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ZE LORD OF THE RING

ZE LORD OF THE RING
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Derniers commentaires
24 août 2011

DOLLS

Dolls JAQ

RÉALISÉ PAR | TAKESHI KITANO.
ÉCRIT PAR | TAKESHI KITANO.
PRODUIT PAR | MASAYUKI MORI ET TAKIO YOSHIDA.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | JOE HISAISHI.

MIHO KANNO | Sawako
HIDETOSHI NISHIJIMA | Matsumoto
TATSUYA MIHASHI | Boss Hiro
CHIEKO MATSUBARA | Ryoko
KYÔKO FUKADA | Haruna Yamaguchi

Trois histoires croisées, trois histoires d'amour bouleversantes, suivant d'abord la trame de l'histoire des amants enchainés, Kitano bifurque vers deux autres histoires finalement simillaires....

Dolls 1

Pourtant impossible de dissocier ces trois histoire les unes des autres au risque d'enlever tous son sens au film, il aborde l'AMOUR, l'amour comme solution à tout, l'amour comme souffrance ultime, l'amour comme délivrance... Ainsi, ne considérer que l'histoire des amants à la corde relève de l'incompréhension, tant celle-ci n'est qu'une infime partie de la vision que Kitano a de l'amour. Alors évidemment tout cela n'est pas nouveau mais la vision originale de Kitano et sa folie picturale font de DOLLS une oeuvre absolument unique, une synthèse artistique, aussi proche du théatre, dont il s'inspire, que du cinéma ou de la peinture, sublimée par la musique splendide d'Hisaishi qui depuis maintenant plus de dix ans illustre avec brio chaque film du Maitre, par des compositions d'une simplicité forçant l'admiration, il souligne à chaque note les obsessions de Kitano tel son double musical, et ce n'est donc pas pour rien qu'Hisaishi se retrouve sur DOLLS qui contrairement à ce que l'on peut entendre est un film typiquement KITANIESQUE (et oui néologisme).

Dolls 2
En effet si certains ont reproché à Kitano d'avoir oublié sur DOLLS ce qui faisait la force de son cinema (c'est à dire une violence sèche et froide et une éternelle obsession de l'enfance et des Yakuzas) c'est qu'ils n'ont finalement pas su voir ce film comme il l'auraient dû, car DOLLS est par bien des égards le film le plus violent de Kitano (de l'avis même du maitre) non grace à des scénes sanguinolantes mais grace à un tourbillon de sentiments proprement déchirants, jetés à la face du spectateur avec la plus grande passion, provoquant des émotions si fortes qu'elles tireraient les larmes au plus dur des mercenaires de L'AGENCE TOUS RISQUES. (Euuuuh je crois que je m'égare.)

Dolls 3
Dolls 4

L'enfance y est également très présente notemment au travers de la thématique du jeu et de la marionnette, ici ce ne sont pas des yakuzas qui sont de grands enfants, mais Kitano lui même qui s'amuse à manipuler ses personnages de la même manière que les marionnettes dont il s'inspire. Le résultat est une tornade visuelle dévastatrice, un choc émotionnel intense, une poésie d'une extraordinaire intensité, une peinture bouleversante de l'amour, un cadeau que Kitano nous offre avec la générositée et la sincérité qui le caractérisent... Un chef d'oeuvre tout simplement.

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-KITANO JACKSON- (ardant défenseur de Kitano et oui ça se voit dans mon pseudo)

Dolls 5

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24 juillet 2011

BASEBALL BAT SAMIR : CHANGEMENT DE DIRECTION

Bonjour à tous,
Je pense que la plupart des lecteurs fidèles à ce blog se rappellent qu'en Janvier, j'avais présenté un de mes projets cinéma : un vigilante movie situé dans la banlieue nommé BASEBALL BAT SAMIR. Pour ceux qui n'étaient pas la à ce moment-là et pour ceux qui découvrent à peine ce blog, BASEBALL BAT SAMIR devait être à la base un vigilante movie à mi-chemin entre SEUL CONTRE TOUS de Gaspar Noé et TAXI DRIVER de Martin Scorsese... Un homme, nommé Samir, sortait de prison et retournait temporairement dans son quartier le temps de trouver un logement et un travail mais le faire s'avère difficile pour lui, il reste dans le quartier plus longtemps que prévu et le tout dégénère lorsqu'il se rend compte qu'il ne peut pas rester dans le quartier défavorisé ou il vit sans réagir à la violence qu'il y règne. Une chronique des banlieues, qui contrairement au film préféré des abrutis qui y vivent, MA 6-T VA CRACK-ER, ne fait pas l'apologie de cette violence et de la mentalité pourrie des gens qui la mettent en pratique, mais au contraire, à plutot pour ambition d'aller contre cette mentalité (qui est de prendre pour prétexte que le système est pourri pour être encore plus pourri.) et de perturber l'idée établie, c'est-a-dire "oulala les pauvres ils sont méchants mais c'est parce que le système est encore plus méchant.".
Aujourd'hui, ce projet prend une direction tout à fait différente... Je pense que c'est en voyant des films qu'on apprend à en faire. Si le propos de mon film sera le même, je compte effectuer des grands changements, notamment au niveau de ma façon de mettre en scène mon histoire (ça ressemblait beaucoup trop à SEUL CONTRE TOUS, c'était simpliste, ça ne me plaisait pas, et entre temps j'ai quand même vu les films de Sam Peckinpah, Shinya Tsukamoto, Takeshi Kitano et Jean-Pierre Melville... De quoi réviser ma notion de mise en scène!) et surtout de ma façon de l'écrire... Les monologues que j'avais développé dans mes premiers essais ne me semblent pas judicieux. SEUL CONTRE TOUS est une influence, dont les monologues font en grande partie la subversion, mais je pense qu'il n'est pas intéréssant d'en reprendre ce qui en fait la force et qu'il y a d'autres façons de créer la subversion...
Ce pourquoi j'ai également apporté de grands changements dans l'histoire de BASEBALL BAT SAMIR.

Désormais, Samir ne sortira pas de prison. Samir à entre 25 et 30 ans, vient de finir des études qui ne l'ont pas mené très loin et vit seul dans son appartement dans le quartier ou vit sa famille, c'est-a-dire ses 2 frères, sa soeur, sa mère et son père qui va pas tarder à se retrouver 6 pieds sous terre. Tout son environnement est violent et vicieux : ses 2 frères trainent avec des gens peu recommandables, sa soeur s'explose le crane avec à peu près toutes les substances illicites qu'elle peut trouver, sa mère ne vaut pas mieux puisqu'elle ne se soucie absolument pas de ses enfants ni de son mari à deux doigts de la mort en raison d'un cancer incurable, quand aux autres fréquentations de Samir, elles ne sont pas nombreuses. Il s'agit des autres jeunes de son quartier, qu'il ne fréquente que parce qu'il n'a pas le choix : il ne prend jamais l'initiative de leur adresser la parole, et lorsque ceux-ci s'adressent à lui, il fait tout pour couper court la discussion... Quand à ses collègues de travail (car précisons-le, Samir travaille dans un magasin de chaussures, un travail qui l'ennuie au possible.), ce sont des connards en puissance qu'il n'apprécie pas (et ces derniers n'apprécient pas Samir non plus.) et sa vie amoureuse est la définition même du néant.
Bref, la vie de Samir est loin d'être heureuse, comme dirait l'autre, "il est atteint de la perversité de l'ambiance dans laquelle il vit." (citation tirée d'un grand classique du polar, devinez lequel! :p ), et ça ne va qu'empirer. Le Samir original était un personnage fort physiquement comme mentalement, sur de lui-même, celui-ci est faible en tous points, il est maigrelet, n'a pas confiance en soit, et le fait qu'il soit l'un des rares à ne pas suivre le mouvement de masse dans son quartier n'arrange pas sa situation. Le Samir original se faisait justicier par choix, par ras-le-bol, celui-ci veut se faire justicier mais à trop peur pour cela et sera donc poussé dans ses plus extremes retranchements avant d'être obligé de le devenir, en effet, une série d'évènements vont le pousser à user de violence la plus extreme, chose qui le répugne profondément... Série d'évènements dont je ne vous dis rien, mais sachez simplement que dans le but de se défendre Samir payera cher de sa poche pour apprendre la boxe... Hé, attendez, qui à dit TOKYO FIST? (Au passage, le fait que Samir se serve désormais de ses poings et non d'une batte signifie évidemment que le titre changera à l'avenir...)

Et oui, car qui dit, changement de direction sur un projet dit aussi nouvelles influences... Car beaucoup de films m'ont bouleversé ces temps-ci et ont changé la vision que je me fais du cinéma... Je me sens donc énormément inspiré par les oeuvres de Gaspar Noé (SEUL CONTRE TOUS et IЯЯƎVƎЯSIBLƎ particulièrement) pour leur violence sans concession et leur subversion, mais également par la fatalité des films de Sam Peckinpah (PAT GARRETT AND BILLY THE KID et LA HORDE SAUVAGE, et CHIENS DE PAILLE également mais pour une autre raison.). Je me sens également énormément sous l'influence des films de David Cronenberg, plus particulièrement de LA MOUCHE et LES PROMESSES DE L'OMBRE, pour leur traitement de la double identité, ou de la transition vers une nouvelle identité dans le cas de LA MOUCHE... Je citais également CHIENS DE PAILLE plus haut, qui rentre selon moi dans cette catégorie puisque la façon qu'a Peckinpah de mettre en scène le passage vers la brutalité et la violence de Dustin Hoffman à été pour moi une véritable baffe dans la gueule, au même titre que le nihilisme des oeuvres de Shinya Tsukamoto (TOKYO FIST, auquel mon mini-script emprunte beaucoup, TETSUO et BULLET BALLET.), qui d'ailleurs, tout comme les oeuvres de Cronenberg, traitent d'une transition des personnages vers une nouvelle façon de vivre, bien qu'elles le fassent différemment... BASEBALL BAT SAMIR sera donc un film (du moins s'il voit le jour, ce qui n'est pas encore sur.) sur le changement d'identité, sur le retour de l'homme à ses aspects les plus sauvages, bien évidemment le but principal reste toujours de coller un taquet aux grands admirateurs de la vie de banlieue et j'espère ne pas perdre de vue cet objectif...

Je n'ai encore rien à vous faire lire, si ce n'est quelques explications sur ce changement de direction soudain... J'attends vos réactions avec impatience, car je prendrai en compte la moindre des critiques... Et au passage, comme je serai absent à partir du 27 jusqu'a mi-aout, il n'y aura certainement pas d'articles quel qu'il soit pendant cette période... Mais je reviendrai, avec plein de critiques pour vous, et sans doute du dialogue pour ce BASEBALL BAT SAMIR... Enfin, ce projet sans nom... Au passage, la moindre suggestion pour le titre sera la bienvenue... ;P


SCENE 1 = Rêve

-Cette scène à non seulement pour but de servir d'introduction violente et puissante au film, mais à un rôle symbolique important bien que très évident : montrer le désir meurtrier au sein du personnage de Samir, désir meurtrier qui se révèle dans ses rêves, car cette scène est un rêve, bien que ce ne soit pas dit explicitement, mais plusieurs éléments permettent de le comprendre : le début de la scène 2, évidemment, mais aussi la violence excessive voire grand-guignolesque et des détails importants, comme le fait que tous les personnages présents dans cette scène en dehors de Samir soient vêtus et coiffés pareil. Je ne suis pas sur de garder cette scène, pour plusieurs raisons. Je tente de construire une tension tout le long de mon histoire, or si je commence celle-ci avec une scène de cette intensité, la prochaine scène sera d'une intensité inférieure et la construction de la tension sera interrompue, deuxio, si le désir meurtrier doit s'installer petit à petit chez Samir jusqu'a une explosion de ce dernier, le rêve est très mal placé et doit plutot se situer plus tard dans l'action, mais, en soit, le désir meurtrier n'est-il pas légèrement en chacun de nous? Samir est un personnage frustré de ne pas pouvoir agir envers ces jeunes de banlieue qu'il déteste et qu'il méprise en raison de sa faible force, physique comme mentale, et de son manque de confiance. Le fait que dans cette scène, Samir défonce une armée de jeunes à l'aide de ses mains, peut souligner également le fait que l'idée d'apprendre la boxe marine depuis quelques temps déja dans son esprit. Quoiqu'il en soit, je vous laisse lire cette scène, très inspirée du TOKYO FIST de Shinya Tsukamoto comme certains pourront le remarquer, et j'attends vos remarques et avis!-

-Ecran noir. On entend un bruit régulier, celui d'un morceau de métal frappant la pierre. Toutes les 5 secondes, ce son se répète. Passées quelques secondes, le premier plan apparait.-

-Ce premier plan est assez simple, la provenance de ce bruit est illustrée : on y voit la main d'un homme, barre de fer a la main, taper l'extrémité de celle-ci sur le béton de la rue ou il se trouve. Un travelling latéral (sur la gauche) commence, après que l'homme ait tapé encore plusieurs fois sa barre sur le béton. Ce travelling permet au spectateur de voir un autre homme, vêtu sensiblement pareil (je tiens à préciser qu'on ne les voit pas entièrement, seulement leurs jambes et leur main droite, c'est une scène assez difficile à décrire.) faire des moulinets avec un petit morceau de bois. Le travelling se poursuit et se fixe sur un autre homme, lui aussi vêtu de la même façon que les deux autres, mais tenant un couteau-papillon dans la main. Il l'ouvre, une musique se lance alors :

http://www.youtube.com/watch?v=FqKO0ihTB6E&feature=related
-00:00 – 00:42-

(Désolé, j'ai pas pu m'empêcher)

Le plan, qui est alors concentré sur le couteau du mec, laisse toutefois entrevoir une silhouette au fond du décor, mais celle-ci est floue. La caméra se concentre alors sur cette silhouette, le couteau devient alors plus flou et on aperçoit clairement Samir, vêtu d'un tee-shirt blanc, à l'autre bout du décor. (J'espère que c'est faisable.)-

-Plan sur le visage visiblement enragé et plein de sueur de Samir. La caméra tourne alors autour de lui pour se mettre derrière sa tête et laisser aperçevoir l'armée de mecs qui cherche très certainement à le taper.-

-Plan sur le visage d'un de ces hommes : lui aussi semble enragé. Ce plan devient un travelling latéral (sur la droite) qui permet le visage de plusieurs de ses compagnons, tous coiffés et habillés de la même façon. -

-Retour sur le plan initial, celui du mec tapant par terre avec sa barre de fer. Il tape encore plusieurs fois, puis au dernier coup qu'il met par terre, la musique s'arrête. Soudainement, l'homme saisit sa barre à deux mains. Le plan est immédiatement coupé pour passer à un autre plan ou on voit cet homme de face, hurlant, tenant sa barre à deux mains au-dessus de sa tête tout en courant pour aller taper sur la tête de Samir.-

-Dès lors que ce plan est coupé, on arrive à un plan qu'il m'est assez difficile de décrire, donc je ne m'offusquerai pas si je suis le seul à le comprendre. :p On voit donc simplement la barre de fer de l'assaillant de Samir, et la caméra suit son mouvement : au fur et a mesure que l'assaillant, et donc son arme, avance, la caméra avance sur le côté en se centrant sur la barre de fer. J'espère que c'est compréhensible.-

-Le plan précédent dure quelques secondes, puis on passe à un autre, furtif, ou l'on voit Samir, immobile depuis le début de la scène, et son assaillant, avancant à toute vitesse pour lui broyer la tête.-

-Passé ce plan très furtif, on passe aux choses sérieuses. C'est grosso modo le même plan que précédemment, mais à une échelle réduite, on voit l'assaillant de Samir, et ce dernier. L'assaillant est tout près, en conséquence, il envoie un coup de barre de gauche à droite à Samir, qui esquive le coup en passant en dessous de la barre de fer.-

-Deux très gros plans très rapides sur le regard des deux personnages. Puis dans un plan similaire au précédent (mais de l'autre côté), Samir envoie une droite dans le nez de son adversaire. Une percussion a la Seul contre tous se fait entendre au moment de l'impact. (Comme celle à 00:44 sur cette vidéo http://www.youtube.com/watch?v=TzbzIa7UVdY&feature=related Une très très violente quoi.)

-Plan très simple : on voit l'adversaire de Samir, de son torse a sa tête, tomber en arrière violemment sur le sol. Une fois que sa chute est terminée, la caméra se rapproche de lui et s'oriente vers le bas afin que l'on puisse le voir. Inutile de dire qu'il a le nez défoncé, ce qui est plus surprenant c'est le volume énorme de sang qui en coule. Malgré tout il se relève, la caméra suit son mouvement afin de garder au maximum son visage ensanglanté dans le champ..-

-Autre plan très simple, et similaire au précédent. On voit Samir s'approcher doucement de la caméra. Puis, au moment ou il va sortir du champ, le plan est coupé et laisse sa place à un autre : on voit les deux personnages de profil. L'adversaire de Samir s'aprrête à lui envoyer un coup de poing, mais il n'a pas le temps, car ce dernier l'attrape par le col de la main gauche et le tue en lui envoyant, non pas un, ni deux, mais 7 à 8 coups de poings dans l'arête du nez, et ce, avant de le laisser tomber comme une merde.-

-Gros plan sur le visage enragé de Samir, qui est maintenant plein de sang. Il regarde en direction du cadavre du mec qu'il vient d'exploser, puis en direction du groupe de jeunes.-
-Gros plan sur le visage d'un de ces jeunes, très court.-

-Ce plan laisse la place a un plan latéral ou l'on voit tous ces jeunes, tous coiffés et vêtus de la même façon, alignés, armés pour la guerre. Tout d'un coup, ils se mettent tous à courir en direction de Samir, une musique commence.-

http://www.youtube.com/watch?v=pAQyFq5Xdo8
-00:56-10:12-
-Plan de haut, on voit les jeunes courir vers Samir, puis petit à petit, l'encercler. La façon dont les jeunes sont disposés ressemble de haut à un ring de boxe.-

-Puis s'enclenche une longue séquence de violence ou Samir va défoncer un a un ses 11 adversaires, le tout en plan-séquence, en effet toute la scène est basée sur un travelling circulaire à l'intérieur du "ring" créé par les jeunes.-

  • Le premier jeune à droit à un traitement de faveur, Samir se contente d'esquiver son coup de couteau, de lui coller deux coups de poings dans le bide et de lui casser la nuque.

  • Ce n'est pas le cas du deuxième, qui, lorsqu'il essaye de frapper Samir avec sa batte, chute par terre et s'éclate le visage sur le goudron. Samir finit de lui éclater en lui envoyant trois coups de savate derrière la tête.

  • Le troisième, lui, parvient à frapper Samir au visage avec son poing, mais lorsqu'il réessaye, Samir attrape son poing, lui fait une clé de bras, le fait se mettre à genoux, et dans un élan de colère, lui envoie un coup de genou derrière la tête. Il le laisse ensuite saigner ce qu'il à saigner sur le goudron.

  • Le quatrième envoie un coup de couteau à Samir, mais Samir pare le coup avant que la lame ne le touche, et se servant la main de son assaillant pour ça, le plante plusieurs fois dans le ventre.

  • Le cinquième est un lache, c'est pour ça qu'il plante Samir dans le dos. Samir tombe à terre, sur le ventre, mais dans une poussée d'adrénaline, il envoie un coup de savate dans la jambe du type qui vient de le planter. Ce dernier tombe violemment, Samir s'en rapproche pour lui éclater le nez à coups de coudes. Puis il se relève.

  • Le sixième, pensant que Samir est foutu, ne fait rien. Il se prend une droite dans la gueule et tombe comme une merde.

  • Le septième semble avoir pris des leçons de judo. Il fait tomber Samir, mais celui-ci l'entraine dans sa chute. L'assaillant est sur Samir, et il ne se gêne pas pour le frapper au visage, mais Samir parvient à prendre le dessus et à le mettre dos à terre. Il lui envoie deux coups de poings, et dans un mouvement complètement surréaliste, lui arrache la machoire.

  • Le huitième n'attend pas que Samir se relève, et lui envoie un coup de barre de fer dans les côtes. Samir lache un cri, roule sur la droite, puis se retrouve à terre sur le dos. Pour s'assurer qu'il en a bien fini avec Samir, le jeune lui renvoie un coup de barre dans le ventre. Samir lache un nouveau cri, mais riposte en envoyant un violent coup de pied dans le genou de son assaillant. Lorsque celui-ci chute, Samir le finit en lui explosant la tête à coups de pieds.

  • Il parvient enfin à se relever. Le neuxième mec l'attaque avec un petit bout de bois. Samir pare le coup, s'empare du bout de bois et le frappe avec. Le bout de bois casse au moment de l'impact. Inutile de dire que le jeune ne se relèvera pas avant un bout de temps.

  • Le dixième attaque Samir avec un marteau. Il esquive les trois premiers coups, puis chope le bras de son attaquant et le lui casse de manière très violente. Il procède ensuite à l'éclatage en règle de sa petite personne en lui enchainant les coups de genoux dans l'épigastre.

  • Le dernier est malchanceux. A peine a t-il le temps d'entrer en scène que Samir le balaye, le fait tomber a terre, s'assied sur lui et lui tape sur la gueule jusqu'a ce que celle-ci ne soit qu'une flaque sanglante. La caméra s'arrête de bouger pendant que Samir bute ce mec la.

-Plan de dessous. On voit Samir, les mains pleines de sang. Puis la musique s'arrête brutalement, le plan est coupé et un autre plan prend sa place, ou l'on voit Samir, dans un lit, se réveiller tout doucement.-

-Voila, c'est tout pour cette scène très excessive mais dont je suis content! Ceci dit elle me pose beaucoup de problèmes : ou la placer? J'attends vos suggestions, je pense que beaucoup seront rebutés par ce texte mais gardez bien en tête le fait que cette scène est un rêve, l'occasion pour moi de faire dans l'excès, cette chose que j'aime tellement... Maintenant, ou la placer? Et j'ai eu également une idée... De mettre cette scène au début, mais de l'altérer pour montrer la défaite de Samir quand il se bat contre le huitième type. Puis, plus tard dans le film, lorsque Samir aura plus confiance en lui et aura appris la boxe, de mettre la scène dans son intégralité. Qu'en pensez-vous?-

-ZE RING-

20 juillet 2011

SPL

SPLJAQ

RÉALISÉ PAR | WILSON YIP.
PRODUIT PAR | CARL CHANG.
ÉCRIT PAR | WILSON YIP, KAM-YUEN SZETO ET WAI LUN-NG.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | KEN CHAN ET KWONG WING CHAN.

DONNIE YEN | Insp. Ma Kwan
SIMON YAM | Det. Chan Kwok Chung
SAMMO HUNG | Wong Po
JACKY WU | Jack
KAI CHI LIU | Det. Lok Kwun Wah
DANNY SUMMER | Det. Kwok Tsz Sum
KEN CHANG | Det. Lee Wai Lok
AUSTIN WAI | Det. Cheung Chun Fei

Sha Po Lang, mort, élimination, cupidité, trois étoiles de l'astrologie chinoise dont la conjonction peut changer le destin d'une personne.
Trois étoiles, trois personnages tragiques interpretés avec talent par Simon Yam, Donnie Yen et Sammo Hung.

SPL1 SPL2 SPL3
(Cliquez sur les images pour les agrandir.)


Apres INFERNAL AFFAIRS 1 & 2, polars qui annonçait avec panache le renouveau du polar hong kongais, voici que débarque SPL réalisé par Wilson Yip qui jusque la ne s'était illustré qu'en réalisant de petits films certes pas révolutionnaires mais plutot honnêtement torchés, la surprise en fut donc encore plus grande lorsque débarqua ce SPL véritable bombe qui s'impose sans peine comme LE vrai retour du polar hong kongais et envoie INFERNAL AFFAIRS dans la stratosphere les doigts dans le nez..
EXPLICATIONS.

Porté par les interpertations superbes de trois acteurs excllents (Donnie Yen, Sammo Hung et Simon Yam) SPL ne s'illustre pourtant pas particulierement a l'aune de son scénario certes extremement bien écrit et efficace mais d'un classicisme évident.
Classissisme qui quoiqu'on en dise est loin de désservir le film, au contraire, Wilson Yip et sa bande connaissent leur classiques sur le bout des doigts et les citent a tour de bras, des INCORRUPTIBLES de De Palma aux films de la grande époque John Woo (THE KILLER, A TOUTE ÉPREUVE, UNE BALLE DANS LA TÊTE) SPL est un condensé de tout ce qui a fait les grandes heures du polar.
Du coup loin de se reposer sur ses lauriers Wilson Yip joue brillament avec les codes et les figures imposées du genre, annihilant les gunfights pour les remplacer par des bastons dantesques choregraphiées par Donnie Yen (que ce soit dit ce type est le plus grand artiste martiale actuel) dépeignant le destin de personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent a premiere vue (tout en en faisant des archetypes immédiatement iconiques un tour de force donc.) et emmène le spectateur dans un pur ride au pays des flics et des voyous qui se concluera finalement sur un drame humain bouleversant qui risque de vous broyer le coeur...

SPL4

Esthétiquement sublime, le film de Wilson Yip brille notemment pour la beauté extrême de sa photographie, a ce titre SPL est sans doute l'un des plus beaux films jamais vus sur un écran, teintes de rouge et de vert argentesques, lumière ultra colorée laissent litteralement sur le cul, plongeant par instant le film dans le baroque le plus pur (le combat final sous les projecteurs) se faisant plus subtil pour souligner les états d'âmes des personnages torturés et complexes.
Yip de son coté si il n'est pas exactement un génie, délivre une réalisation inspirée, ample, pleine de mouvements de grues incroyables et d'effets de style toujours approprié, il donne vie a des personnages tous touchants et filme ses acteurs avec style, classe et passion.
Le résultat est un face a face passionant entre un flic au seuil de la mort et un parrain de la mafia cupide cruel mais au seuil de la vie, entre eux se dresse celui qui jusqu'au bout tentera de baigner son destin de justice.
Charismatiques et marquants, ces trois personnages forts ont pour point commun la paternité, ou du moins une relation forte avec la notion de paternitée, Wong Po tout d'abord, parrain de la mafia qui jouit de la naissance de son premier enfant apres des années de tentative infructeuses, L'inspecteur Chan ensuite qui adopte la fille du témoin qu'il n'a pas su protéger, et l'inspecteur Kwan qui entre dans la police a cause du traumatisme causé par la mort de son père, la raison de ce choix scenaristique est simple, dans la vision de Yip et de ses scénaristes c'est l'innocence qui paie le prix de la cupidité, de la mort et la destruction, que ce soit par la mort du père de Kwan ou par la fatalitée qui frappe l'inspecteur Chan atteint d'une tumeur au cerveau et qui condamne sa fille adotpive a perdre son père pour la deuxieme fois, mort marquée par un plan final bouleversant de beautée simple qui rappelle la poésie de Takeshi Kitano.

SPL5

Au sein de cette tornade de sentiments (le film est profondément sentimental si il existe un sens noble au terme) s'entrechoquent des scènes de kung fu qui appuyent encore plus la dimension humaine de l'histoire, ce sont de véritables combats intérieurs que livrent les personnages dans cette lutte qui corrompra le coeur ou l'esprit de chacun.
Cette volonté de plonger les combats dans une atmosphère quasi métaphysique s'illsutre par des détails qui si ils peuvent sembler anodin ne sont pas sans importance dans la symbloique anti-manichéenne du film, ainsi est-ce un hasard si le personnage qui symmbolise le mal absolu dans le film est habillé entièrement de blanc lorsque le juste est habillé de noir? Propulsant ainsi le film dans les représentations taoistes du yin et du yang et par la même le projettant litteralement dans la plus pure tradition du Wu Xia Pian (Jacky Wu qui incarne l'un des bad guy de l'histoire a d'ailleurs participé a l'un de ses plus grands fleurons, le génialissime IL ÉTAIT UNE FOIS EN CHINE 2.) et du film de kung fu.
Loin d'alourdir le film cette symbolique donne tout son sens a des bastons incroyablement choregraphiées avec génie par Donnie Yen, brutales mais aussi incroyablement rapides et précises, elle sont un mix parfait entre la grande tradition de la baston hong kongaise et la violence barbare des productions thailandaises récentes (ONG BAK, BORN TO FIGHT) sauf que bien loin des divagations auto promotioennellles de Tony Jaa filmées avec les pieds, elle sont remarquablement mises en scène, et pour que ce soit finalement dit et que cette critique contiennent son lot de vulgarité (bah oui hé ho y a un cota hein) DONNIE YEN ENCULE TONY JAA 20 FOIS!!!
Le combat final est a ce titre un fantasme de cinéphile absolu, Donnie Yen et Sammo Hung deux des brutes les plus incroyables jamais vues sur un écran (Sammo défie littéralement les lois de la physique du haut des ses 120 kilos.) se battent a mort en détruisant tous le décor dans un déluge d'acrobaties hallucinantes, pas de péripéties cablées, mais de la pure brutalitée martiale d'une violence tétanisante, qui emmène vers une conclusion qui risque de vous tromatiser un bon coup.

SPL6 SPL8

En effet si l'on va éviter le spoiler dans ces pages , force est de constater que SPL achève le spectateur a l'aune de sa conclusion (dont on ne révelera rien), sachez simplement que SPL s'achève sur un brise coeur incroyable qui va vous foutre mal et jouer avec vos sentiments de manière viscérale.
D'une noirceur hallucinante, il enfonce encore une fois le clou et fintit d'emmener le film vers la tragedie mystique promise par une phrase d'introduction intriguante et fait preuve d'un jusqu'au boutisme émminemment respectable, en ces termes vous l'aurez compris SPL est une bonne grosse gifle assenée avec talent par une troupe de fous furieux qui ne néglige jamais leur art.
Un chef d'oeuvre a voir absolument.

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-KITANO JACKSON-

SPL7

17 juillet 2011

A BITTERSWEET LIFE

Bonjour à tous,
Je pense que les plus attentifs d'entre vous auront remarqué que cet article n'était pas prévu à la base... La raison est simple : cet article marque l'arrivée d'un nouveau rédacteur, KITANO JACKSON, qui m'a donné l'autorisation de transférer ses textes de son blog au mien afin qu'ils aient l'attention qu'ils méritent. Voici le premier, traitant du magnifique film de Kim Jee-Woon, A BITTERSWEET LIFE.

-ZE RING-


ABLJAQ
RÉALISÉ PAR
|
KIM JEE-WOON.
PRODUIT PAR | YU-JIN LEE, JEONG-WAN OH ET JUNG-WAN OH.
ÉCRIT PAR | KIM JEE-WOON.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | DALPARAN ET YEONG-GYU JANG.

BYUNG-HUN LEE | Sun-Woo
JEONG-MIN HWANG | President Baek
SHIN MIN-A | Hee Su
KU JIN | Min Gi
YEONG-CHEOL KIM | Kang
ROE-HA KIM | Mun-Suk

ABL1 ABL2 ABL3
ABL4 ABL5 ABL6
ABL7 ABL8 ABL9
(Cliquez sur les images pour les agrandir.)


"Un beau matin un jeune apprenti demanda a son maitre, maitre est ce les feuilles de l'arbre ou est ce le vent qui bouge?
Le maitre répondit, ce qui bouge ce n'est ni les feuilles ni le vent, c'est ton coeur
"

Déja auteur de l'épatant FOUL KING, et du polémique DEUX SOEURS (Polémique en ce sens que certains y voient un chef d'oeuvre absolu d'autres une bouse intergalactique) Kim jee-woon, l'un des portes drapeux du nouveau cinéma coréen (aux cotés de Park Chan-wook et de Bong joon-Ho notemment), signe en 2005 A BITTERSWEET LIFE, a la fois Polar ultra-violent et drame humain poignant, tragédie bouleversante sur l'amour et le fantasme qu'il engendre, le film de Kim Jee-woon emprunte autant a Melville qu'à Park Chan-wook et dresse le brillant et sublime portrait d'un homme blessé, retour sur l'un des plus beaux films de l'année 2005.
Dés les premiers images on le sent, A BITTERSWEET LIFE risque d'être un très grand film, baignant dans une atmosphère a l'esthétique ultra lechée, le film s'ouvre sur une scène que n'aurait pas renié Melville, d'ailleurs impossible de ne pas penser a Alain Delon (Lace si tu nous lis merci du coup de main) dans LE SAMOURAI lors de la premiere apparition de Sun-woo, en trois plans une nouvelle icone du polar vient de naitre, costard noir, attitude calme et classieuse, un personnage de gangster old school raffiné.

Cette représentation a l'ancienne surprend d'autant plus que lorsque la violence éclate ce même personnage semble animée d'une bestialitée hors norme.
Au centre du film, le personnage de Sun-Woo est la clé de voute d'une intrigue qui si elle emprunte énormément au polar est avant tout la tragique histoire d'un rêve impossible, ou d'une vie fantasmée, Sun-Woo est un homme meurtri et trahie par celui qu'il a servi pendant 7 ans, piegé dans une situation qu'il ne controle plus et qui finit par se resigner au moment même ou il trouve enfin l'amour (" tu n'as jamais été amoureux sun-woo, c'est pour ça que je t'aime bien "), un personnage ésseulé et en décalage avec l'univers pourri qu'il fréquente.

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Ainsi si il n'évite pas tous les pieges d'une vision auteurisante parfois horripilante (notemment lorsque le film bascule dans une espece d'humour décalé pas toujours approprié) A BITTERSWEET LIFE a vite fait de vous emporter dans cette tragique histoire d'amour et de mort (et également de rêve) et risque de vous foutre la larme a l'oeil a l'aune de sa conclusion, troublante et laissant libre place a moult interpretations.
Au centre de ce drame poignant aux scènes d'actions dantesques (on y revient promis) des performances d'acteurs fabuleuses finissent d'imposer le film comme une réference du polar moderne, Byung-Hun Lee d'abord , que l'on avait déja vu dans l'émouvant JSA de Park Chan-wook, interprète avec classe, finesse, puissance et intensité le personnage de Sun-Woo et s'impose comme l'un des acteurs coréens les plus talentueux, capable de vous faire passer une gamme d'émotions incroyables en un regard, incroyable.
A ses cotés, une pleiade de stars et de seconds couteaux confirmés délivrent des interpretations habitées, interprétant avec fougue des personnages complexes et souvent touchants, interpretations sublimés par la mise en scène géniale de Kim Jee-woon.

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En effet, A BITTERSWEET LIFE surprend par son sens de l'esthétique lechée, pas un plan qui ne bénéficie pas d'un soin particulier, mouvements de caméras complexes et lumiere somptueuses composent une mise en scène a la maestria soufflante, mise en scène que certains ne manqueront pas de qualifier de manieriste, mais force est de constater que Kim Jee-Woon maitrise chaque parcelle de son film et en sublime chaque instant, bien sur encore une fois le bonhomme ne peut s'empecher de se laisser aller a quelques facilitées du a son statut d'auteur mais rien n'y fait kim Jee-woon s'impose comme l'un des plus grands metteurs en scène actuellement en activité en Corée (au passage je vous conseille FOUL KING veritable comedie drole et émouvante) mais s'impose surtout comme un brillant réalisateur de scènes d'action.
Les scènes d'actions de A BITTERSWEET LIFE risquent en effet de vous laisser littéralement sur le cul, faisant l'effet de veritables claques dans la face, elles empruntent a Park Chan-wook le sens de la chorégraphie réaliste que l'on avait entrevu dans OLD BOY, et assoment de par leur efficacité renversante.
De la scène de baston dans l'entrepot (qui fait suite a une scène de torture vraiment éprouvante moralement comme visuellement) a la fusillade finale, Kim Jee-Woon teinte ses scènes d'une ultra violence soudaine et choquante.
D'ailleurs étonnement on se surprend a penser que Kim Jee-woon est surement le premier cinéaste a avoir trouvé l'équilibre parfait entre choregraphie de la violence façon John Woo et réalisme cru, le résultat sur l'écran est incroyable, ses scènes d'une beautée visuelles rare sont également d'une brutalitée hallucinante et finissent d'imposer le film comme un indispensable qu'il faut au moins avoir vu une fois.

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Une heure cinquante d'une intensité émotionelle et visuelle rare donc, qui s'acheve sur un plan final troublant qui laisse libre cours a différentes interpretations, toutes émouvantes, bouleversantes et pleines de sens, A BITTERSWEET LIFE est un film noir sans concession, profond, aussi exigeant dans son fond que dans sa forme, qui mise sur l'intelligence du public, et si parfois les détours faciles que prend Kim Jee-woon peuvent empecher au film de prétendre au rang de chef d'oeuvre, il n'en reste pas moins un tres grand film qui gagne en force a chaque vision, une perle a voir absolument.

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-KITANO JACKSON-

ABL13

15 juillet 2011

MEAN STREETS

MSJAQUETTE
RÉALISÉ PAR
|
MARTIN SCORSESE.
ÉCRIT PAR | MARTIN SCORSESE ET MARDIK MARTIN.
PRODUIT PAR | JONATHAN T. TAPLIN

HARVEY KEITEL | Charlie
ROBERT DE NIRO | Johnny Boy
AMY ROBINSON | Teresa
DAVID PROVAL | Tony
RICHARD ROMANUS | Michael
CESARE DANOVA | Giovanni

En 1973, à New York, a Little Italy, Johnny Boy et Charlie, des malfrats à l'affut de combines louches, côtoient les mafiosi qu'ils envient. Pour accéder au haut du pavé, une règle impérative : respecter la loi d'honneur du milieu. Charlie, lui, a ses chances, car il a un oncle mafieux. Mais le problème se pose pour Johnny, un bagarreur inconscient, et surtout, criblé de dettes...

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Raaah, MEAN STREETS... Ce film que, fut un temps, je considérais comme le film le plus mauvais de Martin Scorsese. Et oui, à l'age de 14 ans, j'ai vu ce film et j'ai détesté! Mais une maturité cinématographique ça se forme et après deux ans passés à revoir le film plus ou moins régulièrement et à l'apprécier plus à chaque vision, je peux désormais affirmer une chose : non seulement ce film à révélé Martin Scorsese, Harvey Keitel et Robert De Niro, mais c'est également un des plus grands chefs d'oeuvres de Scorsese, inutile de dire qu'une fois que j'ai dit ça il est clair que MEAN STREETS vaut le détour. D'entrée de jeu, MEAN STREETS témoigne d'une grande intelligence de la part de son créateur, en effet, par son générique, jouissif au demeurant et porté par une musique terrible des Ronettes, Scorsese présente tous ses personnages et tous les aspects de son oeuvre, Scorsese, dès le départ, pose ses obsessions sur pellicule et de ce point de vue, MEAN STREETS est une de ses oeuvres les plus importantes. En effet, si Scorsese est bien connu pour se spécialiser dans les films de gangsters n'est pas un hasard, premièrement parce qu'il à tout de même réalisé, avec Francis Ford Coppola, les meilleurs films du genre (Les affranchis et Casino pour les très incultes.), mais surtout parce que toute la filmographie du monsieur tourne autour du même thème sous-jaçent : la déconstruction du mythe américain de par l'utilisation de figures symboliques autodestructrices. Pour sa première incursion majeure dans le monde du 7ème art, Scorsese choisit les gangsters comme figures symboliques, mais contrairement à Casino et Les affranchis, il ne réalise pas un film de gangsters dans la pure tradition du genre mais plutôt un drame, qui tourne davantage autour des obsessions et des ambitions d'un même personnage qu'autour de l'ascension d'un criminel renommé.

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Des figures autodestructrices symboliques, il y en a deux ici : Charlie (Harvey Keitel), dont l'oncle est un mafieux qui s'empêche lui-même d'atteindre ses objectifs en transgressant les règles qu'impose plus ou moins son oncle (Cesare Danova), et Johnny Boy (Robert De Niro), fouteur de merde endetté et un peu schtarb sur les bords, qui, forcément, attire toutes les emmerdes possibles et imaginables. De par ces deux figures symboliques, Scorsese déconstruit le mythe du gangster tel qu'il est souvent représenté : dans MEAN STREETS, les gangsters sont des petites frappes, qui se font rouler toutes les cinq minutes (Michael qui se fait vendre des bagues japonaises au lieu de lentilles, ou encore ce même Michael qui se fait voler 20$ par deux trous du cul.) et qui restent dans l'ombre des figures véritablement importantes du milieu : l'oncle de Charlie, par exemple, élément important du scénario tant beaucoup d'enjeux de ce dernier tournent autour de lui, et Mario, joué par un acteur discret mais excellent : Victor Argo. Dans tout ça se trouve une figure également récurrente chez Scorsese : la femme, ici, Teresa (Amy Robinson), est une fois de plus un élément pivotal du scénario. Involontairement manipulatrice, la femme est dans MEAN STREETS un élément pivotal du scénario (comme toujours chez Scorsese), scénario par ailleurs profondément ancré dans la réalité de l'époque tant il traite furtivement de plusieurs des sujets les plus importants des années 70 : justice corrompue/inefficace (Dirty Harry, Serpico, Un justicier dans la ville...), conséquences de la guerre du Vietnam (The Deer Hunter...), le racisme (Et la j'aurai bien dit Mississipi Burning mais 1988 c'est pas tellement les années 70...), rajoutez à cela que Scorsese aborde tranquillement une de ses plus grandes obsessions : la religion catholique (Scorsese, avant de faire du cinéma, voulait devenir prêtre), le film vire par ailleurs limite à la subversion puisqu'ici , L'Eglise est violemment critiquée par certains personnages qui la considèrent comme un business (et c'est pas moi qu'irait dire le contraire)... Bref, MEAN STREETS est un film complet thématiquement, à tel point qu'il est difficile de tout aborder en quelques lignes.

MS2(De gauche à droite : David Proval, Robert De Niro, Harvey Keitel et la queue de billard ainsi que le gros bide de George Memmoli.)

Toute cette maitrise thématique témoigne des talents d'écriture des deux scénaristes du film, c'est-à-dire Martin Scorsese lui-même et un autre, moins connu mais qui à également scénarisé deux petites perles signées Scorsese, j'ai nommé RAGING BULL et NEW YORK, NEW YORK, Mardik Martin. C'est donc un screenplay et des dialogues de très grande qualité qui sont offerts à l'heureux spectateur (ou pas, j'y reviendrai.) de ce MEAN STREETS. De réplique culte en réplique culte, de scène qui tue en scène qui tue, MEAN STREETS s'impose très rapidement en monument cinématographique de par son écriture, tant quiconque adhère au film ne pourra jamais lui trouver de temps morts, au contraire, chaque instant de ce film est du pur bonheur de par sa construction dramatique parfaite et de par ses dialogues savoureux, soutenus par des acteurs dont on ne dira jamais assez de bien : Harvey Keitel, qui tient ici le rôle principal, mais surtout Robert De Niro, qui va jusqu'a voler la vedette à son ami Keitel. On trouve aussi Amy Robinson (plus une productrice qu'une actrice), Richard Romanus, Cesare Danova et David Proval, quatre acteurs méconnus qui livrent dans ce MEAN STREETS des prestations irréprochables, donnent vie à des dialogues aussi excellents qu'eux et animent le film de manière magistrale. Scorsese fait donc preuve de talents de direction d'acteurs incroyables, talents auxquels il devra beaucoup par la suite tant tous ses films reposent beaucoup sur les acteurs qui les animent, et si ce dernier à toujours été bien entouré (Paul Schrader, Mardik Martin, De Niro, Keitel, Joe Pesci, Leonardo DiCaprio...), il est tout de même bon de préciser que son entourage est toujours meilleur chez lui que chez les autres, ce qui est tout de même assez significatif des talents du bonhomme.

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Et puis, comme en témoigne l'image ci-dessus, MEAN STREETS brille également du point de vue visuel : servi par une photographie incroyable et un travail sur les lumières plus qu'honorable, le film enchaine des ambiances travaillées et présente un environnement urbain filmé comme aucun autre : ainsi, si la plupart du temps, New York est filmée comme une ville nocturne et sombre, ses plus étroits recoins semblent tout à fait différents. Le bar de Tony, à titre d'exemple, dispose d'une ambiance assez étrange, assez glauque mais également chaleureuse et agréable dans le même temps, bercé en permanence dans une lumière rouge, puis on retourne dans la nuit et hop, nous voila dans un endroit tout à fait, bercé dans une lumière blanche très acceuillante et agréable, bref MEAN STREETS multiplie les ambiances, la photographie et l'éclairage change toutes les deux secondes, d'une manière qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler TAXI DRIVER... Tout cela sert une mise en scène qui pète à mille coudées au-dessus de nimporte quel cinéaste actuel : Scorsese sert des travellings et des plans-séquences incroyables et chaque plan magnifie les acteurs qui semblent être en parfaite symbiose avec le réal, bref, visuellement MEAN STREETS est une parfaite réussite soutenue par une B.O. incroyable, Scorsese livre une ambiance terrible, ambiance qu'il reproduira dans TAXI DRIVER et qu'il améliorera dans le très électrique et délirant A TOMBEAU OUVERT. MEAN STREETS, par sa mise en scène, est un film intimiste dont les faux raccords dans le montage, tellement nombreux qu'ils semblent volontaires (je ne vois pas d'autres solution) n'entachent jamais la qualité.

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Evidemment, les qualités de MEAN STREETS ne s'arrêtent pas la, le film présentant un éventail de personnages étonnant, tous presentés très rapidement dans leurs aspects les plus profonds  et efficacement en 2 minutes, même si la manière dont c'est fait n'est pas nécessairement des plus subtiles, puis après Scorsese et Martin prennent leurs temps pour poser leurs enjeux, enjeux tellement nombreux qu'ils poseront problème à beaucoup de gens pour la raison simple que le film semble s'égarer dans ce trop d'enjeux, au contraire, en réalité tous ces enjeux se rejoignent pour n'en créer qu'un : la réussite dans ses objectifs de Charlie, ainsi de par sa construction, MEAN STREETS ressemble limite à une mini-fresque cinématographique. Dans ce nombre important d'enjeux, Scorsese développe néanmoins 5 personnages très intéréssants à partir des bases posées en deux minutes au début du film, détaille absolument tout et livre donc des personnages complets et intéréssants à suivre, malheureusement voila tout le monde n'en sera pas capable pour la raison simple qu'est le sujet, en effet, tout le monde n'aime pas les films sur les gangsters, en témoigne mon ami Sebmagic qui sera très certainement la pour en discuter, il faut adhérer au sujet pour adhérer à MEAN STREETS et c'est ici le problème majeur du film, vous pensez bien que personnellement, je m'en fous, bien que je puisse comprendre la difficulté à adhérer à ce petit chef d'oeuvre!

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A mes yeux, MEAN STREETS est un chef d'oeuvre, ni plus ni moins, et s'il n'égale pas la splendeur d'oeuvres comme CASINO, LES AFFRANCHIS ou TAXI DRIVER, MEAN STREETS, dans la filmo de Master Scorsese, se range au moins au niveau de perles monstrueuses comme RAGING BULL ou SHUTTER ISLAND, et ca, ça fait plaisir! Un film à voir pour tout aficionado de Scorsese et même pour tout le monde en fait, tant c'est une oeuvre majeure pour le 7ème art et un film important dans la filmo du bonhomme... Un indispensable en somme.

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-ZE RING-

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9 juillet 2011

L'ÉVENTREUR DE NEW YORK

ENYJAQ
RÉALISÉ PAR | LUCIO FULCI.
ÉCRIT PAR | LUCIO FULCI, DARDANO SACCHETTI, GIANFRANCO CLERICI ET VINCENZO MANNINO
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MUSIQUE COMPOSÉE PAR | FRANCESCO DE MASI.

JACK HEDLEY | Lt. Fred Williams
ALMANTA SUSKA | Fay Majors
HOWARD ROSS | Mickey Scellenda
ANDREA OCCHIPINTI | Peter Bunch
ALEXANDRA DELLI COLLI | Jane Forrester Lodge
PAOLO MALCO | Dr. Paul Davis

New York est en état de choc. Une vague de crimes abominables s'est abbatue sur la ville. Des jeunes femmes sont retrouvées mortes et multilées. Le policier Fred Williams, chargé de la douloureuse enquête, est bientot contacté par un homme parlant avec une voix de canard, et prétendant être l'assassin. Une voix qui défie Williams de le retrouver. Alors que tout va être mis en place pour arrêter l'immonde maniaque, les crimes les plus atroces vont se succéder.

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ATTENTION FILM EXTRÊME!

Avec tout le respect que j'ai pour Fulci, acheter ses films pose un majeur souci : il y a toujours une chance sur 2 de tomber sur une grosse merde. Car cet homme, considéré comme un des maitres de l'horreur italienne par beaucoup (moi le premier), à bel et bien une filmographie en demi-teinte : ayant commencé sa carrière à la fin des années 50 avec des comédies apparemment très dispensables (I LADRI), il s'est ensuite orienté vers le giallo (DON'T TORTURE A DUCKLING, plus connu en France sous le nom déconcertant de LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME.), le western spaghetti (LE TEMPS DU MASSACRE, LA SELLA D'ARGENTO et LES 4 DE L'APOCALYPSE.) puis vers l'horreur pure et dure, le genre qui à fait son succès avec notamment sa Trilogie des morts-vivants (L'ENFER DES ZOMBIES, FRAYEURS, L'AU-DELA.) Par la suite, il réalisera un poliziettesco (LA GUERRE DES GANGS), de l'héroic fantasy (CONQUEST), et même de la science-fiction (2072, LES MERCENAIRES DU FUTUR.). Sa carrière est alors en déclin : inutile de dire que la plupart des films de cette période sont assez moisis, du moins selon les critiques que j'ai pu lire. C'est entre sa période horreur pure et dure et sa période moisie que Lucio Fulci signe un autre giallo : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK. Soyons clair : la subjectivité est de mise (ça arrive de plus en plus souvent sur ce blog.) car ce film échappe à toute analyse critique objective.

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La raison à cela est simple : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK souffre des mêmes défauts que tous les films de Fulci, autant dire donc qu'il est très nanardesque sur les bords, en cela que non seulement les acteurs sont moisis, mais en plus le film est un film à très petit budget, la musique au synthé est très laide (mais perso j'adore.) et le côté loufoque de tous les personnages pourra déranger certains. C'est ce qui vaut à Fulci la réputation de grand nanardeux, et autant dire que je serai d'accord si à côté de ça Lucio Fulci n'était pas un des meilleurs metteurs en scène de tous les temps doublé d'un grand scénariste. S'arrêter aux défauts des oeuvres de Fulci est une chose à ne pas faire donc, tant beaucoup d'entres elles brillent sur bien d'autres points. C'est le cas de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, pur giallo dont la qualité globale ferait rougir tous les grands maitres du genre et certainement le meilleur des Fulci que j'ai vu (j'ai vu celui-la, L'ENFER DES ZOMBIES, L'AU-DELA et les très moisis ZOMBI 3 (même si c'est plus un Mattéi qu'un Fulci.) et AENIGMA pour ceux que ça intéresse.), d'ailleurs aux grands grands fans du maitre, tout ce que je pourrai dire c'est : arrêtez de vous branler sur L'AU-DELA car aussi génial soit-il jamais une seconde il n'égale L'ÉVENTREUR DE NEW YORK. EXPLICATIONS.

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Le premier truc qui frappe dans L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, c'est son côté loufoque. Entre le tueur qui parle comme u canard (What the fuck?), le flic qui aime les putes, le légiste qui prend un plaisir non dissimulé dans ses autopsies ou le docteur qui se booste aux magazines homos, inutile de dire que L'ÉVENTREUR DE NEW YORK délivre des personnages atypiques, du moins, atypiques pour nous, tant ce genre de personnages est standard dans le cinéma transalpin de cette époque. C'est donc un film très étrange que livre Lucio Fulci, non seulement par ses personnages mais également par son ambiance, qui prend un tournant carrément fantastique lors de certaines scènes. La scène du cinéma ou Almanta Suska fait sa première apparition atteint des sommets d'étrangeté, visuellement comme scénaristiquement, tant cette scène ne fait aucun sens au moment ou on la voit, et visuellement dans la mesure ou Fulci manipule l'environnement qu'il exploite pour les besoins de son oeuvre : New York est ici une ville sombre, opressante, glauque, l'éclairage du film est particulièrement étrange et n'est d'ailleurs pas sans rappeler le travail de Dario Argento, bref, Fulci filme son giallo comme un film fantastique, en témoigne les scènes de meurtre ou chaque plan mystifie le tueur, dont l'identité n'est jamais révélée avant la fin, à ce titre, Lucio Fulci exploite les codes du genre avec brio et se révèle même plus en cohésion avec les codes du giallo qu'Argento, pourtant considéré comme le maître du genre, car ce qui manque chez Argento et qu'il y a dans les giallis de Fulci c'est cette dose d'érotisme que l'on retrouve dans L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, car tout le film tourne autour du sexe. En conséquence, Fulci signe des scènes érotiques cradingues (en témoigne la scène ou Alexandra Delli Colli se fait tripoter par deux inconnus dans un bar.). Très malsaines, celles-ci provoquent aisément le malaise, en partie grâce aux qualités de metteur en scène et de monteur de Fulci. Au cours de ces scènes, tout le glauque du film atteint son paroxisme, autant dire que ça n'aidera pas ceux qui n'aiment pas le film à l'apprécier plus... Mais que c'est génialissime pour qui apprécie!

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Et puis évidemment les qualités de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ne s'arrêtent pas la. Lucio Fulci fait preuve de talents de mise en scène impressionnants, sa caméra en disant plus sur l'histoire que ses personnages, on retrouve donc toutes les trademarks du maitre : zoom sur les éléments importants de chaque scène, jeux de lumière... Tout ceci aide Fulci à construire avec brio des morceaux de tension incroyables quand il en vient à supprimer un protagoniste, ainsi les meurtres sont de grands moments de suspense et de sursaut qui se terminent inéluctablement sur la véritable marque de fabrique de Lucio Fulci : des effets gores incroyablement réalistes malgré le côté cheap du film, et autant dire que le gore n'a jamais été aussi insoutenable, mais jamais une seconde Fulci ne tombe dans le côté indéniablement grand guignol de L'AU-DELA, au contraire, il se montre ici capable de montrer avec un oeil fasciné des scènes gorissimes (Fulci à fait des études de médecine avant de faire du cinéma.), mais aussi capable de calmer cinq minutes le bain de sang et de livrer des scènes à la violence sobre mais incroyable, en témoigne cette scène de violence finale qui se solde sur une explosion de tête furtive mais puissante. Malheureusement voila, si les moments de violence de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ont un punch incroyable c'est paradoxalement le problème le plus important du film tant beaucoup seront rebutés par un aspect gore craspec complètement gratuit, inutile de dire que pour ma part je m'en fous et que chaque sévice dans ce film est pour moi un pur bonheur cinéphile!!

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Fulci, avec ce film, prouve donc qu'il est capable de tout : suspense, violence, peu importe... Mais L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est aussi la preuve indéniable des talents d'écriture incroyables de ce dernier, car soyons clair, si les dialogues frisent parfois le ridicule (notamment grâce à des acteurs très moisis qui n'aident jamais à les rendre crédibles, exception faite pour Jack Hedley qui se démerde très bien dans son rôle d'inspecteur de police.), ce serait oublier la qualité de la structure et de la construction de la tension du film, en effet, comme dans tout bon giallo qui se respecte, Fulci ne montre pas l'identité de son tueur avant la fin mais surtout il déroute le spectateur, le mène sur des fausses pistes et construit, au travers du personnage pivotal du récit qu'est Mickey Scellenda, un suspense incroyable concernant la suite des évènements. Car si Howard Ross n'a en tout et pour tout qu'une ligne dans le film (c'est-à-dire "Bitch!"), ce n'est pas un hasard, car c'est autour de ce personnage inquiêtant que Fulci construit son suspense, c'est très certainement le personnage qu'on voit le plus et le personnage qu'on entend le moins, par le silence de ce dernier Fulci sème le mystère. Et les qualités d'écriture de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ne s'arrêtent pas la : Fulci n'est pas Audiard et il en était très certainement conscient, ce pourquoi il ne cherche pas à foutre des dialogues toutes les deux secondes, bien au contraire, la plupart des éléments scénaristiques du film sont délivrés par la caméra et par la mise en scène, chaque détail visuel et sonore à ici son importance. Fulci semble avoir tout compris au rôle et à la fonction de la mise en scène et utilise ce savoir pour faire de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK un film très bien écrit et donc jamais lourdingue tout en étant très prenant, puisque soyons clair : il n'y a aucun temps mort, pas une seconde d'ennui et ce malgré la relative lenteur de chaque scène, lenteur qui crée un contraste intéréssant avec des explosions de violence et de gore beaucoup plus dynamiques et agressives.

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Malheureusement voila : des défauts, il y en a un paquet. A commencer par la musique assez moisie de Francesco De Masi (mais je le répète, j'adore.), les acteurs qui ne savent pas réciter une réplique correctement et le petit budget qui fait que certains effets spéciaux font un peu rigoler, mais, en soit, quelle importance? Car à mes yeux, ces défauts témoignent davantage d'une volonté de se passer du superficiel pour aller droit à l'essentiel que de talents de direction d'acteur limités. Fulci semble se foutre complètement de ses acteurs, ce qui est assez raisonnable dans la mesure ou à part Hedley ils sont tous doublés en anglais, par ailleurs, si ceux-ci livrent des prestations assez mauvaises, force est de constater qu'ils ont tout de même tous un physique qui correspond parfaitement à leur rôles. Bien évidemment, je cite ce qui constitue pour moi des lacunes à cette oeuvre, mais pour ceux qui n'apprécient pas Fulci, je pense qu'il y a possibilité d'en trouver bien plus, mais en tant que fan, j'ai pas envie. Car L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est un pur chef d'oeuvre à mes yeux, un grand film et mon Lucio Fulci préféré à ce jour, enterrant le génialissime L'AU-DELA mille fois, qui, je le rappelle, est considéré par beaucoup comme le meilleur film d'horreur italien de tous les temps... Personnellement je n'irai pas jusque la même s'il est clair qu'il fait partie des meilleurs!

ENY7

Je crie au chef d'oeuvre mais depuis le début de ma critique, mon bilan semble mitigé. La raison est simple : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est un film qui échappe à toute analyse critique objective, malgré tout j'essaye tout de même de l'être, objectif, ça donne cet article. Si je suis le premier à admettre que les acteurs de Fulci sont toujours moisis, si je suis le premier à admettre que les musiques de Fabio Frizzi ou de Francesco de Masi sont horriblement laides, et bien malgré tout je suis aussi le premier à me vautrer sur mon canapé devant un petit Lucio Fulci et à m'en foutre complètement... Parce qu'une mise en scène de ce putain niveau de qualité c'est chose peu courante maintenant et que y a pas mal de réals actuels qui feraient mieux de prendre quelques leçons chez pépé Fulci. L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est à mes yeux un putain de chef d'oeuvre, un film que vous allez donc vous dépecher de voir avant que je me mette à parler comme un canard et que je devienne dangereux, et pour que cette critique contienne son lot de vulgarité : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK encule L'AU-DELA mille fois!

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-ZE RING-

ENY8

3 juillet 2011

BULLET BALLET

BBJAQ

RÉALISATION | SHINYA TSUKAMOTO
ÉCRITURE | SHINYA TSUKAMOTO
MUSIQUE | CHU ISHIKAWA

SHINYA TSUKAMOTO | Goda
KIRINA MANO | Chisato
TATSUYA NAKAMURA | Idei
TAKAHIRO MURASE | Goto

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Avec Tsukamoto, on s'attend toujours à voir un truc complètement fou, dans la veine d'un TETSUO. Même son film "réaliste", TOKYO FIST, est excessivement violent, voire gore, et, dans sa quête du réalisme, Tsukamoto ne peut s'empêcher de rendre hommage à ce qu'il fait le mieux : la science-fiction. Pourtant, avec BULLET BALLET, Tsukamoto signe non seulement son meilleur film mais il prouve aussi qu'il est capable de faire un film réaliste et crédible, même si tout de même un peu plus barré que la moyenne. Il signe donc un vigilante movie, au scénario à la base simple, voire simpliste mais y apporte sa philosophie nihiliste comme pilier de soutien et signe donc une oeuvre majeure. Cette philosophie, présente dans TETSUO I & II mais aussi dans TOKYO FIST est ici développée et mise en évidence, mieux, Tsukamoto en fait un élément pivotal de son récit, élément scénaristique qui prend tout son sens lors de la toute dernière scène. A grand coup d'ultra-violence et de nihilisme, Tsukamoto signe le film de sa vie, le TAXI DRIVER japonais.

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C'est donc une oeuvre extrême que livre Shinya Tsukamoto caractérisée par l'usage absolument sensationnel du noir et blanc et une ultra-violence poussée. La subjectivité est donc de mise puisque BULLET BALLET ne s'arrête pas au nihilisme de son propos mais contient une forte dose de violence stylisée et sublime pour qui saura l'apprécier, qui plus est, dans son réalisme, Tsukamoto s'adonne tout de même à quelques dérives, faisant du revolver du personnage principal l'élément pivotal du film, mais filmant celui-ci non pas comme une simple arme mais comme une véritable extension du corps humain, extension du bras comme l'indique certains plans mais aussi une extension phallique. C'est donc le revolver que le personnage principal met si longtemps à trouver le personnage central de ce récit. De la même manière que pour le métal dans TETSUO et la boxe dans TOKYO FIST, l'arme centrale du récit est pour le personnage principal le moyen de parvenir à une nouvelle forme d'existence, une existence par la mort et la douleur, représentée par l'imagerie christique que Tsukamoto utilise souvent dans son oeuvre, en témoigne le premier screenshot de l'article, car qu'y a t-il de plus représentatif de la mort et de la douleur que la crucifixion du Christ? BULLET BALLET est le film le plus complet de Tsukamoto sur sa philosophie nihiliste, puisque non content de la représenter pour la quatrième fois avec brio, il la met en évidence et la charge de symboles très représentatifs tout en livrant une oeuvre stylisée, ainsi, la ou les dernières minutes, cette dernière poussée d'adrénaline pourrait sembler comme une non-fin (une des spécialités de Tsukamoto) c'est en réalité l'aboutissement ultime de cette philosophie nihiliste. Blessés, à moitié morts, les personnages se mettent à courir et ce n'est qu'a ce moment-là qu'ils se rendent compte qu'ils existent et qu'ils vivent. Au travers de cette scène, au passage superbe, Tsukamoto retranscrit toute ses obsessions et résume en 3 minutes toute sa filmographie, c'est simple, BULLET BALLET c'est Shinya Tsukamoto, on retrouve ainsi toutes les obsessions et toutes les caractéristiques des films du bonhomme : le personnage principal est un salarié, écrasé par l'environnement urbain dans lequel il vit, qui entre en contact avec un groupe de gens qui lui permettent de trouver une existence au travers de la douleur. Ici, ce groupe, c'est les jeunes, et le choix de ces derniers n'est pas un hasard dans la mesure ou la jeunesse au Japon est à ce jour un problème majeur (voir KIDS RETURN mais surtout le chef d'oeuvre de Kinji Fukasaku, BATTLE ROYALE), ainsi tout en transposant ses obsessions, Tsukamoto ancre son film dans la réalité et les problèmes de son époque et émet même une opinion dessus : on sent très bien que Tsukamoto hait les jeunes, en témoigne le personnage de Goto, trou du cul agaçant, qui dans la logique de Tsukamoto, à trouvé une existence par la douleur, mais qui tente de s'intégrer dans la société du travail (symbolisée par le costume-cravate, que le personnage principal ne porte jamais... Je doute que ce soit un hasard.) et dans un environnement urbain oppressant, pourtant, Tsukamoto se met du côté de ces jeunes dans leur recherche de la vie dans la mort, en cela, BULLET BALLET s'impose comme un véritable paradoxe qu'il est intéréssant d'étudier pour en comprendre la portée.

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Avec BULLET BALLET, Tsukamoto travaille sur ses obsessions. Afin de les développer le plus possible, il ne perd pas une seconde et signe une introduction rapide, précise et efficace. En 5 minutes, les deux personnages principaux, l'élément pivotal du film, et tous les enjeux de ce dernier sont posés. Tsukamoto palie donc à ce qui était le plus grand défaut de son TOKYO FIST, le rythme. Ce dernier, ici, carrément infernal, voire par moments frénétique, donne une intensité incroyable à BULLET BALLET, enchainant les scènes qui tuent sans aucun répit et sans aucune concession, en témoigne cette scène ou dans un élan de colère, Goda se fabrique un flingue fait maison et attaque les jeunes qui l'ont racketté 3 minutes avant ou encore cette fusillade finale, déchainement de violence incroyable et monument de mise en scène. Stylisé, BULLET BALLET l'est assurémment, les impacts de sang font couler beaucoup plus de sang qu'ils n'en devraient et en soit, rien que la mise en scène relève de la stylisation : Tsukamoto ne semble toujours pas savoir ce qu'est un plan fixe (et tant mieux!), tout le film est tourné caméra à l'épaule, ce qui permet au réalisateur de cette perle de signer une oeuvre incroyable visuellement, frénétique dans son montage (Tsui Hark serait jaloux...) pleine de pures merveilles visuelles, en témoigne cette scène de "jeu du métro"... Je n'en dis pas plus tant cette scène est surprenante mais sachez simplement qu'avec une caméra et 3 francs Tsukamoto fait mieux en termes d'effets spéciaux que nimporte quel blockbuster hollywoodien. Rajoutez à cela une photographie du tonnerre et un noir et blanc sensationnel et avec BULLET BALLET vous savez que vous tenez une merveille visuelle.

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Cette merveille visuelle est soutenue par des acteurs absolument incroyables. Inutile de citer Shinya Tsukamoto, qui en plus d'avoir réalisé, monté, écrit et produit BULLET BALLET en tient également le rôle principal. Le bonhomme est criant de crédibilité dans le rôle d'un salarié détruit par le suicide soudain et imprévisible dont la vie prend du sens suite à la rencontre d'une petite "punkette" (merci Jean-Pierre Dionnet pour ce néologisme.) assez provocatrice merveilleusement jouée par Kirina Mano. Et pour continuer sur les acteurs méconnus, Tatsuya Nakamura est étonnant ici, jouant un rôle qui n'est pas sans rappeler Brad Pitt dans FIGHT CLUB, il affiche une gueule assez étrange et des airs limite psychopathes. Quand à Takahiro Murase et les acteurs qui jouent la troupe de jeunes, ils sont tous parfaits dans leurs rôles de trous du cul agaçants et soulignent à merveille la haine que Tsukamoto voue à ces jeunes, la ou Mano et Nakamura créent le paradoxe en donnant vie à des personnages à part qui permettent à Tsukamoto de se ranger de leur côté, paradoxe largement explicité par cette scène ou Goda, son flingue pointé sur Goto, le petit jeune, crie "Je ne m'en servirai pas contre vous"...Réplique très représentative du paradoxe dont Tsukamoto est victime.

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En parlant de répliques, Tsukamoto, en plus d'être un grand réalisateur, monteur et acteur, est également un grand scénariste... BULLET BALLET est une merveille d'écriture, que ce soit dans la structure de son scénario ou ses dialogues. Comme à son habitude, Tsukamoto préfère dire ce qu'il à a dire par sa mise en scène davantage que par les dialogues, il est donc très difficile de trouver des répliques inutiles, toutes font avancer le scénario et permettent à Tsukamoto de développer ses obsessions très explicitement, pour autant le bonhomme n'oublie pas de faire un film et livre avec BULLET BALLET un véritable modèle de construction dramatique. Celle-ci, en crescendo, est très efficace. Tsukamoto construit sa tension dramatique avec brio jusqu'a une explosion finale de violence qui marquera les esprits dans la mesure ou sa brutalité, en plus d'être inattendue est également marquée d'un certain suspense, ainsi cette fusillade finale, avant l'explosion de violence qui à mes yeux la caractérise, est l'occasion pour Tsukamoto de se servir de son ambiance sonore pour installer une tension nerveuse. Jouant sur les nerfs du spectateur avec l'aide de bruits les plus incongrus les uns que les autres, jouant sur le sursaut et sur l'obscurité de son décor, Tsukamoto se montre avec BULLET BALLET capable non seulement de livrer une oeuvre frénétique mais aussi de jouer sur des registres plus subtils comme le suspense, et inutile de dire que pour moi, l'essai est tout à fait réussi.

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Pour finir, BULLET BALLET est soutenue par une musique absolument incroyable de Chu Ishikawa, le seul mec au monde capable de rendre la noise music agréable à l'écoute, qui, non content de livrer une zik incroyablement bourrine livre également dans les derniers instants de cette oeuvre une musique plus calme et agréable, apaisante, ainsi tous ceux qui connaissent un minimum ce compositeur seront surpris à l'écoute de la musique finale de ce film... Film qui pour moi à marqué un tournant puisque vous l'aurez compris, je l'adule. Il s'agit à ce jour d'un de mes 10 films préférés et si tout le monde ne partagera pas mon engouement, je tenais quand même à le préciser.

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BULLET BALLET
est un putain de chef d'oeuvre intergalactique. A voir absolument. Malheureusement voila, trouver le film est assez difficile. Une chose est sure : vous ne le trouverez JAMAIS sur le commerce. Mais le film est disponible dans une édition qui déchire, une édition Asian Classics, un coffret qui contient deux films, ce BULLET BALLET évidemment mais aussi le génialissime TOKYO FIST de Tsukamoto, évidemment avec ces deux films il y a beaucoup de bonus : une présentation des deux films par le légendaire Jean-Pierre Dionnet, des interviews de Shinya Tsukamoto, des bandes-annonces et un livret collector détaillant et expliquant les deux oeuvres génialissimes contenues dans le coffret. Malheureusement une telle édition vient avec un prix et est donc assez cher... Mais il est sans doute possible de le trouver sur priceminister.com pour un prix convenable. Au passage, les fanas de la VF seront surpris... Car aucun des films de Tsukamoto, et je dis bien AUCUN, n'a été doublé en français... Et tant mieux!

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28 juin 2011

COMPANEROS

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RÉALISATION
| SERGIO CORBUCCI
ÉCRITURE | SERGIO CORBUCCI, MASSIMO DE RITA, FRITZ EBERT, JOSÉ FRADE ET ARDUINO MAIURI
MUSIQUE | ENNIO MORRICONE

FRANCO NERO | Yodlaf Peterson "The Swede"
TOMAS MILIAN |
El Vasco
JACK PALANCE | John
FERNANDO REY | Professeur Xantos
IRIS BERBEN |
Lola
JOSÉ BODALO | General Mongo

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"LEVANTANDO EL AIRE LOS SOMBREROS, VAMOS A MATAR, VAMOS A MATAR COMPANEROS!"

C'est sur cette phrase culte, issue de la bande-son ultra-jouissive d'un Ennio Morricone en folie, que Companeros s'ouvre. Nous sommes en 1970, le western zapata est de plus en plus apprécié par le public (en grande partie grâce au très subversif El Chuncho de Damiano Damiani) et le western italien de manière générale à toujours autant de succès. C'est dans ce contexte que Sergio Corbucci, ennemi juré de Sergio Leone, signe un des meilleurs westerns italiens : Companeros. Pour ceux qui ne connaissent pas le western italien au-dela des oeuvres stylisées de Sergio Leone, je tiens quand même à prévenir, Companeros, et la majorité des westerns italiens que je critiquerai à l'avenir (à commencer par le chef d'oeuvre Keoma, la tuerie absolue El Chuncho et Le grand silence que je verrai très très bientôt.) que ce sont des oeuvres très différentes. Corbucci fait des films hardcores par définition, et très loin de la beauté stylistique des films de Leone. Et même si Companeros fait pale figure en termes de violence face à des oeuvres comme Django ou Keoma, force est de constater que le côté sans concession de chef d'oeuvre en rebutera beaucoup, en particulier s'ils ne sont pas préparés outre-mesure à voir quelque chose de très différent de Le bon, la brute et le truand. Quoiqu'il en soit, inutile de dire qu'a mes yeux, Companeros est une pure réussite, une telle réussite que Sergio Leone, ze big master of ze western made in Cinecitta, s'en est très très inspiré pour son Il était une fois la révolution, ce qui sera une occasion pour les détracteurs de Leone (si si ça existe.) de coller quelques taquets au bonhomme, taquets complètement injustifiés puisqu'effectivement s'il s'inspire de l'oeuvre de Corbucci, Il était une fois la révolution est tout de même très différent de Companeros dans la mesure ou il n'est pas si si sans concession, ni autant basé sur la comédie ni aussi bon que ce dernier.

C3
Car Companeros est une alchimie de tous les registres imaginables : tantôt politique et subversif, il passe au comique, puis à des fusillades dantesques et se termine sur un final aussi émouvant qu'il est épique. Autant dire qu'en termes de générosité, Companeros délivre la marchandise puisqu'on ne s'ennuie pas une seule seconde dans ce film, merci à un rythme incroyable et furieux propre au western zapata (voir El Chuncho, un film qui lui non plus, ne s'arrête jamais.), Corbucci livre un film complet dans sa structure puisque non content d'imposer un rythme incroyable au spectateur de son film, le bonhomme livre une mise en scène, qui, si elle est loin d'égaler le réal "fer de lance" du genre (inutile de dire de qui je parle.), demeure absolument géniale. On trouve donc quelques merveilles visuelles dans ce Companeros, comme par exemple cette charge finale d'un Franco Nero moustachu complètement fou, ou les apparitions de Jack Palance dans un rôle de bad mother fucker zoophile marijuana-crazed mémorable. Et oui, car c'est un autre point ou Companeros brille, et ça pas besoin de voir le film pour le deviner : son casting. Car Companeros est un des rares films de cette époque et de ce genre à ne pas avoir été tourné en post-synchronisé (doublage après le tournage grosso modo.), et cela s'en ressent. Parlant tous en anglais, chaque acteur livre des prestations plus que mémorables, à commencer par celui qui est pour moi le meilleur acteur de westerns de tous les temps, je pense bien évidemment à Franco Nero (Django, Keoma et pour ceux qui ne connaissent pas le western spaghetti, c'est le général Esperanza dans 58 minutes pour vivre.), qui joue ici le rôle d'un traffiquant d'armes suédois (Franco Nero trouvait toujours une excuse pour parler avec sa vraie voix en anglais, ainsi son accent ne genait pas sa crédibilité.), véritable tête à claques ambulante, gros crevard, un sacré enfoiré en somme mais tellement charismatique, tellement bien interprété et composé qu'il en devient attachant, au même titre que Tomas Milian (Le dernier face à face, Tire encore si tu peux, Les 4 de l'apocalypse), bandido sans remords et sans scrupules, mais qui parviendra à trouver une certaine forme de rédemption dans la révolution, car la est tout l'objectif de Companeros, et c'est d'ailleurs une composante commune à une grande partie des westerns zapata : la rédemption et une évolution dans l'idéologie des personnages grâce à une personne qui à tout pour être leur ennemi. Ici, c'est Fernando Rey (French Connection et beaucoup des oeuvres de Luis Bunuel) qui endosse le rôle de rédempteur, celui du professeur Xantos, mexicain instruit très très cool, et surtout, pacifiste. Bien évidemment, parler des acteurs du film sans parler du légendaire Jack Palance serait criminel : bad mother fucker en puissance mais également le personnage le plus barré du film, puisque non seulement c'est un accro a la marijuana mais il semble aussi entretenir des relations, disons, étroites avec Marshall, piaf agacant et menaçant mais également source d'un des moments les plus comiques du film.

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Tout ce festival de personnages donne naissance à un aspect scénaristique inattendu dans un western : le nihilisme profond de ce Companeros. Car nihiliste, il l'est assurément, transformant les rebelles pacifistes du début du film petit à petit en révolutionnaires violents, annihilant les plus pacifiques, Sergio Corbucci ne fait pas de cadeaux et montre la violence comme solution à l'oppression et à la violence mais aussi comme la seule solution à ces problèmes, pour cela, Corbucci accorde un travail tout particulier au groupe du professeur Xantos, pacifique en puissance, jugeant la violence comme un mal mais également comme une honte, faisant de ce personnage censé incarner la sagesse dans toute sa splendeur un personnage aux ambitions limite naives, mais surtout irréalisables, en témoigne cette scène ou ce même professeur, dans un élan de colère, envoie une mornifle dans la gueule d'un de ses disciples et en témoigne également cette scène finale très émouvante ou je vais pas vous dire ce qu'il se passe. :-) C'est donc un film nihiliste mais aussi subversif que livre Corbucci, et derrière ce Companeros se cache un aspect sombre et inquiétant que le côté bon vivant et comique du western zapata camoufle légèrement. Companeros, un film couillu? Carrément ouais, ce pourquoi il me gonfle de le voir encore comparé par des gens qui ont visiblement de la merde dans les yeux puisque la ou Il était une fois la révolution est un pur exercice de style comique et jouissif doté d'une légère subversion, Companeros lui est un film engagé dans un propos nihiliste et subversif qui mélange tout comme le film de Leone plusieurs registres.

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Car ici se trouve une des plus grandes forces du film, l'aisance dont fait preuve Corbucci pour passer d'un registre à l'autre, ainsi si le film est une oeuvre dans sa globalité complètement barrée, très fun et très drôle illustrée par une bande-son ultra-fun d'Ennio Morricone, au moment des fusillades, Corbucci transforme son Companeros en une oeuvre ultra-violente et sans concession, puis entre deux fusillades envoie des passages se déroulant sous l'égide d'un humour pince sans rire (y a des moments je me demandais s'il fallait que je rigole ou pas.). Finalement toutes ces scènes mènent à un dénouement émouvant mais aussi épique, avec un Franco Nero galopant toutes armes dégainées en criant de toute voix une phrase qui restera à jamais gravée dans votre esprit : "VAMOS A MATAR COMPANEROS", le tout avant un arrêt sur image en rouge et noir à la Red Dead Redemption, la classe (et si la vous n'avez toujours pas envie de voir le film je ne sais plus quoi faire pour vous.). C'est de cette façon que se solde ce qui est pour moi un des meilleurs westerns italiens, un pur chef d'oeuvre que tout le monde se doit le voir au moins une fois.

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Malheureusement tout le monde ne pourra pas le voir au moins une fois. La raison est simple : merci à ces enculés d'éditeurs incompétents, Companeros ne peut pas être vu en version originale en France. Il y a bien un DVD, mais assez cher, dénué de bonus, et ne disposant que d'un doublage français de merde. Le même désastre que pour Le temps du massacre de Lucio Fulci en somme (pas étonnant, c'est le même éditeur.). Du coup, pour ces deux films, il n'y a qu'une seule solution pour les voir en VO : le DVD Zone 1. Il faut donc un lecteur DVD dézoné (ce qui n'est guère difficile à faire.) mais surtout des compétences en anglais puisque le film n'existe pas en VOSTFR... Pour les anglophones je tiens toutefois à signaler que Companeros à été édité chez Blue Underground. C'est l'édition que je possède et elle déchire tout, elle est trouvable sur amazon.co.uk pas très cher et tout ce que je peux vous conseiller dessus c'est de vous jeter dessus pour pouvoir vous vanter d'être un des rares en France à avoir vu le chef d'oeuvre Companeros dans les meilleures conditions possibles. Et oui, un chef d'oeuvre, c'est le mot... Alors voyez-le dès que vous en avez l'occasion!

-ZE RING-

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13 juin 2011

TETSUO

TETSUO1
RÉALISÉ PAR
|
SHINYA TSUKAMOTO
ÉCRIT PAR | SHINYA TSUKAMOTO
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | CHU ISHIKAWA

TOMOROWO TAGUCHI | Le salarié
KEI FUJIWARA | Petite amie du salarié
NOBU KANAOKA | Femme dans le métro
SHINYA TSUKAMOTO | Le fétichiste du métal

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ATTENTION FILM EXTRÊME!

Regarder TETSUO, c'est un peu foutre sa tête dans un sèche-linge pendant 65 minutes. On en ressort pas entier, qu'on ait aimé ou pas, car soyons clair, TETSUO est un film qui échappe à toute analyse critique objective, la subjectivité est ici de mise. Inutile de dire que comme je suis le plus gros timbré de la planète, TETSUO à été pour moi un véritable coup de coeur, une véritable révélation et un pur choc de cinéphile qui fait qu'a ce jour il rejoint mes films préférés et ce n'est même pas le meilleur film de son auteur. Et oui, car le réalisateur de cet ovni injustement méconnu est un très grand réalisateur, un véritable auteur puisque non content de réaliser ses films, il les écrit, les produit et les interprète, et parfois ça ne s'arrête pas la... TETSUO est donc un pur film d'auteur, en déplaise à tous les branleurs pour qui une oeuvre d'auteur est un film avec Mathieu Amalric et du café, et l'auteur de ce film n'est ni plus ni moins que le meilleur réalisateur japonais de films de genre à ce jour, j'ai nommé, le géant Shinya Tsukamoto. Cinéaste à influences, c'est aussi un cinéaste qui ne plaira pas à tout le monde de par ses films en eux-même premièrement, mais aussi de par vision du monde, nihiliste en bien des points. La philosophie de Tsukamoto est simple : à ses yeux, l'homme est écrasé par l'environnement urbain dans lequel il vit. En conséquence, il perd toute sentation physique, toute vie, et cette vie, il ne peut la récupérer qu'au travers de la douleur et de la mort, et accessoirement, du mal. Chaque film de Tsukamoto se concentre autour d'un objet ou d'un sujet particulier, cet objet est généralement l'objet qui permet au personnage principal du film (généralement un salarié.) de revivre, dans Bullet Ballet, c'est un flingue, dans Tokyo Fist, c'est la boxe, dans TETSUO, c'est le métal. C'est dans le but de délivrer un morceau de cette philosophie de vie obsessionnelle (puisqu'on la retrouve dans tous ses films, à l'exception de Hiruko the Gobelin et Gemini.) que Tsukamoto réalise son premier long-métrage, TETSUO. TETSUO, qu'en est-il? Tout pourri? Génial? Chef d'oeuvre? Comme je le disais, la subjectivité est de mise ici, alors vous pouvez vous en douter, pour moi TETSUO est un véritable chef d'oeuvre.

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Soyons réalistes, tout le monde n'aimera pas TETSUO. Mais c'est un film qu'il faut voir dans le but de se faire une opinion : la raison est simple, c'est un film absolument unique, se priver d'un tel film c'est se priver de la possibilité de voir un des films les plus marquants de l'histoire. Et oui, car malgré l'objectivité qu'il est impossible d'avoir en parlant de ce film, il faut quand même reconnaitre plusieurs choses : c'est une date dans l'histoire du cinéma, premièrement car c'est le premier film majeur d'un des cinéastes japonais les plus importants actuellement, deuxièmement car c'est un des films les plus importants de sa catégorie (j'y reviendrai.), troisièmement parce que TETSUO marque le relancement de l'industrie cinématographique japonaise, le film étant sorti pendant une époque de vache maigre ou plus rien ne se faisait... Heureusement, en 89, il y a eu le Violent Cop de Kitano mais surtout cet immense TETSUO, long-métrage qui tire ses inspirations de La mouche (tout le monde l'avait sans doute deviné avant que je le dise.) mais surtout d'Eraserhead de David Lynch... Je parlais de TETSUO comme d'un des films les plus importants de sa catégorie, je voulais bien évidemment parler du cinéma abstrait. Empruntant beaucoup à Eraserhead de par son univers visuel et sonore mais aussi par son côté abstrait, TETSUO trouve toutefois son identité propre de par son univers et sa mythologie (étendus dans TETSUO II) mais surtout de par le fait qu'il est mille fois plus barges qu'Eraserhead! Pour vous donner une idée, la première scène du film montre Shinya Tsukamoto en train de s'ouvrir la jambe, dans le but d'insérer une tige de métal à l'intérieur... Ellipse, gros plan sur la plaie qui grouille d'asticots. C'est la première scène, et c'est comme ça tout le temps. Par la suite, le personnage principal, lors d'une hallucination, se fera enculer par une gonzesse avec un tuyau, puis perdra sa bite lorsque celle-ci sera remplacée par une perçeuse... Bref, TETSUO c'est un film complètement barge, qui ne s'arrête jamais dans sa folie, au passage en parlant de s'arrêter, c'est un terme qui ne s'applique pas à ce film dans la mesure ou c'est certainement le film le plus infernalement rythmé qu'il m'ait été donné de voir. Le film ne dure qu'1h05, mais dès le début, tout va vite, tout s'enchaine a une vitesse démesurée, à l'image de ces passages tournés en image par image soutenus par une musique ultra-bourrine d'un Chu Ishikawa complètement fou qui font de ces moments (presque la moitié du film) des véritables moments de jouïssance cinématographique! C'est simple : je n'avais jamais vu un film aussi transgressif avant et c'est pas demain la veille que j'en reverrai un comme ça.

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Pourtant aussi transgressif soit-il, TETSUO délivre un message, qui ne fera pas l'unanimité certes, mais très intéréssant et livré avec une intelligence sans pareille. Car TETSUO est un film presque muet, il n'y a que peu de répliques et la majorité des choses sont exprimées par la mise en scène de Tsukamoto, très particulière et qui ferait presque passer un plan à la Gaspar Noé pour un plan à la Takeshi Kitano, la caméra bouge tout le temps et à une vitesse ahurissante, laissant à peine le temps d'entrevoir les détails les plus importants, ce pourquoi TETSUO est un film qui nécessite à la fois de la concentration et de l'attention. C'est donc entièrement par l'image que Tsukamoto exprime la trame scénaristique de son film, qui aussi abstrait soit-il n'est pas dénué d'un scénario doué de sens, seules les dernières répliques, prononcées après une des bastons les plus hystériques et les plus jouissives qu'il m'ait été donné de voir, laissent entrevoir le message que l'auteur de cette oeuvre tente de délivrer, un prodige d'écriture donc, qui ne fonctionnerait cependant pas sans la mise en scène, spéciale certes, mais virtuose et maitrisée de Tsukamoto, rien n'est placé au hasard malgré les mouvements de caméra qui pourrait sembler, eux, très hasardeux. Visuellement, avec les screens que j'ai dégoté et la bande-annonce ci-dessous, je pense que vous pouvez tous témoigner que TETSUO est une véritable réussite, le noir et blanc sied à merveille à cet univers sombre et oppressant, et aide à rendre des effets spéciaux cheap très crédibles et à faire du métal, le sujet central du film, une matière quasi-organique, ce qui n'est pas hasard dans la mesure ou Tsukamoto cherche à rendre ses monstres de métal plus humains et plus vivants que les protagonistes humains et vivants du film. Utilisant à outrance l'image par image pour réaliser l'impossible à l'écran, Tsukamoto livre avec TETSUO une véritable prouesse technique et visuelle, mais encore une fois, ce n'est que mon avis...

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TETSUO brille également de par son ambiance sonore, véritable soutien à l'ambiance visuelle, qui magnifique l'ambiance glauque et oppressante de celle-ci de par des bruitages atroces, une musique de Chu Ishikawa complètement hystérique, bref du point de vue de la forme est une belle réussite, du moins dans la mesure ou l'on parvient à se mettre dans le film et à l'apprécier, car soyons clair, ce n'est pas donné à tout le monde, et c'est la à mes yeux le seul problème : la ou pour d'autres, ce sera le trip abstrait, ultra-violent et hardcore du film, pour d'autres l'ambiance visuelle terrible couplé à une ambiance sonore parfois insoutenable (hiiiiiii la scène du repas), à mes yeux, le problème du chef d'oeuvre TETSUO c'est que c'est un film difficile d'accès qui ennuyera les plus terre-à-terre et qui foutra la tête et le coeur à l'envers des ames les plus sensibles, se méfier donc, car en dehors des mouvements de caméra indescriptibles, TETSUO est aussi difficile de par sa violence graphique poussée et de son aspect sexuel, disons, étrange, qui n'est pas sans rappeler d'ailleurs les déviances d'un Cronenberg. TETSUO, ce sera donc, soit une oeuvre que vous n'aurez plus envie de revoir car elle vous aura définitivement dégouté, soit ce sera une expérience unique d'1h, une oeuvre jouissive, endiablée et nihiliste.

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Du coup, comme il m'est réellement impossible de prédire si oui ou non vous apprécierez cette oeuvre complètement barge, je ne peux que vous inviter à découvrir TETSUO, et pour les moins sceptiques d'entre vous, j'espère que cette critique vous aura donné envie de voir ce chef d'oeuvre du cinéma asiatique, à ce jour un de mes films préférés... Et si c'est pas le cas, alors j'espère que ce trailer complètement barge le fera! Sachez juste que si vous n'avez pas vu TETSUO, alors vous n'avez rien vu!

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ENJOY! (OU PAS)

-ZE RING-

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2 juin 2011

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE

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RÉALISATION | SERGIO LEONE
ÉCRITURE
| SERGIO LEONE, FRANCO FERRINI, FRANCO ARCALLI, ENRICO MEDIOLI, PIERO DE BERNARDI, LEONARDO BENVENUTI, ERNESTO GASTALDI, ET STUART KAMINSKI A PARTIR D'UNE NOUVELLE DE HARRY GREY.
MUSIQUE | ENNIO MORRICONE

ROBERT DE NIRO | David "Noodles" Aaronson
JAMES WOODS | Maximilian "Max" Bercovicz
ELIZABETH McGOVERN |
Deborah Gelly
JAMES HAYDEN | Patrick "Patsy" Goldberg
WILLIAM FORSYTHE | Philip "Cockeye" Stein
LARRY RAPP | "Fat" Moe Gelly
TUESDAY WELD | Carol
TREAT WILLIAMS | James Conway O'Donnell
RICHARD BRIGHT | Chicken Joe
DANNY AIELLO | Vincent Aiello
JOE PESCI | Frankie Minaldi
BURT YOUNG | Joe

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Nous y voila. La fin de la carrière de Sergio Leone. Son dernier film, et, accessoirement, son meilleur, j'ai nommé Il était une fois en Amérique. Atteindre la perfection est chose impossible, surtout au cinéma, il est possible de s'en rapprocher énormément mais jamais de l'atteindre, et dire qu'avec Il était une fois en Amérique on tient un film qui se rapproche de la perfection est peu dire tant le film est l'oeuvre la plus proche de la perfection d'un perfectionniste, Sergio Leone. Malheureusement, Il était une fois en amérique, qui dure 3h40 et est monté dans un ordre non-chronologique, à été massacré au montage en Amérique : le film à été remis dans son ordre chronologique, ce qui ne fait aucun sens, presque 2 heures de métrage ont été amputées et le bouquet, Ennio Morricone n'a même pas été crédité au générique pour sa musique! La honte, encore un bel exemple de l'ouverture d'esprit des Américains et de leur volonté de mettre main basse sur tout : que ce soit pour le pétrole ou pour le cinéma, partout ou ils passent ils foutent la merde mais je ne pense pas vous apprendre grand chose... A ce jour, la version de 3h40 visible en DVD du film n'est pas la version intégrale de celui-ci... Le syndrome Une balle dans la tête en somme. Et il n'y a pas de contenu ultra-violent ou ultra-sexuel dans ce film pour justifier de telles coupes, juste une volonté de couper la moitié du film pour faire le double de recettes... Messieurs les Américains, vous êtes des enculés, je doute que grand monde se sente ici visé par cette accusation mais peu importe, c'est la colère qui parle.

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La première chose qui interpelle avec Il était une fois en Amérique (et pour être interpellé par ça suffit de lire les noms sur la boite.) c'est son casting : Robert De Niro, James Woods, Richard Bright ainsi que Joe Pesci et Burt Young dans des rôles très secondaires, rien que ça. Avec un tel casting, inutile de dire que du point de vue "acteurs" Il était une fois en Amérique est une totale réussite, tous les acteurs se donnant à fond : inutile de parler de la qualité de la prestation de Robert De Niro qui tient ici un de ses meilleurs rôles, par contre James Woods lui tient très clairement le rôle de sa vie, il est tellement investi dans son rôle qu'il parvient même à tenir la mesure avec De Niro et Pesci, qui fait une apparition qui bien fait plaisir aux côtés de... Burt Young! Qui je le rappelle joue le rôle de Paulie dans Rocky, oui je sais voir ce mec dans un film de mafieux est assez inattendu mais peu importe puisque sa courte apparition est complètement géniale, quoi qu'il en soit, ici les acteurs ont un rôle très important dans la mesure ou l'on suit les deux même personnages pendant 3h40, 3h40 constituées de flashbacks, flashbacks qui commencent pendant l'enfance du personnage de De Niro (à ce titre, les gamins qui jouent les protagonistes enfants sont génialissimes) et qui remontent jusqu'a l'époque contemporaine... Une véritable fresque cinématographique en somme, le genre de film qui laisse présager un brise-coeur comme fin et Il était une fois en Amérique ne déroge pas à cette règle sacro-sainte du genre, puisque le film est de loin l'un des plus émouvants qu'il m'ait été donné de voir, à la fin de ce chef d'oeuvre retenir ses larmes est chose difficile... Et ceux qui pensent ne jamais pleurer devant un film de mafieux, je dirai simplement que c'est pas parce que y a De Niro et Pesci dans le même film que celui-ci ressemblera aux Affranchis, non, dans Il était une fois en Amérique le personnage principal est nostalgique, en proie aux remords et est très loin des personnages des bad mother fuckers impitoyables et opportunistes dépeints dans les films de Scorsese, en somme, à tous les détracteurs des Affranchis et de Casino, vous pouvez vous jeter les yeux fermés sur Il était une fois en Amérique qui se rapproche en réalité plus d'un drame que d'un film de gangsters pur souche. La vision particulière du milieu de Leone fait ainsi d'Il était une fois en Amérique une oeuvre aussi nostalgique que son protagoniste, et Leone s'investit tellement dans son film qu'on pourrait presque le sentir vieillir en même temps que les personnages dont il dresse le portrait... Émouvant? Carrément oui, surtout quand on sait que Leone est mort quelques années après ce film, personnellement à l'époque ou j'ai vu ce film j'avais 9 ans et je n'étais pas au courant que Leone était décédé, mais à la vision d'Il était une fois en Amérique j'ai tout de suite senti qu'il avait quelque chose de spécial... Et ce quelque chose de spécial, c'est quelque chose de très simple : Il était une fois en Amérique est le chant du cygne de son auteur.

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C'est donc une oeuvre hors pair que nous livre Sergio Leone avec Il était une fois en Amérique. Et ceux qui ne l'ont pas encore vu comprendront très facilement ma colère envers ces chers Américains pour avoir charcuté ce chef d'oeuvre après l'avoir vu... Tout est absolument brillant : les acteurs sont géniaux cela va sans dire mais le reste l'est également. Et que pour la première fois Leone quitte le western ne change rien à la qualité de sa mise en scène : même si elle est ici bien plus sobre on trouve quelques moments qui se démarquent du reste par leur mise en scène magistrale, ce moment de suspense en début de film dans le bar de Fat Moe est un brillant exemple, en somme Leone en restant plus sobre que dans ses précédentes oeuvres réussit tout de même le pari de livrer une mise en scène immersive à souhait et loin d'être démunie de purs moments de gloire, la classe. Et puis cette mise en scène s'étend même dans le scénario, encore une fois et pour la troisième fois, Leone soulève le doute sur son personnage principal, et ce par le biais de flashbacks, la différence par rapport a ses deux précédents films c'est que ces flashbacks ne font ici pas office de retournement de situations mais permettent d'amener le retournement de situation, au passage, ce dernier vous laissera sur le cul et vous foutra les larmes aux yeux... Mais je m'en voudrais de spoiler donc je n'en dis pas plus : une chose est sure, Il était une fois en Amérique n'est pas un film qu'il faut remettre dans son ordre chronologique tant il perd de son sens... Par ailleurs, non content de faire de son personnage principal un personnage ambigu, et de livrer un retournement de situation plus qu'inattendu, Leone laisse aussi planer le doute sur deux des éléments les plus importants de la conclusion de son oeuvre... Il était une fois en Amérique est donc une oeuvre scénaristiquement intelligente, soutenue par une mise en scène génialissime et par une musique sublimissime du légendaire Ennio Morricone, mais ses qualités ne s'arrêtent pas la.

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Et oui, car au milieu des vedettes que sont De Niro et Woods on retrouve aussi des acteurs secondaires génialissimes... Les quelques apparitions d'Elizabeth McGovern (qui tient ici un rôle majeur.) sont géniales, celles de Danny Aiello (qui donne son nom à son personnage.) sont très savoureuses, Richard Bright, un des acteurs fétiches, affiche ici une sale gueule incroyable et livre une très bonne prestation, Treat Williams est très bon et James Hayden, William Forsythe, Larry Rapp et Tuesday Weld malgré leurs peu de répliques font preuve d'une présence étonnante et s'intègrent parfaitement au récit, récit dôté d'un rythme d'une rare qualité, en effet, sur les 3h40 de métrage il n'y a pas une seule seconde qui soit chiante, le tout se suit et s'enchaine avec une aisance et un confort déconcertant, 3h40 qui servent au développement de personnages attachants et charismatiques et qui mènent à un dénouement fatidique qu'on préférerait tous éviter une fois qu'on le connait tant il est déchirant... Et pourtant, paradoxalement, ceux qui sont comme moi ne pourront s'empêcher de mater le film 5 fois d'affilée tant il est sublime. Leone fait le récit d'une histoire difficile et sans faire preuve de violence graphique excessive, d'un autre côté, Il était une fois en Amérique sera choquant pour certains et particulièrement pour les femmes, je m'explique, des trois femmes qu'il y a dans le film, une est une pute et les deux autres se font violer. Mais doit-on interpréter Il était une fois en Amérique comme une oeuvre machiste pour autant? Non et à la limite même si la réponse à cette question était oui, peu importe dans la mesure ou Il était une fois en Amérique est le récit de la vie de Noodles tel que celui-ci la voit...

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Niveau dialogues, Il était une fois en Amérique est un film d'exception, en même temps avec Leone et Gastaldi sur le même film pas de quoi s'étonner, d'ailleurs l'écriture du film à pris 12 ans, donc en soit le fait que celui-ci soit bien écrit est loin d'être surprenant mais il vaut tout de même le coup d'être noté : des répliques cultes, y en a un paquet, et toutes servent une fonction précise, Leone préférant exprimer ce qu'il à a exprimer par sa mise en scène plutôt que par des dialogues, un exercice difficile mais que Leone réussit sans mal (challenge qu'il avait déja relevé et réussi avec son western Il était une fois dans l'ouest, ce mec était un génie.). Le scénario d'Il était une fois en Amérique, parfait? Certainement, le scénario de ce film en plus d'être superbement écrit étant génialement structuré, rajoutez à cela des acteurs de génie, une mise en scène de génie et une musique à pleurer et vous tenez un chef d'oeuvre absolu, maintenant si vous êtes assez fort pour me trouver un autre défaut à ce film que le faux grain de beauté du gosse qui joue Noodles enfant, je vous félicite... Car Il était une fois en Amérique est clairement à mes yeux un des meilleurs films de tous les temps, et dire que Leone en plus de rentrer dans la légende avec ce film tire sa révérence avec une classe incroyable est peu dire... En somme, vous allez vous depêcher d'acheter le film et de le mater avant que je m'énerve. :-D

-ZE RING-

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