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ZE LORD OF THE RING
ZE LORD OF THE RING
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9 juillet 2011

L'ÉVENTREUR DE NEW YORK

ENYJAQ
RÉALISÉ PAR | LUCIO FULCI.
ÉCRIT PAR | LUCIO FULCI, DARDANO SACCHETTI, GIANFRANCO CLERICI ET VINCENZO MANNINO
.
MUSIQUE COMPOSÉE PAR | FRANCESCO DE MASI.

JACK HEDLEY | Lt. Fred Williams
ALMANTA SUSKA | Fay Majors
HOWARD ROSS | Mickey Scellenda
ANDREA OCCHIPINTI | Peter Bunch
ALEXANDRA DELLI COLLI | Jane Forrester Lodge
PAOLO MALCO | Dr. Paul Davis

New York est en état de choc. Une vague de crimes abominables s'est abbatue sur la ville. Des jeunes femmes sont retrouvées mortes et multilées. Le policier Fred Williams, chargé de la douloureuse enquête, est bientot contacté par un homme parlant avec une voix de canard, et prétendant être l'assassin. Une voix qui défie Williams de le retrouver. Alors que tout va être mis en place pour arrêter l'immonde maniaque, les crimes les plus atroces vont se succéder.

ENY1


ATTENTION FILM EXTRÊME!

Avec tout le respect que j'ai pour Fulci, acheter ses films pose un majeur souci : il y a toujours une chance sur 2 de tomber sur une grosse merde. Car cet homme, considéré comme un des maitres de l'horreur italienne par beaucoup (moi le premier), à bel et bien une filmographie en demi-teinte : ayant commencé sa carrière à la fin des années 50 avec des comédies apparemment très dispensables (I LADRI), il s'est ensuite orienté vers le giallo (DON'T TORTURE A DUCKLING, plus connu en France sous le nom déconcertant de LA LONGUE NUIT DE L'EXORCISME.), le western spaghetti (LE TEMPS DU MASSACRE, LA SELLA D'ARGENTO et LES 4 DE L'APOCALYPSE.) puis vers l'horreur pure et dure, le genre qui à fait son succès avec notamment sa Trilogie des morts-vivants (L'ENFER DES ZOMBIES, FRAYEURS, L'AU-DELA.) Par la suite, il réalisera un poliziettesco (LA GUERRE DES GANGS), de l'héroic fantasy (CONQUEST), et même de la science-fiction (2072, LES MERCENAIRES DU FUTUR.). Sa carrière est alors en déclin : inutile de dire que la plupart des films de cette période sont assez moisis, du moins selon les critiques que j'ai pu lire. C'est entre sa période horreur pure et dure et sa période moisie que Lucio Fulci signe un autre giallo : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK. Soyons clair : la subjectivité est de mise (ça arrive de plus en plus souvent sur ce blog.) car ce film échappe à toute analyse critique objective.

ENY2

La raison à cela est simple : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK souffre des mêmes défauts que tous les films de Fulci, autant dire donc qu'il est très nanardesque sur les bords, en cela que non seulement les acteurs sont moisis, mais en plus le film est un film à très petit budget, la musique au synthé est très laide (mais perso j'adore.) et le côté loufoque de tous les personnages pourra déranger certains. C'est ce qui vaut à Fulci la réputation de grand nanardeux, et autant dire que je serai d'accord si à côté de ça Lucio Fulci n'était pas un des meilleurs metteurs en scène de tous les temps doublé d'un grand scénariste. S'arrêter aux défauts des oeuvres de Fulci est une chose à ne pas faire donc, tant beaucoup d'entres elles brillent sur bien d'autres points. C'est le cas de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, pur giallo dont la qualité globale ferait rougir tous les grands maitres du genre et certainement le meilleur des Fulci que j'ai vu (j'ai vu celui-la, L'ENFER DES ZOMBIES, L'AU-DELA et les très moisis ZOMBI 3 (même si c'est plus un Mattéi qu'un Fulci.) et AENIGMA pour ceux que ça intéresse.), d'ailleurs aux grands grands fans du maitre, tout ce que je pourrai dire c'est : arrêtez de vous branler sur L'AU-DELA car aussi génial soit-il jamais une seconde il n'égale L'ÉVENTREUR DE NEW YORK. EXPLICATIONS.

ENY3

Le premier truc qui frappe dans L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, c'est son côté loufoque. Entre le tueur qui parle comme u canard (What the fuck?), le flic qui aime les putes, le légiste qui prend un plaisir non dissimulé dans ses autopsies ou le docteur qui se booste aux magazines homos, inutile de dire que L'ÉVENTREUR DE NEW YORK délivre des personnages atypiques, du moins, atypiques pour nous, tant ce genre de personnages est standard dans le cinéma transalpin de cette époque. C'est donc un film très étrange que livre Lucio Fulci, non seulement par ses personnages mais également par son ambiance, qui prend un tournant carrément fantastique lors de certaines scènes. La scène du cinéma ou Almanta Suska fait sa première apparition atteint des sommets d'étrangeté, visuellement comme scénaristiquement, tant cette scène ne fait aucun sens au moment ou on la voit, et visuellement dans la mesure ou Fulci manipule l'environnement qu'il exploite pour les besoins de son oeuvre : New York est ici une ville sombre, opressante, glauque, l'éclairage du film est particulièrement étrange et n'est d'ailleurs pas sans rappeler le travail de Dario Argento, bref, Fulci filme son giallo comme un film fantastique, en témoigne les scènes de meurtre ou chaque plan mystifie le tueur, dont l'identité n'est jamais révélée avant la fin, à ce titre, Lucio Fulci exploite les codes du genre avec brio et se révèle même plus en cohésion avec les codes du giallo qu'Argento, pourtant considéré comme le maître du genre, car ce qui manque chez Argento et qu'il y a dans les giallis de Fulci c'est cette dose d'érotisme que l'on retrouve dans L'ÉVENTREUR DE NEW YORK, car tout le film tourne autour du sexe. En conséquence, Fulci signe des scènes érotiques cradingues (en témoigne la scène ou Alexandra Delli Colli se fait tripoter par deux inconnus dans un bar.). Très malsaines, celles-ci provoquent aisément le malaise, en partie grâce aux qualités de metteur en scène et de monteur de Fulci. Au cours de ces scènes, tout le glauque du film atteint son paroxisme, autant dire que ça n'aidera pas ceux qui n'aiment pas le film à l'apprécier plus... Mais que c'est génialissime pour qui apprécie!

ENY4
Et puis évidemment les qualités de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ne s'arrêtent pas la. Lucio Fulci fait preuve de talents de mise en scène impressionnants, sa caméra en disant plus sur l'histoire que ses personnages, on retrouve donc toutes les trademarks du maitre : zoom sur les éléments importants de chaque scène, jeux de lumière... Tout ceci aide Fulci à construire avec brio des morceaux de tension incroyables quand il en vient à supprimer un protagoniste, ainsi les meurtres sont de grands moments de suspense et de sursaut qui se terminent inéluctablement sur la véritable marque de fabrique de Lucio Fulci : des effets gores incroyablement réalistes malgré le côté cheap du film, et autant dire que le gore n'a jamais été aussi insoutenable, mais jamais une seconde Fulci ne tombe dans le côté indéniablement grand guignol de L'AU-DELA, au contraire, il se montre ici capable de montrer avec un oeil fasciné des scènes gorissimes (Fulci à fait des études de médecine avant de faire du cinéma.), mais aussi capable de calmer cinq minutes le bain de sang et de livrer des scènes à la violence sobre mais incroyable, en témoigne cette scène de violence finale qui se solde sur une explosion de tête furtive mais puissante. Malheureusement voila, si les moments de violence de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ont un punch incroyable c'est paradoxalement le problème le plus important du film tant beaucoup seront rebutés par un aspect gore craspec complètement gratuit, inutile de dire que pour ma part je m'en fous et que chaque sévice dans ce film est pour moi un pur bonheur cinéphile!!

ENY5

Fulci, avec ce film, prouve donc qu'il est capable de tout : suspense, violence, peu importe... Mais L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est aussi la preuve indéniable des talents d'écriture incroyables de ce dernier, car soyons clair, si les dialogues frisent parfois le ridicule (notamment grâce à des acteurs très moisis qui n'aident jamais à les rendre crédibles, exception faite pour Jack Hedley qui se démerde très bien dans son rôle d'inspecteur de police.), ce serait oublier la qualité de la structure et de la construction de la tension du film, en effet, comme dans tout bon giallo qui se respecte, Fulci ne montre pas l'identité de son tueur avant la fin mais surtout il déroute le spectateur, le mène sur des fausses pistes et construit, au travers du personnage pivotal du récit qu'est Mickey Scellenda, un suspense incroyable concernant la suite des évènements. Car si Howard Ross n'a en tout et pour tout qu'une ligne dans le film (c'est-à-dire "Bitch!"), ce n'est pas un hasard, car c'est autour de ce personnage inquiêtant que Fulci construit son suspense, c'est très certainement le personnage qu'on voit le plus et le personnage qu'on entend le moins, par le silence de ce dernier Fulci sème le mystère. Et les qualités d'écriture de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK ne s'arrêtent pas la : Fulci n'est pas Audiard et il en était très certainement conscient, ce pourquoi il ne cherche pas à foutre des dialogues toutes les deux secondes, bien au contraire, la plupart des éléments scénaristiques du film sont délivrés par la caméra et par la mise en scène, chaque détail visuel et sonore à ici son importance. Fulci semble avoir tout compris au rôle et à la fonction de la mise en scène et utilise ce savoir pour faire de L'ÉVENTREUR DE NEW YORK un film très bien écrit et donc jamais lourdingue tout en étant très prenant, puisque soyons clair : il n'y a aucun temps mort, pas une seconde d'ennui et ce malgré la relative lenteur de chaque scène, lenteur qui crée un contraste intéréssant avec des explosions de violence et de gore beaucoup plus dynamiques et agressives.

ENY6

Malheureusement voila : des défauts, il y en a un paquet. A commencer par la musique assez moisie de Francesco De Masi (mais je le répète, j'adore.), les acteurs qui ne savent pas réciter une réplique correctement et le petit budget qui fait que certains effets spéciaux font un peu rigoler, mais, en soit, quelle importance? Car à mes yeux, ces défauts témoignent davantage d'une volonté de se passer du superficiel pour aller droit à l'essentiel que de talents de direction d'acteur limités. Fulci semble se foutre complètement de ses acteurs, ce qui est assez raisonnable dans la mesure ou à part Hedley ils sont tous doublés en anglais, par ailleurs, si ceux-ci livrent des prestations assez mauvaises, force est de constater qu'ils ont tout de même tous un physique qui correspond parfaitement à leur rôles. Bien évidemment, je cite ce qui constitue pour moi des lacunes à cette oeuvre, mais pour ceux qui n'apprécient pas Fulci, je pense qu'il y a possibilité d'en trouver bien plus, mais en tant que fan, j'ai pas envie. Car L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est un pur chef d'oeuvre à mes yeux, un grand film et mon Lucio Fulci préféré à ce jour, enterrant le génialissime L'AU-DELA mille fois, qui, je le rappelle, est considéré par beaucoup comme le meilleur film d'horreur italien de tous les temps... Personnellement je n'irai pas jusque la même s'il est clair qu'il fait partie des meilleurs!

ENY7

Je crie au chef d'oeuvre mais depuis le début de ma critique, mon bilan semble mitigé. La raison est simple : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est un film qui échappe à toute analyse critique objective, malgré tout j'essaye tout de même de l'être, objectif, ça donne cet article. Si je suis le premier à admettre que les acteurs de Fulci sont toujours moisis, si je suis le premier à admettre que les musiques de Fabio Frizzi ou de Francesco de Masi sont horriblement laides, et bien malgré tout je suis aussi le premier à me vautrer sur mon canapé devant un petit Lucio Fulci et à m'en foutre complètement... Parce qu'une mise en scène de ce putain niveau de qualité c'est chose peu courante maintenant et que y a pas mal de réals actuels qui feraient mieux de prendre quelques leçons chez pépé Fulci. L'ÉVENTREUR DE NEW YORK est à mes yeux un putain de chef d'oeuvre, un film que vous allez donc vous dépecher de voir avant que je me mette à parler comme un canard et que je devienne dangereux, et pour que cette critique contienne son lot de vulgarité : L'ÉVENTREUR DE NEW YORK encule L'AU-DELA mille fois!

Si vous aimez ce film, vous aimerez aussi...

-ZE RING-

ENY8

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Commentaires
H
heu, le flic qui aime les putes, c'est plutôt connu du genre ;)<br /> <br /> Sinon, "arrêtez de vous branler sur L'AU-DELA", oulà, tu y vas fort ze ring !!!!!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, perso, je connais mal Fulci, et je n'ai pas vu ce cru là (ne te mets pas à parler comme un canard pour autant).<br /> <br /> Mais celui qui garde le plus de place dans mon coeur reste le superbe FRAYEURS, dont je ne peux qu'espérer une possible critique sur le blog un jour ou l'autre...<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ceux, bonne soirée (je vois OPÉRA ce soir, niark niark niark)
Z
C'est un des meilleurs Fulci mais il est introuvable ailleurs que chez Blue Underground en Amérique en anglais sous-titré anglais!<br /> <br /> http://www.amazon.co.uk/Dont-Torture-Duckling-Region-NTSC/dp/B000KRNG54/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1314201042&sr=8-2<br /> <br /> (Bon côté : c'est un Région 0 donc il passe sur tous les lecteurs DVD.)
A
d'ailleurs, il faudrait que je voie la longue nuit de l'exorcisme
Z
Effectivement, film très sombre, un des plus noirs de Fulci avec Don't torture a duckling (La longue nuit de l'exorcisme en France). Content que tu ais aimé ce giallo que je considère comme un des 3 meilleurs Fulci (les deux autres étant Lizard in a woman skin et Don't torture a duckling)!
A
ça y est: je l'ai enfin regardé. Excellent film, terriblement noir et pessimiste. Ce m'a le plus choqué, ce ne sont pas vraiment les meurtres horribles mais la raison d'être du tueur, notamment révélée par la vision de cette petite fille amputée.
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