aspect cheap, kitsch, naze à première vue des prochaines productions chroniquées ne vous fera pas fuir... ;) Quoiqu'il en soit, comme je le disais, le cinoche d'exploitation comporte le pire comme le meilleur, en l'occurence ce L'au-dela se rapproche plus du meilleur que du pire car il faut être clair : en 1981, malgré toutes les faiblesses du film, Lucio Fulci signe un véritable chef d'oeuvre.

BEYOND2
S'ouvrant d'entrée de jeu sur une séquence de torture choc extrêmement dérangeante, L'au-dela donne directement le ton, toutefois si Lucio Fulci est connu pour son usage abusif et outrancier d'effets gores complètement surréalistes, nous préférons dans L'au-dela, qui pour rappel est le troisième segment de la trilogie des zombies du monsieur (les deux premiers sont L'enfer des zombies et Frayeurs, pour ceux qui ne le savaient pas déja.), l'ambiance et l'atmosphère onirique du métrage, car si L'au-dela et très loin d'être démuni de défaut, généralement ceux-ci sont rattrapés par une ambiance sombre mais aussi très apaisante, ambiance apaisante qui disparait lors de tueries d'une rare intensité et surtout d'une crédibilité rare pour un film de ce budget, en témoigne cette scène d'ouverture ou un personnage secondaire du récit mais qui à son importance se fait éclater à coup de chaine puis crucifié et pour finir brulé à la chaux vive, d'un réalisme rare, L'au-dela s'impose comme un film qui à tout pour choquer, mais au fur et à mesure que Fulci fait avancer son film les séquences choc deviennent de plus en plus intense, ainsi on retiendra notamment la mythique scène de l'architecte qui se fait grailler vivant par des araignées, et ce même si les araignées constituent l'exception du film et sont très mal faites (mais en soit, ce sont ces défauts visuels qui font le charme des films tel que L'au-dela.) en passant par l'énucléation de la servante ou la femme bouffée par son chien, L'au-dela avance à un rythme infernal et sacrifie très vite la majorité de ses personnages, dont on ne connait pas grand chose mais qui ne sont pas insipides pour autant, car c'est la que Fulci réussit un coup de maître : basé sur un scénario de base très peu original et résumé en une ligne de dialogue au début, Lucio Fulci parvient malgré tout en une heure et demi à développer son scénario avec brio mais surtout à installer une ambiance glaucquissime, faisant de l'hotel, point central du récit, un personnage à part entière, un peu comme l'hotel de Shining ou la maison de Psychose, un procédé qui en renvoie aux plus grands et qui contribue grandement à la réussite de cette ambiance, et puis réussir à faire un film ultra-gore et en même temps onirique et planant est en soit un exploit, à ce titre, la scène des araignées aussi mal faite soit-elle est à la fois insoutenable et reposante, impossible me direz-vous? Et bien si, Lucio Fulci l'a fait, mais pour faire un truc comme ça il faut être un des plus grands réalisateurs de cinéma de genre italien.

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Mais L'au-dela ne serait rien dans son scénario génialement construit, comme je le disais enchainant les séquences chocs jusqu'a un final perturbant, un bad end en puissance dont vous allez vous souvenir longtemps, final en partie dérangeant grâce à la musique de Fabio Frizzi, absolument excellente, malgré tout c'est aussi dans son scénario que L'au-dela trouve ses premiers défauts, défauts d'ailleurs propres au cinéma d'exploitation, car en effet, les dialogues du film sont très mal écrits, enfin on a vu pire mais on a aussi vu beaucoup mieux, au même titre les acteurs, s'ils affichent un certain charisme sont tous intégralement doublés en anglais, certains pour le mieux, comme par exemple David Warbeck qui livre une prestation ici tout à fait correcte, d'autres pour le pire, ainsi si vous êtes comme moi vous vous rappellerez longtemps du doublage de Joe le plombier, à pisser de rire... Malgré tout ce ne sont que de légers défauts, pour autant qu'on ait pas de la merde dans les yeux et qu'on voit aussi les qualités du film, qui elle, sont beaucoup plus nombreuses, ainsi si L'au-dela est clairement un film qu'on aime ou on déteste du à son aspect gorissime entièrement gratuit, bon nombre de qualités peuvent lui être reconnues, notamment cette ambiance citée plus haut et la construction parfaite du film, et puis bon, ce qui est marrant avec ce genre de film c'est que dans le cas peu probable ou vous aussi vous aimiez partant du principe qu'on doit être une dizaine sur la planète à encore aimer ce genre de films les défauts du film deviennent des qualités et passent parfois même pour de l'auto-dérision...

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Alors voila, David Warbeck tire 12 balles de son revolver 6-coups dans le torse des zombies alors qu'il sait très bien que c'est la tête qu'il faut exploser et recharge ce dernier par le canon le temps d'un plan, mais comment ne pas prendre ça comme de l'auto-dérision ou tout simplement comme une volonté de Fulci de se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire la mise en scène, domaine dans lequel il brille, et de ne pas se soucier du superflu, en l'occurence ce genre de détails sur lesquels seuls les détracteurs s'acharneront, et les détracteurs de Fulci étaient et sont d'ailleurs toujours légion, d'ailleurs je sais pas pourquoi mais je sens qu'une fois que j'aurai fini cette critique je vais me faire lapider virtuellement par une foule en colère... Mais si je devais résumer L'au-dela de manière concise et rapide, je dirais simplement qu'on tient un chef d'oeuvre oublié, qui équilibre des défauts terriblement lacunaires par une mise en scène et une ambiance hors-norme, évidemment ce n'est pas l'avis de tout le monde et je le conçois largement, maintenant j'attends que les détracteurs me convainquent que L'au-dela est aussi pourri qu'ils le disent, chose que personne n'a réussi à faire depuis que j'ai vu le film. Mais peu importe votre verdict final, en soit, L'au-dela est un film à voir, histoire de se faire un avis...

-Ze Ring-

BEYOND4

2 mars 2011

GRIZZLY MAN

Grizzly_Man

Une belle bouse de Werner Herzog réalisée en 2005.
Ecrit par Werner Herzog.
Avec des comédiens, même si le film prétend être un documentaire.
Musique composée par un manche appelé Richard Thompson.

Ca faisait longtemps que j'avais pas descendu de navet. Le dernier c'était le pitoyable La colline à des yeux 2 et pourtant en termes de nanarderie il fait pale figure à côté de ce Grizzly Man! Ridicule de bout en bout, ce "documentaire" qui semble plus être une supercherie mal foutue qu'autre chose, est clairement le pire film que j'ai vu l'année dernière. Enchainant des scènes tellement nazes qu'elles en forcent le respect, Grizzly Man raconte l'histoire sans interêt et dont tout le monde se fout de l'incroyablement con Timothy Treadwell, un jeune écologiste qui à vécu pendant 13 étés avec des gros nounours grognons et qui prétendait être leur ami, ne faire qu'un avec eux... Et qui à tout de même fini par se faire pitoyablement décapiter et grailler par un grizzly en manque de nourriture, on plaindra tout de même davantage le grizzly que le bonhomme parce que si son gout est égal à sa connerie le pauvre à du choper une sacrée indigestion! Grizzly Man est un film super mal branlé, super mal interpreté (et oui parce que bon désolé mais y a quand même pas mal de trucs qui indiquent que les types du film sont des acteurs, mauvais au passage.), mais aussi à mourir de rire si l'on déconnecte notre cerveau l'espace d'une heure et demi pour explorer l'esprit improbablement con du tellement intrépide qu'il en est mort Timothy Treadwell.

GM1Salut, je m'appelle Timothy Treadwell et je sais pas torcher un plan correct!

Ralala Timothy Treadwell c'était quelqu'un quand même... S'ouvrant sur un plan fixe de 5 minutes ou le bonhomme nous raconte que pour vivre parmi les ours il faut être un gentil guerrier puis se transformer en samourai pour les dompter (et à ce moment-là vous vous rendez compte que c'est Jean Claude Van Damme dans le corps du type.), Grizzly Man s'annonce d'entrée de jeu comme un moment de rigolade garanti, un pur plaisir coupable qui s'il pue vraiment de la gueule vous fera mal aux abdominaux par la connerie de son personnage principal... Ainsi si le plan d'ouverture en dit long ce n'est rien comparé aux autres scènes du film, au hasard, on a cette scène ou ce cher Treadwell nous confie les détails de sa vie sexuelle... Notamment qu'il pense que les femmes sont trop dures à foutre au lit et que pour cette raison il voudrait être homosexuel car ce n'est pas le cas des hommes... Oh et puis d'ailleurs ce n'est pas sans se vanter qu'il nous dit cela car il est aussi génial au pieu. Ou encore, ce passage ou il voit un bonhomme dessiné par terre... Et qu'il panique et qu'il trouve ça menacant (what the fuck?). Et pour finir, le passage ou, assis à côté de la dépouille d'un pôôôvre pitit renard, il pleure comme un abruti en disant que la nature c'est dur et que la vie c'est pas bien (mais jamais une seconde il ne se rend compte qu'il est con comme un cul.) et cette scène anthologique ou il insulte les gardes de la réserve (oui parce qu'il vivait avec les ours dans une réserve hein, vous savez les endroits ou on est pas protégés c'est trop dangereux même quand on est le courageux, l'intrépide Timothy Treadwell...) avec qui il s'entendait plutot bien et sort en 10 minutes plus de "fuck" que dans tous les films de Quentin Tarantino, bref, le constat de tout cela c'est que si le film est tout pourri il ne se prend pas une seule seconde au sérieux, faisant la satyre des écolos en faisant le portrait d'un type dont personne n'a rien à foutre d'ailleurs... Toutefois si cette satyre et ce côté documenteur auraient pu être la grande force de ce Grizzly Man, c'est en réalité le plus gros de tous ses défauts car jamais une seconde le côté supercherie du film n'est appuyé et à la fin on se pose tous la question "merde mais ils étaient sérieux la?". Personnellement je doute que quelqu'un puisse être aussi con que le personnage présenté ici...

GM2Hé pitit renard tu sais, je suis Timothy Treadwell l'homme sans peur qui vit avec les ours, pourtant en 1h30 de film je m'en approche pas une seule fois.

Clairement, le film n'est pas sérieux une seconde. Malgré tout même si on parvient à se convaincre que Grizzly Man est en réalité un documenteur et que ça existe pas des gens aussi stupides, impossible de se convaincre que le film est bien... Non seulement il est chiant (en dehors de ces scènes ou le personnage principal fait l'abruti qui sont à pisser de rire), mais en plus difficile d'y trouver un plan correctement torché, à ce titre le "plan-séquence" ou Treadwell suit un renard courir dans l'herbe en caméra à l'épaule est un moment de comique en cela qu'en une minute de prise on ne voit pas une seule fois le renard filmé, et puis d'ailleurs il en est de même pour la bande-son de ce navet, composé par un manche appelé Richard Thompson qui à visiblement séché tous ses cours de musique depuis l'école primaire... Les interprètes (désolé mais personne ne pourra me convaincre que ces types ne sont pas des acteurs... C'est pas possible) ne sont pas en reste et font également de la merde, par ailleurs le film est encore plus ruiné par la voix-off de Werner Herzog qui dit des trucs inintéréssants en permanence. Bref, c'est tout pourri, ça pue de la gueule, pourtant, il faut l'avouer... Grizzly Man est le plaisir coupable ultime, à pisser de rire dès lors que cet abruti de Timothy Treadwell entre en scène.

GM3Salut, je suis un renard et je suis le meilleur acteur de ce film!

Car en effet si Grizzly Man n'a que peu d'interêt il faut quand même lui accorder celui-la : c'est à se chier dessus de rire! Clairement, le film est tout pourri mais vous vous en souviendrez pour son personnage principal qui rejoint clairement le panthéon des personnages les plus nanardesques de l'histoire du cinoche, et entre nous, si vous cherchez à rire un bon coup, je vous le conseille, bon buvez une ou deux bières d'abord, mais vraiment, voyez-le, car aussi naze soit-il Grizzly Man est un monument de ringardise et de bétise, à un tel point que ça en devient limite hallucinatoire, sinon, si vous cherchez un vrai film, je vous déconseille de suivre le conseil du bigleu qui à écrit sur la jaquette de ce film que c'était l'un des documentaires les plus remarquables réalisés ces dernières années et suivez plutôt le mien : si vous voulez de la supercherie qui déchire, trouvez 20€ et achetez-vous Forgotten Silver de Peter Jackson, parce que ça non seulement c'est à pisser de rire mais en plus c'est super bien foutu!

-Ze Ring-

27 février 2011

LA TRILOGIE DE LA VENGEANCE

VengeanceTrilogyDVD

Le voila enfin, l'article que je vous ai promis il y a bientôt un mois! Aujourd'hui, sur le blog, je vais donc chroniquer un par un les trois films qui constituent la trilogie de la vengeance du très audacieux et talentueux réalisateur coréen Park Chan-wook, qui est au passage un des plus grands réalisateurs actuels : Sympathy for Mister Vengeance, Old Boy, et Lady Vengeance (aussi connu sous le nom de Sympathy for Lady Vengeance.). Les trois films constituent une trilogie, malgré tout ils n'ont que peu de choses en commun scénaristiquement, cependant on retrouve bon nombre de codes d'un film à l'autre donnant à ces trois films une grande personnalité et faisant d'eux un tout, une oeuvre à part entière... Au passage, avant que je termine cette courte introduction, je tiens à remercier Canalblog de leur dernière mise à jour... Dites c'est marrant quand même chaque fois que vous faites une mise à jour y a de moins en moins de trucs qu'on peut faire, donc voila, si le blog s'adapte au style de Park Chan-Wook, vous ne bénéficierez malheureusement pas de la sublime musique Cries of Whispers de Hyung-jung Shim, merci chers gérants de Canalblog de nous avoir affligé d'une mise à jour de merde de plus!

A défaut de pouvoir rendre le lecteur invisible, cliquez sur le bouton lecture du lecteur ci-dessous pour profiter de la bande-son d'Old Boy :


SYMPATHY FOR MISTER VENGEANCE

SFMV1

Réalisé par Park Chan-wook en 2002.
Ecrit Jae-sun Lee, Jong-yong Lee, Mu-yeong Lee et Park Chan-wook.
Avec Kang-ho Song, Ha-kyun Shin et Doona Bae.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Un film complètement déjanté et un pari osé. C'est la première chose qu'on peut se dire lorsqu'on se rend compte que le personnage principal en plus d'être sourd, est aussi muet, alors au bout de dix minutes on se demande comment Park Chan-wook, pour qui Sympathy for Mister Vengeance est son deuxième grand film, va se démerder pour donner de la profondeur à ce personnage... Pourtant à bien des égards Sympathy for Mister Vengeance aussi géant soit-il est le film le plus conventionnel de la trilogie et très loin de représenter l'ambiance timbrée dans laquelle master Chan-wook fait baigner ses films... Conventionnel, c'est le cas de le dire, et ce, autant dans son scénario que dans sa réalisation, malgré tout, il y a dans Sympathy for Mister Vengeance cette once de folie qui fait la différence et qui permit dès lors à Park Chan-Wook de s'imposer comme un réalisateur à suivre... Vous connaissez la suite, le bonhomme à ensuite fait Old Boy qui est une baffe dans la gueule comme rarement on s'en prend au cinoche aujourd'hui, le succès fut au rendez-vous et si Mister Vengeance est clairement le moins bon film de la trilogie on ne cachera pas notre joie car malgré ses faiblesses il reste une putain de tuerie.

SFMV2
Car soyons clair, si Sympathy for Mister Vengeance est un film très lent, lenteur qui malheureusement lui dessert par moments, c'est aussi un film extrêmement intense et surtout une belle tache sur le cinéma propret dont on est victimes aujourd'hui. Ici la violence atteint des sommets rarement égalés de nos jours, du moins dans un cinéma qui à toujours pour but d'être divertissant, ainsi ceux qui ont l'habitude des films chocs ne seront pas dérangés outre-mesure mais soyons-en tout de même avertis, Sympathy for Mister Vengeance est un film fait par un crevard pour les crevards, enchainant les scènes de violence extrême à un rythme onirique (le massacre à la batte de baseball, la scène finale) même si ce rythme aurait beaucoup gagné si Park Chan-wook s'était un peu plus laché, mais comme je le disais, ne cachons pas notre bonheur, car malgré la retenue du réal (qui disparaitra dès le prochain film du monsieur.) et la conventionnalité (autant sur le terme narratif que sur la réalisation, je le reprécise) Sympathy for Mister Vengeance est une tuerie, tuerie soutenue par des acteurs absolument géniaux, Kang-ho Song (la en fait je fais semblant de savoir comment ils s'appellent mais en fait non.) en tête, livrant une prestation très touchante, beaucoup plus touchante que celle d'Ha-kyun Shin, très bon si on part du principe que son rôle n'est pas le plus simple à jouer mais malgré tout inexpressif la majorité du temps. Donna Bae est également excellente dans un rôle assez délirant, prestation qui trouve l'apogée de sa qualité lors d'une scène de violence quelque peu... originale. Mais c'est surtout Kang-ho Song que l'on retiendra, certainement un des meilleurs acteurs coréens actuels, qui, je le rappelle, à joué dans le chef d'oeuvresque Memories of Murder et dans le complètement niqué Le bon, la brute et le cinglé, en effet, le type est touchant d'un bout à l'autre, livrant une prestation à l'image du film lui-même, sobre mais terriblement poignante, et la que dire si ce n'est que je suis content d'avoir su tourner une phrase correctement pour la première fois de ma vie?

SFMV3
Blague à part, avant tout, Sympathy for Mister Vengeance avance les codes de la trilogie qui à fait le succès de Park Chan-wook, ainsi dans Old Boy et dans Sympathy for Lady Vengeance on retrouvera bon nombre d'éléments installés dans Mister Vengeance, à commencer par une violence extrême, de toute évidence, cet humour ultra-noir, des vengeances ayant toujours rapport avec un kidnapping, à ce titre une réplique du film sera reprise dans Lady Vengeance, on retrouve aussi ces personnages solitaires faisant systématiquement appel à des méthodes de torture horribles pour arriver à leurs fins, mais en dehors de la conventionnalité de Mister Vengeance, celui-ci se démarque des deux autres films de la trilogie par sa fin, car en effet, la ou les deux autres laissent davantage place à l'espoir pour les personnages principaux, Sympathy for Mister Vengeance se termine sur une note très négative, Park Chan-wook, par ailleurs, s'il met beaucoup de temps à installer son histoire, une fois celle-ci lancée sacrifie ses personnages à un rythme infernal et ce toujours de manière très crue et couillue, car Sympathy for Mister Vengeance l'est, couillu... Car si en Asie la violence au cinéma n'est pas quelque chose d'inhabituel (il n'y a qu'a voir le travail de Kitano, Miike, Kitamura, Hark ou Woo pour s'en convaincre), ici c'est pas la même chose et donc dans le pays du fromage, des collabos et de l'auteurisme de merde, Sympathy for Mr Vengeance est une claque dans la gueule, ultra-violent de bout en bout et ne faisant aucune concession... Mais le film est aussi très poétique, Park Chan-wook livre des plans sublimes et la photographie est purement magnifique, toutefois c'est dans cette poésie et dans cet onirisme toujours présent que se trouvent les faiblesses du film...

SFMV4
Et oui, car il n'y a pas de telle chose qu'un film parfait (et même si ça existait, ca serait certainement pas celui-la.)... Malheureusement, aussi génial soit-il en termes de réalisation, et même si le scénario est génialement écrit, le film est beaucoup trop lent pour être captivant en permanence, il y a donc quelques longueurs qui pénalisent le film... Et puis la musique, d'ailleurs très rare, n'est pas terrible... Enfin ce serait être hypocrite que de se concentrer sur ces défauts, mineurs au final, car Sympathy for Mister Vengeance est un film viscéral, une bombe que toute personne douée de sens doit avoir vu au moins une fois...


OLD BOY

OB1

Réalisé par Park Chan-wook en 2003.
Ecrit par Park Chan-wook, Joon-hyung Lim, Chun-hyeong Lim et Jo-yun Hwang.
Avec Choi Min-sik, Yu Ji-tae et Kang Hye-jeong.
Musique composée par Hyun-jung Shim.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Park Chan-wook monte d'un cran. Voire dix d'un coup. Sympathy for Mister Vengeance était une baffe... Old Boy est un coup de marteau dans le coin du menton dont vous allez vous rappeler longtemps, croyez-moi. Fini la conventionnalité de Mister Vengeance, Park Chan-wook se lache et ça se ressent dans ce Old Boy, à bien des égards le meilleur film de la trilogie de la vengeance. En effet, car Old Boy à ce qui manquait à Mister Vengeance, c'est-à-dire toute la folie de Park Chan-wook, en effet, s'il avait tout de même une once de folie qui le démarquait de bon nombre de films, Old Boy est complètement niqué, de ses personnages à sa réalisation en passant par son scénario et son screenplay, plein de bonnes idées exploitées avec génie et disposant en plus de ça d'une bande-son qui arrache, Old Boy se présente très clairement comme un des films les plus importants de cette décennie et est le film qui à permis à Park Chan-wook de devenir une valeur sure du cinoche coréen, et à ce jour c'est toujours le cas puisque le bonhomme est avec Ji-woon Kim et Bong Joon-ho le cinéaste coréen le plus important à ce jour... Mais revenons au sujet actuel : Old Boy, qui mérite clairement des explications au pourquoi du comment c'est le chef d'oeuvre qu'il est.

OB2
Tout simplement parce que la ou Park Chan-wook retenait son imagination et son esprit malade sur Mister Vengeance, il sort définitivement le bout de balai qu'il avait dans le cul pour ce Old Boy et se déchaine complètement. Tout le film est bercé dans une certaine folie, que ce soit ses personnages comme son ambiance, il n'y a qu'a voir la scène ou Mido, une des protagonistes du film, voit une fourmi géante dans le métro pour s'en convaincre, ou encore le fait qu'Oh Dae-su base au départ toute son enquête sur un ravioli, mais au-dela de la folie visuelle dans laquelle Old Boy baigne c'est dans le scénario que celle-ci atteint des sommets (et encore c'est pas le pire), allant jusqu'a tomber dans le cinéma fantastique pur et dur lors d'un twist à tomber par terre... Mêlant le polar, le thriller, le drame psychologique, le film fantastique dans une seule et même oeuvre, Park Chan-wook signe un vrai film de genre, un pur ovni, enchainant les séquences chocs comme peu de films actuellement (la torture de l'arrachage de dents pour ne signer que celle-la, même si bon, si vous voulez mon avis la violence de celle-ci est un poil surestimée...)... Bourré de morceaux de bravoures déja anthologiques, à commencer par cette baston de 4 minutes en plan-séquence qui vous fera mouiller votre slip, à la fois jouissive et ultra-violente, Old Boy repose beaucoup sur cette réalisation atypique si propre à Park Chan-wook, réalisation parfois très proche du documentaire (la scène d'ouverture dans le commissariat), celui-ci, comme je le disais, se déchaine, ainsi le film ressemble parfois plus à du documentaire, d'autres moments il fait clairement référence à De Palma, d'autres sont des moments d'innovation purs et durs (la scène finale dans l'ascenseur), donnant à Old Boy un côté atypique, retrouvé 3 ans après dans Sympathy for Lady Vengeance...

OB3
Mais si Old Boy doit beaucoup à son réalisateur, il doit également beaucoup à ses scénaristes, car le film est une merveille d'écriture et cela mérite d'être dit. Pendant 2 heures de film il est carrément impossible de s'ennuyer une seule seconde, enchainant les scènes sans aucun temps mort, Old Boy bénéficie également de dialogues d'une qualité rare (je vous jure y a au moins une punchline par minute.), dialogues qui bénéficient aux personnages puisque le film est clairement un film "bavard", ainsi s'il y a une grande place pour des scènes d'action trash et bien bourrines, c'est dans les dialogues que le film trouve tout son interêt, porté par deux gueules de cinéma, Choi Min-sik qui trouve ici le rôle de sa vie, faisant preuve d'un charisme animal et d'une prestation d'acteur absolument géniale (faut le voir passer sa colère en bouffant une pieuvre vivante pour le croire.) et Yu Ji-tae, dont le personnage est plus sobre mais dont la prestation est loin d'être inférieure, en effet celle-ci est géniale de bout en bout... Et puis, Kang Hye-jeong n'est pas en reste, puisqu'elle est également excellente de bout en bout... Par ailleurs c'est dans les personnages que ces géniaux acteurs interprètent que le film est le plus fou, certains sont plus sobres que d'autres malgré tout ils sont tous plus ou moins fous, folie qui s'explique par leur seul point commun : ils sont tous terriblement seuls... Mais les acteurs sont très loin de porter le film sur leurs épaules, car Old Boy bénéficie d'une photographie d'une rare beauté et surtout d'une bande originale, absolument magnifique composée par le génial mais méconnu Hyun-jung Shim... Et puis si Old Boy n'abandonne pas le côté poétique de Mister Vengeance, ce n'est que pour mieux prendre le pas sur le côté plus onirique de ce dernier, se débarassant définitivement de celui-ci afin de donner un film plus rythmé ou l'humour noir à beaucoup plus sa place et surtout ou les séquences chocs si elles sont moins inventives sont beaucoup plus percutantes... SPOILER A ce titre, la scène ou Oh Dae-su se coupe la langue est particulièrement horrible, très suggestive mais horrible. FIN DES SPOILERS

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Et puis impossible de parler d'Old Boy sans parler de son twist de cinglé... Inattendu, très surprenant, Park Chan-wook nous promène pendant 1h30 sans qu'on sache ou il veut en venir avant cette révélation finale, une véritable douche froide, un coup de poing en pleine gueule dont vous allez vous souvenir longtemps... C'est d'ailleurs une des plus grandes forces d'Old Boy, d'ailleurs il semble difficile de trouver autre chose que des grandes forces à ce film... Un des meilleurs films de la décennie, voire un des meilleurs films tous courts pour certains (dont moi), bref, un pur chef d'oeuvre, qui ne plaira malheureusement pas à tout le monde de par sa violence extrême... A ceux-ci je leur dirai de faire un effort et d'aller au-dela, car Old Boy est un très beau film, absolument bouleversant, pour autant qu'on prenne la peine de le regarder jusqu'a la fin... Je conclurai en anglais car je ne peux pas exprimer mon engouement pour ce film en français : it's a fucking masterpiece! Maintenant tout ce qui reste à espérer c'est que le remake américain du film soit abandonné, surtout si on part du principe que cette fiote de Will Smith aurait le rôle principal si ce n'est pas le cas... Ralala je vous jure les américains ils sont niqués quand même.

OB5Bon dieu de merde, si c'est beau!


SYMPATHY FOR LADY VENGEANCE

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Réalisé par Park Chan-wook en 2005.
Ecrit par Park Chan-wook et Seo-Gyeong Jeong.
Avec Yeong-ae Lee et Choi Min-sik.
Musique composée par Yeong-wook Jo.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM

Avant que je commence à parler du film qui nous intéresse, je tiens à préciser que du au fait que mon édition du film est une édition anglaise, je n'ai pas pu bénéficier du Director's Cut du film. Apparemment, la seule différence entre la version dont je dispose et la version Director's Cut est que le film passe de la couleur au noir et blanc progressivement dans cette dernière, je dois dire que ça m'intéresse et ça va me forcer à racheter le film dans l'édition collector Director's Cut qui est quand à elle disponible en France. Mais venons-en a à ce qui nous intéresse : Lady Vengeance, également connu sous le nom de Sympathy for Lady Vengeance, dernier segment de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook. Que dire, si ce n'est que le film est une preuve de plus de l'étendue du génie de cet homme et sa volonté extrême d'innover à chaque film? Car à bien des égards si Lady Vengeance n'est certainement pas le meilleur film de sa trilogie, et s'il déçevra certains du au fait que Chan-wook abandonne plus ou moins le côté trash et fou d'Old Boy (bien évidemment, ce n'est pas mon cas.), ce segment de la trilogie est clairement le plus novateur et le plus bouleversant des trois, permettant à Lady Vengeance d'attendre avec une aise déconcertante le rang de chef d'oeuvre absolu, comme les deux autres films de la trilogie, que ce soit dit (même si j'ai moins d'engouement pour Sympathy for Mister Vengeance, mais bon ça vous le savez déja), ainsi si Park Chan-wook sort du coté "boucherie" des deux précédents opus ce n'est que pour plus se concentrer sur une violence morale incroyablement bouleversante qui vous foutra parfois le moral profond dans les chaussettes, EXPLICATIONS.

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S'ouvrant sur un générique absolument magnifique (d'ailleurs, Max et 2flics si vous me lisez, voila un générique qui je pense aurait du figurer dans vos dossiers :p), Lady Vengeance s'annonce d'office comme une tuerie absolue, une tuerie absolue au montage très particulier résumant 13 ans passés en prison en 20 minutes de manière très ingénieuse, privilégiant l'immersion du spectateur comme jamais Park Chan-wook retourne la tête de ce dernier en mêlant dans celle-ci divers sentiments, que ce soit la tristesse, la honte, la colère, le bonhomme en un claquement de doigt crée un personnage principal antipatique mais attachant joué par la superbe Yeong-ae Lee qui livre ici une prestation géniale (d'ailleurs avec elle il faut que je voie JSA, premier film de Park Chan-wook) et surtout enchaine les séquences qui resteront imprimées dans l'esprit de beaucoup, mais contrairement à Old Boy et Sympathy for Mister Vengeance, ici Park Chan-wook le fait sans faire couler l'hémoglobine, dans Lady Vengeance la violence est davantage morale, et inutile de vous dire que cette violence est toujours percutante (il n'y a qu'a voir pour s'en persuader la scène ou une prisonnière abuse sexuellement d'une autre, y a pas de sang ni rien et d'ailleurs on voit absolument rien mais on la plaint hein), violence morale qui atteint son apogée dans un final absolument bouleversant qui fera pleurer les plus sensibles d'entre nous... Bien que Park Chan-wook se lache ici complètement et donne libre cours à son imagination et à sa folie, il est bien conscient que sa réalisation ne suffit pas à faire un chef d'oeuvre et nous sort donc un casting énorme, ainsi si Yeong-ae Lee est excellente, on retrouvera surtout avec plaisir le déja légendaire Choi Min-sik, on retrouve donc notre Old Boy favori en pleine forme pour jouer Mr Baek, un bad mother fucker en puissance dont on ne plaindra pas le sort... Mais malheureusement le problème de Lady Vengeance est la, si les deux précédents opus de la trilogie présentaient des tueurs sans merci mais humains et poignants, celui-ci est assez manichéen, du moins passé le moment ou on ne sait pas qui est qui et qui à fait quoi.

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Toutefois ce défaut, qui est somme toute mineur, est largement compensé, premièrement par un montage absolument excellent, mais aussi par une photographie de toute beauté, en témoignent les screens ci-dessus, et bien sur parler de Lady Vengeance sans parler de la musique absolument magnifique de Yeong-wook Jo serait un crime, car que ce soit dit, la bande-son de ce film est une des plus belles bandes-son qu'il m'ait été donné d'écouter, non seulement elle sied parfaitement au film mais elle va même plus loin que celui-ci, très particulière, si beaucoup seront émus pendant le visionnage du film (moi en premier), c'est en partie parce que la musique fait une portion du boulot, grandiose donc, mais évidemment tout cela ne serait rien si le film ne disposait pas de qualités d'écriture évidentes, pendant 2 heures monsieur Chan-wook nous trimballe dans son film sans qu'on s'ennuye une seule seconde, sans qu'autre chose d'autre que ce qui se passe dans le film ne nous passe par la tête, et si avec tout ça vous n'avez pas compris que Lady Vengeance est au moins aussi bien qu'Old Boy je ne sais pas quoi faire pour vous. Malgré les nombreuses qualités du film toutefois, nombreux seront à se plaindre que celui-ci ne soit pas aussi "choc" qu'Old Boy, mais peut-on vraiment considérer l'absence de scènes de violence insoutenables comme un défaut? A mon sens, non, plutôt comme une qualité, car en soit si la violence est utile dans le cadre d'un film, si l'on peut éviter de choquer uniquement par l'image, c'est mieux, et puis bon cela dit je ne comprends pas qu'on puisse faire ce reproche partant du principe que la scène de torture finale n'est pas des plus agréables. Enfin, pour conclure, Lady Vengeance, c'est ça, un film très différent des deux autres, qui sont eux-même très différents des deux autres, fondamentalement, c'est ça la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook, des films presque expérimentaux, de véritables ovnis très novateurs et si Lady Vengeance est le meilleur en ces termes c'est grâce à un montage chaotique mais toujours extrêmement cohérent, c'est aussi le plus bouleversant des trois films et si Old Boy est clairement le meilleur, Lady Vengeance n'a pas à rougir de la comparaison avec ce dernier, car les deux sont de purs chefs d'oeuvres d'absolus.

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 ANALYSE DE LA TRILOGIE

-De toute évidence, ceux qui n'ont pas lu les trois films ne devraient pas lire cette partie de l'article, puisqu'elle spoile allègrement les trois films...-

Je pense que mes plus fidèles lecteurs ont du être étonnés de voir, sachant qu'il est dans mes habitudes d'analyser de fond en comble chaque film qui mérite de l'être, que je n'avais analysé aucun des films chroniqués ci-dessus. C'est pour la bonne et simple raison que tous ont le même fond et le même propos, ainsi au lieu de dire trois fois la même chose je préfère la dire une fois d'un coup. Et si je devais résumer en quelques mots ce que je pense être le propos de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook, je dirai simplement que je pense que ce sont des films sur l'enfance. Old Boy me semble le plus représentatif de cela, en particulier à cause de son titre, "Old" signifiant "vieux" et "Boy" étant utilisé pour désigner un jeune garçon. En effet, tous les évènements des trois films démarrent à cause d'un enfant. Dans Sympathy for Mister Vengeance, la vengeance de Mr Park est lancée par la mort de sa fille Yoo-Sun lors de son "enlèvement". Dans Lady Vengeance, Geum-Ja décide de se venger lorsque Mr Baek la force à confesser qu'elle à assassiné le jeune Won Mo. Old Boy est le seul à vraiment différer de ce point de vue, puisque les malheurs d'Oh Dae-Su ne commencent pas à cause d'un enfant, mais à cause de la soeur de Lee Woo-Jin qui croit porter l'enfant de son frère... Toutefois, est-ce un hasard si Lee Woo-Jin se venge d'Oh Dae-Su en l'hyptonisant de sorte à ce qu'il tombe amoureux de sa fille? Est-ce un hasard également si la mort de la soeur de Lee Woo-Jin est lancée par une rumeur idiote, qui est en soit quelque chose de très enfantin? Et puis est-ce également un hasard si Mr Baek dans Lady Vengeance se fait tuer par les parents des enfants qu'il a assassiné, plus précisément, est-ce un hasard s'il se fait tuer à l'aide d'une paire de ciseaux appartenant à un des enfants qu'il à assassiné? Je ne pense pas, ainsi la trilogie de Park Chan-wook évoqueront pour certains les plus vieux films de Takeshi Kitano, -Aniki mon frère et Sonatine, pour ne citer que ceux-la- qui présentent des yakuzas sans pitié qui sont en réalité de grands enfants, enfance refoulée lors de scènes de violence insoutenable? Le propos me semble ici le même, tout tourne autour de l'enfance dans la trilogie de la vengeance, bien sur ce n'est que mon point de vue et peut-être suis-je passé à côté du véritable sens de cette oeuvre... A poursuivre en commentaires. ;)


A venir sur le blog :

  • La critique du tout pourri Grizzly Man de Werner Herzog.
  • Première incursion du cinoche d'exploitation italien sur Ze Lord of The Ring avec le génialissime L'au-dela de Lucio Fulci.
  • Et pour finir, retour au film choc avec le très controversé et ultra-violent Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato.
  • Une critique de l'excellent bien qu'inégal Rue de la violence de Sergio Martino, aussi connu sous le nom de Polices parallèles en action ou de Milano Trema : La polizia vuole giustizia.
  • Une chronique du mythique Les frissons de l'angoisse AKA Deep Red, chef d'oeuvre du maître de l'horreur italien Dario Argento, quasi-unanimement considéré comme le meilleur giallo de tous les temps.
  • Et après ça j'en aurai (temporairement) fini avec le cinoche d'exploitation italien puisque je ferai la critique du chef d'oeuvre Blow Out, de Brian De Palma.

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Et petit bonus, puisqu'on parle de cinoche coréen, la bande-annonce du prochain film de l'excellent Kim Jee-Woon (réalisateur de 2 Soeurs, du génial Foul King et des chefs d'oeuvresques A Bittersweet Life et Le bon, la brute et le cinglé), j'ai nommé I Saw The Devil, ou l'on retrouvera le génial Byung-Hun Lee et surtout le géant Choi Min-Sik qui jouera ici un rôle de bad mother fucker comme on les aime, et laissez-moi vous dire que ça risque de déchirer grave!

-ZE RING-

26 février 2011

PROBLEMES TECHNIQUES

Tout est dans le titre... Je sais pas ce qui se passe avec mon blog mais impossible de rien foutre, bref, j'avais prévu un article sur ce soir, c'est foutu, j'arrive pas à poster une photo ou à foutre une musique sans que tout déconne.... Ca attendra, désolé chers lecteurs!

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13 février 2011

IRRƎVƎRSIBLƎ - ANALYSƎ COMPLƎTƎ DU FILM

irreversible

Bonjour à tous,
Un nouvel article, un nouveau design pour le blog! J'espère que ça vous plait, sinon va falloir vous y habituer les amis car ce n'est qu'une manière pour moi de rendre ce blog plus vivant! Pour cet article, j'ai proposé deux musiques, l'une étant terriblement dérangeante, j'ai préféré vous les proposer dans les deux lecteurs ci-dessous afin de vous éviter toute mauvaise surprise!

Et en plus, comme je suis quelqu'un de très gentil, voici le trailer du film dont je m'apprête à faire l'analyse, j'ai nommé le très controversé IRRƎVƎRSIBLƎ! De toute évidence, cet article n'a absolument aucun interêt pour ceux qui n'ont pas vu le film, puisqu'il en détaille le fond et non pas l'histoire.

-CRITIQUE DU FILM ICI-

VIOLƎNCƎ GRATUITƎ?

La question à se poser lorsqu'on parle d'un film tel qu'IRRƎVƎRSIBLƎ. En effet, depuis sa sortie en 2002, le film de Gaspar Noé est controversé pour sa violence extrême, ce qui est en soit compréhensible, certaines scènes de ce film figurent parmi les plus violentes sur un écran faisant des films de Noé des films pas nécessairement accessibles mais aussi des films le plus souvent incompris. C'est notamment le cas d'IRRƎVƎRSIBLƎ, en effet, le film est la plupart du temps considéré comme une oeuvre sans interêt, inhumaine, gratuite dans sa violence qu'elle soit visuelle comme morale, pourtant à bien des égards IRRƎVƎRSIBLƎ est un film très humaniste, et oui, je le dis, quitte à énerver les abrutis qui ne voient dans ce film que des coups d'extincteur, et qui, non seulement ne semblent pas avoir regardé le film en entier mais surtout ne semblent pas en avoir capté l'essence philosophique, car, humaniste, le film l'est surement, mais philosophique, le film l'est encore plus, mais ça, il faut aller au-delà de l'épreuve morale qu'est IRRƎVƎRSIBLƎ pour pouvoir le comprendre, et c'est justement ce que j'ai l'intention de faire aujourd'hui. Une occasion aux gens qui ne supporteraient pas un second visionnage de l'œuvre de Noé d'en comprendre la portée.

Alors, la violence dans IRRƎVƎRSIBLƎ est-elle gratuite? Oui et non.
En un sens, la violence d'IRRƎVƎRSIBLƎ est clairement gratuite, et cela est du à la narration à l'envers (on dira inversée à partir de maintenant). En effet, le film commence sur un monologue de Philippe Nahon, qui d'ailleurs en profite pour balancer un des thèmes sous-jaçents du film, et s'enchaine sur une scène d'une violence extrême dans une boite homosexuelle ultra-glaucque. De ce point de vue, la violence est clairement gratuite puisqu'elle n'est pas expliquée clairement avant la scène du viol de Monica Belucci, toutefois, la gratuité de cette violence à ici deux rôles, premièrement, envoyer un coup dans le nez d'entrée de jeu au spectateur, car la violence fait toujours plus mal quand on ne l'explique pas, deuxièmement, la scène de l'extincteur commence à imager le thème sous-jaçent principal du film, mais j'en parlerai plus tard, pour l'instant je me contente d'expliquer les réponses aux questions qui doivent être posées et vous verrez ou je veux en venir plus tard. Toutefois, cette violence n'est gratuite qu'au premier visionnage, en effet, tout s'explique par la suite et seule la scène du viol est entièrement gratuite et ne l'est plus tant que ça une fois qu'on a compris quel est le but d'IRRƎVƎRSIBLƎ. De manière pure et simple, Gaspar Noé place dans la première partie de son film les hommes comme de véritables singes, mais pour cela, était-il nécessaire d'aller aussi loin dans la violence extrême? La boite glauque était-elle nécessaire? A mon sens oui, puisqu'elle donne à IRRƎVƎRSIBLƎ toute sa dimension subversive et sort le spectateur de sa zone de confort, ce qui est un des objectifs principaux d'un tel film. Alors on adhère ou on adhère pas, mais en soit peu importe, toute cette atmosphère cradingue et cette violence gratuite ne servent qu'a distiller le propos du film, mais j'y viendrais plus tard.

LA NARRATION INVƎRSƎƎ : ARTIFICƎ OU INDISPƎNSABLƎ?

Clairement quelque chose qui m'agace, de dire que cette narration inversée est un artifice. Comme je le disais, la narration inversée est en soit indispensable au film en cela que non seulement elle sert le propos mais en plus elle donne aux scènes de violence tout leur impact. Encore une fois, on adhère ou on adhère pas mais ce n'est pas gratuit! Lisez le prochain paragraphe pour plus d'explications.

irr


2001 : L'ODYSSƎƎ DƎ L'ƎSPACƎ

2001

Vous vous demandez ce que ça vient foutre la, j'ai tort? Pourtant sur bien des points, IRRƎVƎRSIBLƎ est plus ou moins un remake du film de Kubrick. En effet, les deux films ont exactement la même construction, bien que leur style et leur aspect soient très différents (mais ça me semble limite con de le préciser.) mais surtout les deux films partagent le même thème principal : l'évolution. Ainsi si l'histoire est très différente dans les deux films et si l'ambiance des deux films est radicalement opposée, 2001 faisant pleurer parce que c'est beau la ou IRRƎVƎRSIBLƎ fait pleurer vos yeux parce que c'est crade et étouffant, ils adoptent plus ou moins le même sujet, ainsi est-ce un hasard si le parallèle entre les deux films peut être fait? Non, grâce à la narration inversée, IRRƎVƎRSIBLƎ commence et finit de la même manière que 2001 : il commence sur la scène de l'extincteur/la barbarie des singes et se finissent tous deux sur l'espoir de la naissance d'un enfant, et surtout, les deux points abordés ci-dessus (la violence et la narration, pour ceux qui ne suivent pas) ont pour rôle majeur de lancer le message du film, car aussi obscur soit-il, le film de Noé sous-entend bien une chose, c'est que l'homme évolue toujours de manière positive, ce n'est donc pas un artifice ni un hasard si le film commence sur une violence extrême et se termine dans la paix et surtout dans la civilisation, car quelle évolution peut être perçue si l'on commence sur le bonheur absolu et si l'on finit sur Albert Dupontel qui joue au neuro-chirurgien? Aucune. Et puis, est-ce un hasard si, avant d'entrer dans la boite gay si poétiquement nommée Le Rectum pour aller chercher Le Ténia, Albert Dupontel dit à Vincent Cassel de manière très exacte : "Mais arrête, Marcus putain, y a que les animaux qui se vengent, c'est pas humain"? Est-ce un hasard si toutes les conversations du film portent sur le cul? Est-ce un hasard si Le Ténia est retrouvé grâce à une prostituée? Non. Car le film porte sur l'évolution, or qu'est-ce qui symbolise mieux l'être humain que le besoin le plus primaire qu'est celui de baiser? Besoin que l'on a appris à contrôler en évoluant... Ainsi, IRRƎVƎRSIBLƎ, malgré ses apparences de rape and revenge bourrin, est en réalité un film sur l'évolution. IRRƎVƎRSIBLƎ, ou le film qui défie toutes les apparences.

LƎ TƎMPS DƎTRUIT TOUT

IRRƎVƎRSIBLƎ est aussi un film sur le temps. La phrase d'introduction du film, non contente de permettre par la suite de mettre en évidence la dureté de la vie (mais aussi sa beauté) et le fait que le temps puisse tout détruire en un instant, introduit aussi un message sur le temps, un message que l'on pourrait même qualifier de cinématographique puisque le film joue avec la seule chose que le cinéma, réunion de tous les arts, à de différent avec tous les arts : la temporalité. Le soi-disant artifice de narration inversée prend donc un deuxième sens que celui de mettre en évidence cela, que le cinéma ne se démarque des autres arts que par le fait qu'il permettre de jouer avec le temps, chose que des réalisateurs tels que Quentin Tarantino (d'ailleurs, j'y pense, mais bon lui quand il fait Pulp Fiction en mélangeant toutes les scènes entre elles, ca relève clairement de l'artifice et personne dit rien, par contre quand Noé fait un film ultra-violent A L'ENVERS tout le monde s'outre et crie à l'artifice inutile, foutage de gueule inside?) ont exploité avant, temporalité qui est ici exploitée grâce à la narration inversée, d'ailleurs le tout est mis en évidence par une réplique de Bellucci : "Je suis en train de lire en livre qui dit que le futur est déja écrit, tout est la", marrant si on part du principe que le futur on vient de le voir et surtout qu'elle fera le rêve une scène plus tard de ses mésaventures prochaines. Si ce message est plus subtil, on lui préfèrera tout de même le message plus bourrin, plus terre à terre et plus en accord avec le reste du film que la vie ca peut être à chier comme ça peut être cool, car il me semble que c'est aussi une des choses qu'IRRƎVƎRSIBLƎ met en évidence.

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IRRƎVƎRSIBLƎ : UN RƎVƎ?

Une question curieuse qui m'est venu il y a peu, mais IRRƎVƎRSIBLƎ n'est-il pas en réalité un film sur le rêve? C'est une question qui peut se poser bien que personnellement ça me semble un peu tiré par les cheveux... Premièrement, le personnage de Monica Bellucci lit, au moment du film, un ouvrage qui parle des rêves, qui, comme je l'ai dit précédemment, dit en gros que le futur est écrit et qu'on peut le voir dans nos rêves. Une scène plus tard (ou plus tôt?), le même personnage se réveille et raconte son rêve à Vincent Cassel, rêve qui correspond étrangement dans sa description au lieu ou elle va se faire violer... Et puis, d'ailleurs, au réveil, le personnage de Vincent Cassel dit avoir mal au bras, hasard ou conséquence du fait que le futur est écrit et que quelques heures plus tard il se fera casser le bras par un pauvre type? Alors, rêve prémonitoire à l'envers ou juste une façon de jouer avec la temporalité? Personnellement, je trouve ça vraiment tiré par les cheveux que de dire que tout le film serait en réalité un rêve prémonitoire, premièrement parce que ça ne colle absolument pas avec cette thématique de la dureté de la vie, deuxièmement parce que je trouve ça quand même bizarre que deux personnes aient un rêve prémonitoire en même temps... Une hypothèse qui m'est venue à l'esprit il y a peu et que je trouvais incohérente mais qu'il m'a semblé bon de dire... Qu'en pensez-vous?

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IRRƎVƎRSIBLƎ OU IRREƎGARDABLƎ?

Une question à laquelle je vous laisse la réponse, car IRRƎVƎRSIBLƎ est un film que l'on aime ou pas, et puis si les abrutis qui se sont arrêtés aux scènes de violence et n'ont pas fini le film mais se permettent quand même de venir le critiquer ont le don de me gonfler, ne pas supporter de voir ce film est une réaction tout à fait normale, pour ma part je le revois souvent avec plaisir systématiquement, maintenant, si vous avez pris la peine de lire jusqu'ici, je vous en remercie et je vous remercierai encore plus si vous me disiez ce que vous pensez de cet article, si j'ai réussi à vous faire changer d'avis et si ce n'est pas le cas, on peut toujours en parler en commentaires :p

-Ze Ring-

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13 février 2011

ENTER THE VOID

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Réalisé et écrit par Gaspar Noé en 2009.
Avec Nathaniel Brown, Paz de la Huerta, Cyril Roy et Olly Alexander.
Musique composée par Thomas Bangalter.

LA BANDE-ANNONCE DU FILM


Inutile de perdre du temps à tourner autour du pot : Enter The Void est un chef d'oeuvre. Dernier film de Gaspar Noé à ce jour, celui-ci aborde ici un sujet que seuls Peter Jackson avec son génial Lovely Bones et Clint Eastwood avec son moyen Au-dela ont exploré : celui de la vie après la mort, toutefois Gaspar Noé est bien connu pour son côté trash et provocateur et il prouve une fois de plus avec son Enter The Void que personne peut sortir un spectateur de sa zone de confort aussi bien que lui et surtout que jamais le sujet ne sera aussi bien traité. Signant un des plus beaux films que j'ai pu voir de ma vie, aussi bien visuellement, et ce malgré l'agressivité visuelle du film, que moralement, tout en réussissant à garder son côté crade, malsain, violent mais toujours plein d'espoir, Gaspar Noé signe un chef d'oeuvre visuel, bien mené et osé mais également très évident, peu propice à l'analyse et pas subversif une seule seconde. Peut-on considérer cela comme un défaut? Oui et non. Oui si l'on part du principe que c'est tout de même Noé à la réalisation et que son IRRƎVƎRSIBLƎ et son Seul contre tous sont des monuments de subversion, et non, car à ce moment-là une majorité de films partent avec une tare, et puis de toutes façons à la limite on s'en fout partant du principe que la plupart des mecs qui matent un film de Noé retiennent les images agressives, l'ultra-violence et la pornographie mais jamais la beauté ou la profondeur du film, mais bref, je m'égare... Alors pourquoi Enter The Void est-il un tel chef d'oeuvre? Et bien je vais vous le dire.

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Tout simplement parce qu'Enter The Void est l'un des plus beaux films de l'histoire visuellement. Voila c'est dit. Si Noé n'abandonne pas l'aspect psychédélique de l'image présent dans ce qui est à mon sens le film de sa vie, j'ai nommé IRRƎVƎRSIBLƎ, ce n'est que pour mieux l'exploiter, faisant un film à la fois agressif pour les yeux et très peu agréable à voir dans ses moments les plus violents mais aussi très paisible, très cool, livrant un film qui fait vraiment planer, Noé se déchaine sur le visuel de sa bête et pour cela va même jusqu'a emprunter le visuel de la scène de l'infini de son film fétiche, 2001 : L'odyssée de l'espace le temps d'une scène et fait d'ailleurs maintes fois référence à Kubrick, pour autant, bien qu'il réalise un film magnifique à bien des égards, Gaspar Noé n'oublie pas ce qui à fait sa réputation et signe un monument de provoc' et de violence énorme (d'ailleurs, à ce titre si le film est le plus souvent sans surprise on retiendra une scène courte mais particulièrement tétanisante) bien que le film soit assez soft en ces termes si on le compare à ses autres films, celui-ci s'attarde davantage sur le sexe, ce qui n'est pas un hasard en soit puisque le but du film est que le personnage arrive à la renaissance, toutefois est-ce qu'il était vraiment nécessaire pour cela de montrer une scène de cul depuis l'intérieur du sexe de la femme (Ça y avait vraiment que Noé pour oser le faire.)? Bien évidemment non mais les gens qui suivent un peu le boulot de monsieur Noé connaissent sa manie à montrer absolument tout et à pousser son délire visuel jusqu'au bout, à faire chaque fois des films très couillus et surtout qu'il s'amuse à briser toutes les conventions qui régissent le cinéma une par une. Alors ça ne plaira pas à tout le monde, c'est une chose très claire, d'ailleurs y aura toujours des abrutis pour ne retenir que la partouze de fin alors qu'avant y a quand même 2h30 de film très paisibles, et ce malgré des effets stroboscopiques qui interviennent trop souvent et qui constituent malheureusement un défaut pour le film, car Noé, qui base toute son œuvre sur son esthétique va cette fois-ci dans l'excès en utilisant des effets stroboscopiques pour, de temps en temps, passer d'une scène à l'autre, mais cela se répète trop souvent, ça agace et ça explose les yeux et puis bon , bien que le scénario soit super bien traité et parfaitement compréhensible puisqu'un personnage l'explique de manière détaillée en début de film (pas très subtil certes mais ça permet de comprendre l'aventure du personnage principal qui après 20 minutes de film ne dit plus un mot.), le film dure 2h40 alors le film n'est pas dénué de longueurs mais en soit peu importe.

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Peu importe car Enter The Void est une expérience ovniesque, complètement à part, un truc complètement new, jamais vu au cinéma avant, une oeuvre qui est d'ores-et-déja une oeuvre d'anthologie convention-breaker à mort, mais en plus, Noé, et d'ailleurs ça aurait été con qu'il tombe dans ce piège, ne laisse pas l'esthétisme porter son film et dirige ses acteurs plus que correctement, alors oui Nathaniel Brown n'a ni le charisme ni le jeu de Vincent Cassel, Albert Dupontel ou Philippe Nahon, mais lui et tous les autres d'ailleurs livrent des performances plus que correctes, malgré des moments de surjeu (en particulier de la part de Paz de La Huerta) et l'accent franchouillard pas top de Cyril Roy (qui malgré tout se démerde plus que bien!) , d'autant plus l'ambiance toujours noire bien qu'onirique et relax d'Enter The Void est soutenue par la musique complètement folle de Thomas Bangalter (d'ailleurs j'aurai bien foutu son magnifique remix de Bach sur le blog mais pas moyen de le trouver) qui quitte ses compositions angoissantes d'IRRƎVƎRSIBLƎ pour aller vers quelque chose de bourrin mais moins désagréable (j'ai dis moins hein, ça l'est quand même de temps en temps). Enter The Void est un ovni dont on ne ressort pas indifférent, on aime ou on aime pas mais dans tous les cas on lache un grand WOW car croyez-moi jamais vous n'avez vu un tel film... Seul Noé pouvait faire un truc comme ça. Alors oui on reprochera les effets stroboscopiques et les longueurs... Mais je le répète : ce film est une expérience à part et on ne peut clairement pas lui reprocher cela. Un chef d'oeuvre absolu.

-Ze Ring-

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6 février 2011

ANIKI, MON FRERE

ANIKI

Réalisé et écrit par Takeshi Kitano en 2000.
Avec Takeshi Kitano, Omar Epps, Kurôdo Maki, Susumu Terajima et Masaya Kato.
Musique composée par Joe Hisaishi.

Et voila, Takeshi Kitano fait son entrée sur Ze Lord of the Ring, qui a au passage été rénové, et puis la lecture ne sera désormais plus lassante puisque la musique du grandiose Joe Hisaishi l'accompagne maintenant... C'est donc un blog tout nouveau que je vous offre les amis, et donc aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, je fais une entorse à mon programme, Enter The Void et la trilogie de la vengeance de Park Chan-Wook attendront car aujourd'hui, nous faisons un retour sur un très grand film : j'ai nommé Aniki, mon frère, réalisé, écrit, monté et interprété par le non-moins grandiose TAKESHI KITANO, et oui je suis un fervent admirateur du bonhomme, ce qui n'est pas le cas de tout le monde... Alors voila, fondamentalement, Aniki, mon frère ca part d'une base très simple : Yamamoto (Takeshi Kitano) est un yakuza qui suite à une guerre de clans se voit forcé de migrer aux Etats-Unis rejoindre son frère Ken (Kurôdo Maki). Oui ce n'est pas très inventif je vous l'accorde mais peu importe en soit, car Aniki, mon frère AKA Brother s'il n'est pas un chef d'oeuvre demeure une tuerie absolue, qui, si l'on se base sur mes standards, est un film qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie.

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On connait Takeshi Kitano pour ses longs plans ou il ne semble pas se passer forcément grand chose. Aniki mon frère ne fait pas exception à la règle puisqu'il adopte le même style de réalisation que Takeshi Sensei à adopté pour tous ses précédents films, l'inconditionnel du bonhomme ne sera donc pas dépaysé. Aniki mon frère est un prodige en termes de réalisation, chacun des plans est absolument magnifique, parfaitement cadré, soutenu par une photographie sobre mais superbe. La caméra bouge rarement et les scènes se déroulent très lentement, à un rythme réaliste disons, du moins pour beaucoup, pour autant, le film n'est pas chiant une seule seconde et demeure captivant pendant 1h40, grâce à une interprétation de haut niveau. Ainsi, on retrouve un Takeshi Kitano égal à lui-même, c'est-à-dire grandiose, les rares fois ou il parle, mais surtout Susumu Terajima et Omar Epps, deux acteurs respectivement peu connus en France ou de films bien nazes, qui contre toute attente s'avèrent être des acteurs d'exception, Omar Epps en tête qui livre une prestation dantesque, on retiendra notamment un monologue final d'une rare intensité qui fera lacher des larmes aux plus sensibles. Génialement interpreté et réalisé, Aniki mon frère bénéficie en plus de cela d'une des meilleures compositions de Joe Hisaishi (que ce soit dit ce type est le plus grand compositeur au monde.) donnant au film une atmosphère encore plus paisible qu'elle ne l'est déja, atmosphère paisible qui se dissipe lors de scènes de violence sans égales, visuellement crues et traumatisantes (la scène des baguettes on s'en rappellera encore dans 20 ans je vous le dis.). Aniki, mon frère est donc un excellent film de yakuzas, ou le code de ces derniers est d'ailleurs particulièrement bien appuyé, toutefois, ce ne serait qu'un simple divertissement si le film ne se limitait qu'à cela, or, Aniki, mon frère n'est clairement pas que cela. Explications.

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En effet, non content d'offrir un excellent divertissement, Takeshi Kitano, à travers ses personnages yakuzas, traite davantage de son thème de prédilection que du code d'honneur de ces derniers : l'enfance. Thème récurrent dans ses films, notamment dans Kids Return, Sonatine, L'été de Kikujiro et Hana-Bi (celui-la je suis moins sur, ça fait un bout de temps que je l'ai pas vu.), une grande majorité des films du bonhomme est de proposer un parallèle entre des scènes ou les personnages sont de véritables enfants (Omar Epps et Takeshi Kitano qui jouent aux dés ou aux échecs, Susumu Terajima qui joue au basket, les exemples sont nombreux puisque tout le film tourne autour de cela.) et des scènes d'une violence extrême, provoquant un contraste évident à quiconque regarde un film avec son cerveau sur ON. Ainsi, cet aspect du film trouve son point d'orgue lorsque Takeshi Kitano et Omar Epps prennent des paris à un jeu de hasard assez particulier pour décider si oui ou non leur victime du moment s'en sortira... Par ailleurs, toute la relation entre Takeshi Kitano et Omar Epps dans le film se base sur un mécanisme bien propre à l'enfant : la tricherie. Malheureusement, le thème de l'enfance aussi finement abordé soit-il est beaucoup moins bien abordé que dans Sonatine, mais nous ne bouderons pas notre plaisir, car rares sont les divertissements aussi subtils et Aniki, mon frère est également un drame humain bouleversant, un film magnifique et inoubliable qui aurait pu facilement atteindre le rang de chef d'oeuvre. Ce qui n'est pas le cas.

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La faute à des gags inutiles, bien amenés certes mais inutiles, assez nombreux dans le film et constituant les seuls points morts de celui-ci. Ainsi, n'aurait-on pas pu se passer du gag des billets de 100, à titre d'exemple? Ce n'est pas gênant outre-mesure évidemment, mais cela provoque une rupture dans le scénario, à ce titre quasi-parfait, aussi courtes soient-elles... Pour autant, Aniki, mon frère, s'il n'est pas un chef d'oeuvre est une oeuvre d'une grande beauté, un film très onirique et paisible, à la fois magnifique, visuellement comme moralement, mais aussi ultra-violent et bouleversant, Aniki, mon frère est un grand Kitano, bouleversant tous les sens de son spectateur et qui lui fout le moral profond dans les chaussettes... A bien des égards, le film, malgré ses petits défauts, est un INDISPENSABLE.

-Ze Ring-

3 février 2011

SEUL CONTRE TOUS

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Réalisé, produit et écrit par Gaspar Noé en 1998.
Avec Philippe Nahon, Blandine Lenoir et Frankye Pain.

Cet article traite également de Carne, la préquelle à Seul contre tous, réalisé en 1991.

ATTENTION ÂMES SENSIBLES!

Premier film du cinéaste français Gaspar Noé, Carne, en 1991 était un monument en termes de film trash tel que l'on n'en avait pas vu en France depuis longtemps. 7 ans après débarque Seul contre tous, reprenant exactement les mêmes personnages que Carne, notamment ce boucher nihiliste complètement salaud interpreté à la perfection par Philippe Nahon, qui trouve ici ce qui est à ce jour très clairement son meilleur rôle. Carne s'arrêtait sur une touche d'espoir, l'espoir que ce boucher antipathique, véritable enculé au passage, puisse recommencer sa vie... Et Seul contre tous reprend sans cet espoir, dans la crasse qui semble entourer tous les films de Noé, et la ou Carne étonnait déja par son côté trash et ultra-violent, Seul contre tous lui va encore plus loin dans un trip hallucinogène qui prend ses bases dans les bas-fonds, suivant de très près ce boucher, jusqu'au point de retranscrire toutes ses pensées à l'écran par une voix-off qui montre une fois de plus que Gaspar Noé est clairement un des cinéastes les plus fous de notre temps... Sortant 15 punchlines par minute, Nahon signe une prestation comme on en voit rarement, s'appropriant le rôle avec un charisme et une classe incroyable, affichant une gueule de cinéma comme ça fait plaisir d'en voir dans ce Seul contre tous, récit de l'histoire d'un boucher nihiliste ayant des sentiments troubles pour sa fille unique... Retour sur un grand classique du cinéma français, un film extrêmement subversif et clairement le plus couillu que Noé ait pu réaliser en termes de subversion.

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Gaspar Noé est un réalisateur qui ne brosse personne dans le sens du poil. Certains aimeront ou certains n'aimeront pas, de la même manière que certains réalisateurs hardcore tels que Lucio Fulci ou Ruggero Deodato, toutefois, Seul contre tous  est le plus exagéré en la matière en cela qu'il n'a même pas le côté "grand cinéma" présent dans Irréversible ou Enter The Void... Ceux qui ont été traumatisés par le trip psychédélique et le côté épileptique de ces derniers peuvent se jeter sur ce Seul contre tous sans peur de perdre leurs yeux, toutefois c'est à un film très lent et terriblement dérangeant qu'ils regarderont, faisant beaucoup penser à Stanley Kubrick dans sa propension à afficher des plans ou les actions s'effectuent à un rythme très réaliste et ou il ne semble parfois rien se passer, "référence" sans aucun doute volontaire car il ne faut pas oublier que Kubrick est le réalisateur préféré de Noé... Toutefois, la ou Kubrick est parfois très chiant, Noé ne l'est pas une seule seconde, compensant son manque d'action par une voix-off prononcée par Philippe Nahon, très perturbante, violente moralement et surtout subversive, car la est le but de Seul contre tous, déranger et bouger le spectateur de sa zone de comfort, pour cela, Gaspar Noé fait appel à sa voix-off et surtout à une ambiguité terrible. En effet, Seul contre tous à pour personnage principal un boucher nihiliste, raciste, le fils caché de Le Pen en somme, toutefois, Gaspar Noé ne dénonce rien. Pour autant, il n'appuie pas sa thèse, préférant laisser une analyse plus fouillée d'un scénario en somme très simple et contrairement à Irréversible moins favorable à l'analyse. Gaspar Noé laisse au soin du spectateur d'interpréter ses intentions comme il le souhaite, en cela, Seul contre tous est terriblement dérangeant, seulement cela ne se limite pas à l'aspect moral. Visuellement, le film est également un calvaire, ainsi si il n'y a pas cette caméra rotative et ces effets de lumières hallucinants présents dans les métrages suivants de Noé, le film se morfond dans un visuel cradingue (à ce titre, les screens sont moches en partie parce que la photographie du film est volontairement "vieille") et dans une violence visuelle terriblement crue (la vache, on s'en rappellera encore dans 10 ans de la scène de fin).

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Rajoutez à cela des prestations d'acteurs elles aussi très neutres, bien que terriblement géniales, Philippe Nahon en tête, et des personnages tous aussi crades et cons les uns que les autres et vous tenez un film à polémique. Pour autant, aussi méchant et bourrin soit-il, Seul contre tous dispose d'une réalisation et d'un sens du cadre très soigné complété par un casting de mochetés comme on en à jamais vu, d'une ambiance très spéciale et surtout de très bonnes idées : que dire de cette percussion, terriblement dérangeante puisque systématiquement elle fait sursauter quiconque est attentif au film, renvoyant encore une fois à Kubrick qui utilisait le même procédé en fin de chaque musique de The Shining? (mais je vais peut-être chercher loin, enfin dans tous les cas vous avez compris ce que je voulais dire.) Seul contre tous, non content d'être un des films les plus trashs vus sur un écran (moralement du moins) se permet en plus d'être terriblement subversif, mais que serait le film sans ses acteurs? Car en soit, si dans nimporte quel film, la réalisation à une part importante, un film tel que Seul contre tous repose majoritairement sur ses acteurs et laissez-moi vous dire une chose, c'est qu'ils ne sont pas en reste, ainsi si la plupart feront un peu de la peine à côté de Philippe Nahon, ils incarnent pour la plupart de manière très crédibles les connards qu'ils incarnent en particulier Frankye Pain, qui joue une véritable sangsue, une merde à pattes qui finira très mal. Le seul personnage "bon" dans tout ça est la fille du boucher, jouée par Blandine Lenoir, handicapée mentale et qui ne prononce pas un mot du film, mais surtout symbole de l'espoir dans ce Seul contre tous, car si les films de Gaspar Noé sont terriblement trashs et perturbants, il y a toujours une dose d'espoir, espoir toujours representé par un enfant. Seul contre tous ne fait pas défaut à cette "tradition" et c'est dans l'amour qu'il porte à sa fille que le boucher trouve l'espoir pour continuer, ainsi, et même si le personnage est un véritable enculé, il trouve l'espoir à travers une scène très émouvante dont vous vous en souviendrez, croyez-moi.

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Si je devais résumer Seul contre tous en quelques lignes, je dirai simplement que c'est un film FRANCAIS couillu... Qui ne plaira certainement pas à tout le monde mais qui vaut l'expérience, pour la bonne et simple raison que Gaspar Noé s'essaye à chaque film à un style très différent... Mais ça reste toujours aussi trash et aussi fou, toujours aussi violent moralement et anti-conventionnel, rien que pour cela, Gaspar Noé mérite le respect éternel, signant un film ultra-violent dont le but est clairement de diviser le public, une oeuvre polémique en somme, une belle baffe dans la gueule que pour ma part je reprends avec plaisir : ce n'est pas le cas de tout le monde et je le conçois, mais Seul contre tous est une expérience à faire, très clairement, du moment que vous n'êtes pas dérangé outre-mesure par des propos outranciers ou que vous êtes habitués à ce que tous les films ne vous brossent pas dans le sens du poil...

-Ze Ring-

30 janvier 2011

DEAD MAN'S SHOES

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Réalisé par Shane Meadows en 2004.
Ecrit par Paddy Considine et Shane Meadows.
Avec Paddy Considine, Toby Kebbell et Gary Stretch.
Musique composée par Aphew Twin

GOD WILL FORGIVE THEM. HE'LL FORGIVE THEM AND ALLOW THEM INTO HEAVEN. I CAN'T LIVE WITH THAT.

Vigilante movie violent mais intelligent, Dead Man's Shoes est une belle grosse baffe dans la gueule réalisé par un crevard de la caméra et soutenu par des prestations d'acteurs étonnantes... D'ores-et-déja un classique grâce à sa violence gratuite et percutante et surtout à son twist de taré, Dead Man's Shoes est un de ces films qui fait plaisir à voir, réalisé par un type presque inconnu et qui s'avère être une excellente surprise en cela qu'il à le privilège plus ou moins rare d'être dénué d'un quelconque défaut, ainsi, quiconque cherche du film qui tache et jouissivement irrévérencieux se doit de le voir, ainsi si le vigilante movie est un genre qui n'a pas toujours été très bien exploité (The Punisher...), Dead Man's Shoes, lui est un souffle d'air frais dans le domaine tant il excelle sur tous les points, rendant grandement hommage à Taxi Driver, Shane Meadows et Paddy Considine signent ici une baffe intergalactique dont les dernières scènes finiront par vous trouer le cul, explications car Dead Man's Shoes les mérite mille fois.

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Dôté d'une ambiance et d'une bande-son assez étrange, Dead Man's Shoes étonne dès le début par ses plans le plus souvent fixes, parfois même à la limite du documentaire, faisant du film une oeuvre assez comtemplative, toutefois si le début est assez gentil en termes d'images, cela ne dure pas longtemps et rapidement Dead Man's Shoes s'avère être une oeuvre trash et éminemment gratuite dans sa violence, extrêmement percutante mais jamais justifiée scénaristiquement avant le grand final, ainsi je ne dirai rien de peur de gâcher la surprise mais sachez simplement que le twist de cette bombe vous laissera sur le cul, expliquant 1h30 de bobine en 3 petites minutes, tous les rôles s'inversent en l'espace d'une seconde faisant de ce Dead Man's Shoes un prodige en termes de scénario, qui, aussi particulier soit-il dans son ambiance et sa violence la ne semblait être qu'un banal vigilante movie complètement barré de plus. Ce n'est clairement pas le cas, et à bien des égards Dead Man's Shoes est un tour de force, adoptant un montage assez particulier et traitant d'une histoire pas forcément simple à traiter mais parvenant toujours à garder sa puissance visuelle, morale et sa cohérence. Le côté décalé du film lui permet encore plus d'aller dans l'irrévérencieux et l'injustifié, il faut voir Gary Stretch buter son pote au sniper puis crier à l'accident pour le croire, mais jamais Dead Man's Shoes ne devient lourd ni ne sombre dans un humour noir pourri, bien au contraire, le film est carrément délirant, délire soutenu par des prestations d'acteurs incroyables.

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Inutile de tourner autour du pot : Paddy Considine éclate à lui tout seul tout le casting du film. Il signe une prestation tellement géniale qu'on à du mal à croire que sa carrière se soit plus ou moins résumée à de beaux nanars, pourtant si la majorité des acteurs du film ne font pas le poids à côté de lui, Gary Stretch et Toby Kebbell sont également particulièrement excellents, on notera aussi Stuart Wolfenden, qui signe une très bonne prestation et parvient même à être toucher à un moment donné du film mais je n'en dis pas plus... Soutenu par des acteurs terribles donc, et une maitrise de la caméra dont il est impossible de douter, le film de Shane Meadows est un film intelligent et très divertissant, grâce à ce côté décalé dont j'ai parlé plus haut et surtout à un scénario allant d'un point A à B sans aucun temps mort, permettant au film d'être à la fois jouissif et visuellement terriblement méchant, sacrifiant ses personnages à un rythme absolument infernal, Shane Meadows et Paddy Considine signent un vigilante movie d'une qualité rare, sans doute un des meilleurs depuis un bout de temps qu'il vous faut voir absolument...

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Enfin voila, Dead Man's Shoes c'est ça, une tuerie absolue qui à clairement l'aura d'un chef d'oeuvre, un film irrévérencieux, jouissif et scénaristiquement énorme qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie... D'ailleurs si vous êtes encore la à lire ces dernières lignes, c'est que vous n'avez rien compris à ce que je dis depuis dix bonnes minutes : courrez au bureau de tabac ou sur amazon et achetez-le d'urgence!

-Ze Ring-

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